C’est une question super complexe en effet, mais je ne suis pas sûr qu’il y ait tant que ça de problèmes dans la méthode.
Déjà est ce qu’on est bien au clair sur ce qu’on entend par théorie évolutionniste, sélection naturelle et compagnie ?
Je reprends vite fait (pas forcément pour toi Duc qui est de culture scientifique mais pour d’autres éventuellement) :
Un être vivant est un assemblage de cellules dont l’ensemble des molécules organiques et des fonctions qui en découlent résultent de l’expression de gênes contenus dans l’ADN.
Au sein d’une même population / espèce, il existe une variabilité (polymorphisme de l’ADN) notamment créée par des mutations.
Tous les allèles n’apportent pas la même fitness aux individus (= capacité à transmettre ses gènes à la descendance).
Dès lors, cette différence de fitness façonne un processus de sélection au sein de la population (au final les allèles défavorables sont virés et ceux favorables sont maintenus).
Maintenant cette fitness peut être dépendante du contexte dans lequel vit la population.
Par exemple ou sépare une population sur deux iles isolées aux climats très différents, la sélection agit indépendamment de chaque côté jusqu’au point où (du point de vue subjectif de l’homme) on distingue deux nouvelles espèces.
Et en plusieurs milliards d’années, on a, par ces mécanismes, toute la complexité existante sous nos yeux.
Les choses commencent à se compliquer quand on parle d’animaux et de comportements qui impliquent un système nerveux complexe, qui va permettre l’apprentissage mais aussi la réflexion pour les animaux les plus aboutis comme l’homme.
Ce qui est sûr (selon cette grille de lecture), c’est que la structure du cerveau (l’organe) est le fruit de l’évolution.
Ce qui paraît certain aussi, c’est que la plupart des animaux se reproduisent selon leur instinct (= ils n’apprennent pas à le faire ni ne réfléchissent, ex : la mouche), donc c’est bien un mécanisme génétique qui s’exprime ici, même si c’est de façon complexe.
Maintenant, chez les animaux qui ont des facultés cognitives, l’évolution semble avoir sélectionné un libre arbitre au dépend de l’instinct (= parfois, il vaut mieux réfléchir et s’adapter à la situation plutôt que d’agir automatiquement).
Donc déjà je trouve intéressant de constater que la question n’est pas de savoir si l’évolution joue un rôle dans le comportement humain, mais plutôt de savoir qu’est ce qui reste comme tendance ancestrale à produire des comportements automatisés ?
Je reprends ton exemple de X et Y moyennement beaux et des tromperies.
Ce qui est sûr, c’est qu’il y peut y avoir des raisons réfléchies de tromper son partenaire (ex : « Elle a pris 30 kg et elle ne me donne plus envie, donc ce soir je la trompe » là il y a préméditation donc même si le besoin de se reproduire est instinctif, l’action est d’avantage le fruit du libre arbitre à mon sens).
Mais pour toutes les situations où on se laisse porter par le flot des évènements, que ce soit les hommes ou les femmes, est ce qu’on n’est pas typiquement dans un comportement automatisé ?
Je repère un individu à fort potentiel génétique, meilleur que mon partenaire régulier et j’abaisse mes défenses pour laisser la possibilité d’une relation sexuelle (le tout accentué par l’alcool qui éteint la partie consciente
).
Pour l’homme c’est l’opportunité de disséminer ses gènes et pour la femme de collecter du sperme en secret.
Alors bien sûr aujourd’hui il y a la contraception qui intervient.
A mon sens c’est la réponse consciente et sociétale à ce comportement automatisé : instinctivement je veux me reproduire avec un autre, mais consciemment je sais qu’il y a des risques de maladies, qu’on apprenne que le gamin n’est pas issus de mon partenaire régulier pour la femme, ou de devoir assurer une pension alimentaire pour l’homme.
Alors je ne réponds pas à la question de la part des comportements automatisés dans les tromperies, mais objectivement, c’est un comportement réprouvé socialement et dont on a beaucoup à perdre si il est découvert.
Et pourtant il y a un paquet d’infidélités !
Peut-être qu’au moins jusqu’à récemment, tromper son partenaire sous contrôle de cette part instinctive favorisait tout simplement la fitness des individus.
Donc l’infidélité s’est maintenue dans la population humaine (d'un point de vue évolutif, le jeu en vaut la chandelle).
Et ça ne paraît pas aberrant du point de vue des deux sexes, même si c’est assez cynique.
Et pour en venir au point de Notic sur le fait de laisser s’exprimer cette partie automatique en séduction, j’ai l’impression que l’idée c’est que comme la lecture de l’individu en face se fait de façon partiellement automatique, on sera meilleur en exprimant aussi notre part automatique (dialogue d’instinct à instinct).
Mais ici arrive ADS pour ceux qui n’y parviennent pas naturellement.
Ils appliquent l’autre possibilité offerte à l’homme qui est l’apprentissage.
Vous en pensez quoi ?