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Envoyé par Homer
Selon moi, plus les années passent, plus l'exigence féminine atteint des sommets. En même temps, pourquoi se priveraient-elles ? Elles matchent quasiment sur chaque like...
Ce qui fait qu'un 8 devient seulement "mignon". Pour l'avoir testé, il y a, je trouve, un gap gigantesque entre un 8 et un 9 en terme de matchs. L'exigence fait qu'être mignon ne suffit plus sur Tinder, il faut dégager un truc de mannequin ultra BG et ce sont les solides 9 comme ton pote qui remportent tout là où Willou aura qq matchs intéressants par-ci par-là (il vit aussi dans la cambrousse, ça aide moins).
Bientôt, on va pouvoir établir des théorèmes à la OhYeah.
T'as un match par jour ? T'es pas mal, go IRL.
T'as cinq matchs par jour ? T'es mignon, va choper du 06 en vrai. Ça devrait pas être trop dur.
T'as dix matchs par jour ? T'es beau et tu peux FC à peu près tout ce que tu veux online et IRL si t'es pas trop débile
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Selon moi il y a une erreur de jugement dans ce que tu énonces, qui est la suivante : penser que tout le monde, homme ou femme, cherche à se taper une personne différente tous les soirs, de surcroît forcément le mec le plus bg de l'application. Tu fais de la comptabilité sur aucune base sérieuse si ce n'est des témoignages épars peu représentatif des faits.
La construction de ta perception est biaisée et t'amène à une réalité qui est... fausse. Des témoignages j'en ai aussi : des amis qui ont 1 match par semaine et qui sont heureux. Ils trouvent rapidement leur perle et baiser pour baiser ne les intéresses pas.
Alors je ne suis pas là pour dire que les mecs ont les mêmes chances que les filles sur les sites de rencontres, mais ce qui m'ennuie dans ton discours c'est le manque de nuances.
Oui un beau gosse va matcher plus, oui le physique compte, on a compris meeeec, faut changer de disque
Si on s'en tient aux études portant sur les sites de rencontres, notamment celle de l'IFOP 2018, on observe qu'à la fois pour les hommes et femmes (avec seulement quelques % de différences entre les deux genres), ils/elles ont eu :
20% de relations seulement amoureuses
20% de relations amoureuses ou sexuelles
10% seulement sexuelle
50% n'a eu aucune relation/rencontre
La différence entre les mecs et les filles ? Je crois personnellement que les mecs ont plus tendance à venir pleurer sur reddit ou ici et ont du mal à supporter leur condition. Ils sont surmédiatisés. Ecouter la radio de quelques microcosmes comme ADS ou des forums EN ça pousse pas à la remise en question et ça finit irrémédiablement par bétonner une vision très arrêtée sur un monde où pourtant tout se côtoie. Mais peut-être que je me trompe, ce n'est pas parce que je l'observe pas chez les femmes que ça n'existe pas.
Premier point qui ne corrobore pas ta vision des choses. Dès l'instant où tu réduis le panel et la diversité de femmes au pronom "elles", c'est biaisé. La réalité c'est pas noir ou blanc, c'est nuancé.
Elles sont pas comme ça. Une partie, oui. C'est tout. Généralisation abusive.
A la vu de ces simples éléments, ta loi de pareto se brise en morceaux. Tout le monde ne couche pas tous les soirs, mais tout le monde ne recherche pas ça. Le frustré c'est celui qui veut plus que ce à quoi il a accès. Déjà on affine le scope.
Ton discours s'arrête à ce dont tu as connaissance : le profil tinder de la fille. Tu sais pas ce qu'il se passe après pour elle, tu imagines et lui prête des intentions. T'es pas dans sa tête, tu sais pas comment elle vit les choses.
In fine, le nombre de matchs on s'en fou. Je sais pas qui y accorde vraiment de l'importance ? C'est troué de croire que c'est ça qui compte. Le match n'est qu'un moyen, pas une finalité. La finalité c'est que tout le monde puisse dégrafer son soutif ou enlever son caleçon et kiffer comme chacun l'entend. C'est aussi construire une relation, entre autres. Chacun ses goûts.
Alors, il y a une erreur dans l'équation. Ce qui compte réellement, c'est la satisfaction qu'on tire de nos pérégrinations sur ces sites et des rencontres (puis relations, ou pas) qui suivent. La valeur suprême et absolue qui doit être recherchée et placée au dessus de tout, c'est le plaisir, la satisfaction, que génère notre utilisation des SDRs.
Le beau gosse au profil rempli de matchs n'est pas nécessairement plus heureux que le moche avec 3 matchs. Ne suis-je pas un exemple probant de cet exemple bien trop extrême ? C'est pareil chez les femmes. Parler d'abondance est une mauvaise compréhension de ce qui est essentiel : la fille n'en a que faire d'avoir des profils potentiels, ce qu'elle veut c'est transformer l'essai. Comme nous. Là ça se corse sur les critères. Mais sortons un peu du carcan et prenons un peu de hauteur.
Quelques statistiques sur le profil des utilisateurs ayant déjà eu une relation à dimension affective ou sexuelle via un sdr, sur base d'un échantillon de 2000 personnes représentatif de la population âgée de 18 à 69 ans résidant en France métropolitaine.
Note de lecture : 63% des hommes déclarant être très satisfait de leur vie sentimentale ont déjà eu au moins une relation sexuelle ou affective via ce genre de site.
Vie sentimentale
Très satisfait :
63% /
54%
Assez satisfait :
48% /
54%
Peu ou pas satisfait :
37% /
39%
Vie sexuelle
Très satisfait :
51% /
51%
Assez satisfait :
55% /
52%
Peu ou pas satisfait :
41% /
45%
Nombre de rapport sexuel par semaine
Aucun :
30% /
42%
Avant de bondir, prendre le temps de lire ce bon rapport. Les mêmes statistiques ont été relevés pour
les profils ayant eu une rencontre mais pas de relation affective ou sexuelle. Verdict ? L'écart de satisfaction se creuse encore plus en défaveur des femmes.
Pour ma part je ne pense pas qu'elles soient de plus en plus exigeantes comme tu l'énonces. Côtoyer des ultra-bg m'a appris qu'avec eux la fille sera surtout méfiante de prime abord, puis qu'il sera difficile pour eux de se défaire de cette étiquette qui étouffe ce qu'ils ont d'autres à offrir. Est-ce vraiment enviable ? Je remarque ici que certains désirent des positions qui ne sont pas forcément plus réjouissante et qu'ils seraient incapable de tenir ; dont ils finiraient par se rendre compte de la vanité d'avoir voulu cela. C'est comme le pauvre qui méprise le riche mais secrètement espère un jour avoir sa place, d'une part c'est une méprise de soi, d'autre part ça perpétue un système idiot et condamne certaines valeurs.
Donc, on a quand même des chiffres qui montrent que le rapport aux SDR est vécu de façon similaire chez les hommes et les femmes quand on l'aborde sous le prisme de la satisfaction. Il y a des nuances à apporter (que l'étude mentionne d'elle même, ou que nous pourrions étudier ici), mais ce simple bout de papier tord le cou à pas mal d'idées reçues et décrédibilise la pensée victimaire permanente. Les griefs qu'on leur porte, elles les subissent aussi de notre part. Quand une fille fraîche vient nous draguer en soirée et que la rencontre se poursuit, on zappe sans vergogne celles qui attendaient sagement sur notre profil tinder.
Ouin les filles sont méchantes. Ouin les garçons sont méchants. Sérieux ? On va rester à ce niveau et continuer à se tirer indéfiniment dessus ? Ou encore faire croire qu'on connait leur nature "terrible", qu'on a "compris" mais que.. ahh.. on a la noblesse de leur pardonner ? Le faux sourire qui pleure.
Au lieu de diaboliser les femmes, de les traiter de connasses, peut être serait-il intéressant de se mettre à leur place. Discuter avec elles, saisir les tenants et aboutissants au lieu d'envier une idée qu'on a vu de loin, de nuit, interprétée puis déformée. Juger est aisé, comprendre difficile. Quand seule la frustration parle, rien de bon ne jaillit. Il est temps de la dépasser. L'essentiel réside à mes yeux à s'attacher aux nuances et à ne pas produire un discours déconnecté du réel et déresponsabilisant chez les mecs. Puis c'est pas parce qu'une rose nous pique qu'on a le droit de se comporter comme une merde en retour pour se venger.
L'idée c'est pas de faire le social justice warrior, juste de mettre de l'eau dans le vin et faire prendre conscience que l'herbe est pas forcément plus verte ailleurs. Comprendre que même si on voit A, chez l'autre c'est B, et que ce n'est pas notre perception qui dicte ce que ressens la fille en face. Comprendre que l'idée de la femme qu'on décrie ici avec hystérie ne fait pas office de réalité vraie pour toutes et que ce qu'on leur envie n'est pas forcément bien vécu de leur côté. Comprendre qu'on est loin d'être parfait et qu'on ferait surement pire. Développer quelque chose à offrir, et enfin apprendre à aimer la femme au lieu de faire semblant.
Elles ont leurs torts, on a les nôtres, on se rejoint à perpétuer un système qui globalement ne satisfait aucune des deux parties.
Il est peut-être temps de faire l'effort de participer à la création de quelque chose de mieux au lieu de se plaindre lâchement et de gerber sans retenue son ressentiment.
Chacun choisit son camp.
Lien de l'étude (avec deux documents supplémentaires en bas de page) :
Observatoire 2018 de la rencontre en ligne - IFOP
PS : j'ai commencé par m'adresser personnellement à toi mais ce discours vaut pour tous ceux qui adhérent à ce que t'a écris