Théorie de la dérive
 

Hi guys !

Je découvre ce sujet que je trouve passionnant.
Les jeunes savent-ils encore s’orienter sans GPS ?

Je vous invite à lire l'article du Monde sur "Les jeunes ne savent plus s'orienter".

Sans faire le vieux con, "à mon époque" on avait des courses d'orientation au collège. Récemment je lisais un bouquin de Nicholas Carr sur la plasticité du cerveau : une étude menée sur les chauffeurs de taxis londoniens montrait qu'ils perdaient de la mémoire, que le GPS affaiblissait les capacités de mémoire.

Est-ce que vous êtes comme moi et vous avez l'impression de devenir parfois plus con ?
Dans le même genre, pour comparer l'intelligence 1997 VS l'intelligence 2017 : je ne connais plus qu'un seul numéro de téléphone. Le mien. Ni celui de mes parents, ni celui d'Eros, ni celui de ma copine.

Et cet article fait prendre conscience du niveau de dépendance au téléphone.

Ca vous fait pareil, ou je suis le seul à voir ma capacité mentale en baisse ?
(J'ai vu un autre article passer qui expliquait que les Français perdaient visiblement en QI...)

Anyway, je dérive comme d'hab...
C'était juste pour vous présenter ce superbe sujet de conversation qu'est la théorie de la dérive :)

Je suis totalement d'accord avec toi !

les seuls numéros dont je me souviennent sont ceux que j'ai appris par cœur avant l'avènement du portable (je me souviens même du numéro de copains d'enfance que je n'ai plus depuis plus de 20 ans !)

En fait le portable c'est notre disque dur externe, et bien évidemment on fait moins travailler notre cerveau pour mémoriser des choses !

et ça ne devrait pas aller en s'arrangeant a mon avis !

Maintenant que tu le dis, je me souviens d'un deuxième numéro : celui que j'avais au collège, le fixe, à Auxerre...

0386... Ah ben non.
Je suis officiellement golio.

Moi j'essaye de positiver en me disant qu'apprendre des numéros nous prenait des capacités non indispensables qu'on mobilise aujourd'hui sur d'autre choses.

Il n'y a qu'à voir les vieilles générations, avec de supposées excellentes mémoires, se débrouiller avec les derniers smartphones et cie.

Mais en fait je ne suis pas non plus si certain de ce que je raconte, car de plus en plus les OS font tout pour qu'on ait le moins possible à réfléchir quand on manipule des objets numériques.

Faut se mettre à linux en ligne de commande, et là ça fait travailler le cerveau !

Il faut revoir ta dépendance et tes habitudes face à la technologie. Tu baignes dedans, tu en uses, c'est ton boulot et aussi ta vie.

C'est plus compliqué pour madame Michu 55ans pour qui le numéro de ses petits enfants sont bien ancré en tête.

J'ai vécu plus de 6mois sans numéro de tel et c'était une vraie délivrance. Mon addiction au web est autre chose (très sévère, une drogue pire que la nicotine car c'est aussi ma vie).

Du web au smartphone qui apporte le web, c'est facile de tomber dans les deux.

Tu parlais de paresse intellectuelle quelque part (arrêtons avec le QI, ADS ne préfère pas mettre en avant le QE ??) mais qu'est-ce que fait Wikipedia ? C'est une superbe avancée humaine mais rend paresseux là aussi.

A la place, j'ai mon vieux dico Larousse, mon pote Le petit Robert, et j'envie la collection Quillet de ma grand mère (où tu apprends plus que ce qu'y peut être censuré sur Wikipedia).

Je ne prône pas l'abandon de ces moyens technologiques mais de continuer en parallèle à garder les anciens (comme le bon vieux dico). J'ai appris à conduire, je n'ai pas pour autant perdu en QI en arrêtant de marcher...

Est-ce que ce que je dis à un semblant de sens ? ;)

Ca a du sens oui, mais je ne suis pas d'accord avec toi :p

Les outils technologiques, dans leur ensemble, ont pour vocation de nous faciliter la vie, exécuter des tâches qui nous semble futiles et rébarbatives (mémoriser les num de tel, les directions, faire des recherches a l'aide de livres, apprendre une recette de cuisine...).

Le fait d'avoir tout a porter de main en permanence (smartphone internet c'est GG) fait que naturellement on apprend moins de choses puisque de toute façon j'aurai une réponse instantanée dès que j'en ai envie.

Dans ton dernier exemple, oui tu as appris a conduire mais tu continue a marcher !
Tu as rajouté une capacité a une autre déjà existante, elles se cumule, mais l'une ne domine pas l'autre (bémol pour les gens vivant à Los Angeles).

Avec nos portables, ont possède un outil qui se substitue a pleins d'autres choses que nous faisions avant (mémoriser des numéros pour ne prendre que cet exemple) mais ce n'est pas une compétence supplémentaire qui vient s'ajouter aux autres, c'est une dominante qui prend le pas sur tout le reste, puisqu'elle est objectivement plus efficace (plus facile de faire une recherche sur Google, que d'aller dans une bibli pour la faire).

Et donc petit à petit, nous laissons en jachère des pans entier de notre cerveau qui étaient sollicité auparavant, mais en parallèle on améliore d'autres choses, la dextérité des doigts par exemples.

Qu'est-ce qui vaut le mieux, être capable de taper un sms en une fraction de seconde ou de mémoriser n'importe quoi facilement car on a l'habitude de le faire ?

c'est un autre débat !

Excellent, j'adore... Excellent débat.

C'est là où tu dois faire la différence entre le complémentaire et ce qui vient subordonner le reste.

Le numéro à retenir, non, c'est quand même un exemple un peu limite alors que j'allais dans l'extrême conduire/marcher.

Mais j'aime ton exemple de la bibliothèque : ceux qui veulent des réponses et étudient vont en bibliothèque. Pourquoi ? Faudra leur demander car les livres sont aussi dispo sur le net.

Intéressant tout ça...

J'ai plutôt tendance à faire la chasse à quiconque qui rejette la paresse ou tout soucis sur la technologie. On en fait ce que l'on veut.

Tu as ici un excellent exemple de quelqu'un qui défend la paresse pour mieux vendre : l'auteur du sujet. C'est toujours la faute de la technologie et non de ceux qui en usent à tort et à travers. C'est trop simple, trop... paresseux comme mode de fonctionnement.

Et si l'on tire sur la technologie dans des articles, ce n'est rien d'autre que pour nous amener à consommer dans le sens de multinationales (ou de gourous qui défendent leurs bouts de gras). EDIT : ou pour la privation de nos droits.

C'est hypocrite selon moi et me battrait contre des articles du genre laissant sous-entendre que les avancées technologiques sont des fléaux nous rendant bêtes, paresseux, avec moins de QI. C'est l'utilisation que l'on en fait, alors on éteint sa TV, on essaye d'avoir aussi des bouquins à côté, de sortir, de laisser ses préjugés, de vivre, de "mieux" consommer.

C'est ce que j'ai cru lire encore et encore sur ADS ces dernières années et c'était le bon temps.

oui, c'est un sujet intéressant. J'aurais tendance à dire, façon réponse de Normand, que ça a des avantages et des inconvénients.

Le type de contenu mémorisé maintenant est différent de celui mémorisé auparavant.

Par exemple pour ma part je stocke tout de façon informatique, surtout en copié/collé, si bien que je peux m'y référer facilement, relativement rapidement. Ma mémoire (et mon intelligence) s'exercent dans le fait de développer des outils pour organiser cela de façon cohérente, et d'arriver à se souvenir où ont été stockés ces informations. Mais sans mes outils, mon ordinateur ou mon smartphone, "je suis une coquille vide", j'oublie des informations, je n'ai pas de références, de "citations" intelligentes à faire en public. Je discutais l'autre jour d'un album de musique avec un ami, j'avais oublié le nom de cet album, j'ai sorti mon téléphone pour le retrouver sur wikipedia. Pas top. Bon après j'avais pas écouté ça depuis plus de 20 ans, on ne va pas en faire un drame.

Par contre quelqu'un qui aura tout en tête sera plus charismatique, plus impressionnant. Personnellement ça me gave de mémoriser un savoir encyclopédique, d'autant plus que maintenant on peut s'y référer facilement depuis n'importe quel ordinateur. Et pour les numéros de téléphone, c'est encore pire. Aucun intérêt, si ce n'est pour faire travailler le cerveau, de stocker ça en tête (sauf si on est perdu et sans batterie).

Alors clairement, on développe d'autres facultés, on en perd certaines. Peut-être que pour pallier ça, il faudrait entretenir une activité de mémorisation type faire du théâtre, apprendre des poèmes, des citations ?

Pour en revenir à l'article (que j'ai lu en diagonale, autre trait de notre époque pressée) :

j'ai un peu un doute vis à vis de ça. Il n'y a pas que de l'observation. J'ai l'impression d'avoir un bon sens de l'orientation (en forêt, en ville), quand je suis à un endroit, même que je ne connais pas, j'ai une sorte de boussole interne qui se réajuste en fonction de mes changements de direction et au final je sais approximativement dans quelle direction se retrouve le point de départ. Bon, j'avoue lorsque je discute ou que ça fait trop de changement, j'ai tendance à moins retrouver la direction.

Ce n'est pas pour jeter un froid mais ma grande peur est la tombée de ce monde qui marche au pétrole. Des économistes semblent inquiets en commençant vraiment à prendre au sérieux les prédictions de Marx sur la chute du capitalisme.

Peut être alors faut-il prendre le temps d'apprendre à faire certaines choses comme cultiver ?

C'est pas aussi facile que ça. J'essaye depuis quelques années et ce n'est pas en trichant avec de l'hydroponie que j'apprend réellement à me passer de ce monde de consommation. Faut toujours qu'en sol je me tape les nuisibles et autres champignons...

Essayez les cucurbitacées : ça pousse vite, ça fait de jolies fleurs même si hyper envahissant sur votre terrasse ! (mais ça c'est parce que je viens d'apprendre que je m'y prends mal).

Quand notre argent ne vaudra plus rien, j'entendais qu'une probable future monnaie pourrait être les graines, les vraies, pas celle de Monsento ! Alors pourquoi ne pas avoir cette corde à son arc, comme apprendre à faire du feu, un abris, commercer, la diplomatie, etc ?

(ouais, sur ce dernier point je suis plus que débutant !) :D

ok, dans ce cas tu as une approche survivaliste de la chose. Il y a pas mal de sites sur le sujet. C'est effectivement à prendre en compte.