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Article prévu pour la catégorie "articles par et pour les membres", publié ici en attendant que les soucis techniques se lèvent.

No-porn : le guide

Introduction : No-fap et no-porn

Le no-fap, c’est arrêter de se masturber. Le no-porn, arrêter de regarder du porno. Il peut y avoir des dérivés, no-pornsubs par exemple, arrêter de regarder des contenus similaires au porno, comme les photos érotiques. Je parlerai avant tout du no-porn dans cet article. Mais pourquoi arrêter ?

J’ai 26 ans au moment de la rédaction de l’article, chino sur le forum ADS. À mon arrivée ici, à 23 ans, j’étais puceau et complètement inexpérimenté avec les filles. J’ai changé des choses, commencé à agir. J’ai arrêté le porno. Moins de deux mois plus tard, j’ai eu ma première expérience sexuelle. J’ai continué dans cette voie, celle d’une sexualité épanouie et respectueuse de moi-même.

Car arrêter de regarder du porno ou de se masturber, c’est se respecter. Je ne connais pas votre âge, dans la vingtaine ou la trentaine sans doute, et je vous demande de vous imaginer à 80 ans, peinant à avoir votre érection, devant votre ordi, votre tablette, votre casque de réalité virtuelle, à la recherche de votre dose de sexe en ligne. Pas très glamour. Vous pensez peut-être que vous arrêterez avant. Quand vous aurez des enfants ? Quand vous rencontrez une fille avec qui c’est sérieux ? Et pourquoi pas maintenant ? Je ne suis pas fan des citations en général, mais j’aime celle-ci : « Le meilleur moment pour planter un arbre était il y a 10 ans. Le deuxième meilleur moment est maintenant ». On peut changer, et dans certains cas le plus tôt sera le mieux car le chemin sera long.

Cet article partira d’un constat : tout le monde a une bonne raison pour arrêter le porno, et la masturbation. Le but n'est pas de culpabiliser ceux qui consomment, et certains s’accommoderont très bien de leur consommation, mais de vous inviter à réfléchir à son impact sur vos vies. Il évoquera ensuite mes conseils, court-terme pour lutter contre l’envie, et long-terme pour s’améliorer et viser l’arrêt définitif.

I - Pourquoi arrêter le porno ?

I.A - Des raisons en vrac

Il va y avoir des pour et des contre. Des personnes qui clament avoir une libido élevée. Des personnes qui s’accommodent très bien de leur consommation de porno. Des personnes qui recommandent un no-fap de quelques jours (semaines) pour pouvoir booster l'énergie, la testostérone, et de reprendre leur route après.

Et puis il y a des personnes qui se reconnaîtront peut-être dans la liste ci-dessous :

• Des personnes qui ont des problèmes d’érection avec leur partenaire,
• Des personnes qui trouvent que le porno entre en contradiction avec leurs valeurs, leur foi, leur morale ou leur vision de la femme,
• Des personnes qui ressentent un sentiment de honte ou de gâchis après avoir visionné du porno,
• Des personnes qui vont vers des catégories de porno de plus en plus trash pour rester excitées,
• Des personnes qui consomment du porno et sont soumises à des cycles de dépression ou de baisse de moral prolongées,
• Des personnes qui, en calculant les dizaines (centaines, milliers) d’heures passées à regarder du porno, se disent qu’elles pourraient faire quelque chose de plus productif dans leur vie,
• Des personnes qui dissimulent leur activité devant l’ordinateur à leur famille ou leur copine et qui n’aiment pas mentir,
• Des personnes qui ne cautionnent pas l'industrie du porno (voir le témoignage d'anciens acteurs / anciennes actrices dans la dernière partie, « références »).

I.B - L’histoire de Thomas

Prenons un gamin, appelons-le Thomas, âgé de 13 ans. Il se masturbe depuis peu, il a découvert qu’il adorait ça. Le porno, il en a entendu parler et en a vu un petit bout avec des copains. Un jour il décide de regarder des photos érotiques. Quelques jours plus tard, il ose affirmer qu’il a « plus de 18 ans » et cliquer sur des vidéos. Il mouille son slip, le contenu l’a énormément excité. Il décide de continuer à regarder de temps en temps en cachette.

Thomas a 17 ans. Au cours des années précédentes, il a regardé de plus en plus de vidéos, il a ses préférences de catégories, il va vers ce qu’il aime et ce qui lui procure son shoot d’endorphine, qui le détend. Il regarde aussi des vidéos qui l’étonnent, le choquent parfois, mais l’excitent aussi.

Thomas a 20 ans. Il part de chez ses parents, il est étudiant avec du temps libre : il peut consommer sans limites, plusieurs heures s’il le veut, plusieurs jours par semaine.

I.C - Le schéma banal d’une drogue

Thomas a rencontré sans le savoir une drogue extrêmement puissante : le sexe. Le sexe est hyper, hyper bon. Notre cerveau en redemande. Comme toute drogue, il y a une phase d’accoutumance : les récepteurs de la molécule (ici la dopamine), à force d’être stimulés (par une excitation sexuelle forte et fréquente), réagissent de moins en moins. Il faut donc des doses de plus en plus fortes, des catégories de porno extrêmes que l’on retrouvera très rarement dans la vraie vie et qui du coup nous excitent énormément. Avec cela vient la rationalisation.

Rationalisation : oui c’est tout à fait normal de s’exciter tout seul plutôt qu’avec une vraie partenaire ; célibataire, en couple, avec des plans culs, peu importe j’ai l’habitude d’avoir accès au sexe à tout moment, pourquoi me priver ? Pourquoi me priver de porno au bureau ? Pourquoi me priver de vidéos de dilatation anale extrême ? Pourquoi me priver de ma branlette pour m’endormir ? Après tout, je l’ai déjà fait des milliers de fois, y passant des milliers d’heures, et tous les hommes le font.

I.D - Grandir

Je pense qu’à un moment il est temps de grandir et de prendre conscience que le porno peut faire du mal dans nos vies. Je ne développerai que trois des raisons évoquées ci-dessus : le temps passé, la qualité de vie, et la sexualité saine.

Sur le temps, je vous invite à réfléchir à tout le temps passé à se masturber et à regarder du porno, à essayer de le comptabiliser. Songez à toutes ces choses que vous auriez pu faire à la place, démarrer un projet qui vous tient à cœur (quelques dizaines d’heures), apprendre une nouvelle langue (quelques centaines d’heures), devenir expert dans un domaine (quelques milliers). Faites le deuil de toutes ces choses que vous n’avez pas accomplies et partez de l’avant en songeant à tout ce que vous accomplirez maintenant.

Sur la qualité de vie, que vous a apporté le porno et la masturbation, concrètement ? Est-ce que ça a rendu votre vie meilleure ? Fier des projets menés ? Est-ce que ça a résolu des problèmes ? Je ne rentrerai pas dans les raisons psychologiques qui font qu’on se tourne vers le porno, mais il est possible que plutôt qu’affronter les difficultés, vous vous réfugiez vers ce qui vous fait déstresser, planer. Problème : à l’arrivée vous avez moins de temps, moins d’énergie, et le problème est toujours là. Être humain, ce n’est pas aussi résoudre les problèmes ? Être sur ADS, ce n’est pas vouloir progresser ?

Sur la sexualité, il est illusoire de penser que ces heures passées sur le porno n’auront pas d’incidence sur votre sexualité. Parlons d’abord de vision des femmes, celles-ci peuvent très bien être dominées au lit, avoir furieusement envie d’être baisées, mais est-ce vraiment bon pour votre vie sociale et professionnelle future de réduire l’image de la moitié de l’humanité à un trou pour bites ? Parlons ensuite du sexe proprement dit : nous sommes la génération qui voit une explosion de problèmes liés à l’érection, et certains avancent sans grand risque que le porno y joue un rôle significatif, voir le site yourbrainonporn.

I.E - La volonté

Peut-être commencez-vous à douter. Peut-être étiez-vous déjà convaincus. Peut-être avez-vous envie d’arrêter. Une mise en garde : il faut le vouloir, VOULOIR, vraiment. Je parle ici d’un changement d’habitude qui peut améliorer de nombreux aspects de votre vie, mais il n’est pas facile, car il touche aux mécanismes du plaisir, et s’en détacher s’apparente à sortir d’une dépendance, parfois inscrite depuis des années dans votre corps.

Si vous êtes tentés mais pas convaincus, pas la peine d’aller plus loin pour l’instant. Arrêtez la lecture, réfléchissez pendant quelques jours à ce qui a été écrit, continuez quand vous serez prêts à vous en sortir, motivés, et que vous voudrez lire des conseils qui vous feront gagner des mois dans l’atteinte de votre objectif si vous les appliquez.

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II - Débuter le no-porn


Il y a en gros deux choses à faire : s’abstenir, et mettre en place les mécanismes de prévention pour s’abstenir. Votre travail commence au moment où vous déciderez d’arrêter le porno (de vous sevrer) et prendra fin quand vous pourrez vous en passer pendant plusieurs mois sans problème excessif.

Ce sera plus ou moins difficile selon les individus. Tout dépend de votre âge, de votre consommation, de la durée depuis laquelle vous consommez, de votre vie sexuelle, de votre cerveau, de vos bonnes pratiques de sevrage. J’espère vous donner ici quelques bonnes pratiques. Presque tout ce que vous allez vivre est marqué dans les lignes ci-dessous, mais vous n’en comprendrez parfois le sens qu’au bout d’un long moment, par la pratique.

Avant de commencer :

1. Commencez par lister les raisons pour lesquelles vous voulez changer. Ces raisons sont personnelles et doivent vous motiver quand vous doutez ou vous êtes tentés d’arrêter (ce qui arrivera). Gardez la liste près de vous.
2. Identifiez les moments où vous regardez du porno, où vous êtes vulnérable. Le soir au moment de vous coucher devant votre ordi ? Intervenez alors avant que ce moment n’arrive, par exemple éteignez votre ordinateur après une certaine heure.
3. Si vous avez téléchargé du contenu, supprimez-le. Inscrit à des sites, désinscrivez-vous. Faites place nette, démarrez à neuf.
4. Installez un bloqueur de site (contrôle parental, type K9) sur tous les appareils ayant accès à internet. Ils sont une béquille, et une barrière supplémentaire entre vous et le porno : même si vous pouvez les contourner, il y aura des fois où la pensée de ces bloqueurs vous dissuadera, ou alors ils vous feront gagner quelques secondes pour retrouver votre sang-froid. Si au bout de quelques temps vous ne leur voyez aucune utilité supprimez-les, mais installez-les tout d’abord ! Quelques minutes de passées pour peut-être quelques heures sauvées.
5. Préparez-vous à rechuter. Je vous souhaite de tout cœur de réussir le sevrage du premier coup, sincèrement. Mais l’expérience montre que ce n’est pas le cas. N’entamez pas de grands plans de bataille, commencez petit, ne vous laissez pas démoraliser par les échecs et apprenez de vos erreurs.

Cette première phase de préparation prend trente minutes – une heure. Ne la sautez pas : c’est l’équivalent en temps d’une séance de porno et elle est nécessaire pour réussir. Si vous avez l’ambition de vous sevrer du porno pour toute votre vie, le gain se mesure en années. Prenez ces trente minutes. De plus, si vous êtes dans l’optique d’un développement personnel, vous verrez que la dynamique du changement est souvent la même, prenez les bonnes habitudes dès maintenant.

III - L’épreuve de volonté : s’abstenir

III.A - Lutter contre l’envie

Vous avez commencé votre sevrage mais l’envie de regarder du porno ou de vous masturber est là, bien réelle, obsédante. Tout irait mieux si on vous laissait quelques minutes vous soulager. Que cela fasse une journée ou un an, il y a certains moments où l’envie se fera sentir (plus le sevrage dure moins cela arrive, mais cela arrive malgré tout de temps en temps).

Il n’y a qu’une chose à faire : tenir.

Acceptez que vous ressentiez cette envie, ne la niez pas, elle existe. Respirez profondément, faîtes une petite séance de relaxation. Éloignez-vous de vos écrans. Allez faire un tour dehors. Appelez des amis. Vous serez surpris avec l’expérience de constater que l’envie peut disparaître parfois en quelques minutes. Mais tant qu’elle n’est pas passée, le seul objectif est de lutter !

Vous allez trouver plein de bonnes raisons pour regarder du porno. Ressortez votre liste. Ne vous précipitez pas, n’agissez pas sous l’impulsion. Jouez avec l’envie, prenez-la à son propre jeu : « d’accord, je vais regarder du porno. Mais donne-moi juste quelques minutes », l’envie diminue un peu, et pendant ces quelques minutes, respirez, éloignez-vous de ce qui vous tente.

Cet apprentissage peut être long. Si vous avez déjà été sevré de la cigarette ou de drogues, vous êtes passé par là. Plus vite vous comprendrez que l’envie est éphémère et trompeuse, plus vite vous progresserez et ressentirez les bénéfices du sevrage à mesure que celui-ci s’allongera, en jours, semaines.

III.B - Éprouvez votre volonté

Lutter contre l’envie de vous masturber vous rappellera d’autres moments, qui sont ceux d’épreuves de la volonté. Que ce soit mental (bosser 4 heures d’affilée sur un projet) ou physique (finir cette course alors que vous êtes épuisé et avez seulement envie d’arrêter), il y a des moments où on n’a pas du tout envie de faire quelque chose et c’est uniquement par la volonté que vous tiendrez.

Sur le forum no-fap, certains font par exemple des douches froides : rester plusieurs minutes sous la douche (c’est aussi très bon pour la circulation du sang et la peau, mais attention quand vous êtes malade ou en hiver à ne pas vous fragiliser !). C’est un très bon exercice de volonté. On compare parfois cette dernière à un muscle, aussi acceptez que cela prenne du temps pour muscler votre volonté, pour mettre de côté le plaisir immédiat afin d’accomplir vos objectifs. Voir dans les références l’expérience menée sur les enfants et les marshmallows.

III.C - Mesurer son sevrage

La mesure de la durée du sevrage (tant de jours depuis la dernière fois) est très utile comment élément de motivation. Elle devient néfaste quand elle est un but en soi. Vous pouvez mettre en place plusieurs « mesures » en même temps : l’une pour la masturbation, l’autre pour le porno par exemple.

Dans les premiers temps, mesurez vos progrès avec un calendrier (réel ou numérique) : différenciez les jours avec sevrage des jours avec rechute. On se concentre jour après jour.
Quand vous avez fait des progrès, fixez-vous des objectifs : une semaine, deux, trois, etc. Mais gardez en tête l’idée que le sevrage se fait un jour après l’autre.
Quand vous avez fait davantage de progrès, supprimez les objectifs chiffrés. L’objectif devient le sevrage à vie.

III.D - La masturbation

Je n’en ai pas trop parlé jusqu’à présent. Pour moi, il n’y a rien de mal à la masturbation. C’est quelque chose de sain, de naturel dans la découverte de son propre corps, je n’ai pas d’idée orientée par la religion à ce sujet.
Maintenant, dans le cadre d’un sevrage porno, les choses sont différentes. Sans doute, vous vous êtes masturbé suffisamment de fois pour avoir compris comment ça marchait, donc le seul intérêt est de faire monter la tension sexuelle puis la relâcher.

Deux éléments me poussent à vous conseiller de renoncer à la masturbation :

1. Il y a de fortes chances pour que masturbation et porno aient été liés par votre pratique. L’un rappelle l’autre, ce n’est pas une bonne idée de se masturber alors que vous voulez vous éloigner du porno
2. En vous éloignant du porno, vous comprendrez qu’il vous faut maîtriser vos pulsions sexuelles. Avec le temps, vous allez contrôler votre libido. Vous masturber va casser cette dynamique pour vous replonger dans des cycles de haute et basse libido.

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IV - L’épreuve d’intelligence : progresser


La plupart du temps, l’envie ne se manifestera pas. C’est particulièrement vrai dans la période de « flatline », où vous verrez votre libido baisser (elle revient après, pas de crainte). Profitez-en pour vous améliorer et vous donner les chances de réussir, voyez cela comme un investissement très bénéfique sur le long-terme.

IV.A - Gérer la rechute

Comme dit plus haut, je souhaite de tout cœur que vous ne rechutiez pas, mais l’expérience prouve que cela arrive. L’important est de comprendre ce qui se passe lors des rechutes, de ne pas se morfondre, d'apprendre et d’aller de l’avant.

Si votre habitude remonte à plusieurs années, il est normal que vous ne changiez pas du jour au lendemain. Mark Manson comparait la personne qui veut changer au capitaine du Titanic : le bateau (votre cerveau) est lourd, énorme (votre passé) et ne peut manœuvrer que très lentement. C'est normal de heurter quelques icebergs !

Anticipez: songez à l’avance à ce que vous allez faire en cas de rechute : écrire ce qui s’est passé dans un journal de bord, appeler un ami embarqué dans la même aventure, sortir dehors, débrancher l’ordi, ne pas dormir seul la nuit suivante… à vous d’inventer.

IV.B - Faites des projets, bougez, améliorez-vous

Vous avez peut-être commencé le no-porn pour gagner du temps : qu’allez-vous en faire ? Renouez avec des activités. Investissez-vous dans le développement personnel, la séduction de femmes réelles. Bougez-vous, soyez occupé. Utilisez bien votre temps. Ne pensez pas à chaque instant à votre sevrage, vivez votre vie.

Posez-vous des vraies questions sur vos projets, votre avenir. Quels sont vos objectifs à long-terme ? Quelles sont vos valeurs ?

Améliorez votre hygiène de vie : faîtes du sport, nourrissez-vous sainement, dormez. Le sport est particulièrement utile car il fatigue de manière saine, il permet de se rapprocher de son corps et de ce qu’on ressent, et il aiguise votre volonté. Il n’est pas nécessaire d’aller à la salle tous les jours, deux fois par semaine et au bout de trois semaines votre corps commence à vous faire savoir que ça lui plaît.

Une remarque cependant : ne commencez pas tout à la fois. Accordez-vous ce plaisir de progresser pas à pas et de devenir une personne meilleure chaque mois.

IV.C - Connaissez l’ennemi et vous-mêmes

Ne vous laissez pas tenter.Vous êtes vulnérable. N’allez pas là où vous allez être excité par des photos de jolies femmes ou des écrits ou quoi que ce soit : comptes tumblr, instagram… attention aux articles sur le site d'ADS… Ces images et mots qui vous excitent sont le début d’une spirale où vous allez rompre vos barrières et vos engagements les uns après les autres. Mettez le plus de distance possible entre vous et le porno, le plus de barrières possibles.

Retravaillez sur les points de la liste « avant de commencer » : que pouvez-vous améliorer ? Que vous a appris votre expérience jusqu’à présent ?

Note : si vous avez été victime d’abus sexuels étant jeune, si votre sexualité vous semble problématique, si vous pensez avoir des traumatismes, allez voir un psychologue. Il y a des problèmes qu’on ne peut pas résoudre seul et ça ne sert à rien de les fuir toute sa vie. Faites-vous aider. Peut-être que vous ne vous entendrez pas avec le premier psy que vous rencontrez, essayez-en un autre, un autre, jusqu’à trouver le bon. Persévérez. Ça vaut le coup. Allez-y.

IV.D - Rejoignez une communauté

En quelques semaines, sous l’action conjointe de l’arrêt du porno et du démarrage de nouvelles activités, vous pouvez voir votre vie changer de manière drastique, pour votre bien. Si c’est le cas, maintenez le cap : n’oubliez pas que vous visez le changement à moyen terme, ancrez vos nouvelles bonnes habitudes. Réjouissez-vous de ce que vous avez accompli.

Si vous n’arrivez pas à passer les quelques jours de sevrage, essayez d’identifier les problèmes. Avez-vous appliqué tous les éléments de « avant de commencer » et appris à « lutter contre l’envie » ? Allez sur des sites comme nofap.com, créez un journal anonyme et cherchez de l’entraide avec les autres membres qui voudront vous aider, lisez les journaux des autres.

IV.E - Hard-mode, copines et autres expériences sexuelles

Il y a deux cas de figures : ou bien vous avez des relations sexuelles, ou bien vous n’en avez pas. Dans le deuxième cas, on parle de sevrage « dur » (hard mode) car vous devrez apprendre à juguler toutes vos pulsions sexuelles grâce à votre volonté.

À un moment ou un autre, sauf si vous avez fait vœu d’abstinence totale (cela existe), vous allez avoir des relations sexuelles.

Ces relations, vous n’en contrôlerez pas toujours le moment ou la fréquence (absence du partenaire, règles, autre chose à faire, libido de l’autre, etc…). Vous allez donc passer d’un état où vous contrôlez votre libido (zéro sexe, stable) à un état plus varié (sexe, sexe, plus sexe, sexe, plus sexe, plus sexe).

Une des dernières étapes du sevrage est d’arriver à vivre avec ces variations. Ce n'est pas toujours facile, comme le reste du sevrage il y a des hauts et des bas, et l'envie revient de temps en temps. Restez à l'écoute de vous-mêmes sans nier l'envie et communiquez avec votre partenaire.


Conclusion


J'ai donné ici les bases pour démarrer le sevrage. Les liens ci-dessous permettent d'aller beaucoup plus loin, mais ils demandent aussi plus de temps pour tout assimiler : le mieux est de démarrer rapidement et de s'améliorer au fur et à mesure, allier pratique et théorie.

La dernière fois que j'ai visionné du porn ou des pornsubs remonte à plus de six mois ; j'espère ne plus en revoir, mais on ne sait jamais, je peux replonger dedans. Dans ma tête, "Porn is not an option", j'ai appris à me maîtriser et j'essaie de résoudre les problèmes rencontrés plutôt que les éviter. Plus on agit, plus on prend plaisir à agir, à mener des projets, à se rapprocher des autres. Pas d'excuse pour ne pas sortir le soir, pour ne pas aller voir les femmes. Je ne l'ai pas évoqué, mais si vous devenez plus à l'aise avec votre sexualité et que vous l'assumez, vous serez plus sexué et plus attirant pour les femmes.

Bon sevrage,
chino


Références

NoFap.com (en anglais) – la plus grosse communauté, très active
PornoDépendance.com (en français) – un site très complet centré sur l’addiction à la pornographie, et un forum
Your Brain On Porn (en anglais) – les explications scientifiques
Votre cerveau dans le porno (français) - une ébauche de traduction du lien précédent
Skillpower vs willpower (en anglais, vidéo youtube) – pourquoi la volonté ne fait pas tout dans un changement d’habitude
https://fr.wikipedia.org/wiki/Test_du_marshmallow - une expérience intéressante à propos de la volonté, conduite sur des enfants
Nuggets - un court métrage d'animation muet d'une durée de cinq minutes sur l'addiction, en prenant la métaphore du... dodo.
StopPorn.fr Un bon site en français

[Bob Leponge]

Merci pour ce guide.

J'ai passé un cap dans ma consommation de porno qui a tiré la sonnette d'alarme en moi. Du coup je me met en mode sevrage dès aujourd'hui.

[Testobobo]

Envoyé par Bob Leponge

Merci pour ce guide.

J'ai passé un cap dans ma consommation de porno qui a tiré la sonnette d'alarme en moi. Du coup je me met en mode sevrage dès aujourd'hui.

Résolution 2017? Ahah

[Make-Me]

C'est le parfait petit guide anti-drogue qui peut s'appliquer à n'importe quoi : les fous du boulot, du sport, du FaceBook...

Je ne comprend pas pourquoi tout rejeter sur le porno. Désolé, mais ça me semble être le parfait raccourci pour ne pas se faire trop misère, comme si c'était le parfait bouc émissaire.

J'ai l'impression que dans ton dossier très complet le véritable moteur n'est absolument pas l'arrêt du porno mais une prise de conscience pour s'améliorer (commencer un dev perso).

3 raisons tu disais :

- le temps : Valable pour toute activités. On pourrait faire le même article et remplacer "porno" par "télévision" ou encore "jeux vidéo". Le porno n'est pas en cause puisque finalement c'est le déclic de se dire que l'on peut prendre de son temps pour se construire qui est le véritable levier et non l'arrêt du porno.

- qualité de vie : remplacer le porno par les jeux de hasard, c'est bon aussi alors ? On le sait très bien, le danger est dans l'excès et si l'on perd le sens de la réalité, mais c'est valable pour absolument tout.

- la sexualité : tout comme les jeux vidéos nous transforment en tueur en série, le porno dirige totalement notre sexualité... Et quoi dire de la domination féminine parce que quand même l'argument premier c'est que la femme n'est présentée que comme un "trou", hors le monde du porno est bien plus vaste... Et à quel moment on revient à la raison en se disant que le porno ce n'est pas la vie ?

Suis-je le seul à être très très gêné sur le fond de l'article ? Tout va dans le sens de se bouger le cul pour faire des choses qui nous construisent, c'est très bien ok, mais pourquoi prendre ce bouc-émissaire ?

Sérieux, essayez la lecture de ce dossier en remplaçant le porno par FB, la TV, etc. C'est tout pareil car le véritable fond et sur quoi tu insistes sans le faire exprès c'est bien sur le dev. perso. en se bougeant le cul en faisant de nouvelles choses. Après tu donnes des exemples qui semblent trop "psy" pour être courants (personnes violées, personnes qui culpabilisent, etc.).

[Bob Leponge]

Envoyé par Testobobo

Résolution 2017? Ahah

On peut dire ça oui .

Make-me : Moi je comprends pas trop pourquoi tu ressens le besoin "d'attaquer" l'article

Je vais juste citer le 1er post :

Il va y avoir des pour et des contre. Des personnes qui clament avoir une libido élevée. Des personnes qui s’accommodent très bien de leur consommation de porno. Des personnes qui recommandent un no-fap de quelques jours (semaines) pour pouvoir booster l'énergie, la testostérone, et de reprendre leur route après.

Et puis il y a des personnes qui se reconnaîtront peut-être dans la liste ci-dessous :
Des personnes qui ont des problèmes d’érection avec leur partenaire,
Des personnes qui trouvent que le porno entre en contradiction avec leurs valeurs, leur foi, leur morale ou leur vision de la femme,
Des personnes qui ressentent un sentiment de honte ou de gâchis après avoir visionné du porno,
Des personnes qui vont vers des catégories de porno de plus en plus trash pour rester excitées,
Des personnes qui consomment du porno et sont soumises à des cycles de dépression ou de baisse de moral prolongées,
Des personnes qui, en calculant les dizaines (centaines, milliers) d’heures passées à regarder du porno, se disent qu’elles pourraient faire quelque chose de plus productif dans leur vie,
Des personnes qui dissimulent leur activité devant l’ordinateur à leur famille ou leur copine et qui n’aiment pas mentir,
Des personnes qui ne cautionnent pas l'industrie du porno (voir le témoignage d'anciens acteurs / anciennes actrices dans la dernière partie, « références »).

Je sais très bien qu'il y a des gens contre les anti-porno. Mais il n'a jamais été question de tout rejeter sur le porno, ce guide est à l'intention pour ceux qui ont un problème avec leur consommation de porno. Je vais te donner un exemple qui est le mien, et pourquoi je prends la décision d'arrêter le porno.

Déjà je me suis rendu compte depuis un bout de temps que je ne regardais pas le porno par simple réponse à une pulsion sexuelle, j'ai généralement une folle envie de regarder du porno quand je me sens down, un peu déprimé et triste Du coup, le porno est devenu une manière d'avoir un petit shoot de dopamine (mais évidemment, ça ne change rien sur le long terme, voir aggrave la situation car après je culpabilise, car je sais que ce n'est pas juste une pulsion sexuelle qui m'a poussé à regarder du porno). Aussi, je me suis rendu compte que j'ai plus envie de porno que de réellement me masturber.

Aussi, ma limite en ce qui concerne mater du porno est de le faire chez moi, en intimité, quand il y a pas de personnes autour. Sauf que récemment, je me suis mis à regarder ça chez les gens, et la dernière fois, là où j'ai presque dépassé la limite de non retour (selon mes critères hein), c'est que je m'apprêtais à en mater dans mon auberge de jeunesse, dans ma chambre avec d'autres personnes autour.

Je me rends compte que j'avais envie d'en parler, d'où le fait que j'ai raconté ma vie un peu beaucoup .

Mais, pour moi, le fait que le porno se rapporte avant tout à la sexualité, en fait un élément à part que de juste regarder FB ou faire du sport, car c'est pas les même choses qui sont en jeu.

[Shyn]

C'est de la branlette cet article ! Songe a ce que tu aurais pu faire de constructif au lieu de l'écrire !

Blague a part, je souligne le mode operatoire, qui peut s'appliquer a d'autres addictions. Après concernant le porno, je suis gros consommateur, sans que ça me pose de problème particulier, a vrai dire, je pense même que ça me stabilise, parce que j'ai une libido assez conséquent qu'une femme seule ne peut pas combler, du coup, ça me coupe l'envie d'aller voir ailleurs.

Cela dis, si vous êtes dans un des cas cités en début d'articles, vous avez tout intêret a tenter de calmer cette addiction.
Après la vie, on en a qu'une seule, si on avait aucune addiction, et qu'on se contentait de chercher uniquement la productivité... on se ferait royalement chier.

@Bob : c'est aussi une affaire de perception et d'assumer, parceque tu considères ça comme malsain, personnellement, je m'en fout, la dernière fois, j'ai des potes qui ont "trouvé" un film de boule sur mon PC, ils m'ont pris a part discrètement pour en parler sur un ton moqueur, j'ai pas compris le truc... J'ai rigolé, j'ai dis que j'en regardai seul, avec ma copine, et que je trouve ça tout a fait normal.
Ils m'ont dis "c'est malsain", j'ai demandé pourquoi, et j'ai demandé ce qui était le plus nocif, se faire pomper le dard par sa copine devant un film de boule, ou boire de l'alcool jusqu'a en vomir et se blinder de cacheton le lendemain pour tenir la gueule de bois... Ils se sont senti con et sont passés a autre chose.

[Make-Me]

Moi je comprends pas trop pourquoi tu ressens le besoin "d'attaquer" l'article

Je n'attaque pas l'article en tant que tel, car il est vraiment excellent sur le fond et pourtant je n'ai pas l'impression que ce soit le porno le soucis réel, que les effets bénéfiques que vous tirez de l'arrêt du porno se situe plus dans "le déclic".

C'est comme les pilules miracles qui font maigrir : "ne marche qu'avec un régime équilibré". Je me dis que c'est la même chose et que c'est bien votre hygiène de vie que vous modifiez en profondeur et pas par le simple arrêt de porno (c'est tant mieux hein, je crache pas dans la soupe !).

Ce qui me dérange sont les exemples cités (et que tu recites) et qui me semblent extrêmes avec des problèmes plus profonds que le porno. Ca fait très "diabolisation" et me rappel sur certains passages des discours moralisateurs et religieux. Je sais que ce n'est pas fait dans ce but, c'est juste que par moment c'est assez choquant pour moi.

Encore une fois, c'est un excellent article sur le sujet des addictions. Juste 2 exemples qui me choquent le plus :

Des personnes qui consomment du porno et sont soumises à des cycles de dépression ou de baisse de moral prolongées,
Des personnes qui ont des problèmes d’érection avec leur partenaire,

Ce lien de causes à effets est un énorme raccourci. Le porno n'est pas le seul facteur, dire le contraire et tout résumer à "arrêtes le porno et tout rentrera dans l'ordre" me semble trompeur.

[Bob Leponge]

Je comprends ce que tu dis, et je suis d'accord. Je fais moi même la chasse à toute sorte de "recette miracle". Mais le truc c'est que l'implication cause - conséquence n'est pas linéaire.

Arrêter le porno est une porte d'entrée pour casser un cycle.

Les gens sont affecté différemment par différentes chose. Pareil pour le tabac, tu as des gens à qui ça va causer cancer et autre truc très grave, et d'autres à qui ça va juste encrasser un peu les poumons, sans grand incidence sur la santé. Dans tous les cas, arrêter la consommation de tabac est positive pour tout le monde, moins pour certaines personnes, essentielle pour d'autre.

Mais je comprends ce que tu dis et ressens au travers de l'article.