Discussion: Blog père divorcé
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Vieux 15/02/2018, 15h09
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J'arrête là ensuite.
Ce blog est super violent.

Citation:
A deux collègues
Mon article de critique du féminisme a choqué deux collègues qui m’ont écrit. Voilà ma réponse (les prénoms et quelques mots reconnaissables ont été changés) :

Noémie : Malheureusement, ton texte illustre la femme féministe dont tu tentes de nier l’existence. Tu ranges mon texte dans des catégories de discours qui t’appartiennent et ne me concernent pas. Les catégories collectives existent, on peut dire : les Français ou les Alsaciens, les chrétiens sans les connaître tous. (On peut dire la femme féministe)

Je n’ai pas évité de poser la question des rapports de domination dans la société. au contraire je l’ai posée dans des termes dont l’exactitude fait peur. Comme tu te permets de me conseiller des lectures, je t’en conseille aussi : l’homme battu, un tabou au cœur du tabou, de Sophie Torrent Editions Option Santé et Pédophilie féminine l’ultime tabou d’Anne Poiret Ed Patrick Robin. Un tabou, c’est une chose dont il est interdit de parler et qui structure tout. Ces livres sont écrits par des femmes puisqu’un homme qui se permet de donner un avis personnel sur la façon dont le féminisme est conduit se voit mis de force dans la catégorie "discours démagogique anti féministe de base". Je suis féministe et je te réécris la fin de mon article que tu n’as pas lu apparemment : "le féminisme, tous ensemble."

Les systèmes totalitaires donnent, dans leur système, une place de déshonneur absolu aux critiques : si tu n’es pas marxiste, tu es un bourgeois (c’est-à-dire l’ennemi que le marxisme doit supprimer), si tu n’adhères à la psychanalyse, c’est que tu es particulièrement névrosé… Par conséquent, il n’y a qu’une façon de penser et une seule. Tu vois ça dans une idée de guerre : qui n’est pas absolument de mon avis est totalement contre moi. J’en suis désolé, ce n’est pas mon point de vue. Actuellement, un certain état d’esprit qui se présente comme féministe exerce cette domination idéologique écrasante et tueuse (elle me tue et elle tue mes enfants) et l’anti-féministe, je te le dis franchement, c’est toi, Noémie. Je veux la moitié du ciel avec les femmes et je vis dans un écrasement de ma personne, de mes droits, de la personne de mes enfants, de leur droit, de leur bonheur qui fait que le jour où je perdrais espoir de retrouver ma dignité d’être humain et la leur, je mettrai fin à mes jours.

Il y a des niveaux d’oppression où il vaut mieux mourir que vivre et quand j’aurai perdu espoir d’en sortir dans la vie, j’en sortirai par la mort. Vos deux courriers me rapprochent de cette solution là.

Ursule, je n’ai fait aucune évocation dans mon texte de ma situation personnelle. Je généraliserais, selon toi, ma situation particulière. Si tu entends particulière au sens de rare, tu te trompes. C’est Evelyne Sullerot, fondatrice du planning familial, qui a écrit de sa main pour mes enfants et moi : "C’est chaque année des milliers d’homme qui se font dépouillés de leur statut de père". Je ne suis pas d’accord tout-à-fait avec elle. Au tribunal aux affaires familiales, je n’étais pas un être de parole, j’étais un objet, une chose, vile et méprisable, dont on pouvait faire ce qu’on voulait : non seulement mes paroles n’ont pas été transcrites mais on (les experts et les magistrats) m’ont attribué des paroles que je n’ai jamais tenu mais qui entrent parfaitement dans cette idée que les hommes, les mâles sont dans la haine des femmes et dans l’asservissement des femmes, sans aucune exception.

Regardons ensemble, si tu le veux bien, comment Ouest-France du 9 mars parle des hommes et des rapports hommes/femmes. dans les autres articles, les hommes sont déclarés par des femmes "machos" "ils ont peur" "les hommes c’est plutôt le terrain de foot" Ben voyons !

La syndicaliste écrit : "Côté femmes, ça évolue, il y a des avancées mais c’est un travail de longue haleine." J’ai écrit : "L’élection des femmes à des postes de responsabilité n’est pas versé au progrès de cette marche vers l’égalité ; ces élections sont comptées en négatif comme la mesure du chemin qu’il reste encore à parcourir." J’analyse bien ce qui se dit vraiment, j’analyse bien le réel. Je ne discrédite personne.

Les "valeurs féminines", je ne les invente pas. Voilà comment elles sont écrites : "Elles ont des préoccupations de terrain" (les femmes s’occupent d’accueillir des nouveaux dans les lotissements) "Est-ce les hommes prendraient le temps de se préoccuper de ce genre de questions, et de les exprimer ?"

Je ne parle pas mon affaire, je ne généralise pas mon affaire, Ursule.

Je dis que le féminisme devrait contenir une demande aux hommes de le faire, au lieu de l’exaltation de cette différence, exaltation doucement méprisante pour les hommes, tous mis dans le même sac, condamnation morale sans droit de réponse et sans espoir que faire autrement ferait cesser la condamnation morale.

Libé a fait un topo sur les prestations compensatoires. Naïvement, ils ont un article intitulé : le cri de la seconde femme. On peut interpréter cela comme ça. Pour transformer les mâles en « cochons de payeurs » dans les divorces (l’expression est d’Annie Duperrey) la loi est tellement sévère qu’elle finit par atteindre la seconde épouse. Et là, le cri de la seconde épouse, il s’entend. Il a de la valeur, il a de la vertu, il passe dans Libé. « La ministre de la Justice Elizabeth Guigou s’est émue des 400 000 femmes, secondes épouses, qui étaient obligées de payer, donc de travailler, pour régler les prestations compensatoires des premières, même quand le divorce avait été prononcé plus de vingt ans auparavant. » Elle s’est émue des 400 000 femmes, la généreuse Elisabeth Guigou, mais il n’y a pas un mot sur les hommes. C’est quand le coup porté à l’homme est tellement fort qu’il atteint la seconde femme qu’il est pris en considération (par et pour l’atteinte à la femme, l’homme est toujours exclu de la reconnaissance de l’injustice et de l’indignation).

En famille, j’étais à la sortie de l’école, j’étais à la crèche, au conservatoire…etc. Le tribunal a interprété cela comme une volonté inconsciente de ma part de voler le rôle maternel à mon épouse, c’est-à-dire un désordre de type psychanalytique qui occasionnait toutes les difficultés de la famille, absolument toutes et dont ma pauvre épouse était victime. C’était une oppression que j’exerçais sur elle. Je menais les enfants à l’école, à la crèche, chez les médecins, en vacances et c’était une oppression que j’exerçais sur mon épouse ! Ce sont des documents de la République française qui sont pris au nom de tous et s’appliquent tous les jours. Qu’est-ce qui les rend possibles ? Voilà la question que je traite. Si les femmes féministes en France étaient pour l’égalité et souhaitaient que les femmes s’épanouissent dans leur carrière comme elles disent qu’elles le veulent, elles auraient réclamé que tous les hommes fassent comme moi, elles se seraient indignés qu’une femme s’oppose à son homme avec de tels arguments, elles se seraient indignés qu’un tribunal prenne une décision sur de telles interprétations (tout citoyen devrait s’en indigner).

Tu ne veux pas le savoir, comme beaucoup, et celles et ceux qui acceptent de le savoir un peu refusent de combattre avec mais je vis dans un asservissement pire que la mort.

Dans le film, "tous étaient frappés" l’employée harcelée reçoit une pique de son chef : "Vous êtes venue habillée en pyjama ?" C’est odieux et c’est ressorti au débat comme une humiliation insupportable.

Lis ce que je supporte dans le genre : J’ai été déclaré par l’Etat français, "en rivalité avec toutes les femmes", "de taille à peine moyenne", "aigri", "insupportable", "jaloux", "déçu", « hypocondriaque ». J’ai contre moi tous les jours que je vis et mes enfants ont contre eux tous les jours qu’ils vivent ces injures qui ont fondé une décision du ministère de la justice. Les magistrats, au nom de tous, ont mis à la poubelle les attestations des citoyens qui photocopient leur carte d’identité dans un acte citoyen hautement engageant, pour dire ce qui se passait vraiment et n’ont tenu compte que de ces injures qu’ils avaient commandité à leurs experts.

N’essaie pas d’imaginer que quelqu’un quelque part en France ose dire des énormités pareilles d’une femme. C’est impossible. Elle aurait tous les micros ouverts, toutes les pages de journaux, les leaders féministes seraient partout pour en dénoncer l’horreur, les gens défileraient dans la rue. Mais un homme ! Qu’il se débrouille tout seul avec sa souffrance. Il y a des psys pour lui.

Quand tu oses écrire Ursule "ne décrédibilise pas la lutte des autres", je regrette d’avoir à écrire cela mais tu dépasses le niveau d’horreur acceptable, parce que tu n’accordes aucun crédit à ma lutte. Aucun. Comme toutes et tous, tu es dans le déni, dans la fuite par rapport ce que sont vraiment les rapports de domination entre hommes et femmes. Et même si comme tu as l’air de le croire, notre histoire (celle de mes enfants et moi) était exceptionnelle, elle mériterait le soutien de tous. Parce que je ne me soumets pas (à ce déni généralisé) j’ai été traité de con.

Par ailleurs, bien entendu, le concept de résistance est formidable et il faut résister !

J’appelle à une lutte féministe partagée. Et je suis désolé de le dire, mais vous me renvoyez une absence d’écoute (de lecture) et une culpabilisation : un homme n’a pas le droit de parler de cela et d’en penser quelque chose. Vous remplissez complètement le rôle de la femme féministe tel que je le décris et je n’ai aucune joie que, inconsciemment, vous me donniez raison en pensant vous opposez à ce que je dis. J’en suis attristé.

Ouest-France a choisi le titre. Mon titre, c’est « féminisme, tous ensemble, oui ! » Alors je vous le redis. Tous ensemble, mais vraiment tous ensemble, dans ce combat fondamental.
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