La drague de rue est à la drague ce que le micro-trottoir est au journalisme : juste le niveau zéro. Et quand j'écris zéro, je veux dire 0 K, l'arrêt total de tout.
Imaginez que, passé midi, vous êtes le nième de la journée (au bout d'un moment, on ne compte plus) et que vous passez après un psychotique qui a visiblement oublié de prendre ses cachets, deux ou trois mecs aux gestes obscènes et aux propos insultants, voire orduriers, les sifflements de deux ou trois vieux qui pourraient être votre grand-père et un taré qui vous suit car en cherchant votre chemin vous avez accidentellement croisé son regard et que dans son esprit c'est une invitation à je ne sais trop quoi (enfin si je sais, en fait).
Alors même si vous êtes charmant, propre sur vous et tout et tout, vous avez 9 chances sur 10 pour que la fille se demande si vous n'êtes pas le dépeceur de Mons. Pas vraiment de quoi inciter à nouer la conversation.
Vous avez éventuellement une chance si la fille est bourrée et que la perspective de finir découpée en morceaux dans une cave lui est complètement sortie de l'esprit.
Et c'est même pas une question de physique. Une fille tout à fait quelconque, voire pas gâtée par la nature, a autant de chance d'être abordée dans la rue qu'une bombe.
Et le pire, c'est que je plaisante à peine.
Allez bon week-end.
