Ok Rakos ^^
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Suis-je quelqu'un d'aimable?
I. Quelle est mon estime?
C'est pas simple d'évaluer l'estime que l'on se porte pourtant il y a bien des indices:
On peut faire son éloge galvanisé en disant genre "je suis génial" mais l'important c'est nos croyances sur ce que les gens pensent de nous. On ne sait pas ce que les gens ont en tête alors dans ce cas, si on part du principe qu'ils peuvent pas nous aimer c'est qu'on projette nos propres croyances plus ou moins consciemment sur eux.
On ne fait qu'interpréter ce qui se passe dans notre vie: "est-ce qu'elle me pose un lapin parce que je suis indigne d'être prévenu?", "elle est comme ça qu'avec moi?", "pourquoi cet ami répond pas à mes sms? il veut plus me voir?", avec une basse estime on a tendance à donner la pire interprétation possible "les gens m'aiment pas". Prendre conscience que cette vision du monde est avant tout une construction de notre esprit est déjà une bonne avancée.
On accumulera les preuves qui disent qu'on est nul et on négligera celles qui disent le contraire (il y a je pense aussi une peur de l'inconnu dedans parce qu'en allant pas vers les gens on prend pas de risque). Un geste sympa envers nous sera vue comme conventionnel, un compliment comme vide de sens, on y croira pas.
II. Les gens reconnaissent-ils ma valeur?
a) Petit détour en psycho
- Au début de son existence l'enfant est dans un état de dépendance absolue envers son environnement et particulièrement envers sa mère (si elle le nourrit, sinon c'est envers son père). Il entre dans une relation fusionnelle qu'il est difficile de quitter pour lui. On considère que la blessure dû à cette séparation fait que l'enfant même adulte sera toujours en recherche du contact humain.
Sans développer cette thèse ici je vous renvoi aux autistes (dans les dernières classifications type DSM ce qui était avant des enfants psychotiques sont aussi considérés comme autiste, je fais référence aux vrais autistes non psychotique d'ancienne version) enfermaient dans leur monde ne vivent pas cette relation primaire et encore moins du coup la séparation qui en découle. Ces autistes adultes n'ont pas ce besoin qu'on a d'aller vers les autres, ils peuvent passer leur vie à faire des activités seul et à y prendre beaucoup de plaisir. Appliqué à nous c'est dépressions sur dépressions garanti.
- Comme j'ai dit nos parents ont une relation privilégiée que l'on ne peut pas avoir enfant, la question qui se pose pour l'enfant c'est "que me manque t'il pour vivre cette relation plus tard?", la réponse à cette question est le concept mal compris de phallus en psychanalyse. Le phallus pour l'homme c'est grossièrement sa carrière, son statut social et pour la femme son physique, sa capacité à être une bonne mère etc.
Aujourd'hui encore on a tendance à se demander ce qu'on peut apporter à l'autre qu'il n'a pas. C'est paradoxal qu'on ne demande pas aux gens de nous apporter quelque chose mais on voudrait pouvoir tout leur donner.
b) Qu'est-ce que je peux apporter aux gens pour être aimé?
Les gens sont en recherchent constantes de rapport à l'autre, même les plus introvertis d'entre nous (sauf certains autistes de l'ancienne classification). Le fait même de pouvoir avoir une discussion avec quelqu'un est une source de plaisir, c'est un besoin à combler pour tout le monde et à l'infini. Il est inutile d'être le maître de l'univers pour que les gens nous aiment il suffit simplement d'échanger avec.
Un des membres ici, Mr Specter avait fait le lien entre l'isolement social et la mort, j'ai trouvé ça très pertinent surtout que c'est pas une thèse déconnante sur un plan évolutionniste (j'ai revue cette analogie dans d'autres articles plus tard).
En interagissant avec quelqu'un vous lui apportez plus que l'argent, de la gloire ou de la force, vous lui apportez un sentiment d'existence supplémentaire.
c) Alors pourquoi nous ne le savons pas?
Tout simplement parce que les gens ne passent pas leur temps à afficher leurs émotions. Ca serait chiant, ils ont leurs propres insécurités et c'est par pudeur aussi tout simplement. Par contre si eux n'affichent pas leurs émotions constamment rien nous empêche ponctuellement de les questionner sur ça, on peut le faire même avec des potes pas juste avec sa meuf. En le faisant évitez de leur faire passer le message qu'ils mentent quand c'est positif même si vous y croyez pas, c'est insultant alors laissez-leur le bénéfice du doute.
Il y a des signes malgré tout qu'il faut s'autoriser à accepter, si une personne vous propose une activité c'est pas par convention mais parce qu'elle veut vous voir, vous lui plaisez, si elle vous parle c'est pareil. C'est un des points qui fait que la recherche d'estime est longue à travailler même dans le meilleur des cas, il ne faut pas être en recherche de reconnaissance et attendre que les preuves de notre valeur soient suffisamment importantes pour nous convaincre en maintenant le cap... difficilement parfois.
Oui nous sommes tous naturellement aimables mais nous ne le savons pas toujours!
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Je voudrais peut-être conclure avec un dernier point dans quelques jours que je considère très important, c'est sur notre positionnement en société en fonction de notre image (fausse ou réelle peu importe).
Savoir quelle place prendre en toute circonstance est très important (je parle pas de positionnement normatif). Il peut arriver qu'on soit la personne avec qui ponctuellement les gens passent le moins de temps et il est très important, j'ai envie de dire primordial de pouvoir passer du bon temps dans ces moments. C'est aussi en s'amusant au contact des autres qu'on leur donne envie de nous voir plus souvent et qu'on renverse la vapeur.