[soulisaur]

Une femme affirmant vouloir un roc visera un homme.

Il sait ce qu'il veut. Il transpire cette volonté. Il ne change pas car il connaît ses valeurs, ses capacités. Il a de l'assurance. A 20 ans, qq uns ont ce potentiel.

ça tombe bien puisqu'elle sait aussi vers quoi elle tend: la surcharge de travail, les responsabilités lourdes, des moments durs à venir, sa vision de vie...

En effet, se permettre toutes les folies est possible si non assujetti(e) à l'une ou l'autre de ces folies.

Elle pourrait devenir un roc elle-même. Un indécis se ramasserait alors.

[Le Yel']

Bonsoir,

Beaucoup de choses t'ont été dites, sur lesquelles je suis d'accord.
Quand je lis ton post, je ne peux m'empêcher de sentir en toi un gros complexe sur le manque de confiance qui émane de toi.
Peut être veux tu une fille forte, toussa, car autrement, elle projete tes propres faiblesses que tu ne souhaites pas voir.
Tu appuies ton discours sur le paraître: elle est juge, statut social, tu es un peu médiatisé...
... Du coup, on dirait que tu cherches plus une fille qui serait un faire-valoir: une femme qui saura créer la dynamique dans laquelle tu souhaites aller. Tu as besoin d'admirer une femme qui sera ve que tu rêves d'être dans le fond.

Je me fourvoie peut être dans les grandes longueurs, mais il me paraissait important de t'exposer un point de vue un peu différent.

[Philosophy]

Merci pour vos retours !

En réalité, je sais que d'ici un an ou deux j'aurai exactement les mêmes envies qu'elle. Mais je ne les ai pas exprimées lors de notre relation. C'est cela précisément qu'elle me reproche : le manque de perspectives alors que moi aussi je me marierai, moi aussi je veux des enfants. S'il est question de les avoir un an plutôt avec elle, alors je suis prêt à assumer ça. Elle ne rentre pas en contradiction avec mes plans de vie : mon désir principal est de pouvoir rédiger une thèse de philosophie. Et elle s'accommode bien avec ce plan.

J'ai aussi conscience qu'en prenant cette direction, c'est un engagement et une responsabilité extrêmement forte que j'endosse. En lui disant cela, je n'ai pas le droit de changer d'avis, par respect pour elle. Et je ne le ferai pas. Je me pose beaucoup de questions mais je suis intègre. Quand un choix est tranché, il n'évolue pas.

Le Yel, tu as raison. Le paraître influe. Le fait est que je suis fier de cette femme. Je suis même très fier d'elle. Elle a ses défauts et j'aimerai peut-être pouvoir l'admirer encore davantage. Je ne cherche pas totalement une fille qui est ce que je veux devenir dans la mesure où j'ai aussi besoin d'un cadre, d'une fille structurante dans une certaine mesure. Du coup une femme trop ambitieuse ne me correspondrait pas. Mais j'ai besoin d'une structure qui peut reposer sur une relation où j'incarne le père de famille. Ce n'est pas la fille qui me structure alors mais le rôle que j'endosse vis-à-vis d'elle.

Simple question du coup :

> Si elle me dit ne pas avoir la force de pousser, mais que j'agis aujourd'hui concrètement pour lui prouver le contraire et que je la recontacte cartes sur table dans une semaine pour lui demander de me faire confiance pour sauver cette relation en lui écrivant un email qui présente mes arguments, ça se tient ? Ou je dois lui demander de la voir à tout prix sans lui préciser l'objet (mais ça fera un peu du "réchauffé") ?

Merci encore !

[Oncle Barney]

Pour quelqu'un qui étudie la philosophie et qui en fait son pseudo, je trouve que tu es beaucoup trop dans le stratagème.

Tu as la croyance qu'en faisant ça, plus ça, et ça, elle va revenir vers toi. C'est une illusion de contrôle.

Rends toi service: fais simple. Si tu y tiens tant, essaie de la voir pour discuter de tout ça, parce que c'est plus sain, mais sans JAMAIS en faire une manip pour vous remettre ensemble. Mais bien pour lui dire tout ce que tu nous dis là et échanger avec elle, sans autre objectif derrière.

Elle ne te laissera pas de toute façon la "convaincre" puisqu'elle a pris une décision. Si elle voit que c'est une tactique, elle t'enverra bouler et tu renforceras sa décision.

Fais ça d'abord pour toi. Tu en as besoin, ça se sent, derrière cette tentative de stratégie de la reconquête

[Philosophy]

Salut Barney,


Merci pour ton retour ! Je comprends ton point sur la dimension "stratagème", c'est vrai que j'ai une obsession pour le contrôle, et que c'est assez terrible. J'ai une envie sincère de la voir et de discuter avec elle. Mais si je ne pars pas pour la reconquête, ce sera très certainement un enterrement, non ?

J'ai peut-être mal compris... Mais tu as raison, j'ai besoin de la revoir. Mais je vois difficilement comment je peux la revoir sans volonté de reconquête derrière.

Ou peut-être c'est une volonté qui te paraît artificielle ? Les choses évoluant en vite (cette rupture affecte énormément mon sommeil et mon alimentation, j'y travaille et j'imagine que c'est normal lorsque c'est très frais), je manque peut-être de lucidité !

[Oncle Barney]

Tu vois! Tu ne peux pas réfléchir autrement que dans le but aveugle de la reconquête. Tu ne prends pas la mesure émotionnelle de ce qui est en jeu. Tu suranalyses les choses pour ne pas t'y confronter. Tu es dans cette fuite en avant de l'action pour ne pas te confronter à ce qu'il se passe en toi. Et par conséquent, tu ne prends pas en compte ce qu'ELLE vit intérieurement.

cette rupture affecte énormément mon sommeil et mon alimentation,

Moi ça me donne l'impression que tu n'arrives plus à respirer, que tu as perdu ta bouteille d'oxygène, et que ta réaction est donc de courir après pour la retrouver. Sans jamais te demander si tu as besoin de cette bouteille d'oxygène, voire même de te poser pour réfléchir à ce que signifie respirer et l'oxygène dont tu sembles tant avoir besoin.

Tu as besoin de te détacher de ton processus actuel en premier lieu parce que tu te fourvoies. APrès seulement, tu pourras faire ce que je t'ai dit.

Si ce que je te dis ne te parle pas, c'est que tu n'es pas prêt. Et alors je te laisse faire ta propre expérience en réalisant ta "stratégie" (et puis c'est moi qui ai tort ça se trouve!)

[Philosophy]

Si, si c'est parlant et je pense que :

1) Tu as clairement raison sur la partie perte de la bouteille d'oxygène, et que j'ai le sentiment de construire cette stratégie de reconquête plus pour moi (et vivre avec la rupture) que pour elle. Que c'est en somme un pansement pour aller mieux.

2) J'ai besoin d'entendre ce que tu me dis parce que c'est effectivement juste.

C'est vrai que je ne sais pas si j'ai réellement besoin d'elle. On a vécu un truc magnifique.

Ma crainte est plutôt dans la reconstruction. J'évolue dans un milieu très incertain (en somme, soit la boîte explose, soit elle fait faillite, c'est assez binaire et lourd de conséquences sur la suite), et elle représente un ancrage fort. En somme, j'ai une grande confiance en l'avenir mais je ne sais pas jusqu'où je peux descendre. Et c'est une ceinture de sécurité. Pour être cash je me connais très mal. J'ai des projets assez clairs, pour lesquels je suis optimiste, mais ils sont très ambitieux. J'ai un risque gigantesque de tomber de très, très haut. Et à ce moment-là je regarderai forcément derrière. Et je me demande aujourd'hui si j'aurai la force, en regardant derrière, de ne pas desserrer les dents et continuer à avancer.

Ton retour est en tout cas très précieux, et je te remercie sincèrement. Je viendrai probablement à la prochaine rencontre de membres sur Paris d'ailleurs !

[Oncle Barney]

Envoyé par Philosophy

C'est vrai que je ne sais pas si j'ai réellement besoin d'elle.

Mène la réflexion plus loin que ça, et pas en binaire "avec ou sans elle".
Je parle de réfléchir plus largement à tes besoins dans ta vie actuelle, à ce qui fait sens pour toi là aujourd'hui.
Tu étais encore dans le calcul en disant que dans 2 ans, ça collerait mieux avec elle... ouais mais la vie, ça ne marche pas comme ça. Tu n'es pas dans le moment présent quand tu réfléchis comme ça. Et elle l'a senti. C'est ton rapport au monde et à ta vie qu'il faut requestionner pour mettre à jour ton plan de vie.

Envoyé par Philosophy

Ma crainte est plutôt dans la reconstruction. J'évolue dans un milieu très incertain (en somme, soit la boîte explose, soit elle fait faillite, c'est assez binaire et lourd de conséquences sur la suite), et elle représente un ancrage fort. En somme, j'ai une grande confiance en l'avenir mais je ne sais pas jusqu'où je peux descendre. Et c'est une ceinture de sécurité. Pour être cash je me connais très mal. J'ai des projets assez clairs, pour lesquels je suis optimiste, mais ils sont très ambitieux. J'ai un risque gigantesque de tomber de très, très haut. Et à ce moment-là je regarderai forcément derrière. Et je me demande aujourd'hui si j'aurai la force, en regardant derrière, de ne pas desserrer les dents et continuer à avancer.

Ok. Tu vas décrire ici même le scénario catastrophe que tu redoutes tant, avec toutes les implications que cela engendre. Et je veux que tu utilises cette forme: utiliser le présent pour décrire ça, et mettre ça en mode citation (balises [Quote][/ quote] )

Envoyé par Philosophy

Ton retour est en tout cas très précieux, et je te remercie sincèrement. Je viendrai probablement à la prochaine rencontre de membres sur Paris d'ailleurs !

Mais avec plaisir!

[Philosophy]

Entendu pour la sur-analyse. J'ai souvent eu pour obsession de me transformer en robot, et de vivre en routine codifiée afin de traiter rationnellement les problèmes, et les balayer. On me reproche - certainement à juste titre - d'être inhumain, et d'effacer totalement la partie sentimentale. J'aimerai être capable de calculer les émotions. Ce serait en effet beaucoup plus confortable. J'ai le sentiment que la dimension "passive" du déroulé des événements peut être source de regrets, versus un schéma où nous pourrions être actif en justifiant nos choix, ce qui écrase les potentiels regrets.

Il y a un truc qui me surexcite depuis toujours, c'est comprendre le fonctionnement des individus - sur le plan individuel - et le fonctionnement des groupes d'individus - sur le plan social. Ca m'intéresse énormément parce que ça interroge sur quelle serait la meilleure organisation sociale afin de maximiser les chances de survie de l'espèce humain, et dans un deuxième temps, comment mettre cette organisation en place. Voilà en résumé ce qui me botte énormément.

C'est pour ça que je me suis dit qu'il était important dans un premier temps de comprendre du mieux possible le monde, en en devenant acteur. Pour avoir accès à cela, il m'est essentiel de pouvoir avoir une position qui me le permet, et donc d'intégrer ce qu'on appelle pompeusement les "décideurs". C'est pour ça aussi que j'ai créé une entreprise.

Le scénario catastrophe est le suivant : mon entreprise se crashe assez violemment. Je suis criblé de dettes, et je dois mener une reconstruction intégrale dans la mesure où ce sur quoi j'ai misé pour monter, le "concours que j'ai passé" en quelque sorte, est un échec. Pour continuer à avancer, je décide de faire un MBA afin de pouvoir être équipé et rebondir facilement. Mais je ne suis pas accepté dans un des MBA majeurs. Je me retrouve donc avec une estime sociale détruite, et je sors définitivement des milieux auxquels je peux avoir accès aujourd'hui. Mon "prizing" baisse. C'est le déclassement.

Je me dis du coup que ce n'est pas grave, et que je vais consacrer mon énergie à mon projet de thèse sur les organisations humaines en société. Mais je me rends compte que le sujet s'épuise vite, que je ne parviendrai pas à publier cette théorie parce que l'intuition de départ et les fondements théoriques ne tiennent pas. J'ai alors 35 ans, et je suis au fond du trou. Je me retourne et je vois ce que j'ai laissé filé derrière : une boîte qui aurait pu fonctionner, une femme notable et belle avec laquelle j'aurai pu construire une magnifique famille. Et je nourris des regrets colossaux. Voulant une famille, je tombe dans le groupe de ceux qui "cherchent" activement un conjoint. Où on est sur des couples au rabais. On est ensemble parce que le temps passe et que l'on veut une famille : on n'a plus le choix. J'ai honte d'agir ainsi, mais je veux une famille. Je n'arrive pas à lutter psychologiquement contre ces trois échecs. Je me mets donc en couple avec une femme que je n'estime pas. Qui n'est pas très intelligente. J'ai honte d'elle. Je sors de mes derniers cercles sociaux. J'ai honte de moi. Je dois faire quelque chose alors je deviens commercial dans une boîte lambda. Mon travail ne m'intéresse pas. Mais je ne trouve pas la force psychologique pour remonter la pente en voyant l'étendue des possibles que j'avais à 25 ans, et tout ce que j'ai perdu en 10 ans. Je vois mes exs heureuses. En haut. Je les regarde d'en bas. Je n'ai pas la motivation et les années passent.

Je cherche du réconfort ailleurs. Dans la masturbation, la prostitution, l'alcool. Et cela fait passer les années encore plus vite. J'ai 50 ans. Mon corps est mal en point. Mon estime de soi aussi. Je suis au chômage. Je suis seul. Je n'ai plus la force de me battre. Je suis comme les gloires passées du football qui déprime et son nostalgique de leur gloire passée. Je regarde sur Wikipédia si des philosophes ont commencé leur carrière à 50 ans. Je n'en trouve pas. J'attends patiemment la fin de ma vie en me rongeant les ongles. Où je décide d'y mettre fin ne pouvant plus supporter le spectacle atroce de ma femme qui m'a quitté, a la garde des enfants, et est heureuse avec un autre homme que je n'estime pas.

Voilà ma crainte. Aujourd'hui, je ne me bats pas contre ça mais plutôt pour que ça réussisse. Néanmoins, j'ai beau être optimiste, je fais toujours mes plans avec pessimisme. Afin d'être protégé des déconvenues.

[Philosophy]

Pour compléter simplement : j'ai le sentiment qu'on a une "valeur sociale" qui évolue tout au long de la vie. Comme une action en bourse. Notre cote monte au baisse en fonction de la manière dont on évolue.

Se mettre en couple c'est se vendre, le mieux est de se vendre quand notre valeur est la plus élevée - et que l'on veut vraiment se vendre - mais on ne sait jamais réellement à quel moment cela arrive.