[AutelDuLustre]

On sent l'influence du modèle américain qui contribue justement à un perfectionnisme malsain dans la population.

Deux choses sont gênantes dans ton intervention :

1/ Le concept de règle "je dois"
2/ Le concept de productivité

Je remplacerais le "je dois" par "je veux" ou "je devrais" (selon les cas) et le concept de productivité par celui de "culture de l'être".

Le problème du "je dois en permanence", c'est que c’est justement ce qui créé un balancier entre les périodes hyperactives et les périodes de procrastination.
La meilleure manière de ne pas procrastiner sur le long terme est d'introduire au fur et à mesure des petites tâches intégrées ou non à un objectif global.

Exemples :
- je cherche un travail. Je consent un petit effort tous les jours "aujourd'hui, j'envoie deux cv"
- j'ai des partiels. Je révise deux chapitres tous les jours.

Sur le fond, ce que tu dis est vrai (bien qu'évident ^^), le problème est surtout le moteur (en gros : on se met des coups de fouet pour avancer tous les jours).

J'ai été en prépa pendant deux ans, donc ce système je le connais et même si je ne m'en suis pas rendu compte, il a eu des dommages collatéraux sur ma manière de pensée qui est justement celle de l'article. Tu ne vis que dans la productivité, tu deviens perfectionniste et tu culpabilises si tu ne suis pas ta règle de vie.

Pas de règle dans la vie, on suit ses convictions et ses envies. Bien sûr on peut se cadrer mais pas comme une machine.

[tron]

Je réagis parce que les sujets m'intéressent et me parlent. Ce sujet est plus ou moins d'actualité pour moi sur un plan personnel et l'autre je l'étudie et évidement c'est un sujet qui m'avait touché durablement quand j'étais ado.

[Wittmann]

Merci Lock
En fait, l'énorme problème avec ce type d'approche, c'est qu'elle part du postulat que tout le monde a des ambitions démesurées, avec des thèmes ultra-prioritaires: l'amélioration de soi-même, le fait d'avoir beaucoup d'activités, la réussite personnelle...

Or, les aspirations diffèrent beaucoup d'une personne à l'autre.
- Il y en a qui seront des "ouvriers", indifférents à la réussite personnelle et acceptant des travaux discrets mais utiles à la société.
- D'autres seront des contemplatifs, appréciant le calme, la solitude, leur monde intérieur... Parmi eux, combien de philosophes, de sages, de prophètes, d'artistes, d'écrivains sont nés..
- D'autres voudront surtout "profiter de la vie", y compris paresser quand ils en ont envie, sans ambition spéciale.

L'approche que tu proposes conviendra peut-être à certains ambitieux très tournés vers l'action, mais pas à d'autres.

Il m'est déjà arrivé de tomber dans une mentalité "productiviste" face à ma vie: choisir les activités qui me feront le plus apprendre, éviter l'inactivité... Honnêtement ça a été un désastre^^ j'étais angoissé par la peur de l'ennui, de la solitude, découragé devant mon ambition. Je faisais des activités qui ne me plaisaient plus, etc.
Maintenant, je suis + tourné vers une philosophie contemplative qu'à essayer de me bâtir une "vie de rêve" (pas pour moi) pleine de fun et de challenge.

Après, je ne dis pas que c'est la bonne philosophie pour tout le monde^^ Chaque personnalité a des aspirations différentes. Pour certains, avant de se fixer des objectifs, il est préférable de prendre le temps de se connaître.

En tout cas c'est bien d'être ouvert à la critique, ça aide toujours à progresser, ça t'oblige à justifier ta pensée, à l'améliorer, ou à l'abandonner. Sauf si la critique est le fruit d'une pensée unique (ça arrive).

Petite question: qu'est-ce qui t'amène à te poser ces questions de "philosophie de vie" et à proposer une approche "productiviste"?

[Lock]

Ouip Autel !

Merci pour ta réponse Tron ! (J'aurai grand plaisir à discuter avec toi sur Skype un de ces quatre si ça t'intéresse).

La réussite personnelle, tout à fait Wittman. C'est ce qui me gêne beaucoup dans ce que j'ai écrit. Je suis dans l'incapacité d'écrire ce qu'il faut pour éviter le risque que certaines personnes perdent d'autres éléments importants de leur vie, de leurs familles, qu'elles soient de sang ou non.
C'est une démarche très personnelle et auto-centrée d'une certaine manière (sauf objectifs...).
Aussi, si vous savez comment rédiger cette partie manquante, je vous serai très reconnaissant de la partager. (Genre graave reconnaissant !)

Ton parcours et la réponse à ta question se croisent !
En gros, on a à peu près eu (aux dates et peut-être raisons près) le même parcours.
Suite à un choc émotionnel, je me suis dit que je voulais pô gôcher et que je voulais voir ce que ça donnerait si j'essayais de m'exprimer le plus activement possible. Il est possible que dans 2-3 ans je change complètement de philosophie, c'est qu'un essai.

Voici une version retravaillée, donc, avec toutefois le manque d'explications sur un aspect plus général.

La Règle d'or

En quoi elle consiste :

1. « Je dois effectuer l'acte le plus productif possible à tout moment donné ».
2. Décider quel acte est le plus productif.
3. Le faire.
4. Quand l'acte a été poussé aussi loin que possible pour le moment, revenir à l'étape 1. et recommencer.

Ainsi, à chaque fois que vous ne savez pas quoi faire, vous retrouvez à rien faire ou vous ennuyez, dites vous « Je dois effectuer l'acte le plus productif possible à tout moment donné ».
Cela permettra alors de se reconcentrer et trouver quoi faire ou arrêter de s'ennuyer.

Le but de la treizaine d'or est de porter notre attention sur notre objectif numéro 1.
Est-ce que cela signifie travailler constamment*?
Absolument pas.
La meilleure chose à faire peut parfois être de se reposer ou d'aller se coucher tôt. (Afin d'être reposer pour se concentrer sur sa 1ère priorité).
Elle peut parfois être de faire une pause et aller manger un morceau (pour conserver de l'énergie pour sa 1ère priorité).
Parfois, la meilleure chose à faire est de faire quelque chose de fun ou préparer une activité fun. (Elle permettra de rester émotionnellement/socialement bien pour travailler sur sa 1ère priorité).

Peut importe ce qu'est « l'acte le plus productif possible », ce principe est fait pour profiter à votre 1er objectif et vous aider à rester concentré dessus.

En quoi cette règle est profitable :
-Elle permet d'éliminer les multi-tâches.
-Elle permet d'être plus concentrer sur son objectif du jour.


Vous êtes maintenant prêts pour la suite.

Les Jours d'or*:
Typiquement, c'est des jours de marathon de travail, pas moins de 16 heures de buts/objectifs à court terme.
Une checklist de petits objectifs est écrite la veille au soir.
Il y a une mise en condition, en prenant des vitamines par exemple, en préparant des boissons donnant de l'énergie etc.

Chaque pause vient après avoir fini une tâche ou toutes les 90 minutes.

Ces jours vous permettront d'abattre le travail que vous feriez normalement en 3 jours.

Quelques astuces, conseils et une conclusion

Il est très difficile pour la très grande majorité des personnes d'appliquer cette règle la semaine entière.
On pourrait donc essayer de le faire du lundi au vendredi.

Éventuellement, on pourrait imprimer un papier avec la règle dessus afin de se le rappeler et d'en faire un automatisme.

Autre chose. Il est impossible d'être 100% productif.
Mais commencez aujourd'hui.
Essayez de votre mieux.
Mais ne renoncez pas si vous n'y arrivez pas.

Éliminez seulement 25-50% de votre temps de procrastination et vous aurez déjà beaucoup progressé.

Et prenez soin de votre entourage!!

[Wittmann]

On a le même parcours? Explique? Si je comprends, un "choc émotionnel" t'a amené à essayé d'être plus actif dans ta vie?

Si on se met dans cette approche, on peut la compléter en remarquant qu'avoir quelques autres loisirs et voir sa famille, ses amis...sont des choses productives car:
- ça nous aère l'esprit
- avoir un réseau de personnes prêtes à nous soutenir, nous aider...c'est une richesse à cultiver

Après ça me semble quand même trop productiviste, il manque la possibilité de faire un peu ce qui nous plaît. C'est peut-être applicable dans le cadre du travail, mais guère au delà.
Par ailleurs, tu vois la procrastination comme une sorte de "temps inutile" à minimiser. Or, le fait parfois de ne rien faire (ou des petites choses sur internet), n'est-ce pas une sorte de "respiration" qui fait partie de la vie? Disons que la procrastination est embêtante si elle t'empêche de te préparer à un concours, réussir une année de cours...

Après comme tu dis, tu peux tout à fait tester cette philosophie. Et selon les résultats, réviser ta copie.

[tron]

En fait on parle à des niveaux de consciences différents. Tu parles de concret alors que je parle de psyché qui mène naturellement au concret, ces deux niveaux ne peuvent pas s'ignorer bien sûr.
Personnellement mes problèmes ont été résolus à un niveau plus bas de conscience du psyché mais si t'arrives à avancer grâce à cette formule c'est super.

De ton point de vue je changerais quelques petites choses. Perso je pense qu'il faut savoir déjà pourquoi on fait les choses, pourquoi on travaille on fait du sport etc. dans un espèce d'objectif à long terme. Nos ambitions profondes sont notre phare.
Dans ce cadre au lieu de se demander comment on pourrait être le plus objectif possible pour le jour même je pense qu'il faut déjà voir ça sur la semaine ou sur les vacances (histoire de faire concret). Tout comme les objectifs à long terme on doit faire murir les objectifs du moment.
Comme disait AutelDeDouleur si on se pousse trop on risque fortement d'entrer rapidement dans une période de passivité intense. Il ne faut pas que ça soit un effort ou assez ponctuellement mais un plaisir. Ne pas trop pousser c'est aussi ne pas considérer comme un échec l'échec d'un objectif mais comme une restructuration, une donnée supplémentaire à ajouter pour l'établissement de nouveaux objectifs.

La dernière chose il me semble essentielle c'est de voir son moteur, ce qui nous fait avancer. Est-ce qu'on agit parce qu'on culpabilise de rien faire (dans ce cas rien faire sur une bonne période est parfois la meilleur chose à faire), parce qu'on veut se prouver qu'on peut le faire, pour plaire aux femmes, parce qu'on est en concurrence avec quelqu'un d'autre, ou parce qu'on en a envie?
Je vois rien de mal à avancer avec la culpabilité ou par concurrence si c'est productif mais il me semble important à terme de se débarrasser de ça pour pouvoir prétendre au bonheur.

Si tu veux parler de ça sur Skype ça m'irait bien sûr.

[Lock]

Je parlais de même parcours au niveau de l'arrivée au contemplatif, mais j'estime être trop jeune et ne pas avoir vécu assez d'expériences pour ne pas avoir de regrets.
@ Wittman

Ouip, c'était un implicite de cette méthode.

C'est assez difficile à appliquer. C'est même impossible à appliquer à 100%, et je ne pense pas que le but soit de l'appliquer à 100% d'ailleurs. Ça convient pour des périodes je dirais, il me faut plus d'expérience pour statuer et peaufiner.

Ce n'est pas une justification parce que ça ne concerne que moi.
J'ai tendance à trop procrastiner au point de tomber dans l'ennui, cette méthode me permet d'éviter ça, même si en ce moment quand j'essaie de l'appliquer sur des journées entières ("jours d'or") et que je ne finis pas tout, j'ai un sentiment de culpabilité qui ne me va pas.

Ouip, je vous tiendrai au jus là dessus !


@ Tron

Ok. Je serais curieux de savoir.

Oui, c'est le souci que l'on peut se poser, que je me pose d'ailleurs, en doutant de mon objectif. c'est dur d'avoir un objectif à long terme qui vaille le coup, c'est à dire qui nous plaise et que l'on trouve satisfaisant pour notre conscience.
Je fais pas beaucoup de sport ces temps-ci. Parce que je vois pas ce que ça m'apportera par rapport à mes objectifs de faire plus qu'une certaine quantité. Il m'en faut pour irriguer mon cerveau suffisamment et bien dormir.

Oui, je suis content d'en faire les choses pour moi-même !!

Je t'envoie mon pseudo par mp.

[Wittmann]

Si je comprends, cette approche "productiviste" correspond au fait que tu as l'impression de perdre ton temps en procrastination?
C'est vrai que c'est une impression désagréable, de passer ses journées à tuer le temps en zappant sur FB / mails / actus...

Par rapport à ce que dit Tron, je rajouterais qu'il est parfois difficile d'avoir des ambitions ou objectifs de long terme clairs et motivants. Parfois, on trouvera plus de sens à cultiver des activités "improductives" (ou sans utilité concrète en termes d'objectifs de dévt perso) mais qui nous intéressent vraiment. Ca peut être bien de t'interroger sur les activités qui t'intéressent, sans ambition particulière.

Bien sûr je ne dis pas qu'une solution est meilleure que l'autre^^ Si on a des ambitions motivantes, inutile de se priver de les poursuivre. Mais sinon, ça peut être utile parfois de raisonner + en termes d' "intérêts" qu'en "objectifs"

Par curiosité, quels sont tes activités ou objectifs en ce moment Lock?

[tron]

Et c'est souvent par coup activité improductive qu'on arrive à des activités générales productives. On se met pas en couple à vie vers 16 ans, on fait des rencontre, on apprend à connaitre les femmes, à se connaitre pour finir par voir ce qui nous correspond le mieux.

[fxdesca]

Il y a aussi ce livre, un classique de Seth Godin, un gourou de la réussite aux Etats-Unis.


Bien qu'orienté business et réussite professionnelle, les principes de "Libérez le Linchpin qui est en vous" sont vraiment justes, pro-actifs et efficaces pour avancer et réussir ses objectifs.

Maintenant, ça a marché pour moi, je ne sais pas si ça marche avec tout le monde, mais le côté "devenir un leader" et "être pro-actif" rejoint les principes qui marchent aussi en séduction et dans la vie !