dashingkev
09/04/2018, 01h35
Bonsoir Messieurs et Mesdames,
Activés les cerveaux parce que c'est une analyse très détaillé des rencontres virtuelles suite à un épisode d'une série qui traite sur le thème.
Je regarde actuellement la série Black mirror, alors pour ceux qui ne connaissent pas je vous fais un rapide résumé :
Les épisodes sont liés par le thème commun de la mise en œuvre d'une technologie dystopique, le « Black Mirror » du titre faisant référence aux écrans omniprésents qui nous renvoient notre reflet. Sous un angle noir et souvent satirique, la série envisage un futur proche, voire immédiat. Elle interroge les conséquences inattendues que pourraient avoir les nouvelles technologies, et comment ces dernières influent sur la nature humaine de ses utilisateurs et inversement.
Une série que je vous conseille si vous aimez les séries avec une bonne histoire et qui critique les dangers potentiels des technologies futures avec chaque épisode totalement différent des uns et des autres.
Donc j'en suis à la saison 4 et je tombe sur cet épisode qui s'intitule "Hang the DJ". Je vous fait un résumé. Attention spoiler : L’histoire nous emmène dans un monde où les gens vivent dans un « système » délimité par un grand mur. Tous sont en quête de leur « partenaire ultime » qui doit leur être présenté par ce fameux système au bout d’un certain nombre de relations. Dans 99,8% des cas, le système trouvera le partenaire idéal. Chaque personne est guidée par un coach virtuel embarqué dans un objet ressemblant à un galet. Ce dernier les accompagne, leur donne des conseils, et présente une interface permettant de suivre sa mise en relation avec un partenaire.
Cet épisode pose clairement les limites des sites de rencontre, évidemment il faudrait que vous regardiez l'épisode pour avoir une vision plus claire mais voici une vision bien intéressante :
Cet épisode critique clairement l’omniprésence des applications de rencontre et la disparition du romantisme, du hasard naturel, au profit du hasard algorithmique.
Comme le souligne Fuzati dans le titre Préface : « Mieux vaut la mort que l’amour présenté par un algorithme. Les histoires se répètent et puis s’oublient comme une épidémie ».
Vous sentez que nous, dans notre réalité, on est en plein dedans ? Tinder, Happn, Lovoo, AdopteUnMec, Meetic, EliteRencontre, Mektoube, Once, Grindr, eDarling. Là, on est sur le propre, mais il existe « Deserve Her : 3 rounds à gagner pour mériter la fille », « Bumble : les femmes au pouvoir », « Pure : 1 heure pour trouver un partenaire sexuel », « Wingman : laissez vos amis choisir vos rencontres » … La liste est très longue et j’omets volontairement et par décence les services vous encourageant à tromper votre partenaire.
Comme à son habitude, Black Mirror nous pousse à réfléchir et avoir un oeil critique sur notre société, et ça fait du bien. L’amour sous algorithme, poussé par les matchs ou autres personnes à proximité nous enferme dans une conception des rencontres totalement biaisée et artificielle. Comment de premiers sentiments peuvent s’opérer si les premiers échanges sont déjà effectués dans une autre sphère ? Il n’y a plus « cette fille à la soirée d’hier », ou « ce mec qui était sur la table au fond du bar ». Il y a cette fille avec des photos trompeuses, et ce mec torse nu devant le miroir de sa salle de bain. Les rencontres deviennent un cancer moral et comme le souligne Amy qui dit à Frank : « à force je me sens de plus en plus détachée, comme si j’étais pas vraiment là. (…) J’ai eu cette expérience extra corporelle, je suis littéralement sortie de mon corps. J’étais assise là, dans un coin, en train de me regarder b*iser avec ce mec. »
Il serait mal venu de ma part de critiquer moi aussi ces « systèmes » de rencontre, mais en tant que célibataire et utilisateur irrégulier, ces applications sont un cancer moral. Vous vous installez devant la TV, ou aux toilettes, vous swipez à gauche, swipez à droite, vous attendez. Vous discutez avec quelqu’un, puis vous vous rencontrez, puis le courant passe bien à l’instant T. Puis deux jours, une semaine, un mois, plus tard, il ne s’agit pas de la bonne personne. Alors la rupture a lieu. Puis vous rentrez chez vous, vous vous installez devant la TV, ou aux toilettes, puis vous rencontrez quelqu’un d’autre. Les ruptures deviennent mécaniques, les systèmes d’approche par écran interposés aussi. On ne ressent rien l’un de l’autre que le toucher du clavier sous nos doigts.
Les seules dernières relations qui ont eu de l’importance, dans mon cas, ont été le fruit du hasard, ou en tout cas n’ont pas été effectuées par écran interposé, assis dans mon canapé. Alors pourquoi continuer de s’enfermer dans ces systèmes ? La mécanique addictive (comme pour les réseaux sociaux ou un jeu) de swiper vers la droite et de voir apparaître que l’on a un match. Super !
Mettant de l’eau dans mon vin, je dois avouer que ces systèmes aident certaines personnes à trouver la bonne personne. Certains se marient même … Alors pourquoi pas. Peut-être s’agit-il d’un mal nécessaire.
Terminons par le choix du titre, et de la chanson à la fin. « Hang the DJ » ou « pendre le DJ » nous vient tout droit des Smiths qui ont composé cette chanson après qu’un DJ animant une émission sur BBC Radio 1 ait annoncé la catastrophe de Chernobyl, puis a passé un titre pop du groupe Wham!, l’air de rien. Choqués et dégoûtés par le manque de sensibilité du DJ, ils ont écrit cette chanson qui répète 33 fois de pendre le DJ.
Et si le DJ était le « système » ou les algorithmes qui nous poussent vers une disparition de notre sensibilité et de notre empathie naturelle ?
Activés les cerveaux parce que c'est une analyse très détaillé des rencontres virtuelles suite à un épisode d'une série qui traite sur le thème.
Je regarde actuellement la série Black mirror, alors pour ceux qui ne connaissent pas je vous fais un rapide résumé :
Les épisodes sont liés par le thème commun de la mise en œuvre d'une technologie dystopique, le « Black Mirror » du titre faisant référence aux écrans omniprésents qui nous renvoient notre reflet. Sous un angle noir et souvent satirique, la série envisage un futur proche, voire immédiat. Elle interroge les conséquences inattendues que pourraient avoir les nouvelles technologies, et comment ces dernières influent sur la nature humaine de ses utilisateurs et inversement.
Une série que je vous conseille si vous aimez les séries avec une bonne histoire et qui critique les dangers potentiels des technologies futures avec chaque épisode totalement différent des uns et des autres.
Donc j'en suis à la saison 4 et je tombe sur cet épisode qui s'intitule "Hang the DJ". Je vous fait un résumé. Attention spoiler : L’histoire nous emmène dans un monde où les gens vivent dans un « système » délimité par un grand mur. Tous sont en quête de leur « partenaire ultime » qui doit leur être présenté par ce fameux système au bout d’un certain nombre de relations. Dans 99,8% des cas, le système trouvera le partenaire idéal. Chaque personne est guidée par un coach virtuel embarqué dans un objet ressemblant à un galet. Ce dernier les accompagne, leur donne des conseils, et présente une interface permettant de suivre sa mise en relation avec un partenaire.
Cet épisode pose clairement les limites des sites de rencontre, évidemment il faudrait que vous regardiez l'épisode pour avoir une vision plus claire mais voici une vision bien intéressante :
Cet épisode critique clairement l’omniprésence des applications de rencontre et la disparition du romantisme, du hasard naturel, au profit du hasard algorithmique.
Comme le souligne Fuzati dans le titre Préface : « Mieux vaut la mort que l’amour présenté par un algorithme. Les histoires se répètent et puis s’oublient comme une épidémie ».
Vous sentez que nous, dans notre réalité, on est en plein dedans ? Tinder, Happn, Lovoo, AdopteUnMec, Meetic, EliteRencontre, Mektoube, Once, Grindr, eDarling. Là, on est sur le propre, mais il existe « Deserve Her : 3 rounds à gagner pour mériter la fille », « Bumble : les femmes au pouvoir », « Pure : 1 heure pour trouver un partenaire sexuel », « Wingman : laissez vos amis choisir vos rencontres » … La liste est très longue et j’omets volontairement et par décence les services vous encourageant à tromper votre partenaire.
Comme à son habitude, Black Mirror nous pousse à réfléchir et avoir un oeil critique sur notre société, et ça fait du bien. L’amour sous algorithme, poussé par les matchs ou autres personnes à proximité nous enferme dans une conception des rencontres totalement biaisée et artificielle. Comment de premiers sentiments peuvent s’opérer si les premiers échanges sont déjà effectués dans une autre sphère ? Il n’y a plus « cette fille à la soirée d’hier », ou « ce mec qui était sur la table au fond du bar ». Il y a cette fille avec des photos trompeuses, et ce mec torse nu devant le miroir de sa salle de bain. Les rencontres deviennent un cancer moral et comme le souligne Amy qui dit à Frank : « à force je me sens de plus en plus détachée, comme si j’étais pas vraiment là. (…) J’ai eu cette expérience extra corporelle, je suis littéralement sortie de mon corps. J’étais assise là, dans un coin, en train de me regarder b*iser avec ce mec. »
Il serait mal venu de ma part de critiquer moi aussi ces « systèmes » de rencontre, mais en tant que célibataire et utilisateur irrégulier, ces applications sont un cancer moral. Vous vous installez devant la TV, ou aux toilettes, vous swipez à gauche, swipez à droite, vous attendez. Vous discutez avec quelqu’un, puis vous vous rencontrez, puis le courant passe bien à l’instant T. Puis deux jours, une semaine, un mois, plus tard, il ne s’agit pas de la bonne personne. Alors la rupture a lieu. Puis vous rentrez chez vous, vous vous installez devant la TV, ou aux toilettes, puis vous rencontrez quelqu’un d’autre. Les ruptures deviennent mécaniques, les systèmes d’approche par écran interposés aussi. On ne ressent rien l’un de l’autre que le toucher du clavier sous nos doigts.
Les seules dernières relations qui ont eu de l’importance, dans mon cas, ont été le fruit du hasard, ou en tout cas n’ont pas été effectuées par écran interposé, assis dans mon canapé. Alors pourquoi continuer de s’enfermer dans ces systèmes ? La mécanique addictive (comme pour les réseaux sociaux ou un jeu) de swiper vers la droite et de voir apparaître que l’on a un match. Super !
Mettant de l’eau dans mon vin, je dois avouer que ces systèmes aident certaines personnes à trouver la bonne personne. Certains se marient même … Alors pourquoi pas. Peut-être s’agit-il d’un mal nécessaire.
Terminons par le choix du titre, et de la chanson à la fin. « Hang the DJ » ou « pendre le DJ » nous vient tout droit des Smiths qui ont composé cette chanson après qu’un DJ animant une émission sur BBC Radio 1 ait annoncé la catastrophe de Chernobyl, puis a passé un titre pop du groupe Wham!, l’air de rien. Choqués et dégoûtés par le manque de sensibilité du DJ, ils ont écrit cette chanson qui répète 33 fois de pendre le DJ.
Et si le DJ était le « système » ou les algorithmes qui nous poussent vers une disparition de notre sensibilité et de notre empathie naturelle ?