[JustClose]

Hey, j'ai envie de savoir par rapport à vos situations personnelles, selon que vous ayez évolué ou pas, comment avez-vous trouvé la motivation de vouloir changer et surtout d'agir en conséquent?

Qu'est-ce qui vous est passé par là tête quand vous avez subitement décider de vous ouvrir aux autres, de suivre la vie de vos rêves et que vous l'avez fait?

Quand est-ce que ce déclic vous est apparu pour que vous puissiez agir?

Je sais qu'on ne change pas du jour au lendemain, cependant, pour progresser, il y a bien un moment où on doit aller vers les autres si on veut s'ouvrir à eux, un moment où on doit tout quitter si on veut changer de vie, un moment où on décide d'aller vers les filles pour commencer à avoir des résultats, j'ai envie de savoir ce qui s'est passé dans votre tête quand vous avez décidé d'agir et de franchir un cap dans votre vie.

Par exemple, certaines personnes décident de suivre leurs rêves à partir du moment où elles ont conscience qu'elles n'ont plus beaucoup de temps à vivre, leur déclic est là, mais je ne pense pas que tout le monde ait besoin d'être à la fin de sa vie pour agir et profiter de la vie, j'ai envie de connaître le vôtre.

[don Diego de la Vega]

Pour ma part je pense que c'est comme un yoyo. Faut qu'il arrive en bas pour remonter. Genre une fois que tu as touché le fond, tu comprends qu'il faut te cravacher le cul.

[JustClose]

Excellente image que tu me donne là, c'est vrai que lorsque je repense à certains films par exemple, je retrouve bien l'idée de toucher le fond pour mieux agir.

Dans "À la recherche du bonheur", Will Smith, malgré sa situation difficile au début, ne cherche pas forcément à s'en sortir et persiste seulement à essayer de vendre ce qui lui reste.

Cependant, lorsque sa femme le quitte, qu'on lui réclame de l'argent et qu'on le menace d'expulsion de son logement, il prend conscience qu'il doit changer de vie et finit par tout faire pour obtenir un meilleur job.

Mais dans ce cas, sa situation désespéré n'est pas volontaire pour le faire agir, il a subi les événements.

Dans "Fight club" par exemple, le narrateur touche volontairement le fond pour s'en sortir par la suite, peut-être avec une forme de liberté un peu exagérée mais c'est lorsqu'il décide de quitter son petit confort qu'il change et devient un homme beaucoup plus charismatique.

Mais dans ce cas, une question me trotte l'esprit.
Faut-il volontairement toucher le fond pour mieux rebondir?

[phantom_green]

Envoyé par JustClose

Mais dans ce cas, une question me trotte l'esprit.
Faut-il volontairement toucher le fond pour mieux rebondir?

Quelqu'un qui est sympa mais naïf, on ne le prend pas au sérieux. Quelqu'un qui a vécu des épisodes difficiles et qui est passé à travers, rajoute ces expériences à sa ceinture.

Et quand il parle, on l'écoute.

[benh]

+1 quand tu touches le fond (perte copine, boulot, problèmes santé...)

Avoir le déclic c'est bien mais persister avec les hauts et surtout les bas.
Ne pas relâcher ses efforts, ça c'est vraiment le plus dur.
Il faut de la patience pour se forger un mental d'acier

[YOOL]

Ces comme un trampoline, ils faux être en bas pour pouvoirs réorienter la direction de notre saut vers un autre trampoline.

[Mathieu75]

Pour continuer à donner des images, je trouve aussi que c'est ceux qui partent le plus bas qui arrivent à aller le plus loin.

C'est comme les petites voitures quand on était petit, on devait les faire reculer, et plus on les faisait reculer, plus elles partaient loin !

[Théou]

Pour ma part c'est tout récent, que je suis beaucoup plus boosté, malgré quelques minutes de déprime certains jours.

C'est une combinaison de plusieurs soucis, mon père a des gros soucis de santé, avec dans la même période une rupture avec mon ex, tout ça est tout chaud, et paradoxalement ça m'a vite tiré vers le haut.

[marqual]

Je crois qu'il y a un point commun à beaucoup d'entre nous, le même moteur initial (en tout cas en partie) : la colère contre soi-même. Ça peut être dû à un épisode en particulier (la bâche de trop par une nana qu'on voulait vraiment avoir avec nous), ou au ras-le-bol d'un comportement latent (trop de procrastination, jusqu'à avoir des emmerdes par exemple). La colère contre soi est un excellent moteur de lancement. Après, comme pour une fusée à étage, il faut être capable de s'en détacher, et de se réconcilier avec soi pour aller plus loin, passer sur un autre type de moteur. Mais pour le décollage, c'est efficace.

[Milady]

C'est marrant, c'est précisément le type de sujet sur lequel j'aurais quelque chose à dire, mais je bloque... Peut-être parce qu'il me faudrait tout un journal pour raconter ça !

Disons que pendant des années (entre le moment où je suis partie de chez mes parents et les étapes successives de ce déclic), je me suis sentie "obligée" de me comporter selon les pensées limitantes que j'avais sur moi (trop timide, pas assez confiance en moi, incapable de dire non) ; j'avais beau être lucide sur mon cas - j'avais bouffé des dizaines de bouquins d'analyse transactionnelle - je me comportais toujours en petite fille soumise, comptant sur les autres pour "ne pas aller trop loin" et respecter les limites que j'étais incapable de poser, ou plutôt que je m'interdisais de poser. J'étais persuadée que c'était ma "nature" si je me faisais marcher sur les pieds.

Puis il s'est passé un truc à mon travail vers mes 28 ans : j'étais contractuelle, je comptais sur un poste fixe, mais j'avais peur qu'on me demande de prendre parti dans les conflits de la boîte, car il y avait deux ou trois "clans" qui se haïssaient, or je ne voulais appartenir à aucun "clan". J'essayais d'être gentille et serviable avec tout le monde, espérant qu'on m'oublierait pour ce qui est des conflits... sauf qu'un type a fini par vouloir caser sa protégée sur un poste et m'a fait chier et un "clan" m'a demandé de prendre parti pour me soutenir... J'ai refusé car je ne voulais pas avoir à lécher des culs pendant des années pour "remercier", je n'ai pas eu le poste et j'en ai bavé les derniers mois de mon contrat : on m'en voulait, je n'étais plus un "jeune espoir" mais une pestiférée, et j'ai été d'autant plus déçue que le type et sa protégée faisaient partie des personnes que j'appréciais auparavant, car ils affectaient de se poser en personnes d'une grande éthique et d'une grande déontologie. J'ai trouvé sans problème un poste ailleurs... Quelque part,ça m'a peut-être libérée du sentiment de devoir "être gentille" et puis une collègue m'a fait la réflexion suivante : "tu as l'air fragile comme ça, mais au fond tu es vachement solide, à résister comme tu l'as fait à toutes les pressions et toutes les vacheries". J'ai été frappée par cette réflexion et j'ai commencé à croire en ma force...

C'est vers cette époque que j'ai cessé de me sentir toujours obligée d'être "gentille" : j'ai fini par assimiler avec mes tripes qu'on ne peut pas plaire à tout le monde, et que si tout le monde ne m'"aimait" pas, je n'en mourrais pas, ça ne changeait rien à ma vie ni à mon estime de moi. J'ai même réalisé le contraire, à savoir qu'on me respectait et m'appréciait davantage si je savais poser des limites. Cela a vraiment été un déclic en ceci où au lieu de me sentir obligée de me conduire d'une certaine manière, je me suis dit, du jour au lendemain : "j'ai la flemme de me conduire comme ça", et j'ai cessé de le faire. J'y ai renoncé du jour au lendemain sans effort.

Après, je connais mes tendances ; je sais que je n'aime pas trop les conflits, que je peux être un peu timide, que j'ai un coeur d'artichaut et que je rends volontiers service : mais je suis lucide quand les gens essaient de jouer là-dessus et ils obtiennent désormais l'effet inverse...