Autosuggestion, voix intérieure, regard des autres
 

Salut :)

J'essaie de pratiquer l'autosuggestion. Et j'ai l'impression que ça n'a pas d'effet. J'ai beau me répéter tous les jours : "j'ai confiance en moi et j'aime communiquer", il y aura toujours cette voix intérieure en arrière plan qui me dira qu'au fond de moi c'est faux, que je ne dois pas y croire...

Il y a le regard des autres qui me freine beaucoup dans ma volonté de me socialiser, peur d'être jugé, ce qui est constant chez les personnes à faible estime d'elles-mêmes...

Pour me détacher et parvenir à "s'en battre les couilles" de ce que les autres pensent de moi il faudrait agir. Or agir, je n'y arriverai pas sans une autosuggestion suffisante. Et celle ci marche pas vraiment chez moi à cause de cette foutue voix intérieure...

C'est un cercle vicieux.

Je dois persévérer dans l'autosuggestion jusqu'à ce que les blocages cèdent? Je vois que ça.

Et puis il faut que j'arrive à m'accepter dans mon intégralité. Avec mes complexes physiques par exemple. Là aussi ce serait bien que l'auto suggestion fasse son oeuvre...

Pour me détacher et parvenir à "s'en battre les couilles" de ce que les autres pensent de moi il faudrait agir. Or agir, je n'y arriverai pas sans une autosuggestion suffisante. Et celle ci marche pas vraiment chez moi à cause de cette foutue voix intérieure...

L'erreur est là.
Tu tombes dans le même travers, dans un fatalisme. J'ai besoin de ça pour ça, ou Je n'ai pas ça donc je ne peux pas.
Et ensuite tu te mets à brasser du vent en essayant de surmonter un obstacle que tu crées toi-même sur ta route.

En gros je dois me forcer à agir malgré tout, meme sans autosuggestion... Le problème c'est que je n'y arrive pas, c'est au dessus de mes forces. A cause de ma phobie sociale. Je vais quand même continuer l'autosuggestion. Peut être que je n'y mets pas assez de détermination.

Ta "phobie sociale" te sert comme excuse pour absolument tout. Tu fais reposer ta vie sur ça, sans apprendre à vivre AVEC.
C'est comme si un handicapé physique posait dès le départ: je ne peux pas faire ça ça et ça. Et à partir de là, se contortionne pour mener sa vie au rabais. Au lieu de prendre acte de ses difficultés, et vivre AVEC, en explorant ce dont il est capable, petit à petit (j'ai une envie irrésistible de t'envoyer ce lien, demande toi si ce mec a littéralement baissé les bras face à sa nouvelle situation)

A partir de là, tout ce que tu entreprends est voué à l'échec (ou alors à des efforts incroyables) à cause de tes croyances sur toi même.

Le truc, et tes psys te l'ont assurément dit, c'est que tu as construit ton identité sur toutes ces peurs. Tu ne sais pas ce que c'est de ne pas être contrôlé par ses peurs. Tu ne veux pas le savoir, parce que ça voudrait dire que tu peux évoluer dans un autre monde que celui que tu connais depuis tout ce temps. Et ça te fait flipper.
Autant tu souffres de ta condition, autant l'idée de devenir un nouveau toi, ton réel toi te fait encore plus flipper. Je ne sais pas ce que tu as subis dans ton enfance (en plus de prédispositions autistiques), mais c'est un mur énorme qui t'empêche d'avancer. Et ne réduis pas ça à une simple peur, tu as peur d'à peu près tout ce qui fait ce monde. Tu ne vis pas avec nous mais dans un autre monde. Je doute que les solutions de ce monde t'aident. On te l'a déjà maintes fois suggéré, mais rien que la méditation pourrait tellement t'apporter. Le reste... mais ça c'est toi qui voit.

Il y a bien une chose à faire évoluer c'est le discours que tu utilises, c'est juste un point de départ:

J'ai envie de [insérer n'importe quelle envie], etc

Evite Je dois, il faut

J'ai envie d'utiliser l'autosuggestion, cette technique peut me faire du bien et m'aider à accomplir mes buts.

Autosuggestion:
-Je suis doux face à mes peurs intérieures.
-Je transforme tout défaut en capacité.

Et si au lieu de "pratiquer l'autosuggestion" (j'aime pas cette expression d'ailleurs), tu débranchais ton cerveau et tu te lançais dans ce que TU veux ?

Je préfère plutôt la métaphore du plongeon. T'es en hauteur, l'eau en bas c'est ce mélange de peur et d'appréhension auquel tu dois te confronter, et en plus l'eau est froide. Mais le plus grisant, c'est le saut : soit comment tu vas te lancer. Saute une bonne fois pour toutes. Si tu te loupes et fais un plat à l'arrivée, tu apprendras à corriger le tir au prochain plongeon.

Agis d'abord, réfléchis ensuite. C'est avec cet état d'esprit que tu vas plus facilement de détacher de tes phobies sociales, en objectivant tes problèmes plutôt qu'en cherchant à en faire une partie de toi.

L'erreur est permise et normale ! N'aie pas peur de t'y frotter !

Barney, je souscris totalement. Après, j'ai vraiment du mal à avancer. Enfin, c'est à mon rythme...

J'ai été surprotégé par ma famille. Ma mère est décédée lorsque j'avais 9 ans. Ensuite mon père a continué à me surprotéger, je crois. Et avec le temps le rapport avec lui est devenu difficile, il s'est révélé toxique...

Ensuite, dans les milieux scolaires et universitaires j'ai du affronter une impopularité plus ou moins grande, j'ai été puceau jusqu'à 24 ans, peu d'amis véritables... Peu de centres d'intérêts communs avec les autres donc voilà.


Faudrait que je trouve la solution pour faire taire ma voix intérieure déjà...

Et puis il faudrait que je m'accepte avec mon physique aussi. Et ça c'est dur...

Tu ne peux pas faire ça!

Je veux que tu te graves ça dans la tête!

Tu peux déjà apprendre à diminuer le volume de cette voix, pour écouter les autres voix en toi qui veulent te faire avancer. Et la méditation est incontournable pour ce faire.

J'avais essayé la méditation. Mais j'ai du me lasser trop vite... J'avais arrêté voyant que ça n'apportait rien dans l'immédiat. Je vais m'y remettre.

Barney :

Comment expliques tu la dysharmonie que peut présenter la confiance en moi que j'ai?

Je veux dire que je n'ai jamais vraiment eu de problèmes pour faire un exposé devant 25 personnes, demander un renseignement dans un magasin, ou prendre les transports en communs (donc phobie sociale à relativiser quand même...)

En revanche, aborder une personne inconnue, sympathiser, rencontrer de nouvelles personnes, s'ouvrir à l'autre qui est inconnu, soutenir une conversation "normale", m'est très dur, voire impossible.

Oui, l'une de mes psychologues m'a dit l'autre jour que ma confiance avait un aspect dysharmonique. Et je trouve que c'est très juste !

Terrible erreur. On ne fait pas de la méditation pour aller mieux ou pour voir des résultats.
Tu ne peux pas te tromper en pratiquant régulièrement la méditation. C'est impossible.
Comment t'y prends tu? Fais tu de la méditation guidée? Il existe pleins de programmes pour débuter.
Du reste, je te suggère fortement de noter à chaque séance ce que tu as vécu et de le retranscrire sur ton journal. Ca te poussera à continuer, et ça nous permettra de contredire ton saboteur intérieur.