[Oncle Barney]

Peux tu détailler ton parcours? Histoire qu'on comprenne comment tu en es arrivé là où tu es
Commence par l'enfance/les parents, vite fait. Puis la scolarité avant le bac et après

[Radikal974]

J'ai passé une enfance tranquille même si j'ai souffert d'un manque affectif je pense. Mes parents n'étaient pas très expressifs et ne parlaient pas d'amour à la maison. Mon père était un homme dur, frustre et plutôt absent en général. J'ai été quelque fois maltraité physiquement. Je n'ai jamais eu de relation forte avec lui. Je me suis construit sans repère masculin, en tout cas, je ne voulais pas spécialement lui ressembler. Je n'ai jamais trop compris ce que c'était que l'amour d'ailleurs. Je me rappelle enfant me poser des questions lors des fêtes des mères ou des pères en donnant mes cadeaux confectionnés à l'école primaire lol. Mes parents ont divorcé quand j'avais 15 ans.

Au lycée, j'ai commencé à avoir des complexes niveau poids et pas de relations avec les filles jusqu'à mes 20 ans. Niveau scolarité, je ne fournissais pas spécialement d'efforts car j'avais des facilités dans les matières littéraires. J'ai laissé tomber les maths, passé un Bac L et décroché l'exam avec une mention assez bien. Une déception car je sais que j'aurais pu avoir mieux. Mais là, je ne peux que n'en vouloir qu'à moi-même…

Les études se sont bien passées. Je m'en suis sorti avec mention Bien jusqu'au master où je faisais partie des meilleurs. On a toujours loué mes travaux et même aujourd'hui, mon travail est reconnu par les gens de ma profession, même si, je ne comprends pas exactement ce qui les attire autant, j'avoue lol. Ne sachant pas quoi faire comme métier mais sachant écrire plus ou moins, j'ai fait une fac de lettres et une fois en licence, ne sachant toujours pas quoi faire, je me suis pris de passion pour la presse et je suis devenu journaliste. Un métier que j'aime même si à la base, j'avais du mal à l'exercer car j'ai “peur” de téléphoner aux inconnus, peur d'être mal accueilli et que je doute de mon aptitude à parfois parler français…

Et c'est là que je te réponds Sekigawa ! Je suis dans une branche où même si je travaille plus, je ne peux pas faire évoluer mon salaire. Suivant la grille de salaire, je suis déjà sur-payé ! Je cherche activement un autre cadre de travail mais le secteur est un peu bouché. Des confrères là où je me trouve tueraient pour être à ma place. Et je n'exagère pas ! Je pense sérieusement à tout quitter et à partir sur le continent et à me lancer mais mon secteur est très précaire. Je risque de laisser tomber un CDI pour tout recommencer à 0, mais cette fois loin de ma famille et mes amis. Je suis en pleine période d'indécision…

Malgré tout, tu as raison, on n'a rien sans rien ! Sans prise de risque, sans sortie de sa zone de confort, on ne progresse pas...

[Oncle Barney]

Ya quelque chose que je ne comprends pas

Envoyé par Radikal974

Un autre point problématique développé dans le livre : les complexes. J'ai un complexe au niveau de l'argent. Il est le suivant : je sais que je mérite mieux que ce que j'ai. Je sais que je suis assez cultivé, sans prétention, j'ai fait des études avec succès et on m'a toujours dit que je serai à l'abri du besoin. Au final, je me retrouve toujours chez ma mère avec un salaire qui est similaire à certaines personnes de mon entourage qui n'ont pas le Bac, et émargent avec le double de mon salaire.

Or tu dis:

Envoyé par Radikal974

Je suis dans une branche où même si je travaille plus, je ne peux pas faire évoluer mon salaire. Suivant la grille de salaire, je suis déjà sur-payé !

Tu dis là que tu peux t'estimer heureux d'avoir le salaire que tu as actuellement, et juste avant, tu te plains qu'on te donne pas plus?

Ou tu as l'air de te comparer à tes petits copains de ton âge. Si tu veux faire de la thune, fallait pas faire journaliste hein!

J'essaie de comprendre ce que tu veux au fond. Etre reconnu pour ta valeur? Ou gagner plus?

Mais surtout, de tout ce que tu nous as dit, on a quand même l'impression que tu ne t'aies jamais vraiment donné les moyens de tes ambitions.

Moi je pense que cette colère (derrière le complexe), elle est finalement vers toi parce que tu n'as jamais vraiment fait d'effort pour obtenir ce que tu voulais. D'ailleurs, encore faudrait il que tu saches ce que tu veux obtenir. J'ai aussi l'impression que le seul indicateur pour toi est l'argent.

De toute manière, tu te compares énormément aux autres. Tu as une haute estime de toi et de manière infantile, tu penses mériter mieux que les autres. Mais comme l'a dit Sekigawa, ça se mérite! Il faut bosser!

Bref, tout ça est à creuser. Je pense que c'est assez central comme affaire.

Cela m'enrage au plus haut point et me rend un peu aigri. Dès que l'on parle d'argent, je suis mal et je me braque. J'ai l'impression de m'être fait avoir quelque part. Cela doit participer à mon mal être je pense…

Parfois, j'ai l'impression d'être un être aigri au plus haut point, une personne mauvaise. Je juge les gens et je suis empli de jalousie à leur égard. Ma copine m'a dit que ce n'était pas bien d'être aussi envieux et que ces personnes s'étaient bougées pour arriver là où elles étaient, qu'elles avaient pris des risques à défaut de faire de longues études. Bien évidemment, cela m'a énervé intérieurement. J'ai vraiment l'impression de m'être fait flouer quelque part.[/QUOTE]




Je cherche activement un autre cadre de travail mais le secteur est un peu bouché. Des confrères là où je me trouve tueraient pour être à ma place. Et je n'exagère pas ! Je pense sérieusement à tout quitter et à partir sur le continent et à me lancer mais mon secteur est très précaire. Je risque de laisser tomber un CDI pour tout recommencer à 0, mais cette fois loin de ma famille et mes amis. Je suis en pleine période d'indécision…

Malgré tout, tu as raison, on n'a rien sans rien ! Sans prise de risque, sans sortie de sa zone de confort, on ne progresse pas...[/QUOTE]

[Radikal974]

Oui, en gros, quand je me compare à certains, j'enrage intérieurement. Tu as sans doute raison sur le fait que je ne me suis pas donné les moyens à certains instants précis de ma vie. Quand je regarde dans le rétro, je me dis toujours que j'aurais du bosser les matières scientifiques et faire autre chose que mon métier d'aujourd'hui, même si je l'aime. Je n'étais pas sensible à ces problématiques d'argent à l'époque. Dans ma tête, j'avais assimilé le fait de faire de longues études à un gros salaire. En fait, je suis parti droit dans le mur ou je me suis voilé la face, pensant que cela me serait suffisant. J'ai sous-estimé mon attrait pour l'argent...

Au fond, je veux être reconnu pour ma valeur ET gagner plus lol. L'idéal serait de rester dans ma branche mais de rajouter des sous à mon salaire. Pour ça, il faut intégrer une catégorie d'entreprises bien spécifiques mais pour le moment, c'est vraiment impossible. Il me faudrait une dizaine d'années au moins...

Ma colère est tournée vers moi, tu as raison. Je m'en veux quand je n'arrive pas à mon but ou quand je bute sur un truc qui paraît anodin pour certains. J'ai une haute estime de moi mais fragile. Selon mes "victoires", je me sens plus ou moins bien au quotidien.

L'argent aujourd'hui me paraît central dans la vie et je me rends compte qu'il faut en avoir. Peut-être pas en faire des millions non plus mais une certaine somme qui me fait défaut. Voir les autres partir en vacances, acheter une maison ou je ne sais quoi alors que je stagne me rend fou. Je sais que je mérite mieux. Je sais que s'ils le font, j'en suis capable aussi. Mais ça ne bouge pas. Je ne vois pas ce que je pourrai faire dans l'immédiat à part prendre mon mal en patience en attendant que tout bouge. Mais je ne veux pas rester dans l'attente...

De plus, je prends bien conscience que l'argent au final, ce n'est pas la garantie du bonheur. C'est paradoxal vu que j'en veux plus et que ça a a priori des répercussions sur moi.

Comment est-ce que je pourrais évacuer cette colère ? Comment arrêter de me comparer ? Je ne sais pas quoi faire...

[Sekigawa]

Une question me taraude mais quel âge as-tu ? Ton métier à l'air de te prendre du temps mais tu n'as pas la possibilité de prendre un autre petit taf ? Histoire d'arrondir les fins de mois..

Comment est-ce que je pourrais évacuer cette colère ? Comment arrêter de me comparer ? Je ne sais pas quoi faire...

Es-tu sûr de ça ? Il y a toujours des solutions surtout à ce niveau là..
Le sport permet d'évacuer, les sorties entre amis, la lecture, la méditation...
Il te faut aussi éviter la procrastination parce que ça n'aide vraiment pas. Soit à jour dans ta vie, ne laisse rien au hasard.

J'ai pas mal de colère en moi (à taper contre les murs), enfin moins maintenant.. Mais il m'a fallut qu'un psy me le pointe du doigt pour que je me rende compte que cette rage en moi était tourné vers moi. Parce que je stagnait, parce que rien ne bougeait dans ma vie. Mais ce n'était pas la faute des autres, je me mettais dedans tout seul et j'ai commencé à mieux organiser ma vie, ça a beaucoup diminuer mes accès de rage et je vais beaucoup mieux.

L'indulgence est importante aussi, il y a des pans de la vie sur lesquels on ne peut pas agir sur l'instant mais il y en a d'autres sur lesquels tu le peux. A toi de faire le tri, de te poser pour y réfléchir et d'agir.
Pour le reste il te faut être patient, je pense que t'es jeune donc t'as encore un peu de temps puis il n'est jamais trop tard.

[Oncle Barney]

Envoyé par Radikal974

Ma colère est tournée vers moi, tu as raison. Je m'en veux quand je n'arrive pas à mon but ou quand je bute sur un truc qui paraît anodin pour certains. J'ai une haute estime de moi mais fragile. Selon mes "victoires", je me sens plus ou moins bien au quotidien.

Relis les passages du livre qui te concernent. Tu n'as pas intégré les tenants et les aboutissants de ton profil d'estime.

Envoyé par Radikal974

L'argent aujourd'hui me paraît central dans la vie et je me rends compte qu'il faut en avoir. Peut-être pas en faire des millions non plus mais une certaine somme qui me fait défaut. Voir les autres partir en vacances, acheter une maison ou je ne sais quoi alors que je stagne me rend fou. Je sais que je mérite mieux. Je sais que s'ils le font, j'en suis capable aussi. Mais ça ne bouge pas. Je ne vois pas ce que je pourrai faire dans l'immédiat à part prendre mon mal en patience en attendant que tout bouge. Mais je ne veux pas rester dans l'attente...

"Il faut en avoir"? Mais combien au juste? Combien tu veux gagner? Pour en faire quoi? Dans quel but?
Partir en vacances, même des étudiants qui ne gagnent pas un rond le font.

Acheter une maison ou "je ne sais quoi", ça veut dire quoi? Ca revêt quelle valeur d'acheter? Ou plutôt serait ce le fait de posséder? Parce que ça donne un statut? Ca montre ta réussite? Qu'essaies tu de prouver?

Je vais te dire: cette histoire d'argent, ça n'est que le moyen de montrer ce que tu vaux, ce que tu accomplis. Tu as un besoin profond de démontrer quelque chose aux autres, au monde. Tu es en permanence à te comparer aux autres. Tu ne vis pas pour toi.

Il faudrait vraiment que tu creuses cette question, en allant bien au delà de la question de l'argent, qui n'est que la façade, le prétexte. C'est flagrant que t'as des choses à régler. Et vu que tu n'y mets pas les bons mots, vu que tu es à côté du vrai sujet, tu restes dans cet état de colère et tu ne te donnes pas la possibilité de résoudre tes conflits internes.

Si tu tiens vraiment à gagner plus, un peu comme le suggère Sekigawa, tu peux obtenir des revenus complémentaires, liés à ton métier. C'est pas comme si d'autres personnes vivaient de l'écriture, ou d'autres formes, grâce à internet et aux nouvelles pratiques qui y sont liées

T'es coincé dans cette colère et tu n'es pas capable d'avoir le recul pour voir les solutions évidentes à tes problèmes apparents. Sûrement parce que tes vrais problèmes n'ont pas encore été mis à jour comme je le disais...

[similike]

Je vais tenter une psychanalyse.

Dans le domaine de la séduction on parle beaucoup de confiance en soi, mais bonne ou mauvaise elle est la conséquence de choses plus profondes. Ce sont ces choses sur lesquelles il faut travailler, sans cela on ne fait qu'un travail de surface.
Je pensais que Barney allait mettre le doigt dessus...
Il y a principalement 2 choses extérieures qui conditionnent, pendant l'enfance et l'adolescence le comportement d'un adulte, son père, et sa mère.
Mais on n'en parle pas plus que cela, à mon avis parce que chacun sait que de grandes peurs y sont liées.
Je ne connais pas ce Christophe André, il ne semble pas aller assez loin dans l’analyse.
Par contre je viens de lire d'un autre auteur les différents profils psychologiques de l'homme adulte dont le comportement n'est pas "équilibré".
A mon avis tu es le bon garçon. Un homme qui ne veut surtout pas déplaire à sa mère, et par conséquent à sa copine et à toutes les femmes et même à toutes personnes car cela même pourrait déplaire à sa mère. Son père est inexistant, cet homme n'existe donc que par l'amour de sa mère, ou plutôt sa quête illusoire. C'est un gentil garçon, trop gentil. En fait il ne supporte pas cette vie où il est obligé d'être gentil avec tout le monde. Il supporte encore moins que ses efforts constants ne soient pas reconnus, là il devient un très mauvais garçon, voir un sale type.

Tu t'es reconnu ?
Quoi qu'il en soit c'est quelque chose qu'il faut approfondir avec un professionnel plutôt qu'avec une bande de dragueurs. Et c'est normal que l'idée te déplaise car ce professionnel représente... ton père...