[Kamiel]

Incompatibles ? Pas tant que ça...

Salut les gens. Je sais que je ne suis pas souvent présent sur le forum, et que personne doit me connaître. Mais pour être honnête, c'est un sujet sur lequel j'avais à cœur d'en parler.

Pour ceux qui ne le sauraient pas, l'asexualité est le nom pour exprimer l'absence de désir sexuel. Pour être honnête, ça ne fait qu'un petit mois que j'ai eu cette prise de conscience de mon asexualité. Depuis la dernière fois que j'ai couché avec une fille il y a 4-5 mois (c'était une sexfriend, et ça s'est pas très bien terminé vu que je commençais à ressentir de plus en plus cette lassitude avec elle sans pouvoir y mettre les mots), je n'ai plus envie de le faire.

Le sujet est bien méconnu, et je pourrais m'épancher sur ça pendant des heures, mais j'aimerais raconter comment cette orientation affecte ma vie de séducteur.

Je ne sais pas si vous connaissez quelques personnes asexuelles (les abstinents ne rentrent pas dans la catégorie), mais il est probable que la plupart de ses personnes soient timides socialement et un peu renfermées sur elles-mêmes. Pour ma part, j'aime les filles, j'aime les rencontres, j'aime me faire des nouveaux amis, j'aime découvrir, et surtout j'aime séduire et être séduit. Et ça n'a pas changé avec la découverte de mon asexualité. Pour ma part, ça a été du tout bénef pour moi. Ce déclic a tout changé en moi, je le ressens et je crois que les filles le ressentent.

Depuis que je suis asexuel (et hétéro-romantique, en gros un hétéro qui veut pas coucher avec quelqu'un), et depuis que j'ai décidé de mieux prendre soin de mon corps pour reprendre le basket à haut niveau, je n'ai plus aucune pression de résultat. J'ai appris sans m'en rendre compte à être plus exigent avec les filles, en particulier en boîte. Fait assez bizarre, mes EC sont devenus plus appuyés de ma part, et ça ne semble pas gêner les demoiselles au contraire. Là où il y avait un BS digne de la formation spartiate de Leonidas dans 300, je ne ressens plus aucune hostilité de la part des HB. Mes yeux ont dû arrêter de "puer le sexe".

Bref, elles ne se méfient plus, ou du moins elles se méfient moins. Et l'interaction est plus facile. Peu de shits tests, et la plupart du temps je les écarte facilement. Même si je ne suis pas au point d'ignorer les arguments physiques d'une fille avec la poitrine de Johansson (asexuel ou pas, on reconnaît toujours la notion de beauté ), vu que ça ne m'intéresse plus de coucher avec elles, c'est moi qui me suis retrouvé à les juger plutôt que l'inverse. Si même une HB 8-9-10 me barbe, ça n'est plus parce que je n'ai pas réussi à l'accrocher, mais vraiment parce qu'elle me gave et qu'elle m'ennuie. Vous avez dit Prizing ?

Et puis, j'apprends vraiment à découvrir la demoiselle maintenant. Est-ce qu'elle parle bien ? Est-ce qu'elle danse bien ? Est-ce qu'elle a la bonne attitude ? A-t-elle un univers à me faire découvrir ? Bon, là où je vais me faire lancer des pierres, c'est que les filles open de chez open, je ne prends même plus la peine de leur parler. Mais bon, faut me comprendre. Elle a envie de cul, et moi j'ai envie de jouer. Là où elle me propose la "destination" sur un plateau d'argent, moi je suis là juste pour le voyage. Et quand ça se passe comme ça, je me sens même gêné pour elle. C'est con.

Mais le vrai truc cool, c'est que j'ai réussi à faire de mon asexualité un élément de mon game. Et c'est d'autant plus efficace que maintenant que je l'assume pleinement, je me sens plus cohérent entre ce que je dis, ce que je fais et ce que je pense. Je me sens en confiance et surtout plus intègre, et je pense que le 6e sens féminin le repère également.

Dans une soirée entre "amis", je peux lancer le sujet d'une manière ou d'une autre avec un "Je n'ai jamais" ou même orienter la discussion de façon à pouvoir en parler (parce qu'on parle tout le temps sexe au fond). Après les réactions choquées des mecs et SURTOUT des filles (parce que relativement peu de personnes sont au courant de l'asexualité), elles t'expliquent qu'elles pourraient pas, que ça les fait halluciner, bref je passe les 5 minutes suivantes à être la bête de foire. Mais malgré tout, l'effet push a fonctionné : désolé les filles, mais j'en ai rien à faire de vos jolies fesses.

En général, si j'ai bien préparé le terrain, je peux ensuite m'intéresser à la fille la plus intéressante sauf forcément être trop direct ou explicite (vu que je me sens plus à l'aise en n'étant pas trop dans la sexualisation). Attitude d'autant plus troublante quand j'ai assumé peu avant mon asexualité. Effet pull.

Mes kinos sont désintéressés (en particulier quand je danse), mais les années de patterns et ancrages que les séducteurs précédents ont laissés sur nos amies les HB font le travail pour moi. Merci les gars.

Autre fait amusant, il faut savoir que j'ai deux types de réactions chez les filles à qui je semble plaire quand j'avoue plus ou moins mon asexualité. Soit elles abandonnent leur BS et se lâchent auprès de moi (après tout, on ne va pas coucher ensemble), soit elles me voient comme un défi (le plus marrant). Non, décidément, être un dragueur asexuel a du bon.

Bref, je sais que ce pavé peut vous avoir semblé prétentieux et hautain, mais j'avais besoin de l'écrire. Dans un monde hyper sexualisé tel que le nôtre, où l'idée de n'avoir aucun désir sexuel (faire semblant pour ne pas se sentir exclu est assez douloureux à la longue) est à peine concevable, je ressentais le besoin de le "clamer haut et fort". Et puis dans le cadre de la séduction, comprendre et mettre des mots à tout ça m'a permis d'avoir confiance en moi et de me dire que ma "nouvelle" vie ne va pas être si mal que ça finalement.

Ceux qui sont dans mon cas, racontez votre histoire ! Pour les autres, n'hésitez pas à me poser des questions.

[Chochem]

Hello!

C'est vrai que c'est plutôt méconnu comme phénomène.

Comment en es-tu arrivé à la conclusion que tu étais asexuel?
Tu as vu un médecin?

Loin de moi l'idée de présenter cela comme une maladie mais j'ai cru comprendre que certains dysfonctionnements physiologiques ou psychologiques pouvaient aboutir ponctuellement à un absence de libido.

L'absence de libido est cependant à distinguer de l'asexualité, cette dernière étant à ranger au même niveau que l'hétérosexualité et l'homosexualité si je me souviens bien.

Comment l'as tu vécu avant de découvrir cela?
Comme le mal-être d'un homosexuel qui s'ignore?

Comment fais tu pour avoir des érections si tu ne fantasmes pas et si ta ou ton partenaire ne génère pas d'excitation de nature sexuée?

[soulisaur]

Ta séduction est naturelle, tu en restes au plus près donc tu réussis! Tu réussis à valider ton objectif: séduire. Le reste serait une formalité à te lire. A cheval entre la bonne copine et l'amant potentiel, tu pourrais presque écrire ton propre manifeste.

Il est certain que cette société est passée de l'hypo à l'hyper-sexualisation. Les trentenaires s'en sortent encore, les quarantenaires commencent à y perdre leur latin!

Face à tout cela: rester soi, le reste on s'en moque, ce sont des pb de soubrette (non négligeables mais quand même!).
Il est possible aussi que les attentes des séducteurs/trices renforcent cet état d'esprit et font basculer non pas dans l'assexualité mais dans l'hypo ou une orientation plus romantique.

Il me semble également, selon sa personnalité, qu' il faut éviter de suivre le rythme effréné des sorties pour sortir pour rencontrer la foule. Un individu est plus intéressant à connaître qu'une masse, non? On s'oublie, on fait comme tous et on y perd sa nature.

Les gens agissants ainsi se transforment en extraterrestre: il/elle ne fait pas comme nous. Face à nos étrangetés, seulement pour les autres, la déclamation suprême:"Mais tu sors d'où toi?"
Ce à quoi je réponds de manière très normée: "de chez nous", notre monde, le vrai. J'estime que je ne suis ni née sur un dancefloor ni dans le bar branché local. Je n'avais que mon pouce et non pas une souris de PC.

On oublie ses origines, on perd sa nature, on loupe ses conquêtes amoureuses faute d'authenticité pour laisser la place au faire pour faire. Par contre, il est important de comprendre les rouages de cette volonté de sortir du lot. Pourquoi cela et comment procèdent-ils? Faut un peu s'adapter!

L'implicite de ton texte est clair: on te regarde comme une bête curieuse, attractive, tu en fais de même: Le theatrum mundi. Qui l'emporte, l'individu ou la masse?

ça vaut un bon spectacle, pas cher!
Je ne rejoins pas ton assexualité mais ta vision du burlesque

[Kamiel]

Disons qu'il y a eu un cheminement d'un mois avant d'en arriver à cette conclusion. Et justement, tout est parti de cette fameuse sexfriend. On s'était éloignés, et on était de plus en plus froids l'un envers l'autre. Un beau jour, elle est revenue dans la ville où je suis, et j'ai tenté naïvement et bêtement de recoller les morceaux grâce au sexe. Dans ma tête, j'espérais revenir comme avant, vu que pour moi c'est une amie que j'apprécie.

Après un fiasco total (combo on ne se parle plus + je ne suis même pas parvenu à coucher avec elle), j'ai commencé à me remettre beaucoup en question sur mon comportement. Quand j'ai compris que ça ne me faisait ni chaud ni froid de coucher avec elle (voire avec toutes celles avant avec du recul), et qu'en plus ça faisait au moins un mois que je n'avais plus rien fait (ni faire l'amour, ni me masturber) et que ça ne me dérangeait, j'ai vite eu le déclic.

J'ai eu un petit moment de panique quand même (sortir de la "normalité" fait toujours peur), donc après avoir expliqué ce qui se passait à ma meilleure amie, j'ai fait des recherches, beaucoup de recherches. Et trouver des personnes qui ressentaient la même chose que moi m'a rassuré.

La question des troubles est pertinente en effet. Mais pour ma part, je me sens bien. Je n'ai aucune aversion pour le sexe vu que j'aurai quand même été actif pendant 6 ans depuis mon dépucelage à 15 ans. Et l'événement avec ma calicopine est triste, mais pas au point de traumatiser. Je suis surtout heureux de pouvoir me dire à moi même que je m'en fous du sexe et que je le vis mieux qu'avant !

Comment je le vivais ? J'étais curieux au niveau de la sexualité. J'ai eu pas mal de partenaires pour quelqu'un de mon âge, mais ce n'était pas par libido dévorante, plutôt par esprit de découverte. Je crois que j'ai toujours vu le sexe comme une manière de découvrir une autre personne plutôt que comme une source de plaisir à part entière. Mais après l'amour, je me sentais vide, et pas comme dans un état de béatitude absolue que tous les sexuels semblent vivre. Ca aurait dû me mettre la puce à l'oreille.

Pour être honnête, l'asexualité n'a jamais été un crime ou vu comme un problème mental, pour la bonne raison que c'est impossible à repérer ou à mettre en évidence. Pour ma part, je n'ai pas de malaise à avoir. Je suis asexuel, mais j'aime toujours les filles. En tant que garçon, et du point de vue de la société, je ne vois pas en quoi je pourrais choquer à la manière des homosexuels. On va pas me couper les couilles parce que j'ai pas envie de faire l'amour hein. L'enjeu est surtout relationnel.

Et les érections peuvent également avoir un caractère physiologique. Je continue d'avoir l'érection du matin. Et pour le cas de la non masturbation, il y a éjaculation durant mon sommeil quand mon corps estime qu'il faut renouveler tout ça. Pour être honnête, je me sentirais capable de faire l'amour sans artifices avec ma partenaire si je voulais en avoir une. Mais c'est juste qu'à mes yeux, le sexe ne m'apporte plus rien personnellement.

[Kamiel]

Envoyé par soulisaur

Ta séduction est naturelle, tu en restes au plus près donc tu réussis! Tu réussis à valider ton objectif: séduire. Le reste serait une formalité à te lire. A cheval entre la bonne copine et l'amant potentiel, tu pourrais presque écrire ton propre manifeste.

Il est certain que cette société est passée de l'hypo à l'hyper-sexualisation. Les trentenaires s'en sortent encore, les quarantenaires commencent à y perdre leur latin!

Face à tout cela: rester soi, le reste on s'en moque, ce sont des pb de soubrette (non négligeables mais quand même!).
Il est possible aussi que les attentes des séducteurs/trices renforcent cet état d'esprit et font basculer non pas dans l'assexualité mais dans l'hypo ou une orientation plus romantique.

Il me semble également, selon sa personnalité, qu' il faut éviter de suivre le rythme effréné des sorties pour sortir pour rencontrer la foule. Un individu est plus intéressant à connaître qu'une masse, non? On s'oublie, on fait comme tous et on y perd sa nature.

Les gens agissants ainsi se transforment en extraterrestre: il/elle ne fait pas comme nous. Face à nos étrangetés, seulement pour les autres, la déclamation suprême:"Mais tu sors d'où toi?"
Ce à quoi je réponds de manière très normée: "de chez nous", notre monde, le vrai. J'estime que je ne suis ni née sur un dancefloor ni dans le bar branché local. Je n'avais que mon pouce et non pas une souris de PC.

On oublie ses origines, on perd sa nature, on loupe ses conquêtes amoureuses faute d'authenticité pour laisser la place au faire pour faire. Par contre, il est important de comprendre les rouages de cette volonté de sortir du lot. Pourquoi cela et comment procèdent-ils? Faut un peu s'adapter!

L'implicite de ton texte est clair: on te regarde comme une bête curieuse, attractive, tu en fais de même: Le theatrum mundi. Qui l'emporte, l'individu ou la masse?

ça vaut un bon spectacle, pas cher!
Je ne rejoins pas ton assexualité mais ta vision du burlesque

On va bien s'entendre toi et moi ! Lâchons la norme, abandonnons le conformisme, soyons mémorables, que dis-je, soyons inoubliables !
Je t'aurais bien proposé d'être ton wing à l'avenir (un asexuel peut être un wing presque aussi efficace qu'une fille, oui oui), mais ton message me laisse penser que tu es plus une séductrice qu'un séducteur, pardonne moi si je me trompe !

En tout cas, content que mon histoire soit pour l'instant bien accueillie au sein d'ADS. C'est rassurant de voir des personnes aussi ouvertes. Le problème des forums asexuels est qu'ils ont tendance à se replier dans le communautarisme presque primaire. C'est en soi compréhensible vu qu'on ne serait même pas 2 millions d'asexuels en France, et que le besoin d'appartenance à un groupe est d'autant plus primordial quand on se sent seul (et à juste titre, les sexuellement actifs peuvent être des trous du cul quand ils s'y mettent). Mais c'est en parlant de nous aux autres qu'on pourra vraiment s'assumer et se révéler, pas en se cachant derrière une communauté fondée un peu sur la "peur du monde extérieur".

Bref, les filles, je vous aime encore plus qu'avant.

[don Diego de la Vega]

Encore un maitre du freeloose

Quand on espère rien, c'est là qu'on gagne le plus...
Un état d'esprit intéressant et que j'aurais bien du mal à atteindre, mais c'est très instructif de te lire.

[Pimousse]

Putain ca donne de bonnes idées ce topic....

Genre le grand méchant loup qui se blanchit la patte pour mieux manger les 7 chevreaux...

[Kamiel]

Envoyé par don Diego de la Vega

Encore un maitre du freeloose

Quand on espère rien, c'est là qu'on gagne le plus...
Un état d'esprit intéressant et que j'aurais bien du mal à atteindre, mais c'est très instructif de te lire.

Haha, sauf qu'à la différence d'un "sexuel", mes gains se limitent au NC et au KC. Il peut m'arriver de finir la nuit avec une fille, mais c'est plutôt parce qu'elle m'aura marqué émotionnellement, Et même dans ce cas, je ne couche pas avec elle. Je me contente de la taquiner sur un lit et de la prendre dans mes bras au moment de dormir : oui, je suis cruel.

[Pimousse]

Envoyé par Kamiel

Je me contente de la taquiner sur un lit et de la prendre dans mes bras au moment de dormir : oui, je suis cruel.

Et c'est dans ces moments qu'elles se rappellent qu'un mec qui aime le cul c'est pas si mal...

Elles rappellent souvent après ce genre de nuit ?

[Kamiel]

Envoyé par Pimousse

Putain ca donne de bonnes idées ce topic....

Genre le grand méchant loup qui se blanchit la patte pour mieux manger les 7 chevreaux...

Yep, c'est exactement ça !

Je réfléchis actuellement à comment adapter cet état d'esprit pour les sexuels, mais je pense que ça serait une technique assez avancée. De la part d'un sexuel, je pense que ça demande une énorme dose de confiance en soi et une expérience conséquente en tant que player.

Mais le résultat peut être du tonnerre, surtout avec les avions de chasse. Là où pour les avoir, faut habituellement dépenser une énergie folle pour leur prouver notre valeur, avec cette "routine de l'asexuel", vous les sortez carrément de leur tour d'ivoire et vous les amenez à combattre sur un terrain qu'elles maîtrisent moins bien. Ce sont elles qui doivent se démener pour prouver qu'elles ne sont pas creuses, et si la magie opère... Ben, c'est un peu du tout cuit.

Mais bon, à 21 ans, je suis peut-être un peu jeune pour oser la ramener dessus.