[Taz20]

Bonjour le forum,

Voilà si je suis ici c'est pour débattre d'un sujet qui me concerne bien sûr directement mais qui je pense va en intéresser plus d'un dans ce cas. J'ai lu le sujet "comment s'émanciper du père" sur ADS aujourd'hui et moi j'aurais plutôt envie d'aborder le thème du "comment s'émanciper de sa mère".

Pour poser les bases du débat et aussi pour chercher les réponses à ma situation voici où j'en suis : je suis en phase post rupture depuis maintenant 4 mois. Cette étape a été et est toujours destructrice pour moi. Très honnêtement je l'ai très mal vécu et je le vis encore difficilement. Je suis une psychothérapie vraiment nécessaire car je suis dans le flou le plus total vis à vis de mes émotions et de ma situation. Sur la question "que ressens-tu ce jour ?", je serais presque incapable de répondre... Un sentiment d'impatience, d'optimisme limite béat envers le futur mais aussi de tristesse, de nostalgie et parfois de déprime. Un gros mélange indigeste qui fait alterner mes humeurs entre le TOUT et le RIEN. Mon cerveau veut oublier mon ex, mon inconscient me rappelle insidieusement les bons moments et me fait rechuter. Et je suis fatigué de ne pas arriver à m'en défaire.

Voilà pour certains cela est limite incompréhensible notamment mes potes et ma famille. Je garde mes états d'esprit pour moi car avant je faisais l'erreur de trop dévoiler mes faiblesses et de ma plaindre en permanence. Alors je ne me plains plus, je garde tout pour moi mais intérieurement c'est pas la grande forme, le psy est ma seule soupape.

Et j'arrive où je voulais en arriver je suis très vite énervé en ce moment et j'ai une envie folle d'émancipation et d'indépendance. Mais tout cela tellement poussé que je suis vraiment invivable par moment, et mes parents le ressentent. Je suis plus renfermé, j'ai envie d'être seul et de limite tout envoyer ballader. Mon gros soucis c'est que si je peux décrire la situation ma mère est vraiment trop démonstrative et protectrice vis à vis de moi et que cela commence à me peser, là j'aurais besoin d'un gros coup de boost et d'une présence empathique mais pas oppressive. Du côté de mon père il garde tous ses sentiments pour lui et je ne peux pas dire que j'ai été vraiment proche de lui. Malgré tout je sais que mes parents m'aiment profondément mais il est difficile de faire comprendre certaines choses comme le fait que je suis enfin adulte. J'en suis encore au stade d'enfant-adulte en quête de devenir, je me cherche comme un ado le ferait.

Ma question et le débat qui peut s'en suivre est : comment s'affranchir de la surprotection maternelle et de tous les comportements needy acquis lors de notre éducation ? Je pense que beaucoup de choses liées à mon comportement viennent de cette situation et que ma mère dont j'ai finalement toujours été très proche a répercuté ses propres angoisses de perte et d'abandon sur moi.

A vos claviers, je suis tout ouïe.

[Vexus]

Bonsoir,

J'interviens car je me reconnais dans ton portrait, j'ai moi aussi eue un père trés dur et peu demonstratif de ses sentiments, tout le contraire de ma mère qui n'a fait que me couver dés mon plus jeune âge. Aujourd'hui je vis seul et ce n'est pas plus facile pour autant, les vieux démons ne partent pas mais il faut apprendre a vivre avec, je vois un psy aussi et j'ai des anti depresseurs, x raisons on fait que je suis tel que je suis aujourd'hui mais une chose est sûre dés l'instant où on se pose qu'on est lucide vis a vis de ses émotions on peut faire les bons choix.

Personnelement quand je déraille, je fais un truc, je me ressource. Je ne vois personne je m'isole quelques jours et je travaille tout ce qui ne va pas chez moi pour reprendre confiance, le démon se cache dans les petits détails a toi de les trouver, et de les corriger surtout. C'est un long travail reconstruire sa confiance et sa lucidité. Pour être lucide je fais un tour en ville a toulouse et je réfléchis je regarde les gens, j'écoute leurs histoire en me disant que ma vie n'est pas pire que celle des autres mais qu'elle pourrait empirer si je ne me reprennais pas en main.

Enfin bref voila voila, le sujet étant les needy je tiens a dire que je suis parfois needy le tout c'est de s'en rendre compte et que quand ça se produit on ne rechute pas parce que celle-ci a un petit quelque chose en plus qui fait qu'on aimerait bien y arriver ! Non aucune fille n'est parfaite, et si tu creuses bien tu t'en rendras compte par toi même, si ça ne marche pas suivante et roule ma poule !

[Taz20]

J'aurais peut être dû mettre needysme et dépendance affective avec tout ce qui va avec : peur du rejet et de l'abandon. En fait ce thème se veut un peu rhétorique, comment réussir son entrée dans l'âge adulte en rompant sa dépendance affective vis à vis des autres. Que ce soit les parents, la famille, les ami(e)s et bien sûr les filles. Ma psy me l'a dit je suis encore trop dépendant de mon ex et surtout des souvenirs qui y sont liés, pas tant de sa présence au final.

PS : et je précise mon père n'a jamais été violent ou dur avec moi. Il a un juste un caractère naturellement plus effacé, tout en retenue. Dans son idée je pense, un homme n'exprime pas ses émotions. Je suis certain qu'il en ressent mais il les réserve pour lui.

[Bob Leponge]

C'est quoi comme type de thérapie que tu suis ? Tu sais si ta psy est d'inspiration psychanalytique ou autre ?

Les parents, bien qu'étant la sphère principale du développement de l'enfant, ne sont pas responsable de tous les maux de l'enfant. Malheureusement, le manque de connaissance fait que généralement, on associe toute blessure psychique à l'éducation des parents, et des fois à tord.

Il se peut que tu ai eu des blessures liées à l'abandon en dehors de la sphère familiale et qui t'ai profondément marqué, sans même que ce soit un traumatisme grave (décès d'un proche, ou autre), si quand t'étais gamin tu l'a vécu comme un abandon très douloureux que tu as refoulé, alors ça peut être une cause de ton état actuel. Le psychisme est très complexe, donc assez dure à étudier et à comprendre.

Pour répondre à ta question, je pense que t'éloigner un peu du cocon familial peut être une solution, si tu vis chez tes parents, pars (si tu es majeur évidemment)

[Vexus]

Juste une question qui n'engage a rien, tu est fils unique non ?

[Taz20]

Pour situer un peu le tout : non je ne suis pas fils unique mais très différent de ma soeur (elle est un poil plus jeune) au niveau caractère.

En fait je n'associe pas tout à mes parents loin de là, j'ai jamais eu de réels accrocs dans ma jeunesse. Juste que je ressens actuellement un désir tel d'indépendance totale que j'en deviens asociable durant ces vacances à la maison (du moins en famille et ça me chagrine un peu car j'aime réellement ma famille et en plus je la vois peu maintenant). Aucun décès de proche ni rien, j'ai juste été étouffé au lycée par ce qui était à l'époque mon meilleur pote et je me suis bien rabaissé pour lui jusqu'à explosion. Explosion à l'époque identique à une rupture amoureuse niveau émotionnel. Mais j'étais libéré d'un poids, malheureusement les années lycée sont assez formatrices et je n'ai pas réellement pu en profiter car j'étais vraiment sous son influence. Pour les filles je me refusais tout car il était jaloux, déjà que j'étais needy à la base et sans bonne estime de moi je me suis encore plus enterré.

Mais depuis (ça fait déjà 5 ans presque) je me suis enfermé dans une sorte de refoulement de ma sexualité et je n'osais rien du tout. Rajoutez l'échec total de ce qui aurait pu être ma première fois, derrière j'ai eu cette peur de la panne et j'évitais toute situation pouvant m'amener à coucher avec une fille. Mais j'ai eu une seule LTR qui s'est fini l'été dernier, ça m'a en même temps apporter beaucoup mais deux LSE ensemble au final quand ça tombe ça fait très mal, je ne sais pas pour elle mais pour moi ça a remué beaucoup (peut être trop) de choses.

Au final j'en suis là, à me chercher, à tâtonner et à vouloir trouver l'origine de la faille. Je me demande pourquoi je recherche systématiquement une signification à tout aussi, j'en fais peut être trop mais c'est assez inconscient d'où le fait que c'est pas simple à gérer. Pour ma psy je ne m'y connais pas trop mais elle est plutôt d'inspiration psychanalytique. J'y étais allé cet été au moment de la rupture mais je n'ai pu continuer par la suite car j'habite pas chez mes parents je fais mes études assez loin. Elle est très à l'écoute.

Le seul souci actuel est donc celui de l'instabilité émotionnelle qui m'habite en permanence et ce désir de vouloir absolument trouver un sens à ma vie, de façon personnelle et solitaire. Je ne veux plus reproduire le schéma qui m'a mené à mon ex à savoir ce besoin d'être en couple pour en tirer de l'affection, je me nourris trop à l'affection venant des autres pour me sentir exister. J'aimerai trouver l'équilibre pour être juste heureux seul.

[Sekigawa]

Yo !

Je me reconnais dans ton histoire et tu le sais très bien. J'ai peut-être la chance d'être plus agé que toi et d'avoir déjà vécut plusieurs années sans mes parents mais de retour chez eux je te laisse imaginer le flip.
Ma mère toujours autan protectrice envers moi a recommencé rapidement à me couver mais avec des pincettes, j'avais ouvert un post justement à ce sujet.
J'ai pris mon courage à 2 mains et je leur ai parlé, je suis resté gentil et j'ai même utilisé l'humour. Au final ils ont très bien compris mon besoin d'indépendance et de liberté. Ma mère ne m'envoi plus plusieurs textos par jour pour savoir si je mange avec eux, si je dors chez eux ou à quelle heure je rentre. Je suis libre de faire ce que je veux à 90%, et on ne me demande rien si ce n'est de prévenir si je dors chez eux ^^
J'avais peur de leur parler, de leur réaction etc... Au final et comme souvent on se trompe, ils sont plus compréhensif qu'on peut le croire ! Mais il faut y mettre un peu les formes, si tu vas leur parler en étant énervé c'est sûr que ça va pas le faire, faut que tu sois détendu et sûr de toi.

Par rapport à la peur du rejet et de l'abandon, j'en suis au même point que toi mais j'ai déjà compris que ça ne venait pas QUE de la sur-protection de ma mère et du peu d'affection de mon père, c'est finalement tout un ensemble de situations et d’événements qui ont fait de moi un angoissé. Maintenant reste à soigner ces vieilles blessures pour être capable de supporter ce genre de situation, et c'est là que la difficulté apparaît.

La thérapie est utile pour pointer les problèmes et réussir à comprendre d'où ils viennent pour pouvoir les corriger. Faut que tu sois patient, t'es le premier à le dire et je te le rappelle souvent, la reconstruction ne peut pas se faire du jour au lendemain, il faut être patient même si c'est dur, même si des fois on craque et qu'on rechute tellement qu'on n'a pas l'impression de pouvoir survivre à la souffrance. Mais il faut s'accrocher et voir qu'au bout du chemin il y a le bonheur.

A+

[Taz20]

Oui c'est vrai Seki si j'ai ouvert ce post c'était pour chercher peut être quelques aiguillages, échanger et trouver des idées nouvelles.
Ça fait 4/5 ans que je suis plus chez mes parents mais j'ai jamais vraiment quitté le nid dans le sens où je ne me suis jamais installé seul définitivement.

Maintenant voilà je sais que c'est un ensemble de situations qui ont fait que. L'éducation n'est qu'un pan du tout. Et je la considère pas comme raté bien au contraire. Aujourd'hui je veux gommer mes traits d'attentiste pour prendre les rennes de ma vie comme le dit le titre de mon journal.

Le chantier sera de longue haleine je sais qu'il ne sera pas simple mais c'est fou de ne pas arriver à gommer cette dépendance vis à vis des gens et de mon ex. Finalement cette envie que j'ai d'être hyper indépendant n'est peut être due qu'au fait de mon impatience d'arriver à enfin trouver l'équilibre ?

Faut que j'apprennes le lâcher prise bon sang. C'est tellement pas naturel chez moi.

[Oncle Barney]

Perso, je suis pas sûr que faire une thérapie pour comprendre son passé soit la meilleure chose à ton âge (par contre, si ça te fait du bien, il faut un peu continuer).
Tu n'as pas la maturité et le recul nécessaire pour changer de regard sur ton enfance et ton adolescence. Tu es encore dedans d'ailleurs.

Non la vraie façon de te trouver (car c'est surtout de ça qu'il s'agit), c'est par l'émancipation, partir réellement du nid familial, couper les ponts pour ne garder qu'un lien minimal avec sa famille (dans un premier temps). C'est par l'action que tu vas trouver les réponses, et non dans la rumination de tes défauts ou de tes failles dues à tes parents.
Le rôle des parents (sur le papier) est de te donner les armes pour affronter la vie à l'extérieur. Ils y arrivent plus ou moins bien, et la seule chose que tu peux faire en quittant le nid familial, c'est de constater les armes dont tu disposes à cet instant pour commencer ta vie d'adulte. Inutile de s'apitoyer sur son sort, de regretter que ses parents ne nous ont pas appris ça ou qu'ils nous ont transmis leurs peurs, ça n'aidera pas, bien au contraire. Tes parents ont fait ce qu'ils pouvaient, avec leurs moyens. Et toi même tu comprendras quand tu devras élever tes enfants. En attendant, les réponses sont en toi pour peu que tu aies la lucidité pour les voir. Et quant à ce que tu ne possèdes pas encore, c'est sur le terrain que tu vas te forger ton propre caractère et que tu trouveras ta voie.

J'espère que tout ça t'aidera dans ta démarche. Good luck!

[tron]

L'analyse est plus une méthode d'exploration de l'inconscient que du passé (même si le passé aide à comprendre l'inconscient présent) mais je suis d'accord toute manière qu'il vaut mieux au moins parallèlement trouver un moyen de s'émanciper. Evidemment il faut pas qu'il y ait un mécanisme qui nous empêche à le faire mais je vois encore rien qui laisserait penser ça.

En dehors des trucs à voir (ou pas) en thérapie je vois une volonté de sortir de l'âge d'enfant pour aller à l'âge adulte. Je vois une volonté de prendre en main ton destin.
Ta mère parait être une barrière (elle l'est peut-être en parti) mais elle t'a élevé enfant et ne sait pas que tu es un adulte (parce que tu l'es pas officiellement vue que ça demande d'être indépendant financièrement).

C'est à toi de revendiquer cette position, c'est en prenant la place qui t'es dû et non pas en la demandant (l'enfant demande la permission à sa mère, l'homme se sert dans la vraie vie) que tu sera indépendant et que tu démarrera ta vraie vie selon tes désirs.