Je suis assez d'accord avec Diego, il existe des termes qu'on a tendance à transformer en "déterminisme" / "excuses", et ça a le don de m'énerver au plus au point.
Du type :
"je suis HQI -> je suis timide, mais comme je sais que je suis HQI et qu'on m'a dit que c'était normal, bah je m'endors dessus, c'est comme ça, je ne changerai jamais"
"je suis un gamin hyperactif" -> donc c'est normal si j'envoie des chaises voler à travers la salle de classe. Je ne peux pas m'en empêcher. Donc voilà mon certificat médical. Et je ne m'excuse même pas / Mon gamin n'a pas à s'excuser.
"Mon gamin est surdoué et s'embête à l'école" -> c'est pour ça que c'est un un vrai chieur. Désolé. C'est certainement de votre faute si vous n'arrivez pas à le comprendre.
Alors je nuance / j'explique par anticipation mon propos :
Je ne dis pas que l'hyperactivité (Trouble de l'attention), ou l'aspect surdoué, ou l'introversion, etc... n'existent pas hein !
Je reviens pas sur le QI, et j'entame pas de débats sur les autres exemples non plus. Disons sans rentrer dans un grand débat que ça existe.
Donc ok, ça existe.
Mais le problème, à mon avis c'est que ça sert trop souvent d'excuses, de justifications pour un "état de fait". Pour ne pas changer. Pour ne pas se remettre en question.
Attention, je ne suis pas en train de dire : "ouai c'est des gens qui s'inventent des conditions bidons" hein !
J'accepte l'existence de ces "conditions", et leur impact sur la vie des personnes qui vivent avec.
Nier ce genre de différence (et leurs conséquences sur la vie des gens) serait à peu près aussi con que de dire à un diabétique : "je crois absolument pas à ton histoire bidon de glycémie et d'insuline, à mon avis c'est une excuse de feignant pour pas aller courir le marathon de Paris. Enfoiré de menteur feignant"
Donc mon propos, c'est pas du tout ça.
Mais c'est de dire qu'il faut essayer de dépasser sa condition. Si vous n'y arrivez pas, y a pas de souci. Mais je demande juste d'avoir comme philosophie "d'essayer".
Face à une situation donnée : essaye de faire de la "bonne manière".
Si finalement tu en es incapable / ça ne fonctionne pas, bah c'est pas grave, et tu feras mieux la prochaine fois. Au moins t'as essayé.
Mais faut pas se réfugier derrière sa "condition" pour dire :
"bah nan mais je suis comme ça, j'essayerai jamais de changer d'un iota, allez vous faire foutre si vous voulez me faire changer, vous me comprenez pas, allez vous faire foutre, bande de fascistes".
Non. On comprends, ça fait 15 fois que tu nous dis "je suis XXX".
Juste, t'as essayé de faire différemment ?
Parce que sinon, c'est un peu facile. Moi aussi je vais faire une batterie de tests, et je balance :
"ma condition c'est d'avoir tel taille, tel poids, tel taux de magnésium, tel taux d'adrénaline, tel taux de YYY" (une description chimique de mon être en gros)", et ça justifie à peu près tout ce que je fais, en m'enlevant ma capacité à choisir, mon libre arbitre, ma capacité à évoluer, à changer pour le meilleur, à prendre des risques, etc...
Diego aura déjà vu depuis longtemps que je suis parti en "solo de funk" comme il aime bien appeler mes digressions !
Alors pour finir ce "solo de funk" :
C'est un truc que j'observe et que j'analyse dans la télé-réalité notamment.
Dans ce genre contenu télévisuel, le summum de la qualité humaine d'un concurrent c'est de déclarer "j'ai su rester moi-même / je suis resté moi-même à 200% (et rien à foutre de si j'évolue en société et que mon comportement est un sommet d'égoïsme ou de connerie)". Plus important que "d'être", ou "d'apprendre", ou "d'évoluer", ou de "se grandir", ou de "se penser, et penser le monde", il faut avant tout "être soi même". Et donc ne jamais rien changer. Ne jamais se remettre en question. Ne jamais mettre d'eau dans son vin. (et on soupçonne que c'est également "j'aimais pas lire quand j'avais 12 ans donc j'ai décidé de ne plus jamais ouvrir un bouquin de ma vie" / "j'insultai tout le monde quand j'avais ma crise d'ado à 17 ans, et j'ai décidé de plus jamais m'excuser de ma vie" et de ne jamais m'excuser, etc...)
Et j'ai l'impression que c'est un truc qui se diffuse pas mal ce côté :
-la qualité d'un individu c'est de ne pas être hypocrite, donc je vais pas mentir sur moi
-comme je ne mens pas sur moi, je ne me mets aucun filtre
-et tant pis si je suis un vrai connard, c'est pas grave, la qualité "d'avoir su rester moi-même" est plus importante que la qualité "être sympa et agréable"
On a une justification constante de comportements historiquement répréhensibles par la formule magique "je suis moi même, si je change je suis hypocrite, donc je change pas, je demande au monde entier de me prendre comme je suis".
Et c'est vrai que c'est assez chiant.
Putain mais dans la vie, quand tu pars en solo de funk, y a un mec qui te dis "Putain mais Duc, tu pars complètement en solo de funk !". Et on écoute, on avance des arguments, etc... Et idéalement on s'endort en étant un homme différent de celui qu'on était au réveil.
"Rester soi-même à 200%" pour moi c'est comme être mort.
Et si on me dit d'arrêter les solos de funk, je suis même capable d'y réfléchir !
Mais c'était quand même un putain de bon de solo de funk, que je dédicace à Diego