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Vieux 16/12/2017, 15h33
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Sage
 
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Je vais parlé de ce que je connais un peu.

Alors déjà, il y a la notion la plus primordiale qui échappe à un grand nombre d'entre nous ; les critères d'immigration.
Emigrer, ça ce fait pas en claquant des doigts en mode "ouais et si j'allais là bas, ça me saoule la France".

En tant qu'Européen, nous sommes habitués à l'espace Schengen et donc nous avons une culture de l'immigration facilitée. Mais le monde ne fonctionne pas comme cela.
Les critères suivants seront vos points (oui oui je parle bien de quota) d'entrée dans le reste du monde :
- Age.
- Présence de membres de votre famille dans le pays d'accueil.
- Nationalité.
- Niveau d'étude.
- Situation maritale.
- Situation professionnelle.
- Situation économique personnelle.
- Situation de santé.
- Antécédents juridiques.
- Accords politiques entre votre pays de citoyenneté (et non de naissance) et celui d'accueil.
- Et le plus important, le type de visa/permis de travail auquel vous postulez.

Selon les réponses vous serez plus ou moins admissible dans votre pays d'accueil souhaité.
Oui il s'agit bien ici d'immigration choisie. Donc pour les bisounours gaucho' qui pensent que l'immigration choisie ne devrait pas avoir lieu > Vous êtes à côté de la réalité de ce monde.
A l'envergure nationale, une bonne immigration, est une immigration choisie et maîtrisée dans son flux tout comme dans sa qualité.

S'expatrier, c'est rarement comme on l'imagine.

Il y a avant tout le sentiment que nous éprouvons dans notre propre pays.
Ce sentiment manque indubitablement de recul et donc de justesse dés lors que nous n'avons aucun point de comparaison pour le juger face à d'autres pays.
La lassitude, la déception que nous pourrions ressentir se pourrait même de n'être que notre incapacité à savoir profiter de notre environnement ; c'est une possibilité en tout cas.

A titre personnel, j'ai aussi voulu fuir l'état d'esprit Français que je trouvais "gris", déprimé, négatif et je croyais trouver quelque chose de tellement mieux au Canada... Mais ça n'est pas arrivé. Et j'ai vécu au Canada l'expérience sociale la plus traumatisante de ma vie. J'ai trouvé quelque chose de différent, mais pas mieux.

J'ai appris ce qu'il pouvait y avoir à apprendre de positif dans l'état d'esprit Canadien > l'enthousiasme, le respect de l'étranger, le respect de la compétence, le travail. Ca s'arrête là, c'est déjà très bien, mais ce n'est pas ce que je pensais y trouver.

J'ai appris à apprécier les Français au Canada, en côtoyant des Canadiens ; hypocrites, inconsistants, manipulateurs, faux.
Mais encore une fois, dans un pays 16 fois grand comme la France, il est impossible de peindre un portrait juste de ce peuple (qui n'est lui même pas le peuple du Canada en définitive) ; alors mon propos fera seulement office de mise en garde contre les fantasmes que nous pouvons nourrir vis à vis de l'expatriation.
Et s'il y a bien quelque chose sur laquelle il ne faut pas fonder d'attentes, c'est bien la population d'un pays ; le changement culturel peut être quelque chose de violent.
Partir d'un pays occidental pour un autre pays occidental ne signifie pas que les moeurs, les habitudes, le terreau culturel sera le même. Que ce soit clair, que ce soit dit, que ce soit compris.

Selon moi, il faut faire le "distinguo" entre le micro-environnement et le macro-environnement.
Et là, nombreux sont ceux qui vont se dire "hein ? Le quoi ?", car ayant vécu dans un seul environnement, ceux-là ont assimilé ces 2 aspects en une seule entité : leur pays de naissance.

S'expatrier c'est changer de micro-environnement ; c'est à dire notre environnement direct :
Amis et cercle social, prise de distance avec la famille :
- Comment et où trouver de nouveau amis.
- Etablir de nouveaux rapport avec sa famille.
- Construire de nouvelles relations amoureuses.
- Les possibilités de distractions :
Cinéma.
Saut en parachute.
Kart.
Randonnées et autres balades.
"Food scene"
Evènements divers et variés.
Bars/Pubs/Clubs.
Musées.
Etc.

Activités diverses et variées qui ont un fonctionnement différent de notre pays natal. Exemple :
- Etre obligé-e de réserver sa place au cinéma.
- Faire la queue pour prendre le bus.
- Etre limité-e à 2 pâtisseries à la boulangerie.
- Payer un pourboire de 15% à 20% au serveur.
- Se faire jeter d'un bar parce que tu as aborder une nana.
- Pouvoir rentrer en "sketba", maillot de Hockey et casquette à l'envers en boite.
- Ne pas trouver les mêmes types de restaurants d'appoints (kebab, Pizzeria, etc.).
- Le prix de l'alcool (allez va, me faites pas croire que c'est pas important, bande de débauchés)
- Les heures d'ouvertures des commerces.

Bref, tous les petits trucs qui rythment notre quotidien. Impossible de dresser une liste. Il y a des choses que nous apprécieront pour leur fonctionnement même, d'autre que nous apprécierons pour la nouveauté qu'elles proposent, et enfin d'autres que nous ne pourront jamais apprécier et qui nous poseront un problème permanent.
L'adaptation imposée, c'est pas toujours une partie de plaisir.

S'expatrier à long terme, c'est la nécessité de réfléchir au climat de vie dans lequel on souhaite se poser, à la culture que l'ont va épouser, au climat social et économique, à l'environnement naturel (ou pas) environnant ; le macro-environnement :
La climat économique du pays :
- Sa position dans le rang économique mondial.
- Ses partenaires économiques et leurs accords.
- Sa situation vis à vis de ses partenaires économiques.
- Son système bancaire (non, ça ne fonctionne pas partout pareil qu'en France).
- Le coût de la vie à mettre en rapport avec la valorisation de la rémunération.
- L'accès à l'entreprenariat.
- Sa fiscalité.

La culture du travail :
- Le taux de chômage.
- La valorisation de la rémunération.
- Le temps de travail / repos
- La valorisation du travail et des travailleurs.
- Les corps de métiers en demande.
- La culture du recrutement.

Le climat social :
- Les moeurs et l'influence religieuse.
- L'intégration des étrangers.
- Le taux de criminalité.
- Les relations hommes-femmes (pour ceux que ça intéressent).

Le système d'éducation :
- Le cout de l'éducation.
- La qualité de l'éducation.
- Les spécialisations typiques du pays.
- Les débouchés.
- La renommée internationale de cette éducation.

La/les langues :
- Parlée-s.
- Ecrite-s.
- Affichée-s/Documentée-s.
- Le rapport au multi-linguisme.

C'est le cas de pays comme la Suisse, la Belgique, le Canada où plusieurs langues officielles (ou non) sont utilisées que ce soit dans la rue, comme dans les documents officiels ou encore l'affichage publicitaire.

Le mode d'alimentation :
- Le cout de l'alimentation, qu'il soit onéreux ou pas, pourra vous poussez à modifier votre manière de vous alimenter.
- Les aliments locaux.
- Les spécialités culinaires.
- Votre propre capacité d'adaptation à une alimentation différente (mangez vous un piment aussi facilement qu'un Mexicain ? Maniez vous les baguettes avec autant de facilité qu'un Japonais ? Etes vous habitué à manger autant qu'un Américain ?).

L'environnement naturel :
- Le climat géographique.
- Ses ressources naturelles.
- Son environnement naturel immédiat et son intégration dans la société.
- Le respect de l'environnement naturel.

Les aspects du macro-environnement, c'est plus pour les "Darons", les mecs comme DDDLV, qui ont plein de bonnes idées bien lucides et qui devraient un plus creuser leur souhait d'expatriation (c'est une suggestion bienveillante sans ironie).
Un dernier point pour revenir à la sainte trinité proposée plus haut ; si vous appréciez le racisme anti-Français (et assimilés), être moins bien payé et considéré qu'un Suisse parce que vous n'êtes qu'un étranger et la délation quand aux infractions commises ; vous trouverez votre bonheur au pays du chocolat fin.
Voilà, ça c'était pour casser le fantasme de l'expatriation Suisse.
__________________
HANNEMAN, OU LE MÉCHANT DU FORUM.

LE FÉMINISME EST UNE SUPERCHERIE, UNE POLLUTION INTELLECTUELLE.
#KILLFEMINISM

Dernière modification par Hanneman ; 06/01/2018 à 00h47
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