Faire mieux que faire de son mieux
 

Salut !

Cette semaine au travail, j'ai eu un débat avec un collègue et je trouvais intéressant d'ouvrir une discussion autour de ce sujet : il s'agissait d'une discussion autour d'un axe de progression commun.

J'en suis venu à énoncer l'idée suivante : "De toute façon il s'agit de faire au mieux avec nos capacités actuelles, mais bien que la progression soit certaine sur le long terme, nous avons - pour le moment - forcément des limites. Je me répète, mais il s'agit de faire de notre mieux, à l'instant T."

Mon collègue n'a pas donné beaucoup d'argument si ce n'est la phrase commune : "On peut toujours faire mieux !"
C'est comme s'il pensait que, maintenant tout de suite, nous avions toutes les capacités requises pour faire mieux que mieux. Sans limites immédiates.

Bien que le concept soit intéressant, je ne suis personnellement pas de cet avis.
Je pense qu'il faut reconnaître le côté faillible de l'homme, et arrêter de vouloir à tout prix nous rendre plus parfaits que nous le sommes actuellement.

Je suis curieux de vous entendre sur ce sujet. Vous êtes plutôt team "toujours plus haut toujours plus fort" ou "bien qu'ouvert à la progression, je reconnais mes limites et les accepte" ?

Tout à fait, contrairement à mon habitude, la question est très fermée et range immédiatement dans des cases toutes faites. J'assume :D

Ben on peut toujours faire mieux mais est-ce que c'est souhaitable? Faire mieux qu'inviter sa meuf au resto c'est trouver un meilleur taf pour l'inviter dans un meilleur resto. Ca n'a pas de fin et c'est déshumanisant, à quel moment on profite?

Je pense qu'on peut pas prétendre d'avoir bien avancé dans le développement personnel si on est pas capable de voir nos failles. On peut pas prétendre vouloir le mieux pour un humain en attendant de lui qu'il soit parfait, lisse et identique à tous les autres êtres pseudos-parfaits.
Je pense que ton pote est une victime librement consentie du culte de la personnalité. Il ne sait pas qu'il peut vivre et être reconnu s'il était posé.

Pour moi faut avant tout trouver son rythme dans la vie avant de réfléchir à faire mieux ou à accepter notre position. Je partirais quand même dans ton sens parce qu'accepter que l'homme a des limites ça rassure. Ca n'est pas un mal d'être ambitieux bien au contraire c'est indispensable mais pas au dépend de cette part de nous qui fait qu'on est des humains.

[edit]
Faut pas non plus se cacher sous une inhibition d'ambition. Y a pas d'injonction on est libre mais se satisfaire de ce qui nous satisfait pas vraiment c'est pas du développement personnel.

L'idée de toujours mieux suppose qu'on est dans un système de valeur fixe.

Perso ce n'est pas mon cas et souvent le mieux est remplacé par une autre vision du mieux.
Par exemple, la décroissance qui remplacerait le consumérisme.

Tron, je te suis dans ta logique, y compris dans ton dernier paragraphe. Je me faisais la même réflexion au sujet de l'inhibition d'ambition.

J'aimerai revenir sur ta phrase "trouver son rythme dans la vie avant de chercher à faire mieux ou d'accepter sa position."
Je ne suis pas certain d'en avoir saisi le sens.

DDLV, intéressant. Il s'agirait en fait de désacraliser le mieux et de le prendre sous une autre forme plus objective, si je comprends bien ?

L'important dans une logique de développement personnel c'est certes d'avoir un peu d'ambition (logique) mais de trouver sa manière de la mettre en oeuvre, de s'adapter à sa personnalité mais oui, aussi aux exigences externes.

Je suis pas fan des parcours fléchés où on doit suivre des étapes pour "avoir une copine en 7 jours" et donc j'aime pas l'idée qu'il faut toujours faire plus, je pense que c'est juste une manière de briser un processus d'appropriation du développement personnel en cour. C'est aussi à travers cette appropriation que notre personnalité s'exprime et c'est ce qui fait qu'on est des gens complets. Quelqu'un qui vise toujours plus n'a pas de rythme, il sera jamais complet, il est toujours en insécurité quelque part. A chaque bonne action sur laquelle il pourrait se compléter il l'annulera en se disant c'est pas assez. Dans les faits je doute qu'une telle personne existe ou on entre dans la pathologie, c'est pas un choix.

L'objectivité me semble ne pas tellement exister, mais oui : une autre forme -tout court- :D

En posant le débat avec ces 2 seuls choix, tu limites forcément la richesse des réponses qui peuvent en ressortir (même si tu provoques le débat aussi en faisant ça, la preuve, ça me fait réagir! :D )

Posons dores et déjà le cadre avec les 2 limites à chaque extrémité qu'on est tous à peu près d'accord à ne pas atteindre:
- D'un côté, tirer au flanc et ne rien produire de sa vie. Dans ce cas, quel est le but de la vie?
- De l'autre, le toujours plus et la fuite en avant (qui se mêle étroitement à la société de consommation et au capitalisme pour engendrer les pires dérives)

Une fois ça fait, selon moi, c'est une question de personnalité.
Il y a des gens qui vont avoir une vie heureuse en se contenant de ce qu'ils ont, sans forcer outre mesure (avec peut être aussi quelques coups de pouce du destin qui leur évitera de se poser trop de questions), avec une humeur plutôt contemplative (à voir du côté des artistes et de la créativité, car cette dernière ne se force pas par essence).
Il y en a d'autres qui vont avoir un besoin impérieux de se dépasser, de repousser les limites, d'explorer l'inconnu.
Il sera donc toujours avant tout question de s'interroger sur ce qui nous motive à se contenter de ce qu'on a à un instant T ou à vouloir changer notre situation, sachant qu'on alternera forcément ces 2 phases dans notre vie.

J'étais comme cela avant
Toujours plus..En sport une multitude de blessures
Dans la vie .reprise des études 2 fois; une fois 2 ans une fois un peu plus de 3 ans
Maintenant je me laisse aller tranquillement....Et je ne m'en porte que mieux
L'importance de la vie est ailleurs

Ce que tu énonces me fait un peu penser à ce que je donne comme définition d'un perfectionniste. La recherche absolue de la perfection : ne jamais se contenter de ce qu'on a réussi à accomplir. Toujours vouloir faire mieux !
Le plus drôle (ou triste) étant que la personne dans ce cas là pense que la destination lui amènera bonheur et prospérité, elle en oublie la beauté du chemin parcouru et ne se rend souvent pas compte que ce qui la rend malheureuse est justement ce mode de pensée :o


C'est malin, tu me donnes envie d'ouvrir un autre débat ! J'ai envie d'en entendre plus :D


Barney, j'apprécie beaucoup ta vision. Je la trouve subjectivement OBJECTIVE :rolleyes:
Ni tout blanc ni tout noir, tout dans le mélange et l'adaptation !


Salut, et merci pour ton partage !

Ben ouai si on avait des parents qui seraient jamais satisfaits alors on serait mal partis... ça arrive ce genre de truc. Quelle est la différence fondamentale entre un dénigrement personnel et des parents? Je sais pas.
Faire c'est déjà pas mal, faire mieux c'est un choix.