[Radikal974]

Bonjour tout le monde !

J’ai besoin de vos lumières et de possibles conseils pour un petit problème qui me prend la tête et par extension, commence à toucher mon cercle social et surtout ma chérie.

En gros, voilà le topo pour cette relation. En couple depuis 4 mois, on s’entend plutôt bien. On est sur la même longueur d’ondes sur beaucoup de choses, on a le même humour et on s’éclate bien. Mais, il y a un mais bien sûr, elle m’a dit à 2 reprises que j’ai une tendance trop facile à bouder et qu’elle n’aimait pas du tout.

Elle a tout à fait raison. Je suis très susceptible et dès que quelque chose me perturbe ou me touche, je me braque tout de suite. Je fais la gueule ou je ne parle plus et je m’isole. Ma mauvaise humeur déteint sur les personnes qui sont présentes et je le sens bien. En tout cas, elles le remarquent et me le font remarquer.

Exemples concrets : à la fête de la musique, j’ai galéré pour trouver une place de parking et ce sont les filles du groupe, dont ma copine, qui habitent à des dizaines de kilomètres et qui ne connaissent pas la ville en question, qui ont du garder une place pour moi alors que je ne parvenais pas à le faire tout seul. J’étais à 2 doigts de rentrer chez moi.

Pareil, hier, au match de la France, j’ai organisé un truc dans un bar. Je suis arrivé, des gens du groupe sont venus sans prévenir et je n’avais plus de place pour me mettre, et j’allais me retrouver à suivre le match derrière un poteau. Finalement, ma copine est partie voir ses amis en question et elle m’a dit de venir car ils s’étaient serrés à contrecœur... Mais j’avais tellement la haine que j’ai tiré la gueule avant de la rejoindre. Je prends tout ça très à cœur et je prends cela comme une marque de non-respect. C’est là qu’elle m’a dit « ça commence à devenir saoulant. A chaque fois, dès qu’il y a un petit truc qui ne te convient pas, tu boudes. C’est toujours la même chose. Ils ne pouvaient pas savoir combien on serait. Ce sont des broutilles. Tu fais une scène pour rien du tout, comme un gamin capricieux. Je n’aime pas du tout ça... ».

Je souffre beaucoup de ces sur-réactions. Je sais qu’elles sont disproportionnées et qu’elles vont me coûter ma relation avec ma copine si je ne parviens pas à passer outre.

Je sais que cela est à relier avec mon problème d’estime de soi et de confiance. Elle m’a très vite cerné et me dit souvent d’apprendre à avoir confiance en moi, etc. Mais j’ai toujours peur de mal faire et de perdre de la valeur à ses yeux. Dans les 2 histoires que j’ai racontées plus haut, plus que des autres, c’est moi qui me fait du mal. Je me déçois et je sais qu’il faut que je m’améliore. Se gâcher une soirée car on n’arrive pas à se garer en voiture, c’est n’importe quoi, et je le sais très bien...

J’ai déjà lu du Christophe André mais je n’arrive pas à arranger la situation seul.

Aidez-moi svp...

[don Diego de la Vega]

Je souffre beaucoup de ces sur-réactions. Je sais qu’elles sont disproportionnées et qu’elles vont me coûter ma relation avec ma copine si je ne parviens pas à passer outre.

En gros tu te rends compte sur le coup que c'est excessif mais tu n'arrives quand même pas à te raisonner ?

Est-ce que tu as des cas en tête où tu aurais réussi à avaler le truc sans te renfermer ?
J'imagine que oui sinon tu dois être constamment en train de tirer la tronche :-/

[Radikal974]

En gros, je me rends parfois compte que c'est excessif, d'autres fois, non. La plupart du temps, je passe tout de suite en mode énervé, même si je ne crie pas ou ne m'énerve en surface. Je ne sais pas cacher mes états d'âme et mes sentiments et on peut facilement lire sur mon visage ce qui me tracasse ou me contente...

Des cas où j'ai réussi à garder la tête hors de l'eau ? Là, comme ça, je n'en vois pas. Cela me prend aux tripes et j'ai une boule au ventre tout de suite. Comme quand on croise quelqu'un qui nous a fait du mal par hasard dans la rue....

Et tu vises juste don Diego : je tire constamment la gueule. Je vois le verre toujours à moitié vide et je suis d'un naturel plutôt pessimiste. Je n'arrive pas à me satisfaire de choses qui rendraient les autres heureux. Je veux toujours plus, je suis perfectionniste et je n'aime pas montrer mes faiblesses. Après une relation avec une perverse narcissique, j'ai beaucoup souffert et pris beaucoup de temps pour aller mieux. Je pense que cela a été le déclencheur car j'ai été énormément rabaissé, notamment sur ma place en tant qu'homme dans la société et dans la relation.

Disons que je me force à voir le bonheur dans les moments simples mais qu'ils sont très épisodiques...

[don Diego de la Vega]

Et quand tu perds dans un jeu ? Ta réaction ?

[Radikal974]

Si je perds dans un jeu où le hasard a une grande part, ça va. Je laisse couler facilement.

Par contre, si je perds dans des jeux où c'est a priori ma spécialité, ou si je perds à des jeux où il faut faire preuve de qualités ou d'aptitudes normalement à la portée de tous, ça m'enrage intérieurement.

Dans ce cas-là, j'ai fait un travail sur moi et je ne le montre plus. J'arrive à me contenir et à en rigoler avec les autres même si intérieurement, je me demande qu'est-ce qui cloche et que je me déçois un peu quand même, même si on ne peut pas être au top dans tous les domaines. Et si, on me taquine un peu trop là-dessus, là par contre, je le prends mal et je me tais...

[don Diego de la Vega]

Lâcher prise et apprendre à perdre...

Ça c'est la destination, maintenant trouver le chemin va être autrement compliqué.
Mais tu les connais déjà les clés : l'estime de soi, la confiance en soi...

Et la première marche me semble être ta capacité à réaliser, à faire, à construire des choses.
Ça me semble être la meilleure façon de mieux se connaitre soi même et d'acquérir une juste estimation de sa propre valeur.

Ça t'évoque quelque chose ?

[Sekigawa]

Yo,

Je me permets d'intervenir parce que je suis un peu comme toi, assez susceptible et ça peut m'arriver de me dédoubler assez rapidement.. J'ai mon petit truc quand je sens que sur le coup je risque de partir un peu en vrille et pour peu qu'on me le reproche ça m'aide moyen.

Donc comme toi je m'isole quelques minutes, le temps de boire un petit verre en solo ou de fumer une clope. Et si quelqu'un vient me reprocher que je parte m'isoler il me suffit de l'expliquer.. Genre "Ouai désolé je suis un peu soûlé mais ça va passer t'inquiète donne moi 5 minutes" et la plupart du temps ça passe en effet en quelques minutes.

J'applique ça depuis quelques mois maintenant et je suis moins susceptible en fait, je me suis habitué. Finalement de m'isoler ça me permet de prendre du recul, je me pose la question de "pourquoi ça me touche ?" et 9 fois sur 10 c'est pour rien .
Mon entourage sait que ça m'arrive de partir un peu en vrille et ils ne m'en tiennent pas rigueur "personne n'est parfait" et ils ont eux aussi leur démon. Surtout que je fais des efforts et qu'ils le voient, on reproche moins aux personnes qui en font.

Puis tu verras, en prenant plus confiance en toi tu deviendras moins susceptible mais ça peut pas se faire en 2 jours, un pas à la fois, il faut aussi savoir se ménager et être plus indulgent avec soi-même.

A+

[Oncle Barney]

Envoyé par Radikal974

J’ai déjà lu du Christophe André mais je n’arrive pas à arranger la situation seul.

Tu parles d'Imparfait Libre et Heureux?
Qu'en as tu retenu? Qu'en as tu pensé? T'es tu retrouvé dans certains profils qu'il décrit? Qu'as tu essayé dans ce qu'il propose? Qu'est ce que tu n'as pas compris?

[Radikal974]

Merci pour les retours !

Je vais essayer de répondre dans l'ordre.

@don Diego : Je pense que tu as raison. Je sais où se situe le problème en finalité : dans l'estime et la confiance en soi. Le chemin me paraît long et sinueux. Ces temps-ci, je suis dans une période où je me sens un peu en dessous. Dans mon travail, je ne me sens pas épanoui. J'ai des facilités dont je me satisfais mais je ne me transcende pas. C'est une planque mais au final, je ne suis pas heureux d'y aller le matin. A côté de ça, j'entreprends des choses : je travaille sur un projet qui tâtonne avec une amie, je me suis pris en main physiquement et j'ai perdu énormément de poids. Le souci c'est que je pense être arrivé à mes limites. Je crois que j'ai peur de ne pas réussir ce que j'entreprends quelque part…

@Sekigawa : Merci pour tes conseils. C'est aussi de cette façon que j'essaie d'agir. Je me referme, ne parle plus, quitte à m'isoler et à ne rien dire. Mais les autres voient que je suis contrarié. Je suis désarçonné à leurs réflexions. Mais en 5 minutes, je me remets dans le bain et je me force à faire passer la pilule et à me remettre dans la soirée. J'aimerai que tout cela ne me touche pas, le lâcher prise comme l'a dit don Diego…

@Barney : Oui, je parle bien d'Imparfaits, libres et heureux. J'ai retenu que tout passait par l'acceptation de ses imperfections en premier lieu, que l'estime de soi et la confiance étaient affectés par des éléments extérieurs dictés par la société. J'ai compris aussi que le jugement que l'on porte sur soi est souvent beaucoup plus sévère que le réel jugement des autres. Comme l'auteur l'explique, à chaque petit problème, j'essaie de me parler et d'analyser la situation. Je tourne ma langue 7 fois dans ma bouche. Mon souci c'est que je pense ruminer et donc me faire violence. Je me maltraite si je suis le raisonnement de Christophe André, alors qu'il dit de ne pas le faire. J'ai du mal à relativiser et à me dire parfois que je suis en train de me faire du mal et que je ne suis pas le seul à être imparfait dans tel ou tel domaine. Après, j'agis. Du moins, je suis passé au stade de l'action. Pour me reconstruire, je me suis repris en main physiquement pour améliorer l'image que j'ai de moi. Ce que je n'ai pas compris ? Je ne sais pas. Je vais relire le livre de toute façon car j'ai sûrement raté quelque chose car je souffre toujours autant…

Un autre point problématique développé dans le livre : les complexes. J'ai un complexe au niveau de l'argent. Il est le suivant : je sais que je mérite mieux que ce que j'ai. Je sais que je suis assez cultivé, sans prétention, j'ai fait des études avec succès et on m'a toujours dit que je serai à l'abri du besoin. Au final, je me retrouve toujours chez ma mère avec un salaire qui est similaire à certaines personnes de mon entourage qui n'ont pas le Bac, et émargent avec le double de mon salaire. Cela m'enrage au plus haut point et me rend un peu aigri. Dès que l'on parle d'argent, je suis mal et je me braque. J'ai l'impression de m'être fait avoir quelque part. Cela doit participer à mon mal être je pense…

Parfois, j'ai l'impression d'être un être aigri au plus haut point, une personne mauvaise. Je juge les gens et je suis empli de jalousie à leur égard. Ma copine m'a dit que ce n'était pas bien d'être aussi envieux et que ces personnes s'étaient bougées pour arriver là où elles étaient, qu'elles avaient pris des risques à défaut de faire de longues études. Bien évidemment, cela m'a énervé intérieurement. J'ai vraiment l'impression de m'être fait flouer quelque part.

[Sekigawa]

J'ai un complexe au niveau de l'argent. Il est le suivant : je sais que je mérite mieux que ce que j'ai. Je sais que je suis assez cultivé, sans prétention, j'ai fait des études avec succès et on m'a toujours dit que je serai à l'abri du besoin. Au final, je me retrouve toujours chez ma mère avec un salaire qui est similaire à certaines personnes de mon entourage qui n'ont pas le Bac, et émargent avec le double de mon salaire. Cela m'enrage au plus haut point et me rend un peu aigri. Dès que l'on parle d'argent, je suis mal et je me braque. J'ai l'impression de m'être fait avoir quelque part. Cela doit participer à mon mal être je pense…

J'ai un pote qui n'a aucun diplôme, il est cantonnier et gagne sa vie mieux que moi qui ai fait des études. Mais en soit tant mieux pour lui si son taf lui plait, perso je préfère mon boulot et gagner un peu moins que de me lever tous les jours à 4h pour nettoyer les rues...
Mais ouai y a le salaire quand même, donc pour avoir plus, pour espérer avoir un meilleur poste je vais devoir passer une VAE et ainsi de nouvelles portes vont s'ouvrir ! Mais ça implique des efforts, des sacrifices etc.. C'est le jeu !

Et qu'est ce qui t'empêche aujourd'hui d'agir pour avoir un meilleur poste et du coup un meilleur salaire ?

Parfois, j'ai l'impression d'être un être aigri au plus haut point, une personne mauvaise. Je juge les gens et je suis empli de jalousie à leur égard. Ma copine m'a dit que ce n'était pas bien d'être aussi envieux et que ces personnes s'étaient bougées pour arriver là où elles étaient, qu'elles avaient pris des risques à défaut de faire de longues études. Bien évidemment, cela m'a énervé intérieurement. J'ai vraiment l'impression de m'être fait flouer quelque part.

Cela rejoint ton problème de confiance en toi.. Envier, jalouser, juger.. A part t'apporter des regrets et de la rancoeur ça ne rime à rien. Si tu n'es pas satisfait de ta vie, que t'as envie d'autres choses alors regarde les possibilités autour de toi et agis en conséquence.

Je suis comme toi et on est beaucoup ici, je jalousais un tel qui a un meilleur taf, un autre plus musclé, un autre qui choppe plein de nanas, un autre qui a une plus grosse voiture que moi etc... Mais voilà la plupart du temps ils ont fait des efforts pour en arriver là où ils sont, et se plaindre n'en est pas un. Si tu veux mieux alors tu dois viser plus haut et mettre en oeuvre les efforts nécessaires pour atteindre tes objectifs ! On a rien sans rien poulet.

Si tu mets autant d'énergie à prendre des risques et à faire des efforts plutôt que de te plaindre et ruminer sur ta vie, tu ne penses pas pouvoir avoir mieux ?