[Shyn]

Je tombe comme un cheveux sur la soupe, je sais pas si je suis dans le sujet, mais il me semble, alors je remet ce que j'ai dis sur un autre sujet :

Tu connais Ronda Rousey ? J'ai lu un article sur elle ce matin dans le monde.
Je te fais un résumé de son parcours.

- Étranglée par son cordon ombilical elle frôle la mort avant même de naitre.
- Elle est en aphasie jusqu’à ses 6 ans.
- 2 ans plus tard, son père se suicide.
- Elle embrasse la même carrière que sa mère, dans le Judo.
- En 2007 elle obtient le bronze aux JO et devient la première américaine médaillée en Judo, l'or olympique lui tend les bras tellement elle est douée.
- Pourtant elle met fin a sa carrière tout de suite après, a 21 ans, dénonçant la corruption et la non reconnaissance de ce sport, et son salaire ridicule.
- Elle cumule 3 jobs, dort quelques nuits dans sa voiture, elle s'en sort pas.
- Elle décide de se lancer dans le MMA, contre l'avis de son entourage proche, d'autant plus que les femmes ne sont pas super populaires et sont reléguées au rang de pinup dans ce sport.

- Bref, elle devient une légende, elle gagne 100000 euros par combat et embrasse une carrière cinématographique en prime et devient multimillionnaire.

Tout ça pour dire que si, vous êtes acteur principal de votre vie, et que se lamenter, ça vous emmèneras rien de positif.

[tron]

Donc je résume un mec bien qui se lamente pas est meilleur:
- Parce qu'il voit la vie positivement
- Parce qu'il fait du sport
- Parce qu'il a un déclic
- Parce qu'il a de la volonté

- Je rappelle qu'en dépression on est sous notre couette et le moindre effort devient insurmontable. C'est le symptôme et pour être appelé dépressif il faut être dans cet état pendant genre 2 semaines, pas trois jours, pas 2 heures mais 2 semaines au moins.
Le sport c'est mieux que les anti dépresseurs y parait (à plus de 2 fois par semaine) mais c'est pas une solution qui peut s'appliquer à tous les dépressifs loin de là. C'est une solution qui est en contre-sens de la maladie.
- Le déclic est une conséquence pas un cause.
- Voir la vie positivement quand on est dépressif à moins de se mentir à soi-même ça n'a pas de sens, on voit la vie comme elle se présente à nous avec notre filtre émotionnel. Pareil c'est une conséquence pas une cause.
- La volonté, la motivation plutôt est régis par les émotions elles-mêmes détruites en dépression.

Vous êtes dans la négation de la dépression parce que vos solutions, sauf exception, par définition ne s'appliquent pas à des dépressifs.



Je remarque aussi que vous faites une grave erreur de hiérarchiser "les gens qui se lamentent" au dessous "des gens qui avancent". Tant que vous respecterez pas les dépressifs qui se lamentent vous serez pas en mesure de les comprendre donc de les aider, vous pourrez que les faire culpabiliser et les enfoncer encore plus parce que vous ne comprenez pas pourquoi ils ont pris une décision qui l'air moins bien.
Perso je suis toujours triste quand je vois des mousquetaires cracher sur des gens qui agissent peu en les culpabilisant parce que je suis désolé mais dire "tu n'agis pas", "tu n'as pas de volonté" c'est le culpabiliser. C'est l'enfoncer dans ses croyances qu'il ne vaut rien, c'est dire tu n'agis pas donc t'es une merde dans le but de le provoquer.

D'ailleurs je pose cette question sérieusement, si c'est une question de volonté qu'Est-ce qui différencie une personne qui a de la volonté de l'autre si ce n'est pas une naturelle supériorité? (dans votre conception que je partage pas)

[Make-Me]

Envoyé par Sekigawa

Il y a quand même des solutions pour lutter contre la dépression... Le sport en est une, reconnecté le corps et l'esprit est important. Beaucoup de maux sont liés à la santé psychologique, et il n'y a plus rien a prouvé là dedans. Depuis que je fais du sport, notamment de la muscu, je me sens beaucoup mieux dans mon corps ET dans ma tête.

Je n'arrive plus à compter le nombre de personnes que j'ai croisé dans ma vie et qui s'en sont sorti grâce au sport. Sport collectif ou individuel, tout est bon à prendre.

Bref, il n'y a pas de solution miracle, mais il existe quand même des solutions, il faut essayer et trouver celles qui te correspondent le mieux.

Nous sommes tous d'accord là dessus et montre qu'il y a toujours un espoir puisqu'il y a une multitude de solutions. Rappeler cette évidence devrait devenir un automatisme, j'aime beaucoup votre façon d'exprimer vos arguments et trouver toujours plus de solutions.



@Shyn : un bel exemple de réussite. Je me permets de citer dans la même veine Sean Stephenson. Quand je l'ai découvert et qu'il racontait sa vie, j'ai pleuré... Cela faisait des années que je n'avais pas pleuré ainsi. Le voir expliquer pourquoi et comment il a changé de vie et surtout réussir, c'est un des meilleurs symboles d'espoir pour ceux qui souffrent d'incapacités physiques (suffit de voir le bonhomme pour comprendre).

http://seanstephenson.com/

[Shyn]

Ça rejoint 421 sur le journal de Zebra qui se posait une question légitime dont le propos était plus ou moins :
"Quand on a une vie sans drame majeur, est-ce qu'on est condamné a ne pas avoir de succès majeur ?"

[tron]

bob
Le 100% responsable est une quête, un objectif, un phare plus qu'un moyen (quand on est en crise), d'ailleurs je pense qu'un homme qui est à 100% responsable n'a plus besoin de thérapie de fond (différentes des TCC), c'est un peu l'objectif final. Pour comprendre sa responsabilité il faut comprendre les mécanismes de cause à effet on est d'accord j'imagine.
On est responsable de nos actes mais si rien n'a été fait pour qu'on s'en rende compte alors on en saura jamais rien et dans ce cas, Est-ce qu'on pourra se considérer responsable? Je veux dire si je tire sur quelqu'un avec une arme j'irais en prison mais serait il éthique de m'envoyer en prison si je sais pas à quoi un flingue sert?

Envoyé par bob

Franchement, je ne sais pas, une vision de la vie, une expérience de vie, une éducation, une personnalité différente...

Je constate que c'est pas des causes qu'on peut réellement modifier, on a pas de responsabilité forte dessus, comme un paradoxe dans ce raisonnement. Après si on avait les moyens de modifier ça comme avec une thérapie ou des médocs (déformation professionnelle) on deviendrait responsable de notre avenir.


J'ai l'impression que vous mélangez fin et moyen.

[Make-Me]

@Tron :

Il ne s'agit pas de dire si la personne est meilleure parce qu'elle ne se lamente pas. Dans ton analyse, je me questionne maintenant sur le "déclic". Il est conséquence de quoi ? D'une plus grande clac dans la gueule, d'un proche qui donne un bon coup de pieds au cul ? D'un proche qui le soutien ? Le simple fait d'arriver à un point que la douleur psychique est insupportable ? Le conseil de consulter pour avoir des solutions médicales ?

Nous avons catégorisé (peut être maladroitement à ton goût) mais pas hiérarchisé. Le soucis avec quelqu'un qui se lamente est que tout sera prétexte pour lui à le culpabiliser. Lui montrer l'exemple de Shyn ou de Sean Stephonson (j'ai déjà essayé avec quelqu'un au bort du suicide) permet de calmer un peu la douleur, lui montrer "qu'il y a pire" et "qu'il y a mieux" à attendre de la vie. Sean à passé 14ans en dépression, dont 2 à ne pas sortir de son lit. Le déclic pour lui ? Il ne sait pas l'expliquer, il en a juste eu marre de vivre ainsi.

D'ailleurs je pose cette question sérieusement, si c'est une question de volonté qu'Est-ce qui différencie une personne qui a de la volonté de l'autre si ce n'est pas une naturelle supériorité? (dans votre conception que je partage pas)

Question mal posée ou alors mauvaise interprétation. La volonté n'est pas quelque chose de statique ou que l'on possède. C'est "être" et non pas "avoir". Par abus de langage on dit avoir de la volonté. Hors pour moi il s'agit d'une façon de penser. Puisqu'il s'agit d'une pensée, en aucun cas elle ne peut être la possession absolue d'un groupe ou d'un individu. Ce n'est donc pas inscrit dans les gènes, ce n'est pas "naturellement acquis" et surtout ce n'est pas quelque chose qui détermine un individu. La volonté peut s'exprimer en 1 seconde seulement le temps de prendre une décision.

Tron, je serais intéressé de connaître la bonne marche à suivre face à un dépressif pour toi. Pour le moment, tu n'as pas encore cherché réellement à apporter une (des) solutions possibles. Alors, quelle marche à suivre qui serait raisonnable ?

[tron]

Envoyé par Make-me

Se lamenter et chercher l'apitoiement est facile.

Envoyé par Make-me

Prendre la décision de ne plus continuer à souffrir n'est pas si dure en revanche

Je crois pas qu'on soit dans la subjectivité absolu quand on parle de les dénigrer... Je suis désolé mais ça c'est irrespectueux. C'est une norme ici on le constate aussi avec le topic de Marteaux.
Ces gens seraient en fait des personnes lamentables qui choisiraient des solutions de facilité contrairement à nous qui bossons durement. Enfin bref un dépressif réfléchi tout le temps à sa condition, à sa vie, il n'est pas là passif à attendre que les choses se passent.
Ce mec a eu un déclic mais ça se commande pas un déclic, c'est pas un choix. Puis je suis pas convaincu que c'est le déclic qui l'a sorti et que c'est pas sa sortie de dépression qui lui a donné le déclic.

Il n'y a pas de solution toute faite pour les dépressifs, y a quand même des solutions vraiment négatives qui marchent quasi jamais comme les insulter comme ça se fait sur le topic de Marteaux, soyons clair on parlerait comme ça à un modo on serait ban à vie légitimement. Pourquoi a-t-on le droit d'insulter des gens et pas d'autre, ils le méritent?
topic de marteaux

Le dépressif cherche ses solutions, le sport, les sorties et si ça marche pas il tente les thérapies, si c'est trop dure il prend des médocs. C'est pas une règle absolu mais c'est une bonne base. Arrêtez de vous croire meilleur parce que vous êtes sorti d'une dépression (je dis pas ça à tout le monde), vous êtes sorti de votre dépression c'est tout, vous avez pas la moindre idée du quotidien des gens, moi non plus entendons-nous.

[Bob Leponge]

Je suis pas d'accord tron. Être 100% responsable ne veut pas dire être 100% en maîtrise de ses actes.

Exemple, un mec atteint de phobie sociale, c'est une victime de son psychisme, il n'est pas responsable de sa condition. Mais il est responsable de ce qu'il en fait. A partir du moment où il se dit qu'il ne peut rien y faire, qu'il est comme ça et puis c'est tout, il en perd la responsabilité, et donc la possibilité de changer pour le mieux

Ceux qui rentrent dans une thérapie de fond, ce sont les personnes qui prennent la responsabilité de leur vie, car ils cherchent a étudier leur fonctionnement et les moyens d'évolution.

[tron]

bob
On parlait à des niveaux différents et je comprends, maintenant je trouve que tu n'entends pas qu'une personne qui pense ne rien pouvoir faire le dit pour des raisons, il y a encore là une cause à moins de hiérarchiser les gens entre les bons et les moins bons (pourquoi pas).

Ce mec tentera aussi de s'en sortir, salement peut-être mais il tentera à son échelle. Il comprendra que ses solutions marchent pas (si c'est le cas) et avancera... je l'espère pour lui.

[Make-Me]

Exemple très particulier que Frères Marteaux. Il faudrait que lui-même se remanifeste mais il est actuellement en pleine lecture de ce que j'ai compris !

J'ai été ébahis de voir les conseils donnés. J'ai même eu l'impression qu'il y a eu diabolisation de certains de ses soucis. J'ai parlé avec lui pendant plusieurs heures, il avait déjà fait appel à des asso entre temps et se bouge réellement. Les conseils qui lui avait été donné lui ont fait beaucoup de mal car il ne savait plus quoi comprendre de sa situation. On lui a trouvé des problèmes là où il n'en avait même pas.

Il en avait pas mal ajouté, et cela pour se créer une carapace. Il avait besoin avant tout de faire confiance avant de recevoir un conseil. Il se trouve qu'il est vraiment plein de ressources, preuve qu'il faut faire attention à ce que l'on peut nous dire sur un SOS, car c'est vraiment "déformant".