[Loulou31]

Bonjour à tous,

Alors voilà, après une période un peu compliquée, je ressens le besoin de faire un point sur ma vie, sur moi, sur ce qui va, et surtout sur ce que j’ai à travailler pour devenir une meilleure version de moi et m’épanouir davantage.
Résultat : je me pose beaucoup de questions auxquelles je n’ai pas forcément de réponses concrètes et c’est pour ça que j’avais envie de venir me livrer ici.

Mon adolescence : Période très compliquée, j’étais renfermé, je ne prenais pas soin de moi, j’étais mis à l’écart dans tous les groupes et je jalousais tout le monde sur à peu près tout. Les filles ne voulais pas de moi et je vivais ça très mal mais toujours en silence.

J’ai eu ma première relation longue à 19 ans, ça a duré 4 ans et c’est à partir de cet âge-là que tout a basculé. Je suis passé du tout au tout, je me suis mis à avoir plein de potes, à m’ouvrir aux gens, à plaire aux femmes et à comprendre un peu comment fonctionnent les relations humaines. J’ai fait des études intéressantes, j’ai un bon boulot, un cercle social que j’estime de qualité (amis proches très fiables et bonnes relations avec la majorité des gens).

Aujourd’hui, j’ai 28 ans, j’ai eu 2 relations longues (2 fois 4 ans) et quelques courtes entres temps, je me retrouve seul et je me rends compte que malgré toutes les choses précités sur lesquelles je suis fier d’avoir avancé, je traîne au fond de moi des lourds poids de mon passé, et dont je peine à trouver la clé :

Voici les exemples qui me viennent :

- J’accorde énormément d’importance au regard des autres. Même si je suis fier de ma vie, de mon parcours, que je pense sans prétention être un mec globalement intéressant, je me rends compte que j’ai énormément de confiance en moi quand j’ai l’adhésion d’un groupe mais que je la perds totalement à la moindre critique ou dès que je perds l’attention des autres.

- J’ai beaucoup de mal à apprécier d’être seul. Quand je passe trop de temps avec des gens, ou que je me mets en couple avec une personne pour qui je n’ai pas encore de sentiments, je ressens souvent le besoin de me retrouver seul. Par contre dès que je suis seul, je panique, je me sens à l’écart, je me sens inintéressant, j’ai l’impression que de perdre tout mon intérêt et ça me rappelle mon passé qui est aujourd’hui ma plus grande hantise.

- Je calcule beaucoup. C’est mon plus gros défaut : Quand je veux quelque chose, je calcule tout ce que je dois faire dans les moindres détails pour y arriver. Au début c’était compliqué de suivre à la lettre ce qui est prévu mais maintenant je fonctionne naturellement comme ça. Par exemple, dans la séduction, je prévois à l’avance comment je vais réussir à me retrouver seul avec elle, qu’est-ce que je vais lui dire et avec quelle attitude pour qu’elle craque. L’avantage c’est que quand ça marche c’est très stimulant mais l’énorme inconvénient est que quand ça ne marche pas, je me fais des nœuds au cerveau pour comprendre pourquoi, je suis déstabilisé et je reperds confiance en moi.

Bref voilà, je me rends compte aujourd’hui que j’aimerais me libérer de tout ça, apprécier la solitude, me foutre de ce que les autres pensent de moi, prendre la vie avec légèreté mais même si je sais où je veux aller je ne sais pas du tout par où ça passe concrètement. Par où commencer ?

Merci d’avoir pris le temps de me lire et merci d’avance si vous avez des conseils à me donner.

[tron]

Est-ce que tu dirais que tu manques d'authenticité dans tes relations sociales en général?

[Loulou31]

Je dirais que j'ai changé ma façon d'être authentique : Aujourd'hui j'ai naturellement un comportement que je rêvais d'avoir avant : M’intéresser aux autres, être ouvert, à l'écoute, sociable...

Par contre j'ai l'impression que j'ai idéalisé cette façon d'être : c'est à dire qu'avant que ça soit naturel, je pensais que c'était la clé pour justement éliminer tous mes problèmes (Ne plus être seul, être intéressant, avoir plein de copines etc..)

Mais la réalité c'est que ce n'est évidemment pas si simple, que quand je me retrouve dans un contexte que je ne maîtrise plus, alors je me mets à tout calculer pour redresser la barre, je perds mon authenticité, ma confiance, je me sens seul, je revis cette période de ma vie qui m'a tant faite souffrir et je ne vais mieux que lorsque j'ai à nouveau l'attention des autres, des filles, où là je ne calcule plus rien et mon authenticité revient toute seule.

[tron]

Y a encore des zones d'ombres.

Calculer en soi c'est pas un problème, c'est les actes qui suivent ça qui peuvent l'être, c'est le fait de faire des choses que t'as pas spécialement envie de faire pour attirer l'attention ou plaire.

Si tu peux faire face à l'absence du regard des autres, si tu peux arriver à être authentique à ce moment le reste suivra. Si tu fais du regard des autres une condition pour t'autoriser à exister comme tu l'entends, que tu t'aliènes pour plaire à chaque fois qu'il est absent, alors tu en sera dépendant.

Le problème c'est que tu es adapté au monde extérieur mais que tu sembles avoir sacrifié une partie de ta personnalité pour ça. Tu sembles avoir vendu tes tripes pour de l'adaptation.

C'est ce qui me vient à l'esprit quand je lis ça, t'en penses quoi?

[Loulou31]

Le problème c'est que tu es adapté au monde extérieur mais que tu sembles avoir sacrifié une partie de ta personnalité pour ça. Tu sembles avoir vendu tes tripes pour de l'adaptation.

Dans ma personnalité, j'étais quelqu'un de très timide, introverti, de qui on se moquait tout le temps, devenu aigri et qui du coup en voulait à la terre entière. A un moment donné (il y a 10 ans je dirais - j'en ai aujourd'hui 28), grâce à certaines rencontres, qui sont devenus mes meilleurs potes, j'ai pris conscience que cela ne me mènerait à rien et j'ai effectivement décidé de sacrifier mon côté solitaire et devenir bienveillant à l'égard des autres. Ça a pris plusieurs années et aujourd'hui ça ne me pose plus aucun problème de m’intéresser aux gens que je rencontre, sans aucun à priori et je revis pour ça car les autres me le rendent bien et avec les gens (autant avec les femmes qu'avec les gens en général), je me sens beaucoup plus attirant.

Le problème de tout ça, c'est que tant que tout roule, c'est hyper stimulant, je suis fier de moi d'avoir réussi à devenir celui que je voulais être, je prends du plaisir à tout dans la vie, mais dès que je subit un rejet quel qu'il soit (une rupture à l'initiative de ma copine, l'indifférence de quelqu'un qui m’intéresse, etc..) , je revis cette sensation insupportable de me sentir abandonné, sans intérêt, que j'ai vécu dans le passé.

Alors j'aimerais savoir si il y a des techniques pour réussir à accepter le rejet sans souffrir, en gardant son estime de soi, sans tomber dans cet état de doute permanent qui par définition n'aide pas à rebondir.

[tron]

J'ai été trop abstrait mais peu importe.
A moins que l'exercice serve à gérer les situations qui arrivent un peu au quotidien j'ai des doutes sur son efficacité quel qu'il soit. Pour moi c'est au quotidien que tu pourra apprendre à gérer ça.

[BluffBourguignon]

Putain Loulou31, je me suis reconnu dans la majorité de ce que tu as écrit. Disons que ça revient par cycle, de manière récurrente. J'ai moi-même quasiment le même âge en plus (27 ans).

Bref, mon intervention ne fais pas avancer le schmilblick mais tu n'es pas le seul à être dans ce genre de situation.
Déjà en parler, savoir ce qui ne va pas et se dire qu'on cherche la solution est à mon sens un grand pas que la majorité des personnes ne franchissent pas.

[Saïm]

Salut les mecs.

Ca m'est arrivé également. Un passé douloureux est un lourd fardeau à porter. Il y en a qui ne comprendrons jamais. Quand toutes tes réactions sont guidées par des souffrances passées, ce n'est pas épanouissant.

Je ne vais pas te dire d'arrêter de penser au regard des autres. Je pense que ce serait malsain. Par contre, comme tu l'as dit, tes réactions lors d'un rejet sont plus épidermiques qu'elles ne devraient l'être.

Je pense qu'il faut que tu axe ton travail sur toi sur la manière de voir ton passé. Pour l'instant tu essaie d'éviter de souffrir en calculant tout, pour ne pas revivre des situations douloureuses. Le mieux serait de ne plus voir ce passé comme quelque chose de dangereux. Du coup, plus besoin de l'esquiver.

Perso, quand ça m'arrive j'essai au maximum de relativiser ma frustration. Au lieu de ruminer tout ce qui m'est arrivé de mauvais, je rumine ce qui m'est arrivé de bon. De cette manière j'arrive à me dire "ok ça n'a pas été facile mais ç'est derrière moi tout ça. Je ne suis plus le même". Car c'est bien ce que tu as dit, tu as évolué en bien. Tu sais aller vers les autres et donner de ta personne. Tu es droit dans tes bottes et tu n'as plus à souffrir du rejet car tu es un mec bien. Du coup il est ou le problème?

Je finirais en citant un illustre philosophe:

"Tout ça c'est dans ta tête Mr Tweedy" (chicken run )

Ou si tu préfère un philosophe plus proche de nous:

"Etre soi même, ça ne veut pas dire céder à ses émotions et à ses caprices. Ca veut d'abord dire être en paix avec soi même, puis être en paix avec les autres, et agir en tant que tel.

A partir de là, c'est IMPOSSIBLE de ne pas être apprécié par des gens." (citation de Barney)

[K.art]

Il y a plusieurs choses qui me viennent dans la tête. J'ai l'impression que tu as fait un énorme travail pour te faire accepter auprès des autres, mais t'acceptes-tu comme tu es ? Autrement dit, c'est une histoire entre le paraître et l'être. Je suis désolé, mon message est confus, car c'est un peu confus pour moi.

Je ne sais pas, mais j'ai l'impression qu'il y a quelque chose avec l'attachement et la construction du moi. Pour être plus concret, tout tourne autour des autres et toi et notamment cette blessure du rejet. Est-ce que ça t'évoque des choses ?

Allez je sur-interprète. J'ai l'impression qu'on t'a rejeté pendant ton adolescence et que tu t'es rejeté par la même occasion => Gros problème d'amour-propre. Finalement la stratégie adoptée est : Pour que je puisse m'accepter, les autres doivent m'accepter. Le paradoxe est s'ils ne m'acceptent pas, alors je me sens rejeté et je retombe par terre. Il y a quelque chose de bancal dans tout cela. C'est à travers les autres que tu te donnes ta valeur. Ce qui est complètement normal. MAIS As-tu réussi aussi à te donner de la valeur à travers toi-même ?

Par ex : as-tu déjà pris du temps pour le passer avec toi-même ? Prendre conscience de qui tu es ? Ce que tu as accompli ? La valeur que tu t'accordes ? Sortir avec toi ? Prendre soin de toi pour toi ? Etre fier de ce que tu as fait sans forcément que les autres soient au courant ?...

J'ai l'impression que tu as une forme de forte dépendance aux autres, mais qu'il ne te manque plus grand chose pour être autonome. Bien que nous ayons besoin des autres pour vivre. C'est un jeu comme Moi <-> Autres & Moi <-> Moi

Comme le Moi <->Moi est fragile, alors les Autres prennent beaucoup de place.

Je cherche juste à comprendre ce que tu ressens pour le moment. En espérant sincèrement avoir été clair Oo

Je rejoins tron. Au jour le jour, à chaque fois que tu te sens rejeté, prends juste le temps de sentir ce qui se passe en toi et comment cela est-il arrivé ? Cela aura-t-il du sens pour toi ?