Bonjour, Je m’appelle Sarayu et je suis un AFC.
Au moins c’est dit !
J’ai eu ce déclic en lisant la réponse de Bob_Leponge à un message dont le titre était « Je suis dégouté par les filles qui ont des PQ et pourtant.. ». Post initié par alex57i.
Ce problème a hanté ma vie mais un peu de présentation avant cela.
J’ai 52 ans. Et oui c’est une révélation tardive ! J'habite dans le sud de l'Essonne.
Mes parents ont divorcé quand j’avais 6 ans et j’ai grandi entouré de ma mère, ma tante, ma sœur ainée… Bref que des femmes ! Je voyais mon père très rarement et un des souvenirs les plus traumatisants de mon enfance, c’était son silence. Le plus poignant, c’était dans la voiture, les rares fois où il m’a emmené en vacances. En fait, il ne s'intéressait qu’à lui, du moins, c’est ce que je pensais jusqu’à encore peu de temps. Dans mes lectures récentes, j’ai peut-être compris qu’il avait lui-même ses propres blocages. Bref, les rares fois où il me parlait, c’était pour me dire « Alors, tu as une copine ? », ceux à quoi je répondais évasivement, ou par un mensonge, ce qui était pire encore pour moi.
J’ai commencé à voir un psy il y a 6 mois et j’ai compris pas mal de chose sur mon enfance. Je me suis rendu compte que ma mère (qui avait perdu la sienne à l’âge de 15 jours) était focalisée sur l’avenir de ma sœur. Pour elle, j’étais un garçon et je m’en sortirais toujours… Elle me répétait souvent, qu’elle ne voulait pas que je devienne comme mon père (est-ce à dire qu’elle ne voulait pas que je devienne un homme ?). Je pense qu’elle avait tellement souffert des hommes, qu’elle voulait armer sa fille pour les affronter et j’ai depuis peu, le sentiment d’avoir servi de punchingball pour ma sœur. Cette dernière, m’a mené une vie de misère ; c’est simple que n’ai aucun souvenir joyeux avec elle. J’étais son souffre-douleur et ma mère regardait ça sans rien dire. Pour moduler cela, il faut se souvenir que le mot d’ordre des années 70, c’était que les mômes devait s’élever tout seuls…
Ma mère était constamment à juger et déprécier mes fréquentations. On ne voyait quasiment personne à la maison et elle n’a jamais refait sa vie pour se consacrer à nous (enfin c’est l’excuse). Maintenant, je vois cette période comme un véritable conditionnement. Je devais être un « homme » qui comprenne tous les problèmes des femmes, de toute façon je n’entendais parler que de ça. Les sales coup des hommes, leur sexualité à elles, leurs menstruations.. Une des phrases favorites de ma mère à propos des hommes méchants était, qu’on devrait leur couper le zizi en petit morceau… C’est une image qui m’a longtemps choqué.
Un des livres qui m’a le plus aidé pour comprendre cela est : « Père manquant, fils manqué » de Guy Corneau, vraiment facile à lire, de la dynamite pour mon cerveau. Je recommande.
Petit, je me suis réfugié dans mon monde, comme j’étais mignon et que j’étais le prototype du gentil garçon, en primaire je n’avais que des amis filles. Je ne jouais pas au foot (jamais fait ça avec mon père), ni au cowboy et aux indiens.
A l’adolescence, je me suis retrouvé seul. Les filles ne te voient plus comme un copain de jeu, elles veulent quelque chose que je ne comprenais pas et qui me faisait peur. Je me suis réfugié dans un monde de fantasme, dans lequel j’imaginais la fille idéale (peut être celle qui aurait plu à ma mère).
J’ai eu ma première aventure sur le tard avec une femme qui avait deux fois mon age. Ça peut paraitre cool et ça l’était sur de nombreux aspects, mais je me rends compte maintenant que ce n’est pas le genre de relation qui te fait avancer. Cette liaison qui a duré un certain temps, m’a maintenu au stade du petit garçon.
J’ai rencontré une autre femme un peu plus tard vers 25 ans et quand elle m’a demandé de lui faire un enfant au bout de six mois de relation, j’ai pris ça comme une bénédiction, une preuve de d’amour, une fierté… Quelle connerie ! Je ne comprends pas comment j’ai pu faire ce que n’importe quel mec normal aurait fait fuir. Bref, papa en garde alternée, car forcément ça n’a pas duré. J’ai vécu dans un sous-marin pendant 5 ans en faisant ce que ma mère avait fait : se consacrer à son enfant...
Je suis tombé, en désespoir de cause, sur une femme avec laquelle j’ai vécu 13 ans et fait 3 enfants. Elle avait l’honnêteté de me dire qu’elle regrettait pour moi que je n’ai pas eu une jeunesse déjantée avec plein d’expérience et de Nanas. Elle m’a souvent dit que j’étais trop gentil et moi je pensais comme un idiot que je ne le serais jamais assez…
Vers les 45 ans (eh oui le temps passe…). J’ai fréquenté une femme de rêve ! Maintenant, je ne dirais plus la même chose, car elle était dépressive et suicidaire… Je me souviens du début de notre relation, elle a pris ma tête dans ses mains en me regardant au fond de l’âme et elle m’a dit, « tu me regardes comme un petit garçon » et pour cause ! Le pire c’est qu’à l’époque je ne comprenais pas ce que ça signifiait et que je pensais que c’était le seul moyen de séduire une femme. On a fait des trucs de ouf ensemble, un vrai fantasme, mais le hic c’est qu’elle avait vécu bien plus que moi car c’était une très belle femme et qu’en plus, elle avait un grand besoin de se sentir désirée. En fait, c’était une petite fille, comme j’étais un petit garçon et c’est pour ça qu’on a fusionné. Le problème c’est que j’étais un petit garçon avec une expérience de petit garçon.
Je souffrais énormément quand elle me parlait des mecs qu’elle avait eus avant. Tous les détails qu’elle me donnait, étaient des pieux dans mon ventre. Et je travaille encore par la méditation à essayer de calmer ces sensations. Le pire c’est qu’elle me racontait sa vie d’avant, pour me faire comprendre à quel point elle lui semblait nulle avant de me connaitre. Aussi, je pense, pour me faire souffrir car elle était terriblement jalouse de ma propre vie que je trouvais pourtant si misérable... Mais, ses descriptions sordides me minaient car j’aurais tellement aimé être un de ces mecs qui l’avait levée en sortie de boîte. Cette femme, je l’ai quitté car j’avais le sentiment de ne pas avancer avec elle. Elle voulait que je reste ce petit garçon qui aurait peur de la décevoir. Ce petit garçon qui à l’inverse des hommes qu’elle a connu, ne devait pas la trahir. En fait, je n’étais malheureusement pas suffisamment mûr pour une femme comme elle et je pense qu’en retour je l’ai fait beaucoup souffrir. J’ai encore beaucoup de mal à me détacher mentalement d’elle mais je ne regrette pas d’avoir rompu. Je travaille là-dessus.
J’ai souffert du fait qu’elle se soit donné si facilement à d’autres alors que j’étais tellement benêt en la rencontrant que j’ai mis deux semaines avant de l’embrasser (le problème venait bien de moi). Quand j’ai eu envie de faire l’amour avec elle, j’ai senti une réticence. J’ai compris plus tard qu’elle se sentait enfin respectée et qu’elle aurait aimé que ça dure plus longtemps, peut-être avait-elle peur de me déplaire alors qu’avec un coup d’un soir, elle s’en foutait.
Des témoignages d’amies qui se tapaient des mecs à gogo, j’en avais des tas. Ce que je comprenais pas, c’est pourquoi les mecs qui les respectent (en apparence) doivent galérer derrière.
Voilà, on en vient à ma recherche « Je suis dégouté par les filles qui ont des PQ et pourtant.. » et à ma présence sur ce forum et la réponse de Bod_Leponge m’a ouvert les yeux.
Et oui, à leur place je ferais pareil ! C’est même ce que j’attends désespérément mais en tant que mec c’est à moi de prendre l'initiative, c’est comme ça. Elles ont du succès, ça leur fait plaisir et alors ? Elles ont envie de se sentir désirée, tout comme moi, donc je n’ai pas à être critique. Elles n’ont rien à faire pour trouver des mecs. C’est certainement une apparence, on n’en sait rien, mais elles sont aussi courtisées par tout un tas de crétins et si elles font une approche lourde vers un mec qui leur plait, elles passent pour des filles faciles.
Donc avantages-inconvénients. Je me rends compte qu’être un homme a d’immenses avantages :
- Le jugement de la société m’est bien plus favorable, un mec qui a beaucoup d’aventures est un bon vivant. Pour une fille, c’est vite une nympho, donc une malade.
- Je peux sortir seul, où je veux, quand je veux. Ça c’est super cool !
- Si je décide d’aborder une femme, c’est moi qui choisis. Et je peux ne choisir que des femmes qui me plaisent. Une femme doit trier et parfois renoncer à un mec qui les fait craquer pour ne pas passer pour une salope et il ne faut pas se faire d’illusion, c’est aussi difficile pour elles que pour nous de faire le premier pas.
- Plus je vieillis et plus j’ai de pouvoir de séduction, dans une certaine limite tout de même, il faut que je fasse vite...
Les inconvénients, je ne les cite même pas ça n’a aucun intérêt.
Voilà, je veux avancer dans ma vie, mes motivations :
- Si 20% des hommes se tapent 80% des femmes, je ne veux plus être dans la masse grouillante des frustrés.
- Je suis un entrepreneur, un self made man. C’est peut-être le plus beau challenge de ma vie.
- Me sentir maitre de mon destin. Je veux choisir et ne plus me sentir choisi.
- Me sentir libre et ne plus aliéner ma liberté au prétexte de me sentir en sécurité.
- Réaliser pendant que je le peux encore ce qui m’a frustré toute ma vie et enlever cette frustration avant de devenir (vraiment) vieux.
- Pouvoir trouver un jour une compagne dont je puisse accepter la vie sans me sentir ni minimisé, ni comparé.
- Pouvoir être, pour mes deux garçons, un homme qui puisse les accompagner avec bienveillance vers ce long chemin de la maturation. Car à mon avis un homme doit se construire et un père peu les aider.
Bon, j’en ai mis un bon pavé. Je me doute que ça va en rebuter pas mal mais ça m’a fait du bien !
Sarayu.
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