Même si je me considère déjà très radical dans ma posture, je trouve que le discours du fofo s'est simplifié, caricaturé. Ce n'est pas parce que la masculinité est en crise qu'elle n'a plus de valeur ou d'existence. A croire que les mecs sont tellement en galère pour la définir, qu'ils ne pensent qu'à définir ces galères.
J'adhère aux arguments évolutionnistes qui me semblent expliquer certains comportements, et je suis d'accord pour dire qu'une femme a plus de valeur qu'un homme du point de vue de la survie de l'espèce humaine. Il me semble pourtant que les constructions sociales ont leur importance, et peuvent être maîtrisées.
La vérité c'est qu'aujourd'hui être masculin n'est pas que refléter un vieil archétype. En soi c'est toujours la même chose : une capacité de domination de ses semblables et une propension à obtenir ce que l'on veut dans la vie. Une force que la féminité est capable de rétribuer. On a toujours le devoir d'être fort et de chasser, mais plus avec des machettes et peintures de guerre... Je crois plus utile de développer son intelligence sociale, ou émotionnelle. Contrôler les dynamiques sociales et susciter des émotions.
A choisir, je reste un homme. Il y a plein d'avantages à incarner la masculinité. Dans un sens c'est plus gratifiant car tourné vers l'action ou l’attaque. Il y a une contradiction évidente entre le discours égalitaire ambiant et le désir d'être un homme. Cependant je n'ai aucune envie d'exprimer ces difficultés aux femmes.
Il y a une contradiction entre le désir d'incarner la masculinité et celui que les femmes comprennent nos difficultés. Ce que je demande à une femme, c'est d'être une femme, et donc féminine, accessoirement portée sur l'émotionnel et en capacité de bousiller le cerveau d'un paquet de nice guys. Si je travaille pour être homme, ce n’est pas pour une femme sans pouvoir. Je veux qu’elle ait du pouvoir, et qu'elle sache l'utiliser, le contrôler. Ce n'est qu'un échange de pouvoir.
L'avantage d'être un homme c'est d'être rétribué par la féminité