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Vieux 19/01/2018, 15h16
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Sage
 
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Par défaut Qu'est-ce que le sport a fait pour moi?

Je fais du sport régulièrement depuis cette année (badminton et natation, une fois par semaine pour les deux) et je voulais partager mon expérience.
Je vais pas aborder la question comme c'est fait naturellement d'un point de vu biologique ou développement personnel en mode "le sport c'est la vie" déjà parce que personne sait vraiment ce que c'est la dopamine par exemple puis parce que j'ai l'impression que tout ce qui prétend parler de cette question sérieusement le fait déjà.
Je veux l'aborder dans sa réalité que j'ai perçu sans tomber dans l'éloge dithyrambique.

L'estime de soi dans le sport :
C'est quelque chose qui m'a vraiment frappé, le décalage entre quand je respect ma pratique quotidienne et quand je la respect pas.
Mon estime de moi est aujourd'hui aussi liée à ça et c'est pour ça je pense qu'on dit que le sport c'est comme une drogue (sauf que pour certains ça l'est vraiment). Quand j'arrêtais même pour des raisons légitimes je me négligeais un peu plus, je mangeais moins bien et ça se voyait dans le rapport aux gens. Mon estime avait chuté.

Faire du sport c'est prendre soin de soi. Pour faire plus simple, c'est comme si on était un tamagotchi sophistiqué et ce tamagotchi ben si on fait plus rien pour lui, il dépéri.
Agir pour soi, c'est monter concrètement la valeur qu'on se donne donc monter concrètement la valeur qu'on a.

Le sport est-ce une thérapie?
On pourrait se demander le but d'une thérapie pour répondre à cette question mais ça sera pas nécessaire heureusement.
En fait il y a déjà la réponse à la question dans le point précédant. Le sport monte l'estime mais il faut le pratiquer tout le temps, donc on pourrait dire oui et non mais je préfère répondre que non.
Le but d'une thérapie c'est d'avoir des effets durables, c'est ne plus avoir besoin de la thérapie. En fait le sport se rapprocherait plus des approches pharmaceutiques où on prend un produit continuellement pour garder les effets.

Ca peut sembler péjoratif mais le fait est que si dans la vie on arrête de prendre soin de soi, l'estime se brise, c'est comme ça. Autant on peut vivre toute une vie sans prendre de médicament mais on vivra pas sans prendre soin de soi.

Et la thérapie ça serait quoi du coup?
La thérapie en soi ne guérit pas, elle ne guérit jamais d'ailleurs, le but premier n'est pas de monter l'estime. Le but que ça soit des TCC, de la psychanalyse ou de toutes les autres c'est de mieux nous préparer à des situations sociales.
Ce qui fait que l'estime monte, c'est la meilleure gestion de la situation sociale.

Et là on peut se demander si l'estime qu'on gagne dans le sport peut aider à mieux gérer les situations sociales. On peut prendre ça comme des maths, s'il faut 50 d'estime, qu'on en a 47 et que le sport nous en donne 3 alors oui ça aura fait office de thérapie. Disons que ça dépendra de l'ampleur du problème.

Elargir notre univers :
On est plus seulement des étudiants/travailleurs mais aussi des sportifs casuals. On vient d'élargir notre univers.
Ca s'est important pour moi et j'aime beaucoup étendre mes univers, ne pas dépendre que de telle ou telle chose.

Si on reprend la formule qui défini si une pratique est thérapeutique ou non, on peut se dire que le sport c'est de la merde parce que ça nous donne que +3 en estime alors qu'il nous en faudrait +21.
C'est pas faux mais avec cet univers on peut ajouter l'univers du travail (+5), l'univers des sorties le soir (+2), celles des sorties en journée (+3), celle du SPU (-3) si vous en faites, celle du cinéma (+0,5), celui de sa meuf (+1) etc.
ps : Chiffre pris au pif, je vous troll pour le SPU.

C'est un argument pas qu'envers le sport, c'est le fait d'étendre notre background qui est important pour moi comme il est important pour certains de faire du multi-target. Le sport est une manière simple de le faire un peu plus.

On ressent le sport comme notre univers à partir de 5, 6 séances je pense. C'est là où on réalise les effets du sport quand on arrête d'en faire.
Reste à savoir si les effets négatifs de l'arrêt sont dû au fait qu'on a commencé à faire du sport où si genre on les sentirait sans jamais avoir fait de sport. En vérité ça change pas grand chose cette question.

Le sport comme vecteur social :
Déjà de mon expérience, dire qu'on fait du sport n'intéresse personne, les gens ne sont pas impressionnés. Le sport est une affaire entre nous et nous-même et c'est déjà pas mal.
Quelques gens ont évidemment une bonne appréhension de la question mais sans plus, on a pas sauvé un enfant des flammes.

Il y a la question du sport collectif. J'aime bien ce sport et autant je ne peux que voir que c'est plus intense que le sport que je fais seul, autant il est moins gratifiant.
Il est plus simple de faire un sport collectif parce qu'on est là pour les potes, pour les rencontres, pour la compétition. Oui mais si on est là pour ça, ça veut dire qu'on est moins là pour soi.

Je généralise pas parce que j'imagine bien que passé un stade, on fait du sport collectif pour soi.

Voilà, c'est tout ce que je voulais aborder.
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Tout est une question de perception.

Dernière modification par tron ; 19/01/2018 à 15h20
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