[Theros]

Hello !

Depuis tout petit déjà je passe pas mal de temps à rêvasser (comme tout le monde j'imagine), à m'imaginer comme étant le meilleur de moi-même, avec les meilleurs amis possibles, le meilleur job, j'en passe et des meilleurs.
Seulement je me demande si tout cela ne vient pas influencer mon quotidien et fausser ma vision de la réalité.

Je passe mon temps à être agréablement surpris des gens (amis, famille, etc), puis déçu, puis agréablement surpris, puis déçu, puis...

Pensez-vous que cela peut être dû à l'idée que je me fais des gens et de la vie, entrainant sans cesse de la déception ? Je commence à désespérer de ne pas avoir un peu de stabilité.

[Shyn]

C'est un peu le cycle de la vie, les gens évoluent, et personne n'est parfait, chacun prends des chemins qu'il juge bon ou pas selon son libre arbitre, quel est le problème au juste ?

[Theros]

Le problème c'est que je me sens frustré, et depuis tellement longtemps ! J'ai l'impression que je ne vis pas la vie que je veux, mais que d'un autre côté peut-être que j'idéalise trop la vie que j'aimerais...

[Oncle Barney]

C'est confus tout ça. Je ne vois déjà pas le rapport entre ton 1er paragraphe et le suivant

Je passe mon temps à être agréablement surpris des gens (amis, famille, etc), puis déçu, puis agréablement surpris, puis déçu, puis...

De quoi parles tu exactement? Donne au moins un exemple pour qu'on comprenne de quoi tu parles.

Juste pour rappel, la déception est le résultat d'une attente qui ne s'est pas réalisée. Interroge tes attentes vis à vis de telle ou telle personne (et surtout de toi même) et tu auras des éléments de réponse

[Theros]

De quoi parles tu exactement? Donne au moins un exemple pour qu'on comprenne de quoi tu parles.

Parfois je vais être super bien avec mes potes, et me dire que ça y est, j'ai trouvé un groupe d'amis dans lequel je me sens bien. Et puis le lendemain ce sera tout à fait l'inverse, et du coup déception. Puis le cycle se répète.

Juste pour rappel, la déception est le résultat d'une attente qui ne s'est pas réalisée. Interroge tes attentes vis à vis de telle ou telle personne (et surtout de toi même) et tu auras des éléments de réponse

C'est vrai que je n'ai pas creusé le sujet plus que ça. Ma principale question est de savoir si mes attentes vis à vis des autres et de moi-mêmes paraissent démesurées. Seulement je comprends que vous aurez du mal à me répondre ^^

[once-around]

Envoyé par Theros

Parfois je vais être super bien avec mes potes, et me dire que ça y est, j'ai trouvé un groupe d'amis dans lequel je me sens bien. Et puis le lendemain ce sera tout à fait l'inverse, et du coup déception. Puis le cycle se répète.

Et sur quels critères tu te bases pour différencier un moment d'un autre ? Te sentir bien devrait être indépendant du groupe que tu fréquentes, comme ça ça t'éviterait de ressentir de la frustration par rapport à l'humeur ou l'énergie, bien évidemment fluctuante, du groupe en question. Avoir plusieurs cercles sociaux aide aussi à faire preuve d'un plus grand détachement, pour peu qu'on parvienne à trouver de l'enrichissement en chacun d'eux

Envoyé par Theros

C'est vrai que je n'ai pas creusé le sujet plus que ça. Ma principale question est de savoir si mes attentes vis à vis des autres et de moi-mêmes paraissent démesurées. Seulement je comprends que vous aurez du mal à me répondre ^^

Je suis comme toi un gros rêveur (on a d'autres points communs) et depuis que j'ai commencé à m'intéresser à la séduction, j'ai à peu près assimilé le fait que les petits scénarios qu'on se faisait dans nos têtes et les attentes qu'on se faisait des autres nous desservaient et étaient plus vecteurs de souffrance qu'autre chose. Car ça se passe jamais comme on se l'imagine, parfois ça se passe mieux, parfois moins bien, mais en général quand ça se passait moins bien avec certaines personnes, je rentrais chez moi, la tête polluée d'émotions négatives, incapable de distinguer dans quoi j'avais ma part de responsabilité ou non. Et je repartais par la suite revoir ces mêmes personnes toujours en gardant en tête ces moments d'inconfort. Et pourtant, la vérité ou du moins la philosophie qui m'a permis de franchir un cap c'est de penser que j'avais ma part de responsabilité dans tout.

Dis-toi bien que tout inconfort ou agression ressentie n'est qu'une production de ton esprit, généralement en résonance avec ton passé.

Le noyau du message est le suivant : tu ne peux pas contrôler les gens ni attendre d'eux qu'ils te donnent systématiquement ce que tu veux au moment donné, ni même prévoir avec certitude leur comportement. Car les gens ont leurs propres humeurs, leurs propres blessures passées, leurs propres perceptions, leurs propres egos, leurs propres attentes à ton sujet, leurs propres pressions sociales, et leur propre libre-arbitre.

A partir de là, il n'y a qu'une seule variable sur laquelle tu peux influer : ton comportement (et donc comment tu réagis à ce que les gens te donnent) et ta perception de toi-même. Donc je ne te dis pas d'arrêter de rêver mais ne rêve que de choses à ton sujet, de choses que tu peux faire, améliorer ou donner, pas de choses qui dépendent du bon vouloir des gens et de ce qu'ils pourraient être prêts à t'offrir ou non : leur estime, leur argent, leur compagnie, etc.

Exemple random : Ne te soucie pas d'avoir X conquêtes, soucie toi d'être un mec avec une grande intelligence sociale. C'est comme l'avait dit Make-me un jour, "Vouloir être plutôt que vouloir avoir".

Et pour ce qui est des attentes à ton sujet, c'est à toi et seulement à toi de définir ce qu'est ta mesure, en étant le plus lucide et sincère possible par rapport à tes capacités et ton investissement. Du développement perso quoi Si tu te mens à toi-même en rêvant par exemple d'être coureur de marathon alors que t'es cul-de-jatte, bonjour l'estime de soi.

Bien sûr c'est une gymnastique introspective faillible qui ne vient pas du premier coup et qui requiert du travail mais le jeu en vaut la chandelle je trouve !

Ma maigre contribution, je suis dispo si t'as d'autres questions

[Theros]

Hoy ! Merci pour ta réponse très complète l'ami !

J'ai compris l'idée, et effectivement je me suis retrouvé dans ce schéma de "J'ai des attentes faramineuses des autres donc je suis souvent déçu". C'est déjà ça.

En ce moment et depuis quelques semaines déjà je travaille beaucoup sur moi-même et plus particulièrement l'estime de soi, pour justement être bien tout seul. Après je ne pense pas que tous ceux qui sont super bien avec eux-mêmes restent forcément indifférent aux gens qui nous entourent et que l'on fréquente.
La conclusion que je pourrais tirer de tout ce que tu m'as dit serait de travailler sur mon propre comportement pour éviter les déceptions liées au comportement de mon entourage, mais... je ne sais pas trop comment faire. Je pense avoir identifié mes principaux défauts, mais non seulement je vois pas trop comment m'en occuper, et plus j'ai l'impression de me mettre beaucoup de pression à vouloir corriger ce qui ne va pas chez moi alors que je n'ai pas l'impression que chaque personne de mon entourage le fasse pour lui-même, un peu comme s'ils avaient le droit à l'erreur mais pas moi.

C'est le bordel, dites moi si je suis pas clair

[Shyn]

Juste pour rappel, la déception est le résultat d'une attente qui ne s'est pas réalisée. Interroge tes attentes vis à vis de telle ou telle personne (et surtout de toi même) et tu auras des éléments de réponse

Bon bah Barney a encore niqué un sujet en une phrase, merci hein !

[once-around]

Envoyé par Theros

Hoy ! Merci pour ta réponse très complète l'ami !

J'ai compris l'idée, et effectivement je me suis retrouvé dans ce schéma de "J'ai des attentes faramineuses des autres donc je suis souvent déçu". C'est déjà ça.

En ce moment et depuis quelques semaines déjà je travaille beaucoup sur moi-même et plus particulièrement l'estime de soi, pour justement être bien tout seul. Après je ne pense pas que tous ceux qui sont super bien avec eux-mêmes restent forcément indifférent aux gens qui nous entourent et que l'on fréquente.

Bien entendu. Et ce n'est pas le propos que j'ai défendu, on a besoin des autres. C'est inscrit dans notre code génétique. Ce qu'on recherche ce n'est pas de se couper des autres, c'est de vivre en harmonie avec eux. Sauf que les autres ne sont pas des entités invariables ou contrôlables, donc c'est à toi de t'adapter et de garder ton intégrité psychique en fonction des circonstances. L'estime de soi c'est pas un élément figé, c'est une variable, t'as des low, t'as des high, le but du travail sur l'estime de soi c'est de diminuer la fréquence et l'intensité des fluctuations.

Avant de me pencher sur le sujet, je traversais des phases de high et de low longues et intenses, qui dépendaient presqu'intégralement de l'estime que me renvoyait mon environnement social. J'accordais une importance démesurée à la validation des gens et dès que celle-ci disparaissait, mon estime de moi-même disparaissait par la même occasion. En gros, quand je me savais aimé et protégé par des gens, j'étais le roi du monde, bavard, drôle, dès que je sentais l'environnement plus hostile ou moins bienveillant, je le vivais affreusement mal, je devenais le mec transparent qui souriait bêtement. Là où cette manière d'interagir avec les autres était fondamentalement néfaste c'est que du coup j'étais prêt à renier mes fondements identitaires profonds pour obtenir la validation des gens. Tu te reconnais dans cette description ?

Envoyé par Theros

La conclusion que je pourrais tirer de tout ce que tu m'as dit serait de travailler sur mon propre comportement pour éviter les déceptions liées au comportement de mon entourage, mais... je ne sais pas trop comment faire. Je pense avoir identifié mes principaux défauts, mais non seulement je vois pas trop comment m'en occuper, et plus j'ai l'impression de me mettre beaucoup de pression à vouloir corriger ce qui ne va pas chez moi alors que je n'ai pas l'impression que chaque personne de mon entourage le fasse pour lui-même, un peu comme s'ils avaient le droit à l'erreur mais pas moi.

C'est le bordel, dites moi si je suis pas clair

Mais tu as le droit à l'erreur, l'ami. Et les autres aussi. L'erreur est le fondement de l'apprentissage. Nul n'est tenu à la perfection. C'est notre éducation trop contraignante qui nous fait croire que l'erreur est un facteur négatif mais c'est faux, c'est un facteur neutre. Ce qui importe c'est ce que tu fais de ces erreurs.

Plus que ton comportement, il est important que tu travailles sur ce qui le détermine : ce qu'il y'a dans ta tête, la source de tes doutes, tes "interrupteurs" émotionnels. Et si tu évolues constamment avec cette pression du résultat, c'est certain que tu risques de toujours te braquer quand tu rencontres une difficulté.

Mais déjà, quels sont ces défauts dont tu nous parles ?

[Oncle Barney]

Envoyé par Theros

j'ai l'impression de me mettre beaucoup de pression à vouloir corriger ce qui ne va pas chez moi alors que je n'ai pas l'impression que chaque personne de mon entourage le fasse pour lui-même, un peu comme s'ils avaient le droit à l'erreur mais pas moi.

Comment veux tu travailler l'estime de soi en te mettant la pression inutilement?
C'est quasi antinomique!

Tu veux à tout pris changer parce que tu tu ne t'estimes pas, tu veux fuir celui que tu es aujourd'hui au fond. Il est là le problème au départ.

Maintenant, vouloir changer est une bonne chose. Mais changer pour devenir qui? Quoi? Pour faire quoi? Et surtout, jusqu'où?

Je te laisse lire sur le sujet. Je t'encourage aussi vivement à te procurer Eloge de la lucidité de Ilios Kotsou.