Non, don Diego, je n'ai absolument aucune rancœur en raison du fait qu'elle m'a quitté. Aucune ! Je me suis aperçu avec le temps que je n'étais pas du tout rancunier. Je ne lui en veux nullement : c'est son choix ; elle avait trop souffert.
Quand je disais : "Quel culot après m'avoir laissé !", je faisais référence au fait qu'elle semblait jalouse lorsque j'ai dit que j'étais sorti durant ces mois de séparation, alors que c'est elle qui l'a voulu et qui m'a dit de ne pas l'attendre.
Depuis mon dernier message, elle m'a appelé tous les jours. Les conversations sont plutôt intéressantes à chaque fois, même si je n'aime pas particulièrement parler au téléphone. C'est elle qui m'a appelé à chaque fois.
Nous nous sommes vus hier. Je suis allé chez elle, à son initiative. Elle m'a bien accueilli, souriante et agréable. J'ai redécouvert son appartement, qui a peu changé. Elle m'a pris dans les bras.
On s'est allongés sur son lit, comme au bon vieux temps, pour discuter. Elle a recommencé avec ses reproches. Je l'ai écoutée très longuement. Je lui ai expliqué ce qui avait changé.
Oui, je peux changer, car la rupture m'a fait prendre conscience que je pouvais la perdre par un comportement puéril. J'apprends toujours vite et je suis quelqu'un qui peut faire des efforts si j'estime que la raison en est légitime. En l'occurrence, je sais que, dans cette relation, j'ai eu des torts ; je les reconnais et les assume ; je peux toutefois les maîtriser. Non seulement je ne réagirai plus de cette façon quand elle sort, mais en plus, je ne lui demanderai même pas ce qu'elle fait. Même si elle m'a demandé ce que je faisais aujourd'hui (par téléphone encore), je ne lui ai pas posé la même question, à dessein.
D'ailleurs, oui, je suis convaincu que ça peut changer dans la mesure où je ne ressens pas ce besoin de savoir ce qu'elle fait, comme avant. Est-ce à cause de notre séparation pendant des mois ? Sans doute. Je suis habitué au fait qu'elle soit loin de moi. En outre, si elle veut toujours de cette relation sérieuse, je suis prêt à lui faire confiance.
Mon attitude posée lui plaît. Côte à côte sur le lit, nous retrouvons notre proximité et nos habitudes. Elle est toujours aussi jolie, d'ailleurs ; elle me dit la même chose.
Le seul point négatif, c'est qu'elle continue de faire la liste d'aspects négatifs me concernant, aspects dont je ne soupçonnais même pas qu'ils la dérangent ("Je n'aime pas le pull que tu as porté l'autre jour", des choses dans ce genre).
Je lui demande de communiquer davantage et de me dire les choses. Elle en convient. Elle reparle des enfants qu'elle voudrait avoir.
Le rapprochement physique est limité : on se prend dans les bras, c'est agréable. Elle me fait ses premiers baisers sur la joue. Pas sur la bouche : elle n'est pas prête. Je peux le comprendre. Sa réaction ne m'a pas choqué. Je suis aussi favorable à l'idée de prendre son temps.
En définitive, je suis parti au bout de deux heures, sans avoir KC/FC, mais avec l'impression que l'entreprise de reconquête avait progressé. Elle m'enlace et me dit :"On se voit très bientôt".
Par SMS, après la rencontre, elle se confie : "Je suis content de t'avoir vu chez moi. Nous étions tous les deux naturels et authentiques. Tu étais drôle, mais aussi calme et mature. Tu m'as bien écoutée, et tu parlais, comme avant, de façon intelligente et énergique.
"
C'était donc un bon moment, moment que je pense important dans cette relation. Elle a vu ma vraie personnalité.
Rien n'est gagné ! Il faut qu'elle se débarrasse de ses préjugés négatifs à mon endroit et qu'elle réapprenne à m'accepter comme je suis. De mon côté, je suis un peu las d'être passé au crible, pour ainsi dire ; comme elle a deux ans de plus, elle me juge un peu trop et trop sévèrement. Pour l'instant, je prends sur moi, mais je ne veux pas rester dans cette posture indéfiniment. Je reprendrai la main.
Je suis désormais convaincu que ça peut marcher si elle le veut vraiment. Les fois prochaines, il faut que j'insiste sur le rapprochement physique. Bizarrement, c'était l'aspect le plus évident de notre relation autrefois, et c'est maintenant l'inverse.
En tout état de cause, je suis fier de moi. Je n'étais même pas ému de retourner dans son quartier. Continuons !