[Duc]

Salut, je sais pas trop pourquoi je poste ça, je n'ai pas lu le fameux bouquin de Barthes.

Le but du topic, avant d'aller plus loin :

Un petit recueil des citations du bouquin :
https://brechtien.wordpress.com/2012...eux-extraits//
Bref, on peut discuter de citations de Barthes ici.

J'ai entendu tellement de citations de lui...

Une, ce matin, sur France Inter, qui parlait de la jalousie :

Comme jaloux, je souffre quatre fois : parce que je suis jaloux, parce que je me reproche de l’être, parce que je crains que ma jalousie ne blesse l’autre, parce que je me laisse assujettir à une banalité : je souffre d’être exclu, d’être agressif, d’être fou et d’être commun.

Que je trouve incroyablement vrai, et tout à fait en accord avec ce qu'on professe sur ADS : la jalousie est un poison, que vous soyez victime ou bourreau.
C'est un manque de confiance en soi, pas en l'autre.

Il y a bien d'autres citations auquel on peut s'identifier (sur l'OI, etc...)

L’être que j’attends n’est pas réel. Tel le sein de la mère pour le nourrisson, » je le crée et je le recrée sans cesse à partir de ma capacité d’aimer, à partir du besoin que j’ai de lui » : l’autre vient là où je l’attends, là où je l’ai déjà créé. Et s’il ne vient pas, je l’hallucine : l’attente est un délire.

La cristallisation de Stendhal, autrement dit : l'obsession amoureuse sans objet, ce qu'on appelle OI.

Mais Barthes va plus loin :

Suis-je amoureux ? – Oui, puisque j’attends « . » L’identité fatale de l’amoureux n’est rien d’autre que : je suis celui qui attend.

partout où il y a attente, il y a transfert : je dépends d’une présence qui se partage et met du temps à se donner – comme s’il s’agissait de faire tomber mon désir, de lasser mon besoin. Faire attendre : prérogative constante de tout pouvoir, » passe-temps millénaire de l’humanité

On peut lire chez Barthes que le FO agit, parce que le FO, en tant qu'absence, est un acte : un acte d'absence. Le FO, en tant qu'absence d'acte, est un acte, pour dire à l'autre : j'existe ! (oui c'est paradoxal !)

Extraits :

cacher totalement une passion ( ou même simplement son excès ) est inconcevable : non parce que le sujet humain est trop faible, mais parce que la passion est, d’essence, faite pour être vue : il faut que cacher se voie : sachez-que je suis en train de vous cacher quelque chose

Il est complètement en train de parler de lu FO, en disant que le fait de se cacher se voie.
Faire un FO, c'est dire j'existe...


Bref, il parle de plein plein de trucs, je n'ai pas lu le bouquin.

Un petit recueil des citations du bouquin :

https://brechtien.wordpress.com/2012...reux-extraits/


Bref, on peut discuter de citations de Barthes ici.

Personnellement je le trouve très juste.

EDIT :

Le discours amoureux n’est pas dépourvu de calculs : je raisonne, je compte parfois, soit pour obtenir telle satisfaction, pour éviter telle blessure, soit pour représenter intérieurement à l’autre, dans un mouvement d’humeur, le trésor d’ingéniosités que je dilapide pour rien en sa faveur ( céder, cacher, ne pas blesser, amuser, convaincre, etc. ). Mais ces calculs ne sont que des impatiences : nulle pensée d’un gain final : la dépense est ouverte, à l’infini, la force dérive, sans but ( l’objet aimé n’est pas un but : c’est un objet-chose non un objet terme ).

Les calculs dans le jeu amoureux ? Il parle du game là non ?

Je suis fou d’être amoureux, je ne le suis pas de pouvoir le dire, je dédouble mon image : insensé à mes propres yeux ( je connais mon délire ), simplement déraisonnable aux yeux d’autrui, à qui je raconte très sagement ma folie; conscient de cette folie, tenant discours sur elle.

On pourrait répondre ça tel quel à certains SOS :
Insensé à vos yeux.
Déraisonnable pour les autres...

Pour te montrer là où est ton désir, il suffit de te l’interdire un peu ( s’il est vrai qu’il n’y a pas de désir sans interdit ). X…souhaite que je sois là, à ses côtés, tout en le laissant un peu libre : souple, m’absentant parfois, mais restant non loin : il faut, d’une part, que je sois présent comme interdit ( sans lequel il n’y aurait pas de bon désir ), mais aussi que je m’éloigne au moment où, se désir s’étant formé, je risquerais de l’encombrer

Il parle du push/pull là, non ? Edit : plutôt de souffler le chaud et le froid non ?

[Sinderoal]

J'aime franchement bien !

Le dernier ressemble davantage à la définition de "souffler le chaud et le froid" non ?

[Duc]

Oui oui tout à fait !
J'ai du me craquer dans mes copié collé...

J"ai édité du coup.

L’être aimé est désiré parce qu’un autre ou d’autres ont montré au sujet qu’il est désirable : tout spécial qu’il soit, le désir amoureux se découvre par induction.

La validation du SP...