[Krazy]

Aujourd'hui, je suis perdu. Je sais plus vraiment quoi faire, alors j'écris. Ca m'aide parfois, mais souvent, je finis par ne pas poster en me disant que je réglerai mon problème tout seul.

Mais cette fois, je pense mettre mon message en ligne. En fait, j'ai déjà pensé plusieurs fois tenir un journal. Peut-être sur ce site, peut-être pas.

Je décris ici une situation que je vis en ce moment avec ma copine, mais que j'ai déjà vécu avec d'autres proches par le passé. Cette fois-ci, ça m'affecte bien plus.
Le texte est vraiment long, mais je pense que c'est nécessaire pour bien comprendre ma réaction à la fin (et pour ne pas me prendre pour un mec qui "overreact" dès qu'on ne l'écoute pas). Mais si vous avez VRAIMENT trop la flemme, vous pouvez tout de même switch le quart du texte sans trop perdre le fil.

Je suis avec une fille depuis 3 mois, je la connais depuis bien plus longtemps. Cette fille a fumé de l'herbe pendant longtemps, tous les jours. Moi aussi, mais sans doute moins. Quoiqu'il en soit, j'ai décidé d'arrêter de fumer l'année passée pour reprendre le sport sérieusement.
Je suis un peu retombé dedans en début d'année, mais je me suis vite calmé et j'ai limité ma consommation un max. C'est plus ou moins à ce moment-là que je commence à sortir avec ma copine. Je savais qu'elle vivait très mal le fait d'être dépendante à l'herbe, donc je lui ai dit qu'elle pouvait compter sur moi pour l'aider à arrêter, et que je ne fumerais donc plus non plus.

Du jour au lendemain, elle a arrêté.
Elle m'en est très reconnaissante et pense que c'est "grâce à moi", à quoi je lui réponds que je ne suis que l'élément déclencheur et que c'est elle qui a la VOLONTE d'arrêter avant tout, même si elle ne s'en croyait pas capable avant. D'ailleurs c'est ce que notre entourage (composé à pas loin de 100% de fumeurs de weed) pense aussi, que c'est grâce à moi.

Bref, on a arrêté, tout le monde est content (enfin, juste nous deux en fait... je ne développerai pas, ce serait trop long ici).
Problème: un jour, elle retombe dedans. Moi, complètement aveugle, malgré les signaux, je n'ai rien vu venir. Elle s'est laissé influencer un jour où elle n'allait pas bien et où je n'étais pas là pour elle, et a fumé toute la journée.
Bref, c'est vite réglé. On discute, je lui demande de me donner ce qui lui reste pour qu'elle ne soit pas tentée de le finir.

En fait, elle se laisse très fort influencer par son contexte. Et je sais que pendant des années il a pas été facile du tout, son contexte. Mais j'essaye de l'aider à ne pas se laisser abattre.

Cette année, elle a commencé de nouvelles études. Mais elle a pas trop su gérer ça correctement: elle s'est plantée aux examens de janvier, mais je lui ai dit qu'elle avait tout le temps de se reprendre avant ceux de juin. Depuis, elle a été plus régulière.
Cependant, quand il s'agit d'étudier intensivement en période d'examens, elle a du mal, beaucoup de mal. Alors je reste derrière elle pour la rattraper quand elle tombe, et pour la pousser en avant. Elle se réfère souvent à son passé en disant qu'elle revient de loin et qu'elle a du mal à faire "ce qu'il y a à faire", "to do the right thing". Moi je lui dis que ce n'est pas une excuse, et qu'elle n'a pas le temps de penser au passé, qu'il faut agir tout de suite avant qu'il ne soit trop tard.

Pour le moment, y a un examen dont elle est pas trop sûre... ça l'a un peu cassée. Puis hier elle a eu une petite merde, mais rien de (très) grave. Son prochain examen est dans 1 semaine, alors je lui dit qu'elle doit absolument en profiter et tafer un max pour être sûre de réussir, au lieu de se dire "Ah j'ai examen dans 1 semaine, c'est cool je vais pouvoir me la couler douce les jours qui viennent".

Donc après cette petite galère qu'elle a eue et une petite journée d'étude, elle m'a proposé d'aller voir un match chez un pote.
Je lui ai dit que je n'irais pas, que j'étais trop fatigué (nuit blanche, examen oblige) et que je voulais rattraper du sommeil, mais qu'elle y aille pour décompresser un coup et s'y remettre à fond le lendemain. Donc elle y est allé.

Le lendemain, c'est aujourd'hui. Donc ce matin, j'arrive à la bibliothèque (on étudie là). 2h passent et elle n'est toujours pas là. Elle m'envoie un message pour me dire qu'elle arriverait à midi.
Elle arrive, et je lui demande pourquoi elle arrive si tard. Elle me répond qu'elle a "pris son temps ce matin". Alors je lui glisse un petit "je vois que tu écoutes bien ce que je dis", pas très délicat je l'avoue, mais je me sentais un peu frustré qu'elle n'ait pas pris mes conseils en compte la veille.

On va manger. Elle me demande ce qui ne va pas. Je lui dis que j'ai parfois l'impression de la saouler quand je la pousse à bien bosser, et que si c'est le cas, qu'elle me le dise et que je pouvais arrêter d'être derrière elle (sans m'énerver, pcq je ne veux sincèrement pas la forcer à quoi que ce soit). Je finis par comprendre qu'elle avait eu fortement envie de fumer en regardant le match avec nos potes (qui eux, fumaient comme des cheminées), mais qu'elle avait résisté. Je comprends aussi qu'elle est de plus en plus tentée de fumer mais "juste de temps en temps", et que donc cette petite soirée l'avait bien influencée.
Bref, on discute et je finis par la convaincre que ce ne serait vraiment pas une bonne idée de refumer ne serait-ce qu'un pétard.

On se détend, on rigole, on se serre dans les bras, tout va pour le mieux. Là un pote débarque (il a arrêté les études, il venait juste voir sa copine qui étudie sur le même campus), il nous voit et nous rejoint.
Après 10 min je dis à ma copine que je vais retourner étudier. Donc j'y retourne. 1/2h plus tard, elle n'est tjs pas revenue (ça faisait 2h qu'elle était sur le campus sans avoir commencé à étudier).
De nouveau j'ai cette pensée: j'ai beau lui conseiller de profiter de sa semaine sans examen pour s'assurer de réussir les suivants, elle se laisse influencer par d'autres personnes qui ne sont même pas aux études et qui ne se rendent pas compte qu'elle est en galère.

Je lui envoie un " :s " par message. Elle me répond "Je sais, j'abuse :s Je reviens bientôt".
15 min plus tard, toujours pas là. Donc comme j'ai du mal à me concentrer pcq ça me fait mal de savoir qu'elle est mal influencée, je décide d'aller étudier ailleurs.
20 min plus tard, elle arrive, se rend compte que je ne suis plus là et m'envoie "tu es parti?".

A ce moment, je vous avoue que j'avais vraiment (mais VRAIMENT) les nerfs (à tort ou à raison, à vous de me le dire). Donc je ne réponds pas, je préfère répondre une fois un peu calmé. 10 min plus tard elle m'envoie "[mon nom]...?"
puis... " Je ne veux pas te harceler, mais réponds moi quand même... J'ai l'impression que t'es hyper énervé"

A quoi je réponds "Désolé, mais je ne supporte plus de te voir subir des mauvaises influences, vraiment ça me donne envie de gerber. Et comme je vois que quoi que je dise, je peux rien faire contre, je préfère juste ne plus voir ça."

Voilà, c'était y a 5h et je n'ai plus de nouvelles. A mon avis elle est rentrée chez elle après avoir lu mon message. C'était pas du tout mon intention, mais je sentais que j'avais besoin de lui exprimer que ça me faisait vraiment MAL de la voir se laisser influencer. Ce serait le cas de n'importe qui tiendrait un minimum à sa copine je pense. Après la façon de le dire est peut-être pas la meilleure... mais c'est récurrent, et j'en ai marre de la caresser dans le sens du poil pour qu'au final le message ne percute pas. Sauf que là, j'ai peur d'y avoir été un peu trop fort.

Je sais plus trop quoi faire... La laisser tomber, ne plus penser à la pousser en avant, ne plus me faire un sang d'encre pour elle? J'en serais pas capable je pense, je commence trop à tenir à elle et je ne veux que son bien.
Là j'ai mal, et je pense qu'elle aussi a mal. Et j'aimerais discuter avec elle, la consoler et régler tout ça là, maintenant. Mais j'ai comme l'impression qu'au final ça n'arrangerait rien au problème et qu'elle a besoin d'une petite claque (au sens figuré bien sûr) et donc que je ne la voie plus pendant 2 jours.
Mais j'ai aussi peur que ça lui cause du tort, elle tient énormément à moi, elle me le dit tout le temps. Mais elle ne se rend pas compte que si je l'emmerde avec tout ça, c'est pcq moi aussi je tiens beaucoup à elle et que je veux ABSOLUMENT qu'elle réussisse cette année pcq je sais à qu'elle point elle va déprimer si elle rate...

Encore une fois, elle réagit fort au contexte, c'est pour ça que j'ai peur de la laisser faire sans rien dire.

Comme je l'ai dit au début, j'ai déjà vécu ce genre de situation où je n'arrive pas à aider mes proches... et ça m'affecte.

Encore un détail, j'ai appris en fin d'aprem que mon père s'était fait cambrioler alors qu'il était là et que le mec lui aurait claqué la porte dessus alors qu'il avançait un bâton à la main. Encore une fois j'ai eu mal. Pcq j'ai pas pu être là pour l'aider.

Là je commence à me remettre en question. Je me dis qu'à force de vouloir aider les autres, je deviens égoïste dans le sens où je prends trop les choses personnellement quand je n'y parviens pas. Ca me frustre...

[DarX7]

Tu es quelqu'un de vraiment très bien. Tu n'as pas du tout mal réagi, au contraire.
Elle sait au fond que c'est pour son bien que tu le fais, et elle tient a toi et ne te lâchera pas pour ta réaction.
D'ailleurs elle était très bonne. Ce n'était pas exagéré a mon sens.

Après, la weed ça ne rend pas dépendant en soi, c'est l'habitude d'être def, donc je te propose que tu trouve une activité de plaisir qui vous occupe tout les deux a la place.
Aussi, la décision d'arrêter doit venir d'elle même. Au départ c'était le cas, et tu l'as très bien soutenu et c'est vraiment stylé de ta part, mais je pense qu'elle a oubliée la base de sa décision.
Reparlez en, et fais en sorte que ça vienne d'elle a nouveau, pour que tu sois un support et non un "flic".

Le problème de l'influence extérieur peut être évité en rencontrant d'autres groupes d'amis. La fumette cause des séparations et des liens. Selon ce que tu fume, combien tu fume, et si tu supporte le fait que ton entourage fume.

Enfin, pour "l'égoïsme" que tu parles, ça m'est déjà arrivé de penser a ça. Et je pense que c'est une très bonne chose, mais tu dois te rendre a l'évidence, tu ne peux pas t'occuper de tout tes proches malheureusement...
Néanmoins, tu peux te tourner vers la PNL, en références j'en ai plein, mais pour débuter et avoir quelque chose de général je te conseil "les secrets de la communication" de bandler et grinder. C'est quelque chose qui t'aide toi même, et qui t'aide a aider les autres en ayant une meilleure communication. Que ce soit pour l'éducation, le travail en entreprise, le couple et même la séduction en général mais ça tu n'en as pas vraiment besoin pour le moment.

Voilà, c'est ce a quoi j'ai pensé en lisant ton text.
Mais encore une fois, tu es quelqu'un de bien, et ne changes pas ta façon d'agir. (J'aurai limite besoin de toi pour me pousser a bosser mon bac ahah)

Courage !

[Krazy]

Salut Darx7, merci pour ton commentaire.

Au niveau de la weed, j'ai pensé exactement comme toi qu'elle a oublié pourquoi elle avait arrêté. Je lui ai dit, et c'est sur cette discussion que je l'ai convaincue (j'espère) à ne pas "réessayer" même en y allant mollo.
En fait, je pense qu'elle ne craquerait jamais en ma présence. Le problème c'est que je ne suis pas tout le temps là, et que comme tu dis, la volonté doit venir d'elle-même, et pas de moi.

Pour l'influence extérieure, c'est compliqué.
Une fois de plus, comme tu l'as dit très justement, la fumette crée des liens ET des séparations. J'ai l'impression qu'elle crée des séparations surtout dans les relations à long terme: au final l'amitié qui s'est construite sur des points communs finit par se baser sur la fumette (on se voit --> pas de question à se poser, on fume, que faire d'autre sinon?).
Du coup, quand on arrête de fumer, qu'on le veuille ou non, les relations ne sont plus les mêmes. J'ai bien essayé de faire comme si rien n'avait changé, mais ce n'est pas le cas.
Je pense qu'on est simplement plus sur la même longueur d'onde...

Enfin soit, j'ai l'impression d'avoir perdu pas mal d'amis ces derniers temps à cause de ça mais je pense que ça fait partie de la vie donc je ne me laisse pas trop abattre. Ma copine, elle, le vit déjà plus mal. Du coup, on a déjà parlé de faire de nouvelles connaissances dans d'autres contextes, mais on s'est vite rendu compte que faire des connaissances, c'est facile... mais transformer ces connaissances en amitié, ça l'est beaucoup moins.

Et effectivement, tu as raison en disant qu'on ne peut pas aider tout le monde. Aider une seule personne demande déjà beaucoup d'effort comme je le constate en ce moment-même.

Pour la communication, j'en ai bien besoin en effet. C'est sans doute mon plus gros défaut, mon manque de communication... surtout quand mes sentiments entrent en compte.
Je suis un peu comme un bloc de glace mais qui n'est pas si dur à l'intérieur, et les gens me comprennent souvent très mal ou carrément pas du tout... ça me joue des tours.