Ethique de la drague de rue ?

Milady · #1 28/08/2015, 21h59

Allez, je me lance, je crée ma première discussion... J'ai hésité à la poster ici ou dans "débats", finalement je la mets ici parce qu'il me semble que c'est un sujet qui concerne les dynamiques sociales, la vie en société, les rapports humains et les rapports hommes/femmes en général...

Quand vous draguez dans la rue, mettez-vous une éthique particulière en application, vous imposez-vous des barrières à ne pas franchir, par rapport au respect et au confort de la "cible" ? Je m'explique : les femmes, en particulier les jeunes filles, sont confrontées à une réelle agressivité sexiste dans la rue de la part de certains hommes, qui à la longue est humiliante voire carrément flippante, il suffit d'aller jeter un coup d'oeil au site "Paye ta shneck" pour réaliser cette violence verbale :

PAYE TA SHNEK

Or cette agressivité passe par une sexualisation hostile, alors que la sexualisation est normalement une étape de la séduction...

J'ai moi-même été confrontée au problème et je le suis encore régulièrement (plutôt une femme sexy) : il y a le manque de respect jouant sur la sexualisation méprisante (genre les petits cons qui vous traitent de "salope" ou vous demandent si vous sucez en passant en voiture alors que vous marchez sur le trottoir). Mais il y a aussi la drague flippante, parce qu'on ne sait pas si c'est du lard ou du cochon : comme le type en bagnole qui vous branche dans un lieu désert et ne veut pas entendre que vous n'êtes pas intéressée : il insiste, passe et repasse, et ne voit pas que vous balisez... en général on se rend compte après coup que le gars n'avait rien de pervers et qu'il était juste un peu lourd. Mais une fois, il y a une dizaine d'années, je pense que j'ai failli me faire violer par un type qui m'avait fait un compliment dans la rue, alors que je rentrais des courses, et que j'avais remercié gentiment : il s'est cru autorisé à me suivre jusque chez moi, heureusement il est tombé sur mon mec et il est parti sans demandé son reste, livide de trouille... mais a priori, rien ne laissait deviner qu'il était comme ça, au départ il m'avait simplement fait un compliment dans la rue.

Alors j'ai bien conscience que c'est un sujet "sensible", susceptible de dégénérer en polémiques, mais ce n'est pas mon but, c'est une vraie question : comment faites-vous pour faire en sorte que vos cibles se sentent "secure" et ne vous mettent pas dans le même sac que les harceleurs qui utilisent la sexualisation pour les emmerder ? J'imagine que vous avez déjà dû être confrontés au problème...

Oncle Barney · #2 28/08/2015, 22h38

C'est très global comme réponse, et du coup, comme tu viens d'arriver, tu n'en as pas encore pris conscience, mais nous n'avons rien à voir avec les 99,9% d'hommes dont vous parlez.

On rencontre simplement un être humain, on essaie de créer une connexion, on discute simplement, et on voit ce que ça donne.

On est tellement à des années lumière de ce qui est décrit partout que ça nous laisse un peu dans le désarroi d'être mis dans le même sac.

Je t'invite à lire les articles donnés sur le site, sur les sujets qui t'intéressent, tu te feras une meilleure vision de la chose.

Bob Leponge · #3 28/08/2015, 22h53

Citation:

Envoyé par Milady

Alors j'ai bien conscience que c'est un sujet "sensible", susceptible de dégénérer en polémiques, mais ce n'est pas mon but, c'est une vraie question : comment faites-vous pour faire en sorte que vos cibles se sentent "secure" et ne vous mettent pas dans le même sac que les harceleurs qui utilisent la sexualisation pour les emmerder ? J'imagine que vous avez déjà dû être confrontés au problème...

On respecte tout simplement des "règles de bienséance". On ne siffle pas une femme, ou on ne l'appelle pas de loin. On va lui parler, comme on irait parler à une personne dans un autre contexte, on va devant elle, et on s'adresse directement à elle en face à face. On ne se cache pas derrière une voiture ou 20 autres gars en chien.

On ne la harcèle pas, quand elle ne s'arrête pas, fais signifier qu'elle n'est pas intéressée, on la laisse, on arrête tout et on lui souhaite bonne journée.

Une fille qui nous zappe ou nous parle froidement, nous ne l'insultons pas. Nous prenons sur nous.

Tu prends le comportement qu'un homme a envers toi lors d'une soirée ou d'un événement, et on aura la même en rue en peut être plus direct. On est conscient de ce que vivent les filles, on compatis avec elle, donc il est hors de question d'être ceux qui leur font vivre cela. Après, comme tout, il peut y avoir des dérapages ou des erreurs, mais elles sont ce qu'elles sont, de la maladresse.

Alors que les mecs dont tu parles se cachent derrière une carapace du mec macho, notre approche est plus vulnérable. Déjà, quand on aborde une fille, on lui dit tout simplement qu'on l'a trouvée jolie et qu'on voulait venir lui parler (dans la plus part des cas, des fois il est possible de faire une approche plus circonstancielle), à partir de là, il n'y a pas de jeu, pas de facette et on ne se place pas vraiment dans une position de force par rapport à la fille, car on s'ouvre pleinement à son rejet. En tout cas c'est mon ressenti sur la question.

don Diego de la Vega · #4 28/08/2015, 23h12

Lol non tu ne créeras pas la polémique rassure toi, ce sujet a été maintes fois débattu (la dernière remonte à pas plus tard que deux trois semaines sur le journal de Zebra Squale).

Un premier biais est que pour pas mal de mecs il va falloir un certain temps avant de prendre conscience de l'ampleur du problème. Hoolaback, le truc des crocodiles (me souvient plus, un truc genre projet crocodile) et paye ta schneck que tu cites, sont des sites qui permettent cette prise de conscience.

Après, comment se positionner face à ça ?

Citation:

Alors j'ai bien conscience que c'est un sujet "sensible", susceptible de dégénérer en polémiques, mais ce n'est pas mon but, c'est une vraie question : comment faites-vous pour faire en sorte que vos cibles se sentent "secure" et ne vous mettent pas dans le même sac que les harceleurs qui utilisent la sexualisation pour les emmerder ? J'imagine que vous avez déjà dû être confrontés au problème...

Déjà Bob t'a démontré à quel point les approches étaient différentes. Mais cela ne suffit pas, et nous sommes probablement régulièrement rejetés ou ignorés dans nos démarches pour cette raison sans qu'on puisse le vérifier.

Comment faire en sorte que les filles approchées se sentent "secure"....
Bah ça prend du temps. On le démontre jour après jour par nos actes. C'est ainsi que se gagne la confiance, ça commence par un trou de souris (ou ça commence pas) et à nous de creuser le nid.

Mais bon c'est exactement le même problème qu'avec une fille blessée par un ex ou qui s'imagine des choses basées sur des préjugés. Combien de fois me suis je DhV de malade simplement en attendant le bon moment pour passer à l'étape du sexe... Juste savoir oublier sa bite quelques temps et respecter l'autre... Ne pas faire le gamin quand un blocage arrive et ruine le Fc.

Voilà le problème se résume à ça : la confiance.
Il faut la bâtir et simplement parfois on part de très loin !

tan · #5 28/08/2015, 23h34

Tout a été dit par Bob et Barney.

(Quelle solution tu proposes Milady pour éradiquer la bêtise et le crime de l'humanité ?)

Hanneman · #6 28/08/2015, 23h45

J'ai les yeux qui saignent et des envies de meurtres à la lecture du "site" Paye ta shnek.

jak89 · #7 29/08/2015, 00h55

C'est clair. Idem que mes camarades du dessus.

C'est a cause de ce genre de comportements de gros lourdaux que certaines nanas ont un bitch shield si solide. ça ne fait que rendre le SPU plus difficile.

Tom33 · #8 29/08/2015, 08h26

Dire "payes ta shnek", tu appelles ça sexualiser? Bah putain, faut tout reprendre. Quand on demande de sexualiser, on demande de créer l'attraction sexuelle. C'est pas faire une blague de Jean Marie Bigard, on est un peu plus élevé que cela, intellectuellement parlant.

Milady · #9 29/08/2015, 08h37

Je viens juste de me connecter et je découvre toutes vos réponses... merci beaucoup, les gars. C'est vraiment sympa de vous lire et de voir que des sites comme "projet crocodile" sont connus ici.

Je cite Barney : "On est tellement à des années lumière de ce qui est décrit partout que ça nous laisse un peu dans le désarroi d'être mis dans le même sac." En effet, j'imagine bien... Malheureusement, l'être humain n'ayant pas encore développé de capacités télépathiques, on ne sait pas a priori à qui on a affaire, or il n'est pas rare que certains agresseurs aient une "accroche" qui ne se distingue pas d'une tentative de SPU (sourire, compliment) et que ça dégénère dans les instants qui suivent.

Comme dit Jak89, ça rend la drague de rue encore plus difficile : oui, ça en fait clairement un terrain miné... Pour l'agresseur, la rue est un terrain de chasse ou un domaine réservé et les femmes sont des proies ou des intruses qui devraient rester à la maison ; pour le gars qui drague, la rue est un terrain de jeu et il aimerait bien qu'elle en soit un aussi pour ses cibles...

Sinon, j'explore le site, je découvre ; si vous avez des liens vers les discussions dont vous parlez, où le sujet a déjà été évoqué, je suis preneuse !

don Diego de la Vega · #10 29/08/2015, 10h08

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