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Krush 02/11/2014 14h57

Contes, histoires...leçons de vie
 
Le but de cette discussion ? Recueil d'histoire, qui touche de près ou de loin au développement personnel.

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Citation:

Les trois portes de la sagesse

Un Roi avait pour fils unique un jeune Prince courageux, habile et intelligent. Pour parfaire son apprentissage de la Vie, il l'envoya auprès d'un Vieux Sage.


"Éclaire-moi sur le Sentier de la Vie", demanda le Prince.

"Mes paroles s'évanouiront comme les traces de tes pas dans le sable, répondit le Sage. Cependant je veux bien te donner quelques indications. Sur ta route, tu trouveras 3 portes. Lis les préceptes indiqués sur chacune d'entre elles. Un besoin irrésistible te poussera à les suivre. Ne cherche pas à t'en détourner, car tu serais condamné à revivre sans cesse ce que tu aurais fui. Je ne puis t'en dire plus. Tu dois éprouver tout cela dans ton cœur et dans ta chair. Va, maintenant. Suis cette route, droit devant toi."

Le Vieux Sage disparut et le Prince s'engagea sur le Chemin de la Vie.


Il se trouva bientôt face à une grande porte sur laquelle on pouvait lire "CHANGE LE MONDE".

"C'était bien là mon intention, pensa le Prince, car si certaines choses me plaisent dans ce monde, d'autres ne me conviennent pas."

Et il entama son premier combat. Son idéal, sa fougue et sa vigueur le poussèrent à se confronter au monde, à entreprendre, à conquérir, à modeler la réalité selon son désir. Il y trouva le plaisir et l’ivresse du conquérant, mais pas l'apaisement du cœur. Il réussit à changer certaines choses mais beaucoup d'autres lui résistèrent. Bien des années passèrent.


Un jour il rencontra le Vieux Sage qui lui demande : "Qu'as-tu appris sur le chemin ?" "J'ai appris, répondit le Prince, à discerner ce qui est en mon pouvoir et ce qui m'échappe, ce qui dépend de moi et ce qui n'en dépend pas".

"C'est bien, dit le Vieil Homme. Utilise tes forces pour agir sur ce qui est en ton pouvoir. Oublie ce qui échappe à ton emprise." Et il disparut.


Peu après, le Prince se trouva face à une seconde porte. On pouvait y lire "CHANGE LES AUTRES".

"C'était bien là mon intention, pensa-t-il. Les autres sont source de plaisir, de joie et de satisfaction mais aussi de douleur, d'amertume et de frustration."

Et il s'insurgea contre tout ce qui pouvait le déranger ou lui déplaire chez ses semblables. Il chercha à infléchir leur caractère et à extirper leurs défauts. Ce fut là son deuxième combat. Bien des années passèrent.


Un jour, alors qu'il méditait sur l'utilité de ses tentatives de changer les autres, il croisa le Vieux Sage qui lui demanda : "Qu'as-tu appris sur le chemin ?"

"J'ai appris, répondit le Prince, que les autres ne sont pas la cause ou la source de mes joies et de mes peines, de mes satisfactions et de mes déboires. Ils n'en sont que le révélateur ou l'occasion. C'est en moi que prennent racine toutes ces choses."

"Tu as raison, dit le Sage. Par ce qu'ils réveillent en toi, les autres te révèlent à toi- même. Soit reconnaissant envers ceux qui font vibrer en toi joie et plaisir. Mais sois-le aussi envers ceux qui font naître en toi souffrance ou frustration, car à travers eux la Vie t'enseigne ce qui te reste à apprendre et le chemin que tu dois encore parcourir." Et le Vieil Homme disparut.


Peu après, le Prince arriva devant une porte où figuraient ces mots "CHANGE-TOI TOI-MÊME".

"Si je suis moi-même la cause de mes problèmes, c'est bien ce qui me reste à faire," se dit-il. Et il entama son troisième combat. Il chercha à infléchir son caractère, à combattre ses imperfections, à supprimer ses défauts, à changer tout ce qui ne lui plaisait pas en lui, tout ce qui ne correspondait pas à son idéal.

Après bien des années de ce combat où il connut quelque succès mais aussi des échecs et des résistances, le Prince rencontra le Sage qui lui demanda : Qu'as-tu appris sur le chemin ?"

"J'ai appris, répondit le Prince, qu'il y a en nous des choses qu'on peut améliorer, d'autres qui nous résistent et qu'on n'arrive pas à briser."

"C'est bien," dit le Sage.

"Oui, poursuivit le Prince, mais je commence à être las de ma battre contre tout, contre tous, contre moi-même. Cela ne finira-t-il jamais ? Quand trouverai-je le repos ? J'ai envie de cesser le combat, de renoncer, de tout abandonner, de lâcher prise."

"C'est justement ton prochain apprentissage, dit le Vieux Sage. Mais avant d'aller plus loin, retourne-toi et contemple le chemin parcouru." Et il disparut.


Regardant en arrière, le Prince vit dans le lointain la troisième porte et s'aperçut qu'elle portait sur sa face arrière une inscription qui disait "ACCEPTE-TOI TOI-MÊME".

Le Prince s'étonna de ne point avoir vu cette inscription lorsqu'il avait franchi la porte la première fois, dans l'autre sens. "Quand on combat on devient aveugle, se dit-il." Il vit aussi, gisant sur le sol, éparpillé autour de lui, tout ce qu'il avait rejeté et combattu en lui : ses défauts, ses ombres, ses peurs, ses limites, tous ses vieux démons. Il apprit alors à les reconnaître, à les accepter, à les aimer. Il apprit à s'aimer lui-même sans plus se comparer, se juger, se blâmer.


Il rencontra le Vieux Sage qui lui demanda : "Qu'as-tu appris sur le chemin ?"

"J'ai appris, répondit le Prince, que détester ou refuser une partie de moi, c'est me condamner à ne jamais être en accord avec moi-même. J'ai appris à m'accepter moi-même, totalement, inconditionnellement."

"C'est bien, dit le Vieil Homme, c'est la première Sagesse. Maintenant tu peux repasser la troisième porte."


A peine arrivé de l'autre côté, le Prince aperçut au loin la face arrière de la seconde porte et y lut "ACCEPTE LES AUTRES".

Tout autour de lui il reconnut les personnes qu'il avait côtoyées dans sa vie ; celles qu'il avait aimées comme celles qu'il avait détestées. Celles qu'il avait soutenues et celles qu'il avait combattues. Mais à sa grande surprise, il était maintenant incapable de voir leurs imperfections, leurs défauts, ce qui autrefois l'avait tellement gêné et contre quoi il s'était battu.


Il rencontra à nouveau le Vieux Sage. "Qu'as-tu appris sur le chemin ?" demanda ce dernier.

"J'ai appris, répondit le Prince, qu'en étant en accord avec moi-même, je n'avais plus rien à reprocher aux autres, plus rien à craindre d'eux. J'ai appris à accepter et à aimer les autres totalement, inconditionnellement."

"C'est bien," dit le Vieux Sage. C'est la seconde Sagesse. Tu peux franchir à nouveau la deuxième porte.


Arrivé de l'autre côté, le Prince aperçut la face arrière de la première porte et y lut "ACCEPTE LE MONDE".

"Curieux, se dit-il, que je n'aie pas vu cette inscription la première fois". Il regarda autour de lui et reconnut ce monde qu'il avait cherché à conquérir, à transformer, à changer. Il fut frappé par l'éclat et la beauté de toute chose. Par leur perfection. C'était pourtant le même monde qu'autrefois. Était-ce le monde qui avait changé ou son regard ?


Il croisa le Vieux Sage qui lui demanda. "Qu'as-tu appris sur le chemin ?"

"J'ai appris, dit le Prince, que le monde est le miroir de mon âme. Que mon âme ne voit pas le monde, elle se voit dans le monde. Quand elle est enjouée, le monde lui semble gai. Quand elle est accablée, le monde lui semble triste. Le monde, lui, n'est ni triste ni gai. Il est là ; il existe ; c'est tout. Ce n'était pas le monde qui me troublait, mais l'idée que je m'en faisais. J'ai appris à accepter sans le juger, totalement, inconditionnellement."

"C'est la 3ème Sagesse, dit le Vieil Homme. Te voilà à présent en accord avec toi- même, avec les autres et avec le Monde."

Un profond sentiment de paix, de sérénité, de plénitude envahit le Prince. Le Silence l'habita.

"Tu es prêt, maintenant, à franchir le dernier Seuil, dit le Vieux Sage, celui du passage du silence de la plénitude à la Plénitude du Silence".

Et le Vieil Homme disparut.


Charles Brulhart


Oncle Barney 02/11/2014 15h39

Juste magnifique conte. Tout est là.

Je ne retrouve malheureusement pas mes sources pour les recueils de ce type. Je me rappelle d'histoires juives qui sont très riches d'enseignements mais aussi drôles.

Canis Lupus 02/11/2014 15h54

Idée sympa Krush :) Et conte extraordinaire !

Deux Loups
(conte amérindien)

Citation:

Un homme dit à son fils, venu le voir très en colère contre un ami qui s'était montré injuste envers lui :

"Laisse-moi te raconter une histoire... Il m'arrive aussi, parfois, de ressentir de la haine contre ceux qui se conduisent mal et n'en éprouvent aucun regret.

Mais la haine t'épuise et ne blesse pas ton ennemi. C'est comme avaler du poison et désirer que ton ennemi en meure. J'ai souvent combattu ces sentiments."

Il continua :

"C'est comme si j'avais deux loups à l'intérieur de moi ; le premier est accueillant, lumineux, solidaire et rieur. Il joue dans la neige, se montre au soleil, protège les siens et soutient les autres. Il est attentif, généreux et confiant.
Il vit en harmonie avec tout ce qui l'entoure et ne s'offense pas lorsqu'il n'y a pas lieu de s'offenser.
Il combat uniquement lorsque c'est juste de le faire, et il le fait de manière juste.

Mais l'autre loup, ahhh...! Il est plein de colère. Il est sombre, envieux, hargneux et menaçant, il hurle la nuit, se cache, se bat avec les uns et dévore les autres, terrifie, domine par la peur et tue. La plus petite chose le précipite dans des accès de rage. Il se bat contre n'importe qui, tout le temps, sans raison. Il n'est pas capable de penser parce que sa colère et sa haine sont immenses. Il est désespérément en colère, et pourtant sa colère ne change rien.

Il est parfois si difficile de vivre avec ces deux loups à l'intérieur de moi, parce que tous deux se livrent un combat sans fin."

Le garçon regarda attentivement son père dans les yeux et demanda :

"Lequel des deux loups l'emporte, papa ?"

Le père sourit et répondit doucement :

"Celui que je nourris le mieux."

Nek 02/11/2014 16h11

Page ajoutée à mes favoris, je reviendrais lire quand j,'aurais un coup de moins bien, merci pour les histoires :rolleyes:

chino 02/11/2014 18h27

Yep, conte très sympa Krush !

Krush 02/11/2014 20h58

Je descends la rue...

Citation:

Je descends la rue...
Il y a un trou profond dans le trottoir : Je tombe dedans.
Je suis perdu...je suis désespéré.
Ce n'est pas ma faute.
Il me faut du temps pour en sortir.

Je descends la même rue.
Il y a un trou profond dans le trottoir : Je fais semblant de ne pas le voir.
Je tombe dedans à nouveau.
J'ai du mal à croire que je suis au même endroit.
Mais ce n'est pas ma faute.
Il me faut encore longtemps pour en sortir.

Je descends la même rue.
Il y a un trou profond dans le trottoir : Je le vois bien.
J'y retombe quand même...c'est devenu une habitude.
J'ai les yeux ouverts.
Je sais ou je suis.
C'est bien de ma faute.
Je ressors immédiatement.

Je descends la même rue.
Il y a un trou profond dans le trottoir : Je le contourne.
Je descends une autre rue...

" Le livre tibétain de la vie et de la mort " - Sogyal Rimpoché


Apollon 03/11/2014 04h14

Les septs miroirs de l'âme
Citation:

Il y avait une fois un jeune prince qui trouvait les gens autour de lui méchants et égoïstes. Il en parla un jour à son précepteur qui était un homme sage et avisé et qui confia une bague au prince.

- "Cette bague est magique. Si tu la tournes trois fois sur elle-même, un génie t’apparaîtra. Toi seul le verra. Chaque fois que tu seras insatisfait des gens, appelle-le. Il te conseillera. Mais fais attention : ce génie ne dit la vérité que si on ne le croit pas. Il cherchera sans cesse à te tromper."

Un jour, le prince entra dans une violente colère contre un dignitaire de la cour qui avait agi contre ses intérêts. Il fit tourner trois fois la bague. Aussitôt, le génie apparut:

- "Donne-moi ton avis sur les agissements de cet homme, dit le prince."

- "S’il a fait quelque chose contre toi, il est indigne de te servir. Tu dois l’écarter ou le soumettre." À ce moment, le prince se souvint des paroles étranges de son précepteur.

- "Je doute que tu me dises la vérité", dit le prince.

- "Tu as raison", dit le génie, "je cherchais à te tromper. Tu peux bien sûr asservir cet homme, mais tu peux aussi profiter de ce désaccord pour apprendre à négocier, à traiter avec lui et trouver des solutions qui vous satisfassent tous deux."

Parcourant un jour la ville avec quelques compagnons, le prince vit une immense foule entourer un prédicateur populaire. Il écouta un instant le prêche de cet homme et fut profondément choqué par des paroles qui contrastaient violemment avec ses propres convictions. Il appela le génie.

- "Que dois-je faire ?"

- "Fais-le taire ou rends-le inoffensif", dit le génie. "Cet homme défend des idées subversives. Il est dangereux pour toi et pour tes sujets." Cela me paraît juste, pensa le prince. Mais il mit néanmoins en doute ce que le génie avait dit.

-"Tu as raison", dit le génie, "je mentais. Tu peux neutraliser cet homme. Mais tu peux aussi examiner ses croyances, remettre en cause tes propres certitudes et t’enrichir de vos différences."

Pour l’anniversaire du prince, le roi fit donner un grand bal où furent conviés rois, reines, princes et princesses. Le prince s’éprit d’une belle princesse qu’il ne quitta plus des yeux et qu’il invita maintes fois à danser sans jamais oser lui déclarer sa flamme. Un autre prince invita à son tour la princesse. Notre prince sentit monter en lui une jalousie profonde. Il appela alors son génie.

- "Que dois-je faire, selon toi ? "

- "C’est une crapule", répondit le génie. "Il veut te la prendre. Provoque-le en duel et tue-le. " Sachant que son génie le trompait toujours, le prince ne le crut pas.

- "Tu as raison", dit le génie, "je cherchais à te tromper. Ce n’est pas cet homme que tu ne supportes pas, ce sont les démons de tes propres peurs qui se sont éveillés quand tu as vu ce prince danser avec la princesse. Tu as peur d’être délaissé, abandonné, rejeté. Tu as peur de ne pas être à la hauteur. Ce qui se réveille en toi dans ces moments pénibles te révèle quelque chose sur toi-même. "

À l’occasion de la réunion du grand conseil du royaume, un jeune noble téméraire critiqua à plusieurs reprises le prince et lui reprocha sa façon de gérer certaines affaires du royaume. Le prince resta cloué sur place face à de telles attaques et ne sut que répondre. L’autre continua de plus belle et à nouveau le prince se tut, la rage au cœur. Il fit venir le génie et l’interrogea.

- "Ôte-lui ses titres de noblesse et dépouille-le de ses terres", répondit le génie. "Cet homme cherche à te rabaisser devant les conseillers royaux."

- "Tu as raison", dit le prince. Mais il se ravisa et se souvint que le génie mentait.

- "Dis-moi la vérité" continua le prince.

- "Je vais te la dire", rétorqua le génie, "même si cela ne te plaît pas. Ce ne sont pas les attaques de cet homme qui t’ont déplu, mais l’impuissance dans laquelle tu t’es retrouvé et ton incapacité à te défendre."

Un jour, dans une auberge, le prince vit un homme se mettre dans une colère terrible et briser tables et chaises. Il voulut punir cet homme. Mais il demanda d’abord conseil au génie.

- "Punis-le", dit le génie. "Cet homme est violent et dangereux."

- "Tu me trompes encore", dit le prince.

- "C’est vrai. Cet homme a mal agi. Mais si tu ne supportes pas sa colère, c’est avant tout parce que tu es toi-même colérique et que tu n’aimes pas te mettre dans cet état. Cet homme est ton miroir."

Une autre fois, le prince vit un marchand qui voulait fouetter un jeune garçon qui lui avait volé un fruit. Le prince avait vu filer le vrai voleur. Il arracha le fouet des mains du marchand et était sur le point de le battre lorsqu’il se ravisa.

- "Que m’arrive-t-il", dit-il au génie. "Pourquoi cette scène m’a-t-elle mis dans cet état ?"

- "Cet homme mérite le fouet pour ce qu’il a fait", répondit le génie.

- "Me dis-tu la vérité ?"

- "Non", dit le génie. "Tu as réagi si fortement parce que l’injustice subie par ce garçon t’a rappelé une injustice semblable subie autrefois. Cela a réveillé en toi une vieille blessure."

Alors le prince réfléchit à tout ce que le génie lui avait dit.

- "Si j’ai bien compris", dit-il au génie, "personne ne peut m’énerver, me blesser ou me déstabiliser.

- "Tu as bien compris", dit le génie. "Ce ne sont pas les paroles ou les actes des autres qui te dérangent ou que tu n’aimes pas, mais les vieux démons qui se réveillent en toi à cette occasion : tes peurs, tes souffrances, tes failles, tes frustrations.

Si tu jettes une mèche allumée dans une jarre d’huile, celle-ci s’enflammera. Mais si la jarre est vide ou qu’elle contient de l’eau, la mèche s’éteindra d’elle-même.

Ton agacement face aux autres est comme un feu qui s’allume en toi et qui peut te brûler, te consumer, te détruire. Mais il peut aussi t’illuminer, te forger, te façonner et faire de l’autre un allié sur le chemin de ta transformation. Toute rencontre difficile devient alors une confrontation avec toi-même, une épreuve, une initiation."

- "J’ai besoin de savoir encore une chose", dit le prince. "Qui es-tu ?"

- "Je suis, moi aussi, ton reflet dans le miroir."

Krush 26/02/2015 23h17

Cadeau d'insultes

Citation:

Près de tokyo vivait un grand samouraï, déjà âgé, qui se consacrait désormais à enseigner le bouddhisme zen aux jeunes. Malgré son âge, on murmurait qu'il était encore capable d'affronter n'importe quel adversaire.

Un jour arriva un guerrier réputé pour son manque total de scrupules. Il était célèbre pour sa technique de provocation : Il attendait que son adversaire fasse le premier mouvement et, doué d'une intelligence rare pour profiter des erreurs commises, il contre-attaquait avec la rapidité de l'éclair.

Ce jeune et impatient guerrier n'avait jamais perdu un combat. Comme il connaissait la réputation du samouraï, il était venu pour le vaincre et accroître sa gloire.

Tous les étudiants étaient opposés à cette idée, mais le vieux maître accepta le défi.

Il se réunirent tous sur une place de la ville et le jeune guerrier commença à insulter le vieux maître. Il lui lança des pierres, lui cracha au visage, cria toutes les offenses connues - y compris à ses ancêtres. Pendant des heures, il fit tout pour le provoquer, mais le vieux resta impassible. A la tombée de la nuit, se sentant épuisé et humilié, l'impétueux guerrier se retira.

Dépités d'avoir vu le maître accepter autant d'insultes et de provocations, les élèves questionnèrent le maître :

" Comment avez-vous pu supporter une telle indignité ? Pourquoi ne vous êtes-vous pas servi de votre épée, même sachant que vous alliez perdre le combat, au lieu d'exhiber votre lâcheté devant nous tous ?

- Si quelqu'un vous tend un cadeau et que vous ne l'acceptez pas, à qui appartient le cadeau ? Demanda la samouraï.

- A celui qui a essayé de le donner, répondit un des disciples.

- Cela vaut aussi pour l'envie, la rage et les insultes, dit le maître. Lorsqu'elles ne sont pas acceptées, elles appartiennent toujours à celui qui le porte dans son cœur.


Krush 09/03/2015 21h21

L'apprenti

Citation:

Un jour, un Maître prit son apprenti favori en train de voler.
Il dit alors, en colère : « Je refuse d’enseigner à un voleur. Va et reviens quand tu auras changé ».

L’apprenti, se sentant honteux, passa la journée à marcher dans les rues du village, en songeant à sa vie et à son comportement.
Il revint le soir, et dit : « Maître, j’ai passé la journée à réfléchir à qui je suis et à qui je voudrais être. Je crois que j’agirai différemment à l’avenir. Je souhaite de tout mon cœur revenir auprès de vous et redevenir votre apprenti ».

Le Maître répondit : « Réaliser que l’on a besoin de changer n’est pas changer. Va et reviens quand tu auras changé. »

L’apprenti, consterné, repartit alors.
Il se rendit dans une ville voisine, faisant divers travaux pour subvenir à ses besoins.
Au bout de deux semaines, il revint et dit : « Maître, j’ai passé deux semaines à travailler et à apprendre, et je n’ai jamais été tenté une seule fois de voler. Je sais désormais que je ne volerai plus à l’avenir. Je souhaite de tout mon cœur revenir auprès de vous en tant qu’apprenti ».

Le Maître répondit : « Faire de nouvelles choses n’est pas changer. Va, et reviens quand tu auras changé ».

L’apprenti repartit alors, et traversa le pays entier, apprenant de nouvelles compétences et découvrant des choses dont il n’avait jamais ne serais-ce que rêvé.
Au bout d’un an, il se trouva près du village qu’il avait quitté, et s’arrêta pour rendre visite à son vieux maître.
Il dit « Maître, j’ai parcouru le monde, et vu des choses merveilleuses. J’ai tenu à venir vous revoir, mais je ne souhaite plus être votre apprenti ».

La Maître sourit alors et dit : « Tu es le bienvenu et tu peux rester ici autant que tu le souhaites ».

FourHundredAndTwentyOne 19/03/2015 22h59

Le chêne et le roseau

Citation:

le chêne un jour dit au roseau :
Vous avez bien sujet d'accuser la nature ;
un roitelet pour vous est un pesant fardeau.
Le moindre vent qui d'aventure
fait rider la face de l'eau,
vous oblige à baisser la tête :
Cependant que mon front, au caucase pareil,
non content d'arrêter les rayons du soleil,
brave l'effort de la tempête.
Tout vous est aquilon ; tout me semble zéphir.
Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage
dont je couvre le voisinage,
vous n'auriez pas tant à souffrir :
Je vous défendrais de l'orage ;
mais vous naissez le plus souvent
sur les humides bords des royaumes du vent.
La nature envers vous me semble bien injuste.
Votre compassion, lui répondit l'arbuste ,
part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci.
Les vents me sont moins qu'à vous redoutables.
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici
contre leurs coups épouvantables
résisté sans courber le dos ;
mais attendons la fin. Comme il disait ces mots,
du bout de l'horizon accourt avec furie
le plus terrible des enfants
que le nord eût porté jusque-là dans ses flancs.
L'arbre tient bon ; le roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
et fait si bien qu'il déracine
celui de qui la tête au ciel était voisine,
et dont les pieds touchaient à l'empire des morts.


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