[Thefrenchboss]

Salut à tous, merci de prendre le temps de lire le chaotique pavé qui va suivre.

Tout d'abord, je tiens à préciser que je n'ai que 18 ans et je ne prétends pas avoir une réponse adaptée aux questions que je pose ici.

Ma réflexion se porte sur ce point : Avons nous tort de vouloir être heureux au travail ?

Après tout, c'est ce que toute ma génération et probablement la votre a ingurgité depuis la naissance : trouve un job où tu seras heureux, et où tu seras bien payé. Laissons de côté le salaire pour le moment.

Toutes les personnes que je connais se plaignent bien souvent de leur travail, de leurs horaires, de leur patron...Mais aussi du métier en soi qui ne leur plait pas forcément malgré ce qu'on leur a fait miroiter au début de leurs études.

Mais à 25-30 ans et plus, se reconvertir n'est pas chose facile, et j'ai donc l'impression qu'on a droit a une seule chance.

Donc, pour parler un peu de ma situation en tant qu'exemple, je suis parti en informatique car aucun métier ne m'intéressait vraiment, et je me suis dit qu'au moins il y avait du taff et des sous à se faire dans cette vaste filière.

J'ai vraiment l'impression que globalement, très peu de personnes sont heureuses au travail, et ne vivent que pour le week-end...Ce qui me fait vraiment déprimer car j'ai envie d'être heureux moi.

J'espère que vous m'avez compris malgré le fait que je n'arrive pas à m'exprimer clairement.

J'aimerais donc avoir votre ressenti sur cette question si cela ne vous gène pas.

Merci d'avance

[Oncle Barney]

Mais à 25-30 ans et plus, se reconvertir n'est pas chose facile, et j'ai donc l'impression qu'on a droit a une seule chance.

Tes impressions de jeune garçon de 18 ans, n'y fais pas trop confiance

Retiens une chose: les opportunités arrivent à ceux qui sont les plus motivés et clairs dans leur démarche. A coeur vaillant, rien d'impossible comme on dit.

Quant à la tristesse des gens au travail, ce n'est pas seulement dû au travail, les gens ne savent prendre leur vie en main pour être heureux. La différence est immense.

Il ne tient qu'à toi d'être heureux. Mais ça ne veut pas dire que c'est simple et que le monde n'est pas dur. Il l'est, et le chemin du développement personnel aussi. Mais c'est ce qui fait que notre vie vaut la peine d'être vécue. C'est ça l'apprentissage de la vie.

[Champia]

Long débat philosophique.

D'abord, prenons en compte les interférences :

1/ On attend le week-end car c'est un moment de détente. Est-ce pour autant qu'on s'ennuie dans son travail ?
2/ Si on était tout le temps en vacances, aimerions-nous toujours autant l'oisiveté ?
3/ Quelle est la part de ras-le-bol justifié et celle de comportement moutonnier ? En ce sens que les français aiment râler, et aiment se plaindre. L'ennui au travail est presque devenue une valeur patriotique.
4/ Quelle est la priorité ? L'argent ou l'épanouissement ? Certains seront très heureux dans un travail où ils gagneront peu, mais où ils trouveront une réelle utilité en accord avec leurs valeurs, d'autres s'ennuieront profondément dans leur travail, tout en gagnant assez d'argent pour réaliser leurs autres aspirations. La seconde catégorie se plaindra de fait de leur travail, mais c'est un choix.

Et en filigrane, la question la plus importante, qui rejoint tous les points sus-cités : Les hommes préfèrent-ils la stabilité financière, ou le plaisir pur ?

Je panacherais pour la première option, sans quoi tout le monde serait entrepreneur, passionné par ce qu'ils essaient de créer. Sauf qu'être entrepreneur, c'est souvent rester sur la ligne rouge, sans savoir si l'on sera capable de payer son loyer le mois prochain.

Sans apporter de réponse, je souhaite que ces questions puissent aiguiller ta réflexion. Du reste, pour approfondir, beaucoup de philosophes se sont intéressés à la question, et t'apporteront des pistes d'enrichissement plus poussées.

[Thefrenchboss]

Merci de vos réponses

1) Non.
2) Non, en effet. Toutefois, nous ne sommes pas tout le temps en vacances.
3) Voilà qui me donne envie d'aller travailler x) . Plus sérieusement, je suis d'accord avec toi, mais j'ai vraiment l'impression que nos grands-parents avaient des jobs qu'ils aimaient, et que ce n'est plus le cas des gens aujourd'hui, ce que je mettrais sur les exigences intenables du capitalisme (je n'ai que 18 ans, ne me frappez pas pour les idioties que je dis sans doute x) ).
4) Honnêtement, j'aurais tendance à dire l'épanouissement, mais cela découle probablement du fait que je n'ai jamais été vraiment heureux, et que j'entretiens probablement des illusions sur la vie en général.

Et vous, du coup, je suis intéressé par votre expérience, vu que nous partageons le fait de vouloir se développer(enfin, je suppose que sinon vous ne seriez pas sur ce forum), êtes vous heureux dans votre vie professionnelle ?

[Oncle Barney]

Vu que j'ai quitté un job d'ingénieur où j'étais bien payé, où mon travail était apprécié, où mes collègues m'aimaient bien, j'ai envie de te dire: OH PUTAIN OUI QUE JE SUIS HEUREUX!

[Thefrenchboss]

Supers intéressants les liens dans ta signature Barney ^^

Tant mieux alors si t'es heureux !

[don Diego de la Vega]

"trouve un job où tu seras heureux, et où tu seras bien payé"

--> comprendre "trouve un job qui te fera pas trop chier et où t'auras pas l'impression de trop te faire arnaquer"

Pour avoir essayé plusieurs choses, je peux te dire que l'équipe, les gens avec qui tu bosses, est une donnée bien plus importante que le job en lui même.
Ensuite ya la dimension d'accomplissement personnel qui est bien sûr à prendre en compte.

Pendant un moment récemment j'étais dans un service qui me déprimait. Pas d'accroche avec les gens. Environnement pourri dès que je sortais du bâtiment, même pour fumer (enfin vapoter quoi).
En à peine deux mois je me retrouvais le matin dans ma caisse à me dire "putain fais vraiment chier la bite cette affaire".
Ça, ça montre que c'est pas bon.
Depuis j'ai eu la chance de revenir là où j'étais et tout va bien mieux (pas la première fois qu'on me jette par la porte et que je rentre par la fenêtre lol. Enfin c'est la vie de presta ahah).

Mon seul conseil, c'est : essaie des trucs. Le plus possible. Laisse toujours une porte ouverte comme sortie de secours.
Et ça devrait le faire.

[Tortue]

Ahaha.

Bon moi j'ai des expériences un poil différentes de mes petits camarades du dessus.

- Je connais des gens (ça va de 25 à 50 ans et +) qui ne travaillent pas. Qui voyagent. Qui vivent au jour le jour, dans des pays où la vie ne coûte pas cher. Ils possèdent un appartement dans leur pays d'origine, qu'ils louent à distance et qui leur apporte un petit revenu suffisant. J'ai l'exemple d'une parisienne que je revois bientôt (question de sécurité sociale, elle doit faire un passage en France de temps en temps...), et dont l'appartement lui rapporte 400€/mois.
Ces gens là gagnent quelques sous à droite ou à gauche en bossant de façon très ponctuelle (1 jour à 2 semaines) dans des hôtels, des restaurants ou d'autres trucs touristiques.

Ils sont heureux et épanouis. Par contre, dur de construire une famille comme ça (et pourtant j'en connais un qui l'a fait !), et en cas de souci de santé qui coûtent cher, ils sont dans la merde. Mais c'est un choix de vie .


- J'ai fait 6 mois de cette vie là, + un boulot de "journaliste" qui me faisait un peu gagner. Du bonheur en barre. Mais j'avais envie "d'exploiter" mes études avant de faire autre chose.


- Je suis ingénieur, ça me plait vraiment. Je sors de 6 mois où mon boulot me plaisait. Vraiment. La mission me plaisait. Bon, tout ne me plaisait pas à 100% mais je me sentais satisfaite. Mes collègues étaient cool, c'était eux qui me faisaient me lever le matin. Par contre, mes relations avec mon N+1 étaient invivables, j'ai choisi de partir au bout de ma période d'essai.
Pendant cette période, le soir, je rentrai souvent épuisée, et oui, là je t'aurai dit que je n'étais pas très heureuse. Comme le dimanche soir, ou le lundi matin. Mais au fond, j'étais assez contente de ce que je faisais. Mon chef en moins, j'aurais vraiment pu m'y épanouir.

- Aujourd'hui, je suis en train de négocier pour un job d'ingénieur, toujours. Je suis contente, on me propose des missions qui me plaisent. J'ai hâte d'y retourner, en fait.
Par contre, j'ai toujours eu en tête une reconversion... Peut être dans 10-15 ans. Ou plus. On verra !

[Homer]

Quand t'es au chômage, tu ne penses qu'à bosser et quand t'es au boulot, tu rêverais de glander comme un chômeur T'inquiète, on est tous passé par là. Quant à la reconversion, il n'y a pas d'âge. Dans ta vie pro, tu vas rencontrer des tas de gens aux parcours originaux. Tout est possible.

Comme l'ont dit les autres, les journées passent beaucoup plus vite avec des collègues marrants. À mon avis, c'est la base.

J'ajoute (essentiellement pour les Parisiens), le trajet/distance. Ingurgiter 3h de RER quotidiennement, ça te pourrit une vie. Pour moi, c'est plus important que la rémunération.