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Vieux 16/01/2018, 09h18
don Diego de la Vega don Diego de la Vega est déconnecté
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Par défaut Sexisme ou discrimination positive ?





J'ai vu ce matin cette affiche dans mon train.


On assiste à une campagne uniquement destinée aux femmes.
22% de la population SDF est féminine.
Quelques infos pour sonder un peu le sujet avec Wikipedia.


J'avoue trouver très questionnant de voir se multiplier ce genre de pratiques.
Il faut considérer qu'un échantillon de 22% des SDF va bénéficier d'aides exclusives, tandis que le 80% restant se contentera des aides courantes déjà en place (dont bénéficient toujours les 22%).


Quand on revient sur les arguments, on peut en donner. Des valables, pas seulement ceux "misérabilistes" qu'on voit dans tous les médias (d'une uniformité plus que questionnante...).

Déjà, la rue est dangereuse la nuit pour tout le monde. Le froid et la faim, j'ose l'avancer, ne sont pas sexistes (#argumentfasciste).
Pour ce qui est de la violence (agressions non sexuelles), elle semble être subie également par les hommes et par les femmes.


Pour ce qui est des violences sexuelles, il semble évident que les femmes subissent largement plus ce genre d'agressions. Sur ce point on ne peut qu'estimer la disproportion entre hommes et femmes, le viol d'hommes SDF étant un sujet soit tabou, soit trop confidentiel en terme de représentativité (sur ce point mes recherches montrent une extrême difficulté à retrouver ces témoignages ou même des chiffres. Je retrouve quelques témoignages éparses).

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Si on s'en tient à ces axes d'analyse, on voit qu'on légitime une discrimination (je ne dirais pas "positive") sur le seul argument des violences sexuelles.

Il est donc tout à fait acceptable qu'on meurt dans la rue, mais pas qu'on soit violé.
Oui ou non ?


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Pourtant des arguments valables, on peut en donner : 1/3 des femmes SDF sont accompagnées d'enfants.
Voilà un aspect qui me semble déjà plus opportun à rappeler pour justifier de telles politiques (vous ne trouverez pourtant pas cet aspect dans les médias mainstream).

Pour ce qui est des violences sexuelles, il me semblerait plus judicieux d'insister sur un hébergement séparé, non-mixte, plutôt que de dire "on prend les femmes et les hommes restent sur le trottoir".


Tout ça pour dire, que la façon de présenter les choses n'est pour moi pas innocente.

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Maintenant si on élargit le débat, ça va faire un peu mal.

Il semble que depuis bien longtemps le législateur, ainsi que l'ensemble de la population, aient totalement confondu et amalgamé les termes d'égalité et d'équité.

Ainsi on va parler d'égalité alors même qu'on ne cesse de proposer des mesures spécifiquement destinées à "combler le fossé" qui sépare les deux sexes, notamment via la discrimination positive qui est bien une vision basée sur l'équité.


Cet amalgame, on l'a tous avalé depuis bien longtemps.
Comment considérer que nous sommes égaux en capacité, et en même temps multiplier les discriminations positives ?

Typiquement, les garçons sont à égalité avec les filles à l'école.
Par contre elles auront systématiquement des barèmes spécifiques dans le domaine EPS (y compris concernant les concours d'accès à la fonction publique).

Il ya quand même quelque chose d'assez contradictoire.
Soit on est capables de la même façon, soit on ne l'est pas.
Soit on est en méritocratie, soit on est en victimocratie (c'est un nouveau concept).

Cet exemple des barèmes EPS peut sembler anecdotique, il ne l'est pas. Il représente la différence de traitement constante qu'on fait entre hommes et femmes.
Il est couramment admis (voire démontré mais comme j'ai pas les sources..) que les agents institutionnels comme la famille et l'école sont moins exigeants envers les femmes (l'entreprise aussi ?).

On peut jouer sur les mots longtemps : égalité de traitement ? (= en droit, en capacité)
Ou égalité des chances ? (= équité et discrimination positive)

On peut s'amuser à éplucher ce site gouvernemental. Chacun se fera son avis.

Je ne peux m'empêcher de penser que tout cela fini par être une vaste blague qu'aucun raisonnement tangible ne saurait justifier.

Dernière modification par don Diego de la Vega ; 16/01/2018 à 09h24
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