Salut à tous!
Hier j'ai regardé "La vie est belle", de Roberto Benigni. Oui, ça semble bizarre de parler de ça dans la section "Revues", mais en fait le début du film (les quarante premières minutes environ) se prête plutôt bien à une analyse au niveau de la séduction car pendant toute cette première partie le personnage de Guido (Benigni) entreprend de séduire Dora (Nicoletta Braschi - j'espère ne pas écorcher son nom).
En faisant route vers une ville où il veut ouvrir une librairie, Guido rencontre (en pleine campagne) Dora. Bref échange, puis il reprend son chemin. En ville, il la croise de nouveau et apprend qu'elle est institutrice dans l'école municipale. Après, il va s'arranger pour la rencontrer plus ou moins fortuitement, et à chaque fois il lui fait son petit numéro.
Bon, après c'est un film, et certaines situations sont impossibles à reproduire. Par ailleurs il est hyper nice guy (sans être vraiment needy toutefois). Néanmoins, à mon sens, il y a deux choses très intéressantes pour nous :
1) Guido parvient à insuffler de la magie à des situations carrément banales : tandis que Dora se fait chier à mourir avec un gros lourd, Guido parvient à la sortir de sa triste réalité et l'amener dans son monde (la preuve à la fin quand il la ramène chez elle et qu'elle exécute la prière pour obtenir un chapeau sec : elle rentre dans sa
frame). Evidemment, ça ne sert à rien non plus d'en faire des couches comme Benigni (qui parle fort/crie, saute dans tous les sens et se démène comme un beau diable)
Le film est envisagé comme un conte (d'où le fait aussi que Guido appelle sans cesse Dora "Princesse" : carton rouge, Guido!) et agir comme lui dans la réalité nous ferait tout simplement passer pour des clowns (et ce serait probablement chiant, à force).
2) la scène dans la voiture pendant la nuit où il pleut des cordes. Guido renverse la hiérarchie de l'interaction en disant à Dora qu'en gros elle s'arrange toujours pour se retrouver là où il est (alors que, bien entendu, c'est lui qui crée l'occasion de la rencontrer à chaque fois).
Evidemment, il y a plein de défauts aussi dans l'interaction, mais le début de ce film m'a pas mal interpellé à ce niveau-là.
Bon visionnage si vous avez l'intention de le voir