[Oncle Barney]

Je la fais courte parce que j'ai paumé le texte que j'avais écrit >_<

Une émotion est un signal sur un tableau de bord. Ce n'est pas ce signal qui conduit la voiture, mais le chauffeur.

Il y a 2 façons de vivre: en mode auto (ou conditionné) et en mode conscient.
En schématisant:

* Mode auto: Stimulus -> Emotions [-> dialogue interne inconscient facultatif -> Emotions] -> Réaction
* Mode conscient: Stimulus -> Emotions -> Conscience (Ecoute intérieure du dialogue interne et des émotions générées) -> Compréhension -> prise de décision) -> Action

En reprenant l'exemple de l'abordage:
* Mode auto: Je vois une fille qui me plait -> Ca déclenche en moi de l'excitation -> J'ai envie d'aller l'aborder mais qu'est ce qu'elle va se dire d'un mec qui aborde des inconnus dans la rue, et puis je me suis déjà pris pleins de rateaux, je suis nul pour faire ça -> j'ai peur d'y aller -> Je bloque, j'y vais pas.

* Mode conscient: je vois une fille qui me plait -> Ca déclenche en moi de l'excitation -> c'est chelou un mec qui aborde dans la rue, et en plus je suis pas doué -> Peur -> Bon ok, je suis pas doué et c'est pas naturel dans notre société d'aborder dans la rue donc c'est normal de flipper, mais j'ai vu pleins de mecs le faire sur internet, j'ai lu ce qu'il fallait faire ou pas faire, et puis j'en ai marre d'être célibataire et je veux reprendre ma vie en main -> J'y vais -> J'aborde

A noter que la technique des 3 secondes permet aussi de court circuiter tout le processus cognitif en surfant sur l'émotion de base qu'est l'excitation (ou autre) ou en évitant que la peur s'installe.

Est ce plus clair?

[tron]

L'analogie entre les émotions et les signaux du panneaux de bord est très claire, quelque soit notre destination (notre ambition) on est obligé de prendre en compte le volume de l'essence et les autres sur truc le panneau sinon on finira pas le trajet ou avec beaucoup trop d'effort.

Envoyé par MrBlue

est ce que cela signifie qu'il faut faire un mixte entre nos émotions et notre apprentissage ? Et ainsi ne pas écouter que nos émotions ? C'est ce que tu veux dire quand tu parles de "dealer" avec nos émotions, les écouter en essayant de faire la part des choses?

Donc oui c'est ça
L'émotion est une info parmi d'autres (la raison, les valeurs, la logique, les objectifs etc.) mais il me semble qu'on doit y apporter plus d'importance qu'à notre logique et nos ambitions (sans les abandonner pour autant), les émotions sont plus fiables il me semble et contrairement à la logique elles sont une partie intégrante de nous, elles sont nous.

Perso je vois un vrai problème d'éthique envers nous à ne pas écouter notre ressenti, c'est de l'auto-esclavagisme.

[Oncle Barney]

Envoyé par tron

L'émotion est une info parmi d'autres (la raison, les valeurs, la logique, les objectifs etc.)

Non pas tout à fait. L'émotion arrive avant tout le reste. C'est le guide qui indique si on se rapproche ou s'éloigne de nos valeurs.
Elle prend naissance en tant que sensation dans notre 2ème cerveau, le ventre, et c'est lui qui informe le cerveau, bien avant que le cerveau rationnel ne se soit mis en branle.

Envoyé par tron

mais il me semble qu'on doit y apporter plus d'importance qu'à notre logique et nos ambitions (sans les abandonner pour autant), les émotions sont plus fiables il me semble et contrairement à la logique elles sont une partie intégrante de nous, elles sont nous.

Tout à fait

[tron]

Je suis d'accord. Après c'est évident je sais mais une faible émotion (un stresse un peu limite) ne devrait pas interférer sur une grosse ambition c'est pour ça que j'ai à tort, sachant que c'était faux, voulu les mettre dans le même panier que les autres trucs.
C'est là où on sent qu'on entre dans les bas fonds de l'esprit humain, quand les mots suffisent plus à exprimer son idée... bon on y est quand même arrivé.

[AutelDuLustre]

Merci, je vois à peu près le principe. Donc rien d'ultra spectaculaire non plus, je m'attendais à quelque chose de plus "mystique"
Personnelement, je suis très souvent en état d'anxiété je ne sais pas trop pourquoi, une tension permanente du résultat et des actions à mener.

Mettre des mots sur mes émotions serait contre-productif car j'ai remarqué avec étonnement qu'en réalité suis très peu performant dans la réflexion verbalisée, j'ai un vocabulaire intérieur assez abstrait/visuel.
Déjà les sensations sont un bon point de départ, plus qu'à chercher à inférer.

Perso je vois un vrai problème d'éthique envers nous à ne pas écouter notre ressenti, c'est de l'auto-esclavagisme.

C'est vrai sur le principe mais dans les faits je suis tenté de dire que des fois il faut consentir un sacrifice temporaire car la personne en face n'est pas forcément encore "prête" ou bien parce que ce que l'on gagne à court terme peut tout nous faire perdre à long terme.
La patience et la modération sont parfois indispensables, surtout en amour.
C'est un peu comme cette idée de liberté du "contrat social".

Je vis justement cette situation.

[Oncle Barney]

Envoyé par AutelDuLustre

Personnelement, je suis très souvent en état d'anxiété je ne sais pas trop pourquoi, une tension permanente du résultat et des actions à mener.

Et ça ne t'interpelle pas plus que ça?
Ca n'est pas normal. De la même manière que d'avoir toujours mal au dos ou une jambe, ce n'est pas normal. On l'a juste tellement intégré dans notre ressenti quotidien qu'on ne fait plus attention, on a réussi à en faire abstraction...

Envoyé par AutelDuLustre

Mettre des mots sur mes émotions serait contre-productif car j'ai remarqué avec étonnement qu'en réalité suis très peu performant dans la réflexion verbalisée, j'ai un vocabulaire intérieur assez abstrait/visuel.

Et si c'était cette abstraction qui t'empêchait d'avancer vis à vis de tes ressentis quotidiens? Et si derrière ce que tu trouves normal ou légitime actuellement se cachait LA solution?

Si nous n'avons pas été éduqué pour mettre des mots sur nos émotions (ce qui est le cas de beaucoup malheureusement), il ne faut pas s'étonner de ne pas être doué pour ça aujourd'hui. Sauf que ça s'apprend! Que ça se travaille! Et que c'est un processus libérateur, qu'on le veuille ou non.

Je te l'ai dit et je le répète, penche toi sérieusement sur la CNV. Tu es en train de construire un monolithe de ton fonctionnement intérieur actuel, parce que tu as peur de fissurer ce que tu crois être tes fondations. Se libérer de cette croyance te mènera à l'éveil. Mais on ne peut pas le faire pour toi.

[don Diego de la Vega]

J'ai survolé le topic, mettre des mots dessus, ne pas fuir les émotions, être en'phase avec, tout ça c'est ok.

Après, je pense qu'il est important de les exprimer. Que ce soit par une activité culturelle (musique, peinture, etc) ou physique, par le sport ou l'effort.
La voie choisie va dépendre du type d'émotion, le spleen t'orientera naturellement vers l'art tandis que la colère t'orientera vers l'effort physique. Mais c'est pas binaire, et propre à chacun.

Dans cette façon de faire, pas besoin de nommer les choses ou de s'apesantir dessus. Mais c'est une façon de vivre ses émotions, de les expulser, ou de les sublimer.

[AutelDuLustre]

Si ça m'interpelle mais je ne vois pas comment faire. Car ce n'est pas forcément lié à des événements extérieurs. J'ai une grande pression intérieure, je me sens OK on va dire 33% du temps, du genre ce matin en vélo.
Même en agissant, ça ne passe pas forcément. Peut-être une anxiété sociale, je ne sais pas.
Mais aussi beaucoup de pression (quand c'est pas le chômage, c'est une rupture et quand c'est pas une rupture c'est une fille à distance).

Et si c'était cette abstraction qui t'empêchait d'avancer vis à vis de tes ressentis quotidiens? Et si derrière ce que tu trouves normal ou légitime actuellement se cachait LA solution?

Pas sûr justement car je me suis longtemps accroché à la pensée verbalisée ou à l'écriture mais force est de constater que je récoltais des maux de têtes et une efficacité très moyenne. J'ai même lu beaucoup de livre liés à l'expression des sentiments (Romantisme), je m'étais constitué un bel attirail linguistique même à un moment.
Même dans des trucs où je suis très bon (du genre mathématiques).
Je pense qu'il y a des processus cognitifs différents d'un individu à l'autre, ce qui explique qu'on a des méthodes d'apprentissage optimales différentes.
J'ai relâché et je me sens plus en phase avec ma réflexion "intuitive". Je peux retranscrire avec des termes précis mais c'est surtout pour les autres, moi je n'en ai pas besoin et je les trouve beaucoup trop réducteurs.

Cela ne veut pas dire que ta méthode n'est pas valable, ce sera juste avec "mes mots à moi". Ça peut vous paraître louche mais c'est la réalité de mon cerveau. A un moment je m'exprimais mes sentiments par des tableaux et symboliques.

Je pense même après une petite prise de conscience à l'instant que peut-être je dois justement accepter ce fonctionnement qui a toujours été fond un meilleur guide que ma verbalisation interne. Du genre en date par exemple, je ne penses presque plus en termes de mots, je laisse les déductions se faire par adjonctions internes "muettes".

Je lis justement un livre que je possède mais que j'avais oublié : Cessez d'être gentil, soyez vrai, il y aune partie sur les sentiments et émotions lié à la CNV.
Je vais essayer les deux approches, l'expérience tranchera car c'est toujours elle qui a raison.

[tron]

Envoyé par AutelDeLustre

il faut consentir un sacrifice temporaire car la personne en face n'est pas forcément encore "prête"

Est-ce les gens ou toi qui n'es pas prêt? C'est assez fou quelque part que tu gères ta vie de manière si audacieuse mais que t'ais autant de mal à laisser tes tripes parler.

Y a pas d'alternative à l'expression des émotions qui n'incluent pas d'angoisses et anxiétés chroniques avec des crises existentielles récurrentes. A toi de voir au pire si tu prends la mauvaise décision tu pourra en changer.

T'as un cerveau rationnel qui me semble très développé mais ton cerveau émotionnel semble lui lésé, je pense qu'il te manque que ça pour être heureux.

[Oncle Barney]

Je ne suis pas en train de t'expliquer comment tu fonctionnes. Je ne suis pas en train de te dire ce qui est le mieux à faire.

Je pars d'un constat simple que tu exprimes toi même et qui t'amène à poster sur ce forum (car franchement, si tout roulait, tu ne serais pas là): tu ressens des choses désagréables en toi, tu ne te sens pas en équilibre, et tu continues de tâtonner pour trouver cet équilibre.

Je tiens à insister: ce que tu ressens de manière régulière N'EST PAS NORMAL. Le fait que tu sentes à peu près bien seulement quand tu te défoules est un sérieux indice. Le sport est une échappatoire qui couvre les effets de ton mal être un temps. Franchement, si te défouler avait suffit à faire passer tout ça, on ne serait pas en train de discuter ici.

C'est toi qui vit cette situation, pas moi. Je t'ouvre une porte. A toi de la traverser ou non. Je ne peux faire mieux.