[P] Je suis comme ça
Salut les gars (et tant pis si je me trompe),
Vous vous doutez bien que j'ai pas lu tous les messages mais j'en ai vus suffisamment pour savoir qu'il y a parmi vous quelques mecs qui maîtrisent bien leur sujet. (Je balance personne mais ils se reconnaîtront.) J'ai même appris que le coup de demander l'heure marchait toujours. Ce qui confirme bien ce que je sais depuis un petit moment : l'important c'est pas ce qu'on dit, c'est *comment* on le dit, quand, à qui, etc...
Je me suis même dit que je posterai peut-être mon avis sur certains topics et, comme j'ai la chance d'avoir reçu un peu d'éducation, je vais d'abord me présenter aux habitués du comptoir et à ceux qui se trouvent derrière. Rassurez-vous, je vais juste vous raconter une anecdote pour vous permettre de cerner (un peu et pas de trop près siouplait) le personnage.
Ca s'est passé il y a quelques mois dans un pub où je vais de temps en temps, les soirs de week-end. Deux, trois potes et des copains-copines à eux sont au comptoir. Je sympathise avec les mecs que je connais pas, les filles, je les connaissais un peu et, franchement, elles me font pas rigoler. Faut préciser qu'on est en Belgique et qu'on y trouve, hors-saison et par mètre carré, davantage de "Madame la Baronne du Fond des WC du Claque à Mado"s que de pompiers bourrés dans une caserne un soir de 14 juillet. (ou 21 juillet pour nous - et les pompiers, je les connais assez pour dire que c'est des types formidables, vu que j'en ai compté jusqu'à trois dans ma famille.)
Bref, je discutais avec un gars quand, tout à coup, je me rends compte qu'il y a deux petites minettes assises à l'extérieur en train de télégraphier sur toutes les fréquences non-verbales : "Nous sommes seules et nous nous barbons grave... Nous ne voulons aucun mal aux représentants de votre sexe..."
Je suis comme ça : Quand je vois des petites mignonnes en mal d'affection, franchement, ça me fend le coeur et je dis ça au mec avec l'intention d'ajouter "Et alors, et à toi, ça te fait rien ??" dans le but d'aller tâter "gentiment" le terrain pour voir si y a moyen de faire un double-mixte.
Mais voilà-t'il pas que le mec se retourne aussi sec en plein milieu de ma phrase et, sans dire un mot, fonce droit en direction de la table en question. Moi, explosé de rire de surprise par la vivacité de sa réaction, je me tourne vers les autres mecs pour leur raconter le délire, comme quoi leur pote est un chaud-gars qui part au demi-quart de tour, mais ils me dégrisent un peu en me confiant que c'est pourtant pas trop son genre. Je regarde dans sa direction et, 'ffectivement, il s'était juste placé en affût pour mâter et le voilà qui revient déjà en me faisant la moue.
Je me souviens plus exactement le mot qu'a employé en se réveillant la bête de tendresse qui s'était ré-assoupie un instant au fond de moi (ça faisait un truc comme "Rrrrrrontudju") et je bondis nonchalamment vers la table des deux minettes, non sans savoir contrôlé rapidement ma check-list de décollage (utiles, les automatismes) et en particulier mon accessoire brise-glace, fétiche du moment. Nan... pas celui avé les piles, Tintin. Un horoscope humoristique qui m'avait déjà fait ses preuves et dont je maîtrisais bien la routine.
"It's... show-time !"
Mais arrivé à quelques longueurs de mon objectif, v'là t'il pas que la petite serveuse Bruxelloise débouche de derrière un pilier et m'intercepte au moment où je m'apprêtais à piquer sur l'objectif...
Bon, c'est une fille plutôt vachement mignonne mais d'habitude on se dit juste "Salut, tu vas bien" vu qu'elle est toujours dans le jus et que c'est une fille hyper-speed. On avait discuté un peu un soir où elle était de congé (faut être louf' pour venir sur son lieu de travail quand on bosse pas et je l'avais bien chambrée avec ça). Le soir en question, elle avait amené une de ses copines compatriotes qui était venue lui rendre visite pour le week-end. La copine avait d'ailleurs une bonne crève et, bien sûr, j'avais sauté sur l'occase pour la taquiner là-dessus (T'es pas passée au contrôle sanitaire ? Je vais t'emmener au service vétérinaire, on va te mettre en quarantaine et te faire passer toute une batterie de tests, j'espère que t'as fait un bisou au Mannequin Piss avant de partir parce que t'es pas prête d'aller te taper une moules-frites avec lui, etc, etc... j'abrège.)
Donc... Je me mets à tchatcher avec la serveuse Bruxelloise, elle me dit qu'elle a eu sa copine au téléphone, je lui demande si elle lui a passé le bonjour de ma part (comme je le lui avais demandé une fois ou deux), elle me dit que non et je rétorque par habitude que "ça m'étonne pas, vu que je sais bien que tu veux me garder pour toi toute seule." Et la v'là qui se met à me raconter sa vie. Le boulot, la famille, tous ces trucs super-passionnants dont j'adooooore discuter avec les nanas et qu'est-ce qu'elles font les deux petites qui s'ennuyaient et ben elles s'ennuient toujours autant et elles vont pas tarder à se rentrer et ça va ? je t'empêche pas de bosser au moins ? ah non, c'est vrai y a plus trop monde, bon ça doit être mon soir de chance parce que tu es en train de me foirer un plan avec tes histoires que tu en as marre de ce pub, ton patron gna gna gna, tes congés gna gna gni, ça fait des mois que tu es là et t'as rien vu et tu connais personne d'autre que tes collègues de travail et que t'as pas d'amis...
Cling... un de mes programmes qui tournent en tâche de fond reconnaît un mot-clé que je lui ai enseigné et output : "Ben, donne-moi ton numéro de téléphone et on verra si on peut devenir amis..." (En plus, avec tout ça, les deux petites se sont barrées.) Elle me répond que oui, qu'elle va me le donner, mais tu sais pas ce qu'il a fait Machin... Je pouffe de rire et je me tourne de côté pour lui faire comprendre "c'est bon, y en a marre, je sens que t'es bidon et si tu crois que je vais te redemander ton numéro, laisse-moi rigoler".
Sur ce, le patron se pointe discretos (parce que, mine de rien, elle est pas payée pour tailler des bavettes de 15 livres avec la clientèle), ce qui lui coupe l'émission comme si t'avais débranché la prise, et me permet de lui dire (à elle) "Bon, eh bien, je vais retourner avec mes amis" et je me tourne pour m'éclipser.
Elle me retient par le bras et, en un quart de huitième de flash, elle chope un dessus de verre, griffonne son numéro dessus et me le glisse dans la poche. J'avais rarement vu une fille bouger aussi vite. Il me vient des images mentales de matelas défoncé, de ressorts qui bouïnguent en se propulsant au plafond, de lattes qui craquent en projetant des échardes, et de petits lapins qui gambadent dans mon appart' en explosant comme ça tout se qui se trouve sur leur passage. D'autant que la fille est mignonne mais bon, y a quelqu'un dans son chemisier, quand même.
Maintenant que vous m'y faites penser... Ca doit être les petits lapins qui m'ont chuchoté au creux de l'oreille l'idée d'appeler cette fille. Parce que je la "sentais" pas vraiment bien, dans le fond.
Okay, j'attends deux, trois jours, je prépare mon speech habituel, je téléphone à un copain histoire de me chauffer la voix et je l'appelle à une heure où j'estime avoir le plus de chances qu'elle décroche. En effet, elle répond, toujours aussi speed, et elle me dit "Désolée, j'ai pas le temps de parler, je suis dans un cabinet médical pour faire des analyses et c'est justement mon tour, je te rappellerai." Clic.
Ca c'est un peu fort. Elle me fait le coup que je lui préparais, sauf que j'ai pas ce que je voulais (le rencard) et puis c'est quoi cette histoire médicale. Pas très sain comme topic... Elle a chopé la myxomatose ou quoi ? Je rigole en me disant que je la chambrerai là-dessus, facile. Mais... et si tout ça n'était qu'un de ces fichus tests ?
Ca doit être là que j'ai retrouvé ma lucidité... Ou au moins un autre de mes automatismes.
En fait, c'est plutôt une valeur par défaut. Quand il se passe un truc que je comprends pas trop et qui me laisse avec cette désagréable sensation de ne pas avoir le contrôle de la situation avec une nana, par défaut, je me dis que c'est un test.
Je me dis "Tu testes ? Je double-teste et je relance de 10" et je décide que, si jamais elle rappelle, je répondrai pas, pour voir quel genre de message elle me laisse...
Elle me rappelle deux heures plus tard. "Bon, Trick Shot, ça va pas être possible ce soir parce que je dois [éplucher les carottes à mon grand-père ou brosser les dents de mon hamster ou je sais plus trop quoi]"
Mais attends... Il avait jamais été question de se voir ce soir-là... Complètement à l'ouest, la petite... Elle me rappellera encore deux heures plus tard et, moi qui ne reçois JAMAIS d'appel non identifiés, j'en aurai trois ce soir-là, jusqu'à presque minuit.
Je vous épargnerai les détails mais je l'ai appelée le lendemain matin pour bien m'assurer qu'elle me ferait jamais plus le coup du harcèlement téléphonique, ce qui m'a d'ailleurs permis de bien rigoler des trucs foireux qu'elle m'a encore sortis.
Alors, voilà, c'est l'histoire d'un mec qui tirait d'abord et qui posait les questions ensuite. Et puis il a commencé à faire l'inverse. Il a perdu en quantité beaucoup moins que ce qu'il a gagné en qualité. Et il se marre tellement plus.
J'ai encore tellement d'anecdotes à raconter...
En vous souhaitant de belles rencontres...
T.
Dernière modification par Trick Shot ; 05/06/2012 à 15h20
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