[Vantage]

Attention, nous rentrons dans le domaine psychologique ici. Il n'est pas question de fille, il est question de moi. Ce sera surement un long message et il s'agit de creuser très très profond en moi. Je me livre à coeur ouvert. Soyez-en avertis si vous décidez de lire, je m'adresse plutôt à des spécialistes du développement personnel, de la confiance en soi, etc.

Et à ceux qui ont grandi sans père, et ont surmonté cela.

Ca fait quelques temps que je trouve que ça ne tourne pas rond chez moi. Quelques mois, mais le mal est sans doute plus profond.
En juin dernier j'ai mon dernier plan d'un soir, et je décide que la prochaine serait pour du sérieux. Trois râteaux reçus et un émis plus tard, je suis toujours seul.

En temps normal, je vis bien cette situation. Enfin, elle ne me dérange pas du tout. Mais là, blues hivernal, solitude prolongée, refonte de mon cercle social cet été, je crois que tous les facteurs sont réunis pour faire apparaître à la surface un mal plus profond.

Depuis toujours, je suis sensible (et je le cache), je m'attache très vite aux filles qui me plaisent (et je le cache). Ca ne me semblait pas spécialement anormal car ça ne m'a pas empêché d'avoir des conquêtes. Par contre, si l'on regarde du côté de mes relations sérieuses, c'est autre chose :
- mon premier amour qui m'a fuit car j'étais devenu une loque qui ne vivait que pour elle
- ma deuxième relation, ratée, il n'y avait que du sexe et rien en commun
- ma troisième relation, elle refusait le statut de couple et ça m'était égal, mais elle pensait le contraire car j'avais des tas de gestes gentils et mignons pour elle - ce qui me paraissait normal.
Et évoquons tout de même la nana de ma promo qui m'a mis un râteau, avec qui par amitié (je le jure) je suis aussi très attentionné : je lui ai envoyé une carte postale, je la ramène en voiture quand je le peux, j'ai fait du thé dans mon thermos pour le partager avec elle lors de certains CM. Enfin, ça ne me choque pas, j'apprécie beaucoup cette fille et je lui montre.

Mais non, ce n'est pas normal. Et ces derniers jours, mon attitude avec différentes filles ayant pour seul point commun de me plaire un minimum semble révéler quelque chose de profond et de grave :
- je redeviens collant avec mon ex, pas parce que je veux la récupérer, mais parce que je désire son attention
- je suis devenu agressif avec une nana que je connais depuis longtemps et avec qui nous flirtons épisodiquement (sans que ça n'ait jamais abouti à quoi que ce soit, pas même un rdv)
- je suis anxieux en présence de la fille de ma promo, alors que les choses sont claires entre nous et que je ne la vise plus du tout.

Paniqué, j'en parle à ma meilleure amie, qui me dit "Vantage, ça fait un an que tu te voiles la face, va voir un psy". Pourquoi faire ? "Tu me contredis toujours de toutes manières, alors va voir un psy". Mais, j'ai peur d'aller voir un psy !

Tiens, pourquoi j'ai peur de ça ?

En fait, la réponse, je la connaissais. J'ai peur d'entendre "Mr Vantage, si vous êtes comme ça, c'est parce que vous avez perdu votre père étant petit".
C'est surement ça. C'est ce que je me dis. Je réfléchis.

Oui, je n'ai pas reçu autant d'amour paternel que je n'aurais voulu. J'ai besoin d'amour. C'est ça que je recherche inconsciemment auprès de toutes ces filles : de l'amour à recevoir, de l'attention, de l'affection.
Ca se tient. C'est étrange, mais ça se tient.
C'est étrange car j'ai toujours été peu réceptif et peu démonstratif envers ma mère, que j'aime pourtant très fort. J'ignore pourquoi.
La seule autre personne à m'avoir témoigné beaucoup d'amour, c'est ma grand-mère. Il y a aussi eu mon ex, mais je pense que ça ne vaut pas le coup de la compter.

Je suis perdu. Je sais à peine qui je suis. Ca fait 5 ans que je lutte pour devenir un homme accompli, être fier de moi, réaliser mes rêves et être heureux. Alors oui, je marche dans la bonne direction, mais suis-je plus heureux qu'il y a 5 ans ? Non. Seulement plus stable.

Je ne sais pas pourquoi je vous écris tout ça. Je ne sais pas quoi attendre. J'ai besoin d'en parler, et si vous avez un quelconque avis, je veux absolument le lire.
Je pense consulter un psy malgré tout.

Merci à vous.

[Boomerang]

Un psy c'est pas une personne qui va te juger, ou va te donner une explication sur ce que tu es.

Non, c'est une personne qui t'écoute, qui te pose des questions pour que tu mettes toi-même en lumière les sources de tes problèmes. C'est une aide dans un cheminement long et complexe de la compréhension du soi.

Je t'encourage vivement à y aller, en parler est déjà un exutoire en soi, et elle mettra en lumière des éléments pour que tu comprennes par toi-même tes blocages et tes failles, pour les accepter et les dépasser.

Je ne peux malheureusement pas t'aider beaucoup plus, je n'ai pas de formation de psy, et l'intimité d'un forum est trop relative.

bonne chance.

[Modesty]

"Attention, nous rentrons dans le domaine psychologique ici. Il n'est pas question de fille, il est question de moi. Ce sera surement un long message et il s'agit de creuser très très profond en moi. Je me livre à coeur ouvert. Soyez-en avertis si vous décidez de lire, je m'adresse plutôt à des spécialistes du développement personnel, de la confiance en soi, etc."

BARRRNEEEEYYY ! TROOONNN !

Patientes un peu, ils arrivent

[Skryerss]

Niveau absence paternel je l'ai eu aussi et comme toi j'ai besoin de l'affection, l'amour d'une fille ( jusqu'au point d'être obliger d'avoir une fille a mes côtés sans quoi je ne me sens pas bien). Puis je cache aussi ma sensibilité et je m'attache vite au fille qui me plaisent. De nombreux point commun assez surprenant
Cela vient t'il du coté paternel? Les futurs réponse m’intéresse grandement.

[Bihoutifoul]

Envoyé par Vantage

Depuis toujours, je suis sensible (et je le cache), je m'attache très vite aux filles qui me plaisent (et je le cache).

C'est mon cas, et c'est le cas je crois de beaucoup de monde.
Pourtant j'ai grandi avec père et mère, donc si le psy te réponds : "si vous êtes comme ça, c'est parce que vous avez perdu votre père étant petit", c'est de la poudre de perlinpinpin.

Sérieusement, j'espère qu'il t'apportera autre chose. Ce que tu décris est somme toute assez universel en termes de besoins. Mais chaque situation est unique. Un bon psy peut effectivement t'aider à faire la part des choses pour mettre de l'ordre dans ta tête, et à te donner les clés pour avancer.

Mieux se connaître, identifier ses besoins et ses objectifs par exemple, est-ce que tu as déjà lu des bouquins à ce sujet ?

Et aussi, tu dis que tu n'as pas évolué depuis 5 ans, quels sont tes repères pour affirmer ça ? Tu as ce sentiment mais peut-être que tu ne regardes pas là où il faut ?

[Vantage]

Merci infiniment, autant de messages à une heure pareille un jeudi soir, ça me met un baume au coeur fou.

En 5 ans j'ai énormément évolué, je m'accomplis en tant qu'homme. J'ai progressé sur tous les plans et j'en suis assez fier, même si j'ai cette sale manie de me dire que je ne suis pas "encore" si spécial que ça et que je n'ai pas de quoi être si fier de moi (et pourtant, objectivement, si, vu le chemin parcouru). Oui je lis énormément. La psychologie et les neurosciences sont parmi mes domaines de prédilections en plus. Mais me documenter sur le parcours d'un individu ayant grandi sans un parent, ça ne m'est jamais venu à l'esprit. Si quelqu'un a une recommandation, je suis preneur.

Bon j'ai rédigé le même type de plaidoirie à mon ex, à la fille que j'ai agressé. J'ai poursuivi la conversation avec ma meilleure amie, on a trouvé encore un peu de lumière : si je suis peu affectueux avec ma mère, c'est parce qu'après la mort de mon père j'avais tellement peur qu'elle meurt à son tour que je m'en suis partiellement détaché, mais qui peut se détacher complètement de l'amour de sa mère ? Dieu merci je ne suis pas un fils ingrat, seulement un fils peu démonstratif. J'ai décidé que je témoignerais davantage d'amour à ma mère, mais que ça ne soit pas un changement brusque. Ce sera graduel, je ne veux pas lui faire peur ou me dénaturer. Je ne veux pas l'emmerder avec mes histoires, elle a porté sa croix, élevé deux gamins à la mort de son mari. Ma mère n'a jamais flanché, c'est une héroïne, et je pourrais prier tous les soirs pour avoir ne serait-ce que la moitié de son courage.

[Bihoutifoul]

Je n'ai pas lu ton journal, je le ferai, ça m'aidera peut-être à mieux comprendre.
J'ai lu celui de Hanneman, il devrait t'intéresser si tu ne l'as pas lu.

Tu as agressé une fille ?

[Vantage]

Envoyé par Bihoutifoul

Je n'ai pas lu ton journal, je le ferai, ça m'aidera peut-être à mieux comprendre.
J'ai lu celui de Hanneman, il devrait t'intéresser si tu ne l'as pas lu.

Tu as agressé une fille ?

Le mot est fort, je l'ai envoyée balader sur facebook.
Le journal t'avancera moins que mon field report vis-à-vis de mon ex ("3 ans à courir après mon ex") je pense, qui illustre très bien mon comportement de mec en recherche d'amour et d'attention.

[don Diego de la Vega]

Pour le psy, si tu penses que ça peut t'aider, fais le. Au bout d'un moment faut se confronter aux choses et mettre toutes les chances de son côté pour avancer.


Il y a quelques trucs à dégrossir dans ce que tu livres, en attendant.

- Première chose, en dehors du champ psychologique il y a le champ sociologique : quand tu dis que tu es en refonte de ton cercle social, et que tu as traversé une période de solitude, ça m'interpelle.
Est ce que ça fait ressurgir des choses, peut être. Mais ne sous estime pas la nésessité du lien social pour l'humain. Question de stabilité, de repères, etc...

- En lien avec ce premier point, quel évènement t'a poussé vers cette prise de conscience de ton mal être ?

- quel lien fais tu entre ta vie amoureuse, ton besoin d'attachement, et ton histoire avec ton père ? Je ne dis pas que ce lien est inexistant, mais peux tu l'expliciter ?

- pourquoi as tu peur de cette réponse "attendue" du psy qui consisterait à creuser ce lien avec ton père ?

- tu dis que tu n'es pas plus heureux qu'il y a 5 ans, qu'est ce qu'il te manque pour atteindre cet objectif ? En d'autres termes, à quelles conditions penses tu que ton bonheur serait lié ?

[tron]

Je vois bien un lien assez classique entre la dépendance affective et l'absence du père.
La relation entre une mère (pas forcément la biologique, ça peut être une grand mère) et son bébé est très fusionnelle, celle du père est entre autre de détaché l'enfant de la mère pour créer une relation à 3, un amour différent parce qu'il est à trois. Si le père n'est pas là pour jouer ce rôle alors il est très difficile pour l'enfant de sortir de ces schémas émotionnels, la mère peut à la fois jouer un rôle maternel et paternel mais c'est plus fastidieux et ça peut créer des tensions entre mère et enfant. Ce qui me fait surtout penser à ça c'est que tu sembles chercher des relations fusionnelles.
Il y a pas une perte du père mais plutôt de ce qu'il aurait dû accomplir donc ça reste surtout aujourd'hui un problème avec les femmes.

Admettons qu'on soit dans un cabinet, le psychologue classique ne cherchera pas à t'imposer cette idée, il y pensera, il te la proposera, il verra si ça te parle, s'il peut en tirer quelque chose, si ça provoque une réaction chez toi etc. La psychothérapie est une discipline profondément humaniste qui ne fait que pointer du doigt des mécanismes supposés des patients pour les aider à s'émanciper, il ne met jamais les gens dans des cases et ne décide jamais de ce qui est juste ou non.
Pour moi la grande difficulté des gens qui vont en thérapie c'est d'oublier que c'est avant tout un outil qui doit être investi par le patient.

En tant que futur psy multi-disciplinaire (je l'espère) avec aujourd'hui une base théorique solide et en tant qu'ancien patient ayant dépassé l'absence d'un père je peux t'aider mais il est clair que ce qu'on peut apporter sur un forum, même si finalement on était des psys dans la vraie vie est à mille lieux de ce qu'on peut apporter dans une thérapie qui tourne ne serait-ce qu'à peu près bien.

Envoyé par Bihoutifoul

Un bon psy peut effectivement t'aider à faire la part des choses pour mettre de l'ordre dans ta tête, et à te donner les clés pour avancer.

C'est le rôle principale de la thérapie donc il faut espérer qu'un psy n'est pas à être bon pour y arriver.

Envoyé par Modesty

Patientes un peu, ils arrivent

Forcément avec un titre si accrocheur.