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Envoyé par Guilty
Après si l'on me demande mon avis.. Je pense qu'en terme de relation avec du surpoids on y gagne bien plus en faisant des efforts sur son apparence (diète + sport) que de grosse séance de prise de confiance (d'autant qu'une grande confiance en soi vient l'accomplissement et réussi à atteindre le physique que l'on s'est fixé est un gain énorme de confiance en soi).
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Hum. Oupa.
A mon sens, la confiance en soi qui vient du fait qu'on a réussi à perdre du poids est justement suspendue au fait qu'on conserve cette perte de poids au long cours. C'est un cercle vertueux dans un sens (je maigris donc j'ai confiance donc je suis motivée donc je maigris), et particulièrement vicieux dans l'autre (je grossis donc je me trouve nulle donc, dans de nombreux cas, je me réfugie plus ou moins dans la nourriture donc je grossis). Je la trouve bien moins saine que la confiance en soi qui émane du fait qu'on accepte ce qu'on est, parce qu'elle permet de se réjouir de perdre du poids sans sombrer dans l'abattement quand on en prend.
Je crois que le secret d'un rapport apaisé avec son corps et son alimentation, c'est d'arriver à prendre une certaine distance émotionnelle par rapport à ces deux choses (ce qui est assez difficile dans une société qui t'explique que le chocolat console, et que si t'as du gras sur les cuisses tu es une grosse vache sans volonté). Je crois aussi qu'il est impossible de prendre une distance émotionnelle quand on réagit à un inconfort (i.e. un complexe, une insatisfaction) par la correction immédiate de la source de l'inconfort au lieu de réagir par l'acceptation préalable de cette situation.
Evidemment, réagir immédiatement en corrigeant, c'est le "plus efficace" à court terme. Seulement, je reste convaincue que c'est un nid à névroses, parce qu'on en vient à redouter la prise de poids pour la représentation qu'on s'en fait (je suis grosse, moche, pas séduisante, nulle et sans volonté) plus que pour sa réalité (je ne rentre plus dans mes pantalons et j'ai pris du bide). Et du coup, lorsque la prise de poids arrive, on est bien plus mal dans sa tête quand on imagine que ça veut dire qu'on est nulle que lorsqu'on trouve simplement agaçant de ne plus rentrer dans son jean fétiche.
En résumé, on a passé l'âge d'avoir besoin d'une veilleuse pour dormir à cause des monstres sous son lit. Parce qu'en plus, quand la veilleuse s'éteint, c'est la panique dans sa tête quand on est persuadé qu'on va se faire bouffer par un monstre, alors que c'est juste modérément angoissant quand on sait qu'il n'y en a pas.
Citation:
Et puis j'vais faire mon scientifique mais un trop grand surpoids entraînent de gros désagréments sur la santé à long termes !
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Ouip. Mais il faut mettre en balance les désagréments physiques induits par le grand surpoids à long terme, et le désagrément psychologique immédiat induit par le contrôle permanent de son alimentation.
(Et puis pour les questions physiologiques liées au surpoids, ça dépend moins de la quantité de gras qu'on a que de l'endroit où on le stocke.)
Pour finir, je ne dis pas qu'il ne faut pas chercher à perdre un peu de poids quand on en a manifestement trop. Je suis en surpoids et je le vis bien certes, mais je suis plus contente quand la balance m'indique que je maigris que lorsqu'elle m'indique que je grossis. Cependant, j'ai arrêté de me focaliser sur mon apparence physique, et ça me fait beaucoup de bien dans ma tête. Et étrangement, depuis que c'est mieux dans ma tête, d'une part les toubibs ont arrêté d'être aussi désagréables à ce sujet, d'autre part mon poids a arrêté de fluctuer de façon incontrôlable dès que mon rythme de vie changeait un peu.
Ah, et dernier truc : tous les gens que j'ai croisés étaient incapables d'estimer mon poids à moins de 20kg. N'imaginez pas être capables de deviner la silhouette de quelqu'un à partir de la donnée du poids et de la taille.