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Vieux 13/03/2018, 08h32
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Par défaut Discours de la servitude volontaire

De l'auteur Étienne de La Boétie, paru en 1576.
Je pense que le titre doit parler à quelques personnes, il est tout juste moins connu que Le Prince (1532) de Machiavel mais il traite du même sujet. À savoir, comment fonctionne le pouvoir. Dans ce texte (cela dit un bon gros texte de 50 pages, vous le trouverez toujours avec un commentaire associé parce qu'on fait pas un livre avec si peu de volume), La Boétie explique comment un seul homme peut parvenir à soumettre un peuple entier, en ayant le désavantage absolu du nombre. Comment et en quoi la servitude est volontaire.

Mon exemple préféré parmi les nombreux qu'il donne est celui de Cyrus II le Grand, roi de Perse au VIème siècle avant Jésus-Christ. Cet homme venait de conquérir Sardis, la ville principale de Lydie, (un royaume d'Asie Mineure, pas loin de Chypre). Jusque là tout va bien, Cyrus est ravi. Le souci, c'est qu'à peine parti de Sardis, une importante révolte éclate.
Cyrus ne veut pas transformer une ville si belle en champ de batailles, ni gaspiller des ressources en impliquant son armée. Il a alors une idée. Il décida d'établir dans la ville des bordels, des tavernes et des jeux publics, avec obligation pour les habitants de s'y rendre. A partir de là, il n'y a plus jamais eu besoin de verser une seule goutte de sang chez les Lydiens.
Petit détail amusant : le mot "ludique" en français vient du latin "ludo" qui signifie "jouer". Selon La Boétie, le mot "lude" viendrait du mot "Lyde", en référence à cet engouement qu'ont développé les Lydiens pour le jeu suite à l'initiative de Cyrus II.

Un livre très intéressant, qui prône la lutte pour la liberté. Je trouve que les enseignements qu'on peut en tirer peuvent servir dans beaucoup de situations de pouvoir, même les relations amoureuses. Je le conseille vivement à ceux qui ont du mal avec les livres, à part la tournure de quelques phrases qui demande une ou deux relectures (l'époque oblige) c'est très digeste, bref et enrichissant comme lecture.

J'oubliais, La Boétie a écrit ce discours entre 16 et 18 ans. Voilà.
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Vivre de telle sorte qu'il te faille désirer revivre, c'est là ton devoir.
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