[Duc]

C'est de toute manière la limite de l'aide qu'on peut donner ici.
Nos conseils sont tout beau tout chaud à nous lire, mais ça n'est rien en dehors de la réalité de chaque situation.

Certes.

Mais je te trouve bien défaitiste.

Ca marche parfois.

Et parfois, même si c'est trop tard pour le mec qui a pondu le SOS, ça marche sur le suivant qui répond. Il se dit "ha ouai, la CNV ? Truc de fou !"

Les résultats ne sont pas forcément immédiats. Mais ils sont là je pense.

[Capitaine]

J'écris un message global pour remercier chacun d'entre vous pour vos réactions, vos questions et la prise de conscience qui m'envahit peu à peu. C'est à partir de là que le plus dur du travail commence mais j'ai confiance. Encore un grand merci à tous.

[Oncle Barney]

Envoyé par Duc

Mais je te trouve bien défaitiste.

Je parle du fait de dire aux gens quoi faire et dire exactement. Ca n'a que peu de valeur, parce que la personne va le faire à sa sauce, qu'il y a de nombreux paramètres qu'on ne contrôle pas. C'est juste pour faire comprendre la démarche. C'est la démarche qui importe, après c'est la personne qui l'incarne comme il le peut. That's it

@Capitaine: tiens nous au courant de tes avancées ici ou dans ton journal. Good luck!

[Make-Me]

Je ne te demandais pas du tout quoi faire ou dire mais plutôt comment la CNV dans un cadre hostile arriverait à désamorcer la situation. Exprimer une demande par rapport à un besoin à combler, je le comprend maintenant. Le truc sur lequel je m'interrogeais et qui ne faisait pas trop CNV c'était d'exprimer une demande qui est implicitement une forme d'ultimatum ou de menace.

Pas grave, ça a le mérite de devoir se renseigner par soi même (et avec plaisir). Le seul problème est de ne pas savoir si l'on fait fausse route. De la conférence que j'ai pu voir sur la CNV, l'intervenante était du même genre : dès que c'était un cas pratique "violent" elle se débinait car cela ne faisait pas parti du script. On ne demande pas un script ou comment elle aurait fait, c'est plus comprendre la mécanique du "pourquoi ça marche", "qu-est-ce qui se passe dans la tête". Ca s'explique très bien et scientifiquement sur de la communication empathique, la communication active, l'humour, le cynisme, etc. Dommage quoi comme réponse. Ca donne un sentiment d'abandon quand je pensais approcher du but et trouver la réponse de moi-même. Devait pas manquer grand chose pour comprendre la dynamique, je repars de zéro...

[Oncle Barney]

Non mais la CNV n'est que l'introduction à l'établissement d'une façon de fonctionner en couple, et même un cadre pour cette discussion. Le contenu n'a rien à voir avec la CNV.

Quant à ce que tu appelles un ultimatum, c'est ton interprétation. Parce qu'aussi j'ai été flou à ce sujet (cf tout ce que je viens d'en expliquer).

Dans n'importe quelle relation, il faut de la FLEXIBILITE. Se mettre d'accord sur un fonctionnement ne veut pas dire qu'il sera forcément respecté. On reste humains. On ne peut pas prévoir toutes les éventualités. Et plus tu cherches à faire ça, plus tu rigidifies quelque chose qui doit pourtant aider à fluidifier les relations. Donc tu prévois aussi un fonctionnement si ce qui a été mis en place n'est pas concluant. C'est surtout un truc du genre: on s'assoit autour de la table et on essaie de comprendre ce qu'il s'est passé, en n'omettant pas de parler des ressentis.

Est ce plus clair?

[Make-Me]

Oui, beaucoup plus clair, j'en étais arrivé à cette conclusion. Seul truc qui m'échappe :

Donc tu prévois aussi un fonctionnement si ce qui a été mis en place n'est pas concluant.

Je sais que ce ne doit pas être forcément négatif. Là où je bloque c'est que cela entre en confrontation avec une idée dominante chez moi qu'il faut surtout rester vrai et poser ses limites. Concrètement : cela me dérange que ma copine mente pour parler à son ex (qu'elle lui parle, je m'en fous, c'est le mensonge qui me gêne). Donc on met en place également un fonctionnement si cela n'est pas concluant puisque la demande formulée n'est pas remplie. Là je ne vois qu'une solution malheureusement : la rupture.

Forcément la demoiselle comprendra que là il s'agit de la résultante inéluctable si elle ne suit pas l'accord. C'est donc une forme de menace implicite (ou pas d'ailleurs, ça peut s'exprimer sous forme de CNV).

C'est très con ce que je dis car quelque part c'est comme vouloir utiliser la CNV comme d'un outil magique pour s'assurer que l'autre comprend mes besoins, les trouveras légitimes et donc se tiendra à ce qui est convenu.

Le plus intelligent, tu me dira si je me trompe, est de bien indiquer sa limite à ne pas dépasser (j'accepte beaucoup et tu es libre mais me mentir quand tu parles à ton ex est une limite infranchissable) sans pour autant le balancer sous forme de menace violente. Et là je me reprend les pieds dans le tapis : "limite infranchissable" je trouve cela violent mais absolument naturel et nécessaire.

Vais te rassurer sur un point : je comprend mieux la CNV du côté "art de vivre" (ou savoir être) et mon but actuellement n'est pas de poser ce type de limite mais de communiquer pour que je puisse comprendre SES besoins, que je puisse entendre SES demandes. J'ai peur malgré tout que cela tourne à l'interrogatoire car je suis en face de quelqu'un qui ne veut surtout pas répondre à mes interrogations (et inquiétudes).

Merci pour ton aide, il y a beaucoup de choses plus claires désormais et j'arrête enfin de voir la CNV comme un outil.

[Oncle Barney]

Ce qu'il te manque, comme à d'autres, c'est la partie ECOUTE de la CNV.
Le truc appelé empathie qui permet de sortir 2 secondes de soi et de ses problèmes personnels et de se mettre à la place de l'autre pour comprendre qu'est ce qui pousse l'autre à dépasser une limite personnelle qu'on lui a exposé (et non imposé).

Mais en amont de ça, ya cette EXIGENCE, voire cette INTERDICTION donnée à l'autre de ne pas enfreindre certaines de nos limites personnelles, quant à son comportement à elle oserais je le rappeler.
Exiger de l'autre, c'est lui nier toute liberté déjà, et ensuite toute possibilité d'échange sur le sujet.
Rien que ça, il y a un gros souci de la part du censeur.
Un tel comportement est avant tout une réponse "panique" vis à vis d'une peur personnelle, non pas liée à l'autre directement, mais liée à nos propres failles.
Autrement dit, on lui fait porter la charge de notre propre fardeau.
Il y a donc un travail personnel à faire, et la CNV n'est pas un outil pour nourrir ses failles.

Si on en revient à nos moutons, il doit y avoir une discussion en jouant carte sur table. Chacun expose sa vision du sujet, et surtout son ressenti. Là dedans, l'autre a tout autant le droit de donner ses limites, par exemple, de ne pas subir le totalitarisme de l'autre. Encore faut il qu'elle soit réellement écoutée, et respectée dans ses limites. Et de là peut naître un consensus.

Au final, et je le répète, c'est bien le fait que les personnes exigeantes ne sont pas enclines à renoncer à une partie de leur exigences, avec en toile de fond de la colère contenue, qui fait qu'en face, il y aura une réaction de fuite pour éviter cette confrontation pour les personnes les moins affirmées. Vous inquiétez pas que j'aurai en face de moi une fille avec un comportement comme le vôtre, c'est vous qui dégagez en 2-2
Donc prophétie auto réalisatrice comme je l'ai expliqué il y a quelques messages.

On a encore éclaircit le sujet pour toi?