[guismo33]

Bonjour,

J'ai un problème au travail, quasiment tout mon service m'ignore et je ne sais pas pourquoi.
Je suis fonctionnaire au Ministère des armées, j'ai passé et réussi le concours catégorie B et j'ai pris mon nouveau poste en Septembre dernier (sur la base où j'étais déjà affecté avant).

Je suis arrivé dans un service très petit (on est une dizaine) dont 5 dans le même bureau.
Depuis le début j'ai d'énormes soucis pour m'intégrer.

Déjà il y a une mauvaise ambiance car il n'y a pas de travail et mes collègues tirent la gueule. Ils sont en plus très introvertis voire carrément asociaux (et c'est une de mes collègues arrivée en même temps que moi qui s'en vante à longueur de journée du genre "oh non va pas dehors il y a des gens à qui tu vas devoir dire bonjour"). Ce sont des gens blasés qui tirent sur les pauses café et qui balancent des sarcasmes à longueur de temps du genre "on va faire la sieste" "bon allez on se casse ?" ou encore "on faire genre on se motive". Il n'y a pas de réelle communication sur le peu de travail à faire genre une mini réunion où l'on se dit ce qui va se faire. Non il faut tendre l'oreille pour capter les informations.

Les discussions tournent toujours autour de trois axes :
- la vie militaire (je bosse avec des militaires et des fonctionnaires c'est mixte)
- la météo et la qualité des repas du mess
- les ragots et critiques sur les chefs et autres collègues

Il est quasi impossible d'essayer d'introduire un autre sujet plus léger du genre "vous avez vu ce nouveau film au cinéma ?, "tu vas t'acheter quoi pour le black friday ?"...
Dès fois ça passe mais ça ne dure pas. Très souvent quand je lance le sujet (ou une autre collègue un peu courageuse) ça fait un flop. En gros tu parles et tu as un blanc.
Même pour un simple "tu viens on va manger ?" tu as le droit à un silence.

Personne ne me parle, je crois qu'à part mon prénom on ne connaît rien de moi. On va me dire "mais soit moins timide et ose leur parler !". Justement je sais être sociable, ça ne vient pas d'une prétendue timidité.
Un jour, ma collègue (celle arrivée en même temps que moi) m'a toisé et m'a dit :
"J'ai la flemme de me lever pour te faire la bise car tu es trop grand donc on se sert la main".
4 mois après nos débuts. Super la mentalité. Tu me diras même des industriels venus travailler dans nos locaux se sont plaint auprès de moi de son manque de politesse envers eux.
Tu en as une autre qui se plaignait du froid (c'était la période neigeuse du mois dernier) et j'ai dit d'un ton normal, juste constatant et empathique :
"c'est vrai qu'avec ta jupe tu dois avoir froid !" (jupe de l'uniforme)
Elle m'est tombé dessus comme si j'étais un goujat sexiste. N'importe quoi.

Progressivement je me suis mis à l'écart (genre je ne participe pas aux pauses cafés et j'évite de sociabiliser) et ça m'a valu de gros soucis. On me met une pression de dingue car je suis en période stage pendant 1 an et que pour être titularisé il faut que je fasse des efforts pour m'intégrer car bien entendu, ils "font tout pour moi". Même là dessus je ne peux pas me défendre et faire valoir mes arguments car je me fais déglinguer par la cheffe du service.

Alors j'essaie d'être malin, heureusement mon chef d'équipe (un chef très nul au passage et blasé) est plus ouvert à la discussion. On s'est engueulé il y a trois semaines, j'ai pris une semaine d'arrêt (je suis en dépression légère depuis 5 mois) et je suis revenu puis je me suis confié à lui.
Je fais en sorte de montrer plus de bonne volonté, je vais aux pauses café, enfin pas à toutes mais au moins celle du matin. Je fais en sorte de rebondir sur les informations que je glane et de mettre de l'enthousiasme (mais en vrai je simule).
Et je m'accroche au seul collègue, certes très benêt et un peu relou mais qui m'aide réellement dans le travail et parle avec moi.

Mais même aux pauses cafés et au repas du midi, personne ne me parle, sauf mon collègue sympa. Je refuse de participer à leurs discussions négatives et de critiquer mes chefs dans leur dos. Alors j'agrémente un peu, je fais un rire ou un sourire simulé lorsqu'un collègue va dire un sarcasme qui se veut drôle, je critique la qualité de la bouffe de temps à autre, j'arrive à rebondir quand enfin (car oui ça arrive de temps en temps) il y a un sujet de conversation plus normal qui dérive de ce marasme...

Le truc c'est que je ne peux même pas m'enfermer dans le travail car ... J'en ai pas. Et je ne peux pas demander ma mutation car je suis stagiaire et en plus j'ai la pression pour être titularisé. Je pense à me syndiquer pour me protéger car je n'ai plus aucun recours (ma hiérarchie en a rien à cirer de mes états d'âme tout ce qui compte c'est que je reste dans leur service).

Et puis j'ai beau chercher ... Je ne comprends pas cette mise à l'écart. Un ex collègue m'a dit que c'est parce que je leur faisait peur car je suis dynamique, jeune (je suis le plus jeune et de loin) et de bonne volonté (je ne vais pas dire positif car je ramasse pas mal moralement depuis ma rupture amoureuse)

Que puis-je faire ?

[don Diego de la Vega]

Dans le monde du travail, on réalise vite que ce qu'on fait n'est pas aussi important qu'avec qui on le fait.
Parfois c'est l'enfer, parfois c'est le paradis. Ca marche par périodes (avec un peu de chance ça se renouvelle).

Franchement, tu as un mec cool à qui parler, c'est déjà ça.
Perso dans mon bureau ça va faire un an que j'ai juste des têtes de noeuds. C'est clair que ça joue sur le moral.

Imagine que ton collègue sympa parte...



Bref accroche toi si c'est pour un an seulement. La vie est faite de cycles.

[Notic]

Avec tout ce que tu décris, as tu vraiment envie d'être titularisé?

Je rejoins Diego, l'ambiance au travail c'est presque plus important que le travail lui même. En tout cas sur la durée.

C'est peut être cliché, mais j'imagine que dans la fonction publique il n'y a pas beaucoup de roulements?
Ducoup je réitère ma question, as tu vraiment envie de t'enterrer dans ce poste?

Finis ton stage et fuis.

[tron]

T'es dans une structure malade qui n'aime peut-être pas se montrer dans son échec au petit nouveau, c'est un peu comme quand on préfère mettre les vêtements sous le lit plutôt que de ranger sa chambre.
Je pense que tu devrais essayer de comprendre mieux l'institution et pas te fermer à cette négativité, ça fait parti de l'équilibre aujourd'hui de ta structure, un équilibre dont au fond personne ne veut.

Au lieu de te confronter à tout ça, je pense que tu devrais chercher à mieux comprendre comment ça en est venu là sans juger. Si tu les juges, tu accentuera les problèmes qu'il y a déjà et socialement ça sera la merde. C'est comme ça que je comprends leur rejet, ils se sentent pas en confiance.

[bacchus]

hallucinant ce témoignage, on voit à quoi servent nos impôts ! (ça c'était pour continuer sur le mode râleur).

Sinon bon job pour avoir du temps pour venir aider les autres sur ADS
Courage. Tu peux organiser des tournois de basket avec les corbeilles en papier sinon.

[guismo33]

En fait ça fait 7 ans que je suis dans le ministère.
4 dans la marine puis 2 et demi comme catégorie c et maintenant catégorie b.
J'ai deux impératifs, j'ai obtenu un logement social par mon ministère ou je paye moitié prix une location sur saint Germain en laye (des 54m2 à 570e tu en as pas beaucoup). Je perds mon grade je perds 300 euros par mois.
Le deuxième c'est que je vais m'expatrier en septembre 2019. Donc j'ai besoin d'argent.

Je comprends d'où vient le problème et je respecte leur mal être. Mais bon je me respecte aussi et je ne veux pas adopter un état d'esprit négatif.
Du coup s'il n'y a pas de taf je m'occupe. Je prépare l'expatriation justement mais aussi je me remets à l'espagnol.

Ah et sinon diego... mon collègue part 😀

[Notic]

Envoyé par guismo33

En fait ça fait 7 ans que je suis dans le ministère.
4 dans la marine puis 2 et demi comme catégorie c et maintenant catégorie b.
J'ai deux impératifs, j'ai obtenu un logement social par mon ministère ou je paye moitié prix une location sur saint Germain en laye (des 54m2 à 570e tu en as pas beaucoup). Je perds mon grade je perds 300 euros par mois.
Le deuxième c'est que je vais m'expatrier en septembre 2019. Donc j'ai besoin d'argent.

Je comprends d'où vient le problème et je respecte leur mal être. Mais bon je me respecte aussi et je ne veux pas adopter un état d'esprit négatif.
Du coup s'il n'y a pas de taf je m'occupe. Je prépare l'expatriation justement mais aussi je me remets à l'espagnol.

Ah et sinon diego... mon collègue part 😀

Septembre 2019 c'est vrai que ca fait long mais effectivement vu ton cas ca vaut peut être le coup de serrer les fesses une bonne année.

Fais ton taf -pas de zèle- et concentre toi plutôt sur ton développement extra-professionnel, ca t'aidera peut être à trouver le temps moins long.

[tron]

Je te dis ni de la partager, ni de la rejeter, ni de la subir cette négativité mais de l'accepter et de chercher à la comprendre pour voir le rôle que tu pourrais jouer dedans, ça te permettrait de prendre du recul aussi sur tout ça. Si tu rejettes les défenses d'une institution (cette négativité), tu ne peux qu'être rejeté par celle-ci.
Je dis pas que si tu rentres dans leur jeu ça se passerait bien, je pense le contraire puis ça serait con de niquer ton atout qui est ton œil extérieur.

C'est comme ça que je ferais en tout cas pour chercher à rendre la période la plus vivable possible.

[Cassandre2]

Bonjour Guismo33,

Envoyé par guismo33

Les discussions tournent toujours autour de trois axes :
- la vie militaire (je bosse avec des militaires et des fonctionnaires c'est mixte)
- la météo et la qualité des repas du mess
- les ragots et critiques sur les chefs et autres collègues

Comme je te comprends, ça me rappelle les conversations des dîners du samedi soir quand on reçoit les potes de boulot de mon mari (présents et passés). Mes sujets préférés sont la KFOR, le CEFE, les rations, l’intendance, le froid, la chaleur, la pluie et les histoires de fesses diverses et variées des uns et des autres.

Quand je veux mettre un peu d’ambiance, je lance mon sujet de prédilection : les femmes dans les sous-marins. À chaque fois j’ai droit à l’histoire du HMS Vigilant, ça m’amuse !

Bref

Il me semble avoir lu que tu es surdoué. Depuis quand le sais-tu et comment le sais-tu (WPPSI, WISC, WAIS, Mensa…) ? Est-ce que quelqu’un t’a expliqué ce que ça implique sur ta façon de vivre, de penser, de percevoir le monde, tes relations avec les autres…? Est-ce que tu n’as vraiment pas de travail où tu fais si rapidement ce que l’on te donne, qu’après tu n’as plus rien à faire ?

Parce que comme ça, en première approche, tu es un cliché ambulant de tous les problèmes que rencontrent les surefficients intellectuels.

[fxdesca]

Salut Guismo !

Don Diego de la Vega, comme d'habitude bien connecté à ce que je pense.

Bien noté ton objectif de gagner un max d'argent et de réduire ton loyer pour préparer ton expat en Septembre 2019 Guismo, et je comprends.

Perso j'ai bossé sur 9 projets différents, dans 6 pays différents, dans autant de boites et avec autant d'équipes différentes, et oui, c'est assez clair que les gens avec qui on travaille, notamment nos donneurs d'ordres et nos collègues de proximité font toute la différence au travail.

Los de ma dernière expérience, en France pour une boite américaine, j'étais dans le même cas que toi, très bien payé à l'américaine, je me suis accroché aussi longtemps que j'ai pu pour rester aussi longtemps que possible malgré l'ambiance de merde et le boulot presque inexistant et visiblement inutile.
Ca peut arriver à tout le monde (surtout que dans mon cas c'était entre 2 périodes de boulot hyper intenses avec objectif clairs, bons managers et collègues sympas...).

Bon moi au bout de 1 an et 3 mois j'étais dans une dépression bien merdique... Et j'ai eu du mal a enchainer sur un nouveau contrat.

L'ambiance que tu décris, les gens, la manière dont on te manque de respect, le fait que tu n'aies rien à faire... Tout ça est extrêmement mauvais.

Je ne pense pas qu'il y ait de solution, ça ne va que empirer peu à peu avec le temps, jusqu'à ce que tu aies du mal à te lever le matin pour y aller et que ça te rende malade. Désolé.

Donc à toi de voir jusqu'ou tu peux aller pour mettre de l'argent de coté.
Je serais toi je bosserais sur mon CV et je commencerais à chercher ailleurs, je ne sais pas ce que tu fais mais les missions de 1 an / 1 an 1/2 existent, tu peux trouver quelque chose de bcp plus sympa, enrichissant et probablement mieux payé avec de t'envoler vers l'expat en 2019 !!

Bouge de cette merde. Fissa.

P.S. Merci Diego pour ton intervention sur les "fonctionnaires" des hopitaux et de l'enseignement, je partage ton point de vue. Dommage qu'ils soient assimilés à tous les autres.