[Greyfox]

La limite est toujours dure à cerner : où s'arrête la gentillesse et commence la servitude ?
La gentillesse n'est elle qu'un premier pas vers le déni de soi, un moyen d'acheter l'affection et le lien social ou est-elle au contraire l'expression de la force de caractère pure ?
Imposer des limites à son être, s'imposer des limites pour respecter ce qu'on est et ainsi être respecté.

Il y a deux préjugés contradictoires véhiculés par la culture populaire : les femmes ont besoin d'un prince charmant et les femmes n'aiment pas les mecs gentils.
Le premier est en partie vérifiée. Le prince charmant est fort et triomphant, il est gentil en ce sens, mais surtout fort et capable d'emmener la belle dans un "autre monde", son monde. En cela c'est le mâle alpha dans tout son mythe.

Les femmes n'aiment pas les mecs gentils, oui et non. On peut entendre gentillesse dans le sens d' attitude bienveillante à l'égard d'autrui, en cela les femmes aiment les hommes gentils, mais l’excès de gentillesse se transforme vite en "servinesse", un mélange de gentillesse entaché de servitude. Cette attitude paillasson quasi masochiste envers l'autre qui fait que la femme ne verra en cet homme qu'un faiblard pathétique cherchant à acheter l'amour.
La gentillesse, pour être pleine et forte et ne pas se transformer en "servinesse" doit être accompagné d'un fort système de valeurs et d'une profonde maturité, on doit au préalable avoir défini ses limites et avoir une estime suffisante de soi pour ne pas se rabaisser pour acheter l'affection d'autrui au dépend de l'affection qu'on porte à soi-même. La gentillesse n'est jamais une faiblesse, c'est notre propre faiblesse qui la transforme en défaut.

On peut aussi comprendre gentillesse au sens de fragilité. On pense en effet qu'il faut être un homme fort et invincible pour qu'une femme aime un homme. Mais un guerrier sans faiblesse est un guerrier solitaire, sa compagne ne lui est d'aucune aide, elle n'a pas à lui plaire, et ,surtout, à le soigner. Dévoiler sa fragilité, sa gentillesse, c'est aussi partager l'humain en nous, c'est aussi dévoiler l’innocence au sens premier et créer une complicité..
La limite à cerner est de ne pas tomber dans le syndrome de la victime , qui ferait fuir l'autre, là aussi la limite est l'amour-propre. Assez fort pour montrer sa fragilité et assez fier pour faire preuve de pudeur.

Montrer ses faiblesses à une fille tout en affichant ses qualités c'est aussi partager son humanité, c'est se retrouver comme un enfant qu'elles aimeraient soigner.
Je ne parle pas de dégouliner de sentiments mielleux et de tomber dans l'autre excès, encore plus nuisible qui est l'étalage honteux de sa vie et de ses misères pathétiques.
La franchise et la sincérité c'est tout ce qui compte.
Au fond un mec gentil ça plaît aux femmes, ce qui leur plaît c'est l’innocence, la fragilité et cette espèce de franche fierté cachée derrière. Ce qu'elles n'aiment pas ce sont les victimes, les jérémiades, les espèces de confidents accros à elle sans aucune fierté, sans aucun caractère.
La fragilité c'est la blessure derrière la force, c'est toute la beauté du guerrier : son talon d’Achille.
La grandeur d'Achille c'est d'avoir affronté de plein fouet un destin écrit d'avance et de s'être avancé nu devant la vie, aussi fort et en même temps jamais aussi fragile.
Avoir un talon d'Achille et en prendre conscience c'est devenir plus fort.

Je ne fais pas l'apologie d'un pseudo-romantisme qui justifie une attitude de paillasson, bien au contraire. Je dis simplement que beaucoup confondent "ne pas être gentil" avec cette espèce de nécessité de surjouer le rôle du jerk insensible.
Car au fond, ce que cherche une femme chez un homme c'est être comprise tout en comprenant l'autre.

Le vrai défi c'est donc de trouver ce difficile équilibre entre excessive gentillesse et jerk-attitude, mais, c'est ça aussi être un Homme.

[Mr.BoOm]

Oui, j'ajouterai même que la gentillesse est quelque chose d'attirant pour une femme. Un homme foncièrement bon, ça plait.

Etre gentil n'est pas un problème, être soumis, ne pas exister l'est.
Les gens qui arrivent sur ce site le sont. Donc on leur sort une soupe qui vet rien dire comme quoi les femmes aiment les connards. En soi c'est faux, mais le mec en se forçant à jouer le connard va faire quelque chose qu'il n'a jamais fait: se confronter aux autres.
Et là il va commencer à exister, et un jour on l'éspère comprendre que ça ,ert à rien d'être un connard ou jouer un rôle.

Parcequ'il y a être gentil et être gentil.
J'arrive pas à choper parceque je suis trop gentil c'est une grosse connerie inventer par les mecs qui ont jamais réussis à serrer.

[Ygdrasil]

Salut Renard Gris,

Tres beau texte sincerement, j'adhere totalement a cette vision des choses!

Bonne continuation,