[Bond]

Merci à tous, les gars, mais j'ai échoué. J'écris ces lignes un peu ému, car je sais que c'est bel et bien fini maintenant.

Toute la semaine, depuis les retrouvailles, j'avais eu une impression très négative de nos échanges limités. Elle ne répondait pas à tout ; elle a accepté de me voir "un peu" ; elle ne semblait pas enthousiaste. Contrairement à vous, qui étiez plutôt optimistes, je fondais très peu d'espoir dans mon entreprise de reconquête.

J'avais raison. Dès qu'elle est arrivée, aujourd'hui, j'ai vu un visage sombre, n'affichant aucun sourire. Nous ne nous sommes presque pas salués. Elle était complètement silencieuse. On a commencé à marcher vers le parc, et elle ne disait presque rien. Je sentais que ça n'allait pas ; je sentais que rien n'y ferait. J'étais, pour ma part, plutôt enjoué et positif, et le temps était très ensoleillé malgré un froid glacial.

Mais très vite, avant même d'arriver dans le parc, les choses dérapent. Je la touche légèrement, et elle me repousse : "Pourquoi tu me touches ?", d'un air presque dégoûté. Elle me demande même : "Pourquoi on se voit en fait ?"
Je me récrie, lui demandant des explications, même si j'avais compris. Je lui ai rappelé que la semaine précédente, c'est elle qui m'avait pris dans les bras.

Elle n'arrive pas à me donner des explications claires. Elle murmure qu'elle n'a plus les mêmes sentiments, ce qui était évident dès la fois dernière. Je lui reproche sa fausseté et de s'être déplacée pour rien.

Je vois son visage de marbre, et tout s'écroule. Je le sais maintenant avec certitude. Elle prétend qu'elle a voulu y croire et qu'elle essaie encore d'y croire, mais elle me reproche mon attitude, même mon langage corporel ("mon air dégoûté" - je n'ai pas compris). En fait, elle me reproche d'être moi. Elle le conteste pourtant ! En ce moment, je reste calme.

Comme je l'avais prévu au cas où ça tournerait mal, je lui déballe mon sac. Pas d'insultes ni de colère, mais j'ai besoin de m'exprimer. Je lui reproche son hypocrisie, ne serait-ce que la semaine dernière. Je prétends ne jamais l'avoir connue. Je lui demande d'être franche et de me dire directement qu'elle ne ressent rien ; elle dit pourtant qu'elle ne ressent pas rien. Je pointe son insensibilité. Je lui rappelle qu'elle a eu envers moi, durant la relation, un comportement et des propos parfois inacceptables. Je pars soudainement en lui disant "Au revoir", et je la vois de loin rester debout, immobile dans le froid.

Par instants, je n'ai rien ressenti pour elle, mais quand je repense à sa petite bouille, je suis très malheureux. Je suis aussi malheureux d'être parti ainsi, mais je ne peux pas être traité de cette façon.

Je ne vais vraiment pas bien, en fait. Je revis la rupture, là. L'avoir vue comme ça, si froide, après la semaine dernière, m'a choqué...