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  #1  
Vieux 10/09/2020, 23h17
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Par défaut Carnet de bord d’un apprenti dragueur (NEW)

Bonsoir à tous!
Alors je me présente, j'ai la trentaine et j'ai écrit un récit sur mon expérience avec les femmes car j'avais envie de la partager et qu'il me semblait que ça pourrait intéresser des personnes qui auraient été dans des situations proches.
Je l'ai écrit sous format livre papier et ebook pour aller jusqu'au bout de la démarche mais ce n'est pas facile à diffuser et finalement ce qui m'importe le plus c'est d'avoir un retour et de pouvoir échanger sur le sujet donc voilà pourquoi j'ai décidé de le publier sur ce forum. Je suis donc preneur de vos avis positifs ou négatifs sur le fond comme sur la forme!
Bonne lecture!
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Vieux 10/09/2020, 23h19
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Par défaut Introduction

Ce récit raconte les différentes étapes de mon long et pénible apprentissage des relations avec les filles principalement en vue de les séduire puis, une fois la technique enfin comprise et acquise, la pratique effrénée de celle-ci pour accumuler un maximum de conquêtes et jouir de la vie. C’est également un partage des enseignements que j’ai tiré au fil de mon parcours et comment cela a modifié ma vision sur un grand nombre de thèmes au-delà de la drague.

Pourquoi ce sujet ?
Car j’estime que mon expérience a une certaine singularité dans le rythme lent et contraint de mes vingt-huit premières années suivies d’une forte accélération grisante et euphorique les trois années suivantes. Je pense également qu’un grand nombre de jeunes hommes pourraient se reconnaitre dans les situations d’échecs et de réussites que j’ai vécues et j’aimerais leur partager mon analyse a posteriori. Je souhaitais décrire et analyser des événements vécus personnellement qui sont parfois en décalage avec une vision idéaliste et édulcorée des relations entre les hommes et les femmes souvent propagées dans les médias grand public. Par ailleurs, il me semble que ce récit pourrait intéresser un lectorat féminin curieux de découvrir ce qu’il peut se cacher dans la tête d’un garçon puis d’un jeune homme parmi tant d’autres.

Pourquoi j’ai écrit?
J’ai voulu écrire ce récit pour m’en libérer, pouvoir l’examiner à l’œil nu et l’exposer au regard de l’autre avant de passer ensuite à une nouvelle étape.
Ce récit peut servir de base de discussion à un échange, recueillir des avis et des témoignages similaires ou complémentaires qui pourraient valider certaines de mes hypothèses ou d’autres, au contraire, viendront peut-être affiner ou même modifier mon analyse sur certains points.
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  #3  
Vieux 10/09/2020, 23h23
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Par défaut Chapitre 1 : Le plongeon dans la vie

« Prépare-toi petit garçon
Elle s'ra longue l'expédition
Et même si on en revient jamais vivant
Il faut marcher droit devant»
Les cowboys fringants, Droit devant

L’enfance

Mon enfance fut heureuse, rythmée par des jeux avec mes frères et ma sœur, des vacances au ski l’hiver et à la plage l’été, des grands rassemblements de famille avec une bande de cousins pour refaire joyeusement la guerre des boutons.
Je n’ai manqué de rien sur le plan matériel. Mes parents faisaient attention à nos dépenses sur la nourriture et les vêtements mais ils mettaient le paquet sur notre éducation n’hésitant pas à nous payer des voyages linguistiques ou des cours de musique.
Cette enfance heureuse au sein d’un cocon familial joyeux m’a peut-être desservi à l’adolescence qui est la période où il est nécessaire de prendre temporairement de l’autonomie vis-à-vis de sa famille afin de se construire, de s’affirmer. J’éprouvais parfois de la culpabilité de délaisser ma famille et j’éprouvais aussi de temps en temps de la nostalgie au souvenir de ce temps où les relations étaient plus simples : sans arrières pensées ni double jeu, le collectif primait sur l’individu ce qui évitait d’éprouver l’angoisse de la solitude ou l’inconfort de la mise en concurrence.
Les relations avec les filles à cette période de ma vie m’étaient peu problématiques car il n’y avait pas la pression de séduire avec le risque d’être rejeté. Il est plus aisé de se faire une amie qu’une copine, cela demande moins d’efforts sur soi-même. Sortir avec une fille nécessite de s’extraire du groupe pour aller la voir, la distraire, lui plaire. Cela demande un minimum de confiance en soi et même une pointe de narcissisme pour se mettre en valeur.
Pour ma part, j’étais très naïf et idéaliste, doté d’une forte sensibilité intériorisée qui me faisait parfois surinterpréter les actions des autres. Mon tempérament rêveur et distrait m’amenait régulièrement à faire des maladresses involontaires.

La relation avec mes parents


De mémoire, la relation avec ma mère pendant mon enfance et l’adolescence fut bonne, la communication était plus facile et se développa dans le temps même si mon affection pour elle ne se traduisait pas souvent par des paroles ou des gestes concrets.
Je nourrissais à son égard une sorte d’admiration pour sa beauté et son intelligence. Malgré un caractère parfois rigide aux premiers abords, elle savait faire preuve d’écoute et ses observations psychologiques me semblaient souvent pertinentes. Je partage également avec ma mère le besoin de s’accrocher à des idéaux et les individus qui les incarnent.
Avec mon père, ce fut plus compliqué, complexe d’Œdipe oblige. J’eus pendant longtemps à son égard le sentiment de ne pas être digne de l’homme qu’il était et de ce qu’il avait vécu. Issu d’une famille de bouchers, son père avait commencé modestement puis avait développé son activité jusqu’à devenir le propriétaire d’une véritable PME dans le monde de la viande. Mon père travailla donc très jeune dans ce milieu exigeant techniquement et physiquement. Cela m’était complètement étranger et j’en éprouvais une gêne, un sentiment d’imposture de ne pas mériter ce que j’avais. De plus, mon tempérament distrait et rêveur tranchait avec l’image que j’avais de lui, débordant d’activité, à l’esprit logique et rigoureux, parfois rude et pour qui l’inaction était rapidement assimilée à de la paresse, ce qui était une faute grave à ses yeux. Il avait également un physique imposant donc dissuasif concernant toute velléité de rébellion frontale, je privilégiais par conséquent l’art de l’esquive ou le silence. Pour être plus juste à son propos, je tiens à préciser qu’il ne leva jamais la main sur moi ni sur aucun membre de la famille. Il pouvait également être tendre et farceur avec ses enfants en nous faisant des cadeaux surprises, imaginatif en nous construisant des cabanes, des ponts de singe et tyroliennes pour notre plus grand bonheur. Les soirs de vacances, nous jouions à d’innombrables jeux de société et parties de cartes, déclenchant de longs fous rires.

Mes deux parents étaient par ailleurs peu expressifs, ils avaient comme une certaine pudeur à exprimer leurs sentiments, encore une fois du fait de leur propre éducation et puis sans doute de leurs propres caractères. Tant que nous vivions en vase clos avec ma famille cela ne me surprenait pas, ce n’est que bien plus tard en m’éloignant du cercle familial que j’en pris conscience au contact des autres et en particulier des filles qui attendent des garçons qu’ils expriment clairement leurs émotions.
Il faut ajouter à cela ma propre personnalité qui me fit réagir d’une certaine manière à cette situation et que les effets auraient été différents avec d’autres. J’ai pu le constater en comparant les différences d’interprétations ou de ressentis par rapport à mes frères et ma sœur.

La fratrie à l’épreuve de l’adolescence

Ma sœur est probablement celle qui, dans ma famille, pâtit le plus de mon entrée progressive dans l’adolescence. Je devins distant et froid à son égard de manière plus ou moins consciente. Sans doute par gêne vis-à-vis de mon désir grandissant pour les filles et aussi en quelque sorte par mesure de représailles en tant que représentante arbitrairement désignée de la gent féminine qui devenait petit à petit l’objet de tous mes désirs et la cause principale de mes frustrations.
Il devenait compliqué également de continuer de jouer avec mon petit frère comme avant alors que la pensée amoureuse pour les filles commençait à m’obséder. J’avais besoin de mûrir pour les séduire mais j’étais tiraillé par ma tendresse pour mon frère et j’avais parfois le sentiment douloureux de l’abandonner.
Enfin, avec mon grand-frère, la relation était différente, nous étions relativement proches en âge et donc il y avait moins de décalage mais c’était lui qui avait la tâche parfois ingrate, parfois honorifique d’être l’éclaireur. Nous ne discutions pas des filles entre nous, il y avait une sorte de pudeur mutuelle, peut-être aussi l’orgueil de ne pas vouloir dévoiler nos questionnements, nos inquiétudes ou nos échecs quitte également à ne pas parler de nos réussites pour s’encourager. Comme je l’ai dit auparavant dans le paragraphe sur mes parents, c’était une habitude familiale.

Echecs amoureux en milieu scolaire

A l’adolescence, les traits de ma personnalité ainsi que mon environnement familial ne me facilitèrent pas la tâche avec les filles. Je n’avais pas de problèmes pour me faire des amis mais ma timidité et ma gentillesse couplées à mon manque de confiance me gênaient énormément quand il s’agissait de faire le premier pas. J’avais aussi tendance à me perdre dans mes rêves, je m’inventais des histoires avec les filles qui me plaisaient, je les vénérais et sortir avec l’une d’entre elles aurait été pour moi le paradis. Je m’imaginais les protégeant d’un danger dans des situations démontrant une grande maturité comme par exemple combattre courageusement un dragon crachant du feu mais cette témérité disparaissait aussitôt de retour à la réalité. Le peu de fois où je déclarais enfin ma flamme à quelques demoiselles, j’étais gentiment éconduit, ce qui nourrissait mon défaitisme. En voici quelques exemples pour vous faire une idée.
A la fin du collège, je tombais amoureux d’une fille de ma classe nommée Anaïs. On s’entendait bien comme deux vrais amis puis, petit à petit au gré de nos discussions, je succombais à son charme. Désormais je pensais à elle tout le temps, je faisais défiler son nom en fond d’écran sur mon téléphone pour le regarder d’un air hypnotisé pendant la nuit, j’écrivais son nom sur mes cahiers. Finalement je me lançai un soir à la sortie d’un cours, dans un couloir du collège. J’étais tétanisé par l’enjeu mais je parvins quand même à lui dire qu’elle me plaisait et à lui demander si elle avait envie de sortir avec moi. Sans doute pour ne pas me blesser brutalement par un refus frontal ou alors prise de cours par ma hardiesse, elle me répondit d’un « je ne sais pas » qui laissait entretenir le doute, si ce n’est l’espoir. Cependant, le lendemain, après m’être confié à mon meilleur ami de l’époque, celui-ci se proposa d’aller aux nouvelles et me réconforta ensuite quand la réponse fut négative.
Quelques mois après m’être fait gentiment éconduit, une amie me proposa de jouer les intermédiaires avec Céline, une autre jolie fille de la classe. Elle lui demanda si je lui plaisais et la réponse fut encore peu nette mais encourageante avec un « pourquoi pas ». Malgré ce signe positif, je ne fis rien. Je ne me souviens plus vraiment la raison, probablement par timidité, peut-être aussi par gêne de ne pas être à l’initiative et puis Anaïs était encore dans mes pensées. Un an plus tard, au début du lycée, je me décidais à proposer à Céline de sortir ensemble mais cette fois-ci elle avait un copain. Un an plus tard, elle fut de nouveau célibataire et me donna des signes d’intérêt pour moi mais je fis semblant de ne rien voir sans doute par esprit de revanche et puis aussi par peur de ne pas assurer.
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  #4  
Vieux 10/09/2020, 23h24
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Premier regret

Ainsi, à seize ans, je n’avais pas une seule fois embrassé une fille alors que j’avais un physique plutôt avantageux, ce qui était d’autant plus humiliant. De plus, ma pudeur couplée à ma fierté m’empêchaient de me confier à un ami pour recevoir ses conseils ou ses encouragements ce qui n’aida pas à me sortir de cette situation.

C’est à ce moment-là que je fis la rencontre d’Elodie. Sa mère était restée une grande amie de la mienne malgré la distance les séparant et elle était venu nous rendre visite avec ses enfants pendant une semaine aux vacances d’hiver. Mon grand frère était parti faire ses études supérieures donc Elodie occupait sa chambre. Elle avait un an de plus que moi, assez grande, brune, des yeux marrons et un nez légèrement arrondi. Aux premiers abords je la trouvais plutôt jolie mais ce n’était pas le coup de foudre. Ce serait progressivement au fil de nos discussions que mon obsession pour elle se formerait. Elle était différente des autres filles que je connaissais à l’époque. Sa passion pour l’univers du Seigneur des Anneaux était fascinante : elle portait d’ailleurs l’Anneau à son collier. Elle me fit également découvrir de nombreux groupes de rock et de métal (System of a down, Muse, Radiohead) que j’écouterais pendant des années en pensant à elle. Je la trouvais de plus en plus belle, j’aimais tout ce qu’elle était : son caractère, ses goûts, sa personnalité. Je sentais également une pointe de timidité chez elle comme pour moi, ce qui me rassura et m’aida à me rapprocher d’elle. Mais je n’osais pas faire le pas décisif, me découvrir et lui partager mes sentiments à son égard. La semaine touchait à sa fin et il ne restait plus qu’une soirée avant son départ avec sa famille. Après une énième partie de jeux de société tous ensemble à la maison, chacun rentra dans sa chambre. C’était le moment ou jamais. Après avoir longuement hésité, je sortis de ma chambre pour emprunter le couloir menant à la sienne. J’avançais d’un pas hésitant, l’estomac serré en me demandant ce que j’allais lui dire. Finalement je frappai timidement à sa porte. La seule excuse que j’avais trouvée était de lui emprunter un livre de Tolkien. Elle me le donna gentiment, j’étais tétanisé par l’enjeu, incapable de sortir un mot de ma bouche, de lui avouer que je l’aimais tout simplement. C’était simple et tellement dur à la fois, j’avais le sentiment d’être un funambule tenant mon amour à bout de bras et ayant peur de tomber dans le vide après avoir été rejeté. Finalement, je n’eus pas le courage de lui confier mes sentiments, je restai probablement moins de deux minutes avec elle, très gêné, puis je m’en allai piteusement. Le regret de cette opportunité manquée me hanterait pendant longtemps. Elle partit le lendemain matin, je m’imaginais la retenir par la main et lui déclarer ma flamme avec émotion devant ma famille et la sienne mais c’était encore une fois un rêve d’impuissant.

Plus tard elle m’envoya une lettre avec un CD sur lequel était gravée de la musique qui lui plaisait. Je garderais précieusement sa lettre en écoutant religieusement sa playlist pendant tout le lycée. Mon imagination débordante fonctionnerait à plein régime mais sans se traduire par des actes concrets. Je ne lui exprimerais jamais ce que je ressentis pour elle, peut-être que ce fut réciproque et que l’on aurait commencé une relation à distance, peut-être que l’on aurait fini par se séparer et je serais passé à autre chose mais je n’en saurais rien, me réfugiant dans mes rêves.
A la fin du lycée je finirais par brûler sa lettre et une photo d’elle que j’avais subtilisé à ma mère. Ce serait ma manière d’essayer de me libérer de ce poids et acter mon échec.

Des années plus tard je la retrouverais sur Facebook, encore plus belle qu’avant, en pleine fleur de l’âge, pleinement épanouie, la jeune ado geek, fan de rock et d’heroic fantasy un peu timide avait laissé place à une jeune femme séduisante désormais portée sur l’électro, croquant la vie à pleines dents et accessoirement en couple. Je passerais des heures à remonter le temps petit à petit en regardant son évolution à travers les photos qu’elle avait publié tout en essayant de combler le vide par mon imagination en rêvant d’avoir partagé ces moments de vie avec elle. Une fois installé à Paris quelques années plus tard, j’envisagerais de la recontacter, la considérant toujours comme mon idéal de femme mais je ne le ferais jamais, ne sachant pas comment lui expliquer. Je pensais que le temps effacerait tout mais certaines pensées étaient tenaces.

Quelques satisfactions

Malgré tout, je garde un bon souvenir de mes années lycée avec mes potes même si mon expérience avec les filles à l’époque tenait sur les doigts d’une main avec des histoires qui n’ont pas dépassé la semaine et sans sexe dont voici quelques exemples significatifs.
Quelques jours après le départ d’Elodie et sa famille, je m’en allais en voyage à Rome avec l’aumônerie du lycée. Ma vie sentimentale eut un cheminement très étrange, je venais de tomber raide dingue amoureux d’Elodie et j’étais abattu après son départ mais j’eus quand même une courte parenthèse d’oubli. Nous étions dans un train de nuit, garçons et filles mélangés dans le même compartiment et je m’étais allongé à côté d’une fille que je connaissais bien. Dans la pénombre, avec la proximité des corps et l’éloignement du cocon familial, mes sens s’étaient éveillés et je m’enhardissais. Je lui parlais doucement dans l’oreille et commençais à lui caresser le bras puis elle se tourna vers moi en se redressant pour mieux m’observer et enfin elle m’embrassa : ce fut mon premier baiser. Je me souviens du goût de la salive, la sensation nouvelle des langues qui se touchent puis se suivent dans un tourbillon buccal. Notre idylle dura à peine quelques jours, le charme de la soirée fut rompu pour moi dès le lever du jour car je n’étais pas intéressé, le souvenir d’Elodie occupait toutes mes pensées et pour longtemps encore.

Je ne peux malheureusement pas justifier mon peu d’expériences sentimentales au lycée par un manque d’opportunités car j’étais dans un lycée public où nous avions une grande liberté de mouvement tant que nous allions en cours et que nous respections les professeurs. Il y avait également une forte proportion de filles dont une bonne partie étaient jolies donc il n’y avait qu’à se lancer, elles étaient à porter de main mais les barrières psychologiques sont parfois plus dures à dépasser que les barrières physiques. Mes parents ne me laissaient pas facilement sortir le soir, compris le week-end sauf exception pour la soirée traditionnelle des repas de classe la veille des vacances. Ainsi à cette occasion, dès l’âge de seize ans, j’allais en boîte de nuit pendant ces soirées et je prenais mes premières cuites mais je n’en profitais pas beaucoup pour draguer. Il m’arriva de temps en temps de danser avec des filles, serrés l’un contre l’autre, mais je n’osais pas aller au bout, c’était à chaque fois comme un saut dans le vide sans savoir si mon parachute allait s’ouvrir.

A la fin du lycée, j’enchaînais les soirées avec les potes pour fêter la fin du Bac. Pendant l’une de ces soirées, j’étais allongé près d’une jeune et jolie fille devant un feu de camp quand je lui effleurai le dos par mégarde. Comme elle laissa faire, je pris confiance en lui caressant le dos puis je me redressai pour l’embrasser. Plus tard dans la soirée, nous étions couchés ensemble sur un matelas par terre dans la même chambre que deux amis et je continuais de l’embrasser dans l’obscurité. Je me sentais léger comme dans un songe, elle ne portait pas de soutien-gorge et mon désir naissant me poussa à lui enlever son débardeur pour embrasser et lécher délicatement ses seins. Elle posa ensuite sa main sur la mienne quand je lui caressais le bas du ventre. Le lendemain, je me levai tôt pour aller à un petit boulot d’étudiant, elle était allongée sur le ventre, laissant découvrir son dos nu protégé par de beaux cheveux blonds. Cela me fit penser à la couverture du livre « Bonjour tristesse » de Françoise Sagan que je venais de lire, cette fille représentait un idéal de légèreté, le symbole de l’amour des vacances d’été : sublime mais éphémère.

Enfin, pendant les JMJ de Cologne, le même été, j’embrassais une nana de mon groupe en pleine procession dans la ville au milieu des chants religieux. Peut-être était-ce l’extase qui m’avait donné des ailes ou bien encore une fois la magie du voyage. Les vacances sont l’occasion de rencontrer de nouveaux visages en dehors du milieu habituel et sont donc souvent propices aux amours. Il y eut d’ailleurs beaucoup d’autres couples qui se formèrent pendant ces « Journées Matrimoniales de la Jeunesse » comme nous nous amusions à le dire mais pour ma part cela dura à peine trois jours. Après l’avoir embrassé j’étais incapable de lui parler ne trouvant aucun sujet de discussion, ce n’était pas naturel pour moi d’exprimer mes sentiments ou mes impressions. J’étais capable de faire de bonnes blagues et d’avoir des éclats de bonne humeur mais je n’arrivais pas à garder cet état d’esprit sur une longue durée.

Dernière modification par stephub ; 12/09/2020 à 23h19
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Vieux 10/09/2020, 23h25
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L’après lycée : première vraie relation amoureuse

Après le lycée, je quittais la maison familiale pour aller dans une grande ville de la région afin de suivre les classes préparatoires aux concours des écoles d’ingénieur pendant deux années. Je me fis rapidement de nouveaux amis notamment grâce à la semaine d’intégration et surtout à la vie d’internat. Nous vivions quasiment en vase clos en sortant très peu et en étudiant beaucoup dans une grande stimulation intellectuelle. Nous avions peu de temps pour draguer les filles auxquelles de toute façon j’avais très peu goûté pendant les années lycée alors que j’avais du temps libre. Les plus grandes chances de conclure pour un mec mal à l’aise comme moi étaient pendant les soirées étudiantes à la veille des vacances. L’alcool désinhibe et lors d’une soirée open bar avant Noël je me distinguai en choppant deux nanas dont une moche en m’agrippant à son string sur la piste de danse. Tout le monde me vit et je n’assumais pas vraiment le lendemain mais comme cela contribua à me bâtir une réputation de dragueur en soirée je m’en accommodais même si je savais au fond de moi que c’était une imposture, un malentendu.

Il fallut que j’attende un an avant de faire une nouvelle rencontre et pas n’importe laquelle. C’était à nouveau pendant la soirée open bar de Noël, j’avais prévu cette fois-ci de me tenir à carreau, quand soudain, j’aperçus sur la piste une jolie fille qui m’observait furtivement. Elle s’approcha ensuite discrètement de moi en dansant. C’était étrange mais malgré mon manque flagrant de confiance en moi et mon peu d’expérience à l’époque, j’arrivais parfois à me transformer en celui que j’aurais aimé être tout le temps : jovial, entreprenant et sûr de lui. La piste de danse en soirée était souvent pour moi un lieu propice à ce type de métamorphose avec un peu de potion magique alcoolisée. Ensuite mon charme de Cendrillon mâle se transformait au matin en garçon timide et rêveur.

Bref, je me sentais bien et je m’approchais à mon tour pour danser face à elle. Puis je l’invitai à boire un verre afin de pouvoir discuter malgré le bruit. Elle était splendide, j’étais à la fois impressionné et enthousiaste. Elle s’appelait Sonia et suivait les cours en prépa commerciale ce qui ajoutait à son charme car c’étaient à l’époque les études qui rassemblaient les plus jolies filles et donc alimentaient les fantasmes de nous autres les « taupins » scientifiques. On retourna danser sur la piste et je finis par l’embrasser timidement. A la fin de la soirée, je la raccompagnai à pied à sa résidence, bras dessus bras dessous, le cœur léger et nous nous souhaitâmes une bonne nuit sur le pas de la porte.

Je vivais comme dans un rêve en étant éveillé, je baignais dans le bonheur, Sonia était une fille belle et intelligente, avec du caractère, elle représentait tout ce que j’espérais depuis des années et ça me tombait dessus d’un coup, je n’en revenais pas. Tout mon passé de déceptions et de lâcheté me semblait désormais derrière moi. Je rattrapais le temps perdu en découvrant le plaisir immense d’avoir une copine : les tendres textos, les appels amoureux, les déjeuners ensemble à la cantine, les baisers et les caresses dans la chambre. Tout alla très vite, nous nous étions retrouvés une semaine après pour fêter le nouvel an avec ses amis et nous avions une chambre à part. Au moment de se coucher, je m’installais dans le lit en caleçon, un peu anxieux, puis elle apparut dans une chemisette de nuit ultra sexy avec son corps de rêve : j’étais en apesanteur. Mais mon absence d’expérience sexuelle se fit cruellement sentir et je lui avouai à demi-mot. Elle me rassura en se montrant douce à mon égard. On attendrait plus tard pour faire l’amour mais je savais qu’il fallait que je m’y prépare. J’achetais donc des préservatifs pour la première fois de ma vie à presque vingt ans ! Même si ça me gênait, je testais quand même les sensations en me masturbant dans une capote pour être prêt le moment venu.

Ce fut un samedi soir après un ciné, Sonia partageait une chambre en résidence et sa colocataire était absente donc on pouvait aller chez elle. On avait déjà passé des nuits ensemble pendant lesquelles nous avions pu nous découvrir petit à petit avec des caresses. J’avais pu apprécier son plaisir lorsque je glissais mes doigts entre ses cuisses, l’expression de son visage, les mouvements de son corps, elle était ravissante. Mais là j’étais tétanisé au moment de passer à l’acte final et incapable d’avoir une érection. En me voyant demeurer immobile Sonia finit par me demander ce qu’il se passait et je lui avouai piteusement la situation. Elle fut surprise mais me rassura gentiment puis nous éteignîmes la lumière alors que la honte m’empêchait de dormir. Plus tard dans la nuit, je me mis à bander fort, peut-être justement parce que j’étais moins stressé. J’étais furieux contre moi mais heureusement Sonia ne dormait pas non plus et nous reprîmes les préliminaires. Puis je montai sur elle et la pénétrai rapidement, sans même penser à mettre une capote, j’étais tout excité. J’ai le souvenir d’une impression de bestialité s’emparant de moi qui m’était tout à fait étrangère. J’éjaculai rapidement, ce n’était pas très glorieux mais au moins c’était fait : je n’étais plus puceau ! Et surtout avec une fille sublime. Par contre je ne réalisais pas sur le coup ma connerie de ne pas avoir mis de capote. Sonia prenait la pilule mais c’était quand même risqué. Une semaine plus tard commençaient les vacances de février, je lui offris une petite bague en avance de la Saint Valentin avant de rejoindre nos familles chacun de notre côté. Elle sembla agréablement surprise par cette attention de ma part.

Quelques jours plus tard elle m’appela, inquiète, car elle n’avait toujours pas eu ses règles et elle m’annonça avec tristesse qu’elle préférait en rester là. Ce fut uniquement à ce moment que je pris réellement conscience de ma coupable légèreté et des graves conséquences que cela aurait pu engendrer. J’aurais pu être papa du premier coup… Finalement Sonia eut ses règles et la situation s’apaisa.

On se revit au retour de vacances avec le sentiment partagé que l’on s’était manqué, elle me confit même avoir pleuré juste après notre rupture et qu’elle était contente de revoir mes beaux yeux bleus. Elle portait d’ailleurs la bague que je lui avais donné avant de se quitter : j’en étais comblé. On se remit finalement ensemble au bout d’une semaine. Beaucoup de regards étaient tournés vers nous, les potins circulaient et je n’étais pas peu fier cette fois-ci d’en faire l’objet. Je la trouvais si belle et son caractère affirmé se complétait bien avec le mien, plus souple. Elle était l’incarnation de la fille idéale dont j’avais toujours rêvé, je me sentais plus en confiance, épanoui.

Deuxième regret

Mais je n’en avais pas fini avec mes frustrations, bien au contraire. Echaudée par l’histoire de l’absence de capote, Sonia accepta les caresses mais refusa d’aller plus loin alors que de mon côté, au contraire, je voulais le refaire pour me rassurer. Je comprenais sa réaction mais petit à petit l’attente me pesait. Par ailleurs les concours approchaient, j’avais beaucoup de travail et la pression augmentait donc on avait de moins en moins de temps pour se voir. Je finis par lui faire part de mon impatience mais elle résista tout en me rassurant qu’elle était bien avec moi.

Cela ne me suffisait plus, mes passions intérieures s’étaient libérées et j’avais du mal à les canaliser, ça me travaillait. Je commençais même à songer à l’éventualité d’une nouvelle rupture du fait que l’on ne se voyait pas suffisamment et qu’elle refusait de coucher avec moi. Je le ressentais égoïstement comme un manque d’amour et une blessure pour mon orgueil. Par contre je ne réalisais pas du tout les conséquences de cette séparation et surtout je ne l’imaginais pas définitive, plutôt comme un moyen de lui faire comprendre que c’était important pour moi. Donc quand cela finit par arriver, j’étais plutôt détendu. Mais progressivement je me rendis compte du vide abyssal créé par son départ et quand je compris que, pour elle, notre relation était définitivement terminée, là je fus en panique. A cela s’ajoutait des résultats décevants aux concours écrits, j’étais dans une spirale infernale qui m’emmena au fond du trou, le désespoir me submergea, je ne contrôlais plus mes émotions. Je n’arrêtais pas de penser à elle, je dormais très mal et me levais tôt le matin pour marcher dans la rue seul, l’air hagard, ruminant mes erreurs. C’était mon premier chagrin d’amour, j’avais eu la naïveté de croire que ma vie était désormais sécurisée et toute tracée mais rien n’était acquis.

Lorsque je rentrai le week-end chez mes parents, j’étais en totale perte de confiance, complètement paumé et je craquai devant eux. Les larmes coulèrent sur mon visage, je n’avais pas pleuré depuis très longtemps, je ne m’en souvenais même plus. Avec mes amis j’arrivais quand même à faire bonne figure ainsi qu’avec Sonia quand on se croisait dans la cour, nous gardions des échanges amicaux. On s’envoyait même quelques textos mais finalement cela amplifiait ma souffrance en me donnant de l’espoir. Je me ressaisis lors des concours oraux, ce qui me permit d’améliorer mon classement et lorsque je découvris une école d’ingénieur qui avait l’air sympathique par le biais d’une plaquette de présentation, je donnai tout pour l’obtenir. En plus c’était dans une ville entourée par les montagnes, cela me permettrait de changer d’air.

Dernière modification par stephub ; 12/09/2020 à 23h20
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Vieux 10/09/2020, 23h26
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Désert

A la rentrée, j’eus quand même du mal à tourner la page Sonia pendant les premières semaines d’intégration qui étaient pourtant prévues comme un sas de décompression après la prépa. C’était une longue succession de soirées étudiantes déjantées où l’alcool coulait à flot et pendant lesquelles de nombreux couples se faisaient puis se défaisaient. Malgré ces conditions favorables, je ne chopperais aucune fille, j’avais l’impression d’être redevenu l’adolescent timide et mal à l’aise du lycée restant avec son groupe de potes en cercle fermé.
Heureusement la montagne fut une échappatoire à ma frustration, je fis beaucoup de sport, j’adorais faire des randonnées en vélo, à pied ou en raquettes à neige. Les paysages sauvages étaient magnifiques, c’était un autre monde où mes rêves avaient tout l’espace nécessaire pour se développer. Chaque sortie à la montagne était une réjouissance, un hymne à la beauté majestueuse de la nature sauvage. Ce furent mes meilleurs souvenirs de cette période.

En deuxième année je fis un semestre d’étude en Suède avec le programme Erasmus, le pays des blondes aux yeux bleus, sportives et soi-disant entreprenantes lors des soirées alcoolisées. Malheureusement je ne fis pas l’objet de leur convoitise et comme j’étais toujours aussi passif, j’avais encore moins de chance de conclure. Pourtant je sortais souvent en soirée mais cela devait se voir sur mon visage que j’étais mal à l’aise et j’avais tendance à essayer de le cacher derrière un regard sévère ce qui n’arrangeait pas les choses. Bref ce n’était pas la joie affective au pays des belles blondes.

Je déclarerais quand même ma flamme à une espagnole de mon master, au téléphone, quasiment comme un gamin et elle déclinerait gentiment. Je commençais à me résigner à cette situation d’échec ce qui était encore pire. Pourtant je n’étais pas asocial, je me faisais beaucoup d’amis et on passait de bons moments ensemble, je faisais notamment la connaissance de Thibault, un autre français que je retrouverais à Paris des années plus tard et dans de bien meilleures dispositions. C’était juste sur les filles que je faisais un blocage.

Le mirage de l’oasis

Une lueur d’espoir apparut lorsque Sonia me recontacta sur MSN. On ne s’était pas parlé depuis quasiment un an, elle était désormais étudiante en première année à HEC Paris, la classe.
Dans certaines situations bien particulières comme notamment par écrans interposés, je pouvais devenir drôle et incisif, peut-être grâce à l’absence du regard de l’autre. La conversation se passa bien et on continua d’échanger régulièrement, je reprenais espoir. On discuta même de la possibilité de se revoir soit à mon retour en France ou bien à Milan quand elle y serait pour Erasmus à son tour quelques semaines plus tard.
Ce fut désormais mon mirage d’oasis que je garderais en ligne de mire dans l’espoir de sortir enfin de mon désert sexuel et affectif. Mais c’était trop beau pour être vrai, le chemin était encore long et semé d’embûches.

Troisième regret

On mit du temps à trouver un week-end de libre, je commençais à m’impatienter quand, par le plus grand des hasards, je découvris que le Bureau Des Arts (BDA) de mon école organisait un voyage à Milan : incroyable coïncidence ! Il n’en fallut pas plus pour me redonner espoir. Je me jetai sur l’occasion et m’inscrivis illico. Mon pote et colloc, Vincent, serait du voyage.
J’étais à la fois ému et stressé à l’idée de retrouver Sonia après tout ce temps. Nous faisions le voyage en bus de nuit, c’était long mais on finit enfin par arriver au petit matin. Nous avions prévu de nous retrouver avec Sonia sur la place centrale de Milan, la Piazza del Duomo. Vincent m’accompagnait. Soudain, une envie pressante me précipita dans les toilettes d’un restaurant afin de me délester prestement. C’était peut-être une solution pour mon corps d’évacuer la pression… Une fois l’esprit et l’estomac allégés je m’apprêtais enfin à retrouver l’élue de mon cœur après toutes ces épreuves.

Sonia était toujours aussi jolie. On se balada dans la ville en se racontant nos histoires, en comparant les us et coutumes italiens, français et suédois. Puis nous allâmes chez Sonia déposer mes affaires car j’y étais hébergé pour la nuit, sa colloc étant parti en vacances. Décidément je commençais à me dire que j’avais beaucoup de chance. On déjeuna dans son appart, elle m’avait même cuisiné un gâteau pour mon anniversaire : j’étais comblé et ma confiance en fut renforcée. On se balada toute l’après-midi puis nous rejoignîmes le groupe de mon école dans un restaurant. Sonia fit une entrée remarquée, elle sortait du lot des filles en école d’ingénieurs, et ce n’était pas pour me déplaire. Je pris un air détaché comme si j’étais sûr de moi en la laissant discuter avec d’autres sans m’incruster, sachant de toute manière que c’était moi qui rentrerais avec elle après la soirée.

Mais dès que l’on se retrouva tous les deux sur le chemin du retour, ma confiance s’effrita et mon corps se raidit. Était-ce le bon moment pour lui prendre la main, lui dire que je l’aimais et l’embrasser ? Toutes ces questions s’agitaient dans ma tête sans prise de décision de ma part dans un silence gêné. Finalement nous arrivâmes chez elle et nous nous souhaitâmes une bonne nuit.
Seul dans ma chambre, le spectre de mon échec avec Elodie refit surface, je me retrouvais dans la même situation. Je n’allais quand même pas laisser passer ça et revivre cette déception ! C’en était trop, je rassemblai mes forces et m’avançai dans le couloir vers sa chambre, mon cœur battait la chamade. Je frappai doucement à sa porte, Sonia ouvrit d’un air interrogateur et je lui demandai tout de go si elle avait eu un copain après moi. Je pensais naïvement et par orgueil que non mais elle me répondit par l’affirmative : première flèche dans le cœur ! Un peu déstabilisé je lui demandai comme un adolescent prépubère si elle voudrait bien sortir avec moi. Elle fut surprise et me dit que notre histoire remontait à longtemps (deux années s’étaient écoulées), que l’on venait à peine de se revoir donc c’était trop tôt. J’acquiesçai avec gêne puis je baragouinai quelques mots d’excuse et me retirai piteusement dans ma chambre.
J’étais sonné. Pourtant j’aurais pu relativiser, ce n’était pas un refus, simplement un appel à la patience mais le fait qu’elle avait eu d’autres histoires après moi me renvoyait à la face ma condition pitoyable de naïf timide sans expériences. Comment avais-je pu imaginer qu’elle fut restée seule pendant si longtemps comme moi ? Je n’arrivais pas à dormir, j’en vins à me branler dans un désespoir total, remplis de frustration et d’impuissance.

Le lendemain matin j’étais en très mauvaise forme, mon orgueil blessé se transforma en colère sourde et Sonia le perçut. Elle me demanda si je comptais déjeuner avec mes amis et je l’interprétai comme un moyen pour elle de se libérer de moi. Je le pris mal et m’en allai précipitamment en lui disant à peine au revoir. Quelques heures plus tard, elle m’envoya un texto amical en me disant que c’était dommage que je fusse parti si vite. Ce fut seulement à ce moment que je pris conscience de ma méprise, encore une fois j’avais mal interprété et je m’étais emmuré dans mon silence. J’essayai de l’appeler puis je lui envoyai un texto me confondant en excuses et en regrets. Trop tard il était temps de partir.
Le retour en bus fut long mais propice à la réflexion, j’étais surpris de mon comportement avec Sonia, comme si je découvrais une autre personne en moi. C’est souvent face à l’autre que l’on apprend qui nous sommes vraiment au fond de nous. Comment avais-je pu foutre en l’air une telle chance ?

Une fois rentré, j’écrivis un mail à Sonia où je revenais sur ce qu’il s’était passé et j’essayais d’expliquer ma méprise tout en m’excusant de mon empressement. Elle me répondit d’un ton aimable que je l’avais effectivement mal compris, qu’elle avait bien l’intention de venir déjeuner avec moi et mes amis mais comme j’avais l’air fâché contre elle, le doute s’était installé. Elle n’était pas choquée par ma proposition de se mettre ensemble mais simplement surprise étant donné que l’on venait à peine de se revoir après quasiment deux ans d’absence.
J’ai oublié de préciser lors de la soirée fatale à Milan, qu’après que Sonia ait répondu à ma question sur sa vie sentimentale, je lui avais menti pour sauver la face en disant que moi aussi j’avais eu des histoires et comme ça n’avait pas marché je pensais que je pourrais réessayer avec elle. Sonia me faisait gentiment remarquer que cette phrase était maladroite. A la lecture de ce message, mon cœur s’emballa à nouveau : donc tout n’était pas perdu, quel idiot ! Je décidai de me confier à elle et tout lui expliquer, je lui avouai n’avoir eu aucune relation après elle, que j’étais conscient que c’était très étrange et que je n’avais pas d’explications puis je lui déclarais ma flamme, qu’elle me plaisait énormément et que j’espérais de tout cœur la revoir. J’étais un enfant désespéré qui tendais la main à sa maman en espérant être secouru. Il n’y aurait pas de réponse, je l’accepterais avec fatalisme et résignation.

Quelques jours après, je choppais une nana très moche en étant bourré, je la tripotais sur la piste de dance tandis qu’elle me racontait des histoires graveleuses, je finis par fuir de honte. Voilà où en était mon état affectif à ce moment.
Heureusement, du côté des études ça se passait bien, j’avais de bons amis et je me dépensais sans compter à la montagne, c’était mes bouées de sauvetage.

Dernière modification par stephub ; 12/09/2020 à 23h21
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  #7  
Vieux 10/09/2020, 23h27
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Renaissance

Peu de temps après, je fis la connaissance de Justine lors d’un rassemblement régional de jeunes catholiques. Nous étions dans le même groupe et nous avions rapidement sympathisé. Le soir, en partant, je lui demandai son numéro puis on s’échangea des nouvelles régulièrement. C’était l’été, je faisais mon stage dans la ville de mes études qui était déserte pendant les vacances scolaires avec une chaleur estivale étouffante. Heureusement la vue des montagnes verdoyantes compensait. Justine et moi n’habitions pas dans la même ville mais on se retrouva rapidement à l’occasion d’une visite à l’un de ses amis qui habitait près de chez moi pendant un week-end. En fait nous passâmes quasiment tout le week-end ensemble, le courant passait bien. Puis elle me proposa de venir la voir dans sa ville et c’est là que notre histoire commença.
De retour de soirée après un sympathique dîner suivie d’une tournée des bars, je l’embrassai sur un quai au bord du fleuve. Ce ne fut pas le coup de foudre mais sa présence m’apaisait, j’appréciais sa personnalité bienveillante tout en ayant du caractère et son intelligence. On se vit régulièrement pendant l’été en faisant de nombreuses randos à la montagne et en dormant sous la tente après avoir admiré le ciel étoilé. J’avais enfin une vie sociale et affective remplie comme je l’espérais depuis le début de l’école d’ingé : je vivais en colloc avec mes potes et j’étais en couple. Ce fut long mais j’y étais enfin arrivé et j’avais envie de rattraper le temps perdu.

Je m’empressais donc de présenter fièrement Justine à mes potes et même d’en informer ma famille alors que l’on n’avait jamais évoqué mes histoires de cœur. J’avais envie que cela se sache pour rassurer et surtout me rassurer, me sentir enfin comme les autres. Mais il y avait encore un long chemin à parcourir, surtout sur le plan sexuel. Justine et moi avions peu d’expériences dans ce domaine donc les débuts furent laborieux mais excitants. Je connaissais enfin le plaisir du sexe régulier, par contre cela ouvrit une boîte de Pandore où tous mes désirs refoulés et mes pulsions se libérèrent. J’en étais moi-même gêné et je n’osais pas en parler. Je commençais à regarder du porno pour la première fois, j’en devins accro : voir des filles sexy se faire prendre dans tous les sens en hurlant de plaisir m’obsédait. Je ressentais un manque et ma relation avec Justine ne suffisait pas à le combler. J’étais honteux de ma double attitude : copain affectueux et tendre d’un côté, obsédé sexuel de l’autre. Mais comme d’habitude je cachais sous le tapis ces contradictions et les questions qu’elles soulevaient. Surtout ne pas remettre en cause ma relation avec Justine que j’avais tant attendu, j’avais trop souffert de la solitude, je voulais avancer coûte que coûte. De plus, j’appris beaucoup à ses côtés et au contact de ses amis ou de sa famille. Elle venait d’un milieu plus modeste que le mien mais dans un cadre de vie agréable : ses parents habitaient une maison bien entretenue avec un jardin au-dessus d’un plateau surplombant une plaine. J’aimais y passer le week-end avec elle, c’était reposant. Les relations dans sa famille étaient également différentes de la mienne, Justine avait deux sœurs qui avaient l’habitude de se confier et d’exprimer leurs sentiments.

Je reverrais quand même Sonia une fois lors d’un voyage à Paris. Comme désormais j’avais une copine, je me disais que je serais plus à l’aise avec elle et j’espérais au fond de moi que l’on puisse se remettre ensemble. Nous prîmes un thé en se racontant des banalités mais ce n’était qu’un début d’après ma stratégie de reconquête, mon objectif étant de ne pas faire de vagues comme la dernière fois pour la rassurer sur mon état. Ensuite je pensais que l’on se reverrait et que j’aurais temps de renouer les liens petit à petit. Ce fut peine perdue, le peu de fois où je passais à Paris elle n’était jamais disponible et nos échanges demeuraient brefs et creux donc je finis par couper les ponts. Toutefois, je ne pouvais m’empêcher de temps en temps de chercher son nom sur internet en espérant glaner quelques photos ou la moindre information sur sa vie.

Donc je m’accrochais à Justine. A la fin de mes études je trouvai un boulot à Paris et elle me rejoignit quelques mois plus tard. On s’installa ensemble, une nouvelle vie de couple commençait. Cela se passa bien entre nous même si sur le plan sexuel ce n’était pas la folie, en grande partie à cause de moi, j’y reviendrai plus tard. Mais sur le reste tout allait bien, nos salaires de cadre nous permettaient d’avoir un bon niveau de vie avec un agréable appartement dans Paris, d’aller au théâtre, de partir régulièrement en vacances à l’étranger, au ski ou pour revoir nos familles. On se fit également de nouveaux amis à Paris notamment sur l’initiative de Justine via la paroisse de notre quartier qui était jeune et dynamique, j’en garde encore un bon souvenir. Justine avait du tempérament et de la volonté, souvent elle m’incita à agir et m’engager.

Dernière modification par stephub ; 12/09/2020 à 23h22
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  #8  
Vieux 10/09/2020, 23h53
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Un conseil ; si tu veux que les gens te lisent, offre leur une mise en page qui donne envie de lire le texte.

Aére ton texte, donne lui de la forme, de la couleur, de la structure, de la vie quoi.

Personne ne lira de tels monolithes.
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HANNEMAN, OU LE MÉCHANT DU FORUM.

LE FÉMINISME EST UNE SUPERCHERIE, UNE POLLUTION INTELLECTUELLE.
#KILLFEMINISM
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  #9  
Vieux 12/09/2020, 23h25
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Salut Hanneman,
Merci pour tes commentaires sur la mise en page mais que penses-tu du fond?
A la base c'était en format ebook, j'ai mis plus d'espace mais je ne suis pas habitué aux forums.
Est-ce que certains sont intéréssés pour lire la suite?
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  #10  
Vieux 13/09/2020, 15h24
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Bonjour,

Oui. Je t'ai lu avec grand intérêt, merci.
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« (...) Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée. »
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