@Duc : Oui Duc, et ça c'est un sujet d'une densité et d'une vastitude exceptionnelles, dont nous n'avons à l'heure actuelle qu'une connaissance extrêmement superficielle.
J'avais ainsi une amie qui me parlait d'un docu (
Pourquoi les femmes sont-elles plus petites que les hommes ?, en VOD - ARTE Boutique) qui traitait de la question de la différence de taille entre hommes et femmes, explorer le pourquoi de cette différence et voir si on était constitué ainsi de base où si cette disparité est dûe à l'impact de nos comportements et de notre environnement sur notre génétique au cours de l'évolution.
Bref, c'est à la fois passionnant et sans fin du coup je m'appesantirai pas là dessus.
Mais je tenais par contre à revenir sur le débat sur l'éducation. Bien évidemment, je plussoie l'intervention de Sometime, c'est toujours une question de marketing.
Plus les critères socio-démographiques et comportementaux sont corrélés, plus le marketing est facile. Si tous les garçons de CSP basses de 8 ans aiment le foot, c'est extrêmement facile de leur vendre des maillots de foot. Si toutes les adolescentes de CSP+ aiment être "élégantes", c'est extrêmement facile de leur vendre des sacs à main. Et qui a un intérêt à voir les choses changer à part des idéalistes et des marginalisés du système ? D'où l'intérêt d'éduquer vos enfants à se détourner de ce système de valeurs basé sur l'intérêt
Pour en revenir à ton bambino, Zorro, tu as la bonne posture AMHA mais je tiens juste à t'informer sur quelque chose. S'il a deux ans c'est tout à fait normal qu'il aime autant la dînette que les bagnoles à partir du moment où tu lui offres accès aux deux, il est à un âge (jusqu'à 36 mois environ) où son intelligence est dite "plastique" c'est à dire qu'elle est à son degré de malléabilité le plus important et qu'il est sensible à absolument tout ce que lui offre son environnement direct et qu'il emmagasine du coup une quantité incroyable d'informations, à des lieues de celle qu'on chope en tant qu'adultes, ce qui explique le fait que les petits bambins dorment autant, c'est car ce tel afflux d'informations les fatigue
Du coup, le plus tu lui offres un environnement riche en stimulis intellectuels, plus sa construction intellectuelle se fera de manière optimale donc surtout continue sur ce chemin où tu ne lui fermes pas de porte par rapport à son sexe
Quand il va atteindre les 3 ans, il va commencer à élaguer cette masse d'informations et à se focaliser sur les stimulis environnementaux auxquels il a le plus souvent accès. Autrement dit, si tu vas souvent l'emmener faire du foot il va naturellement être plus enclin à aimer le foot. Pareil pour la danse. Comme vous l'avez sans doute remarqué, un bon nombre de filles qui sont vues comme des "garçons manqués" ont généralement pour influence un grand frère qu'elles voient comme un modèle. Bah là en tant que paternel c'est pareil, les enfants ont encore un sens critique à l'état embryonnaire du coup ils gobent ce que tu leur donnes. Là où ça devient problématique c'est quand ton influence et celle de l'environnement auquel tu lui donnes accès n'est plus la seule à entrer en compte.
D'où l'intérêt d'apprendre à vos gamins se détourner des mauvaises influences (télé, pression sociale), non pas en lui interdisant l'accès mais en lui proposant des alternatives lui permettant de s'épanouir. Dites à un enfant "Ne regarde pas la télé", à coup sûr il va avoir envie de transgresser cet interdit par contre si plus jeune vous lui montrez que la lecture lui offre un accès à un monde imaginaire bien plus vaste, il y'a de fortes chances qu'il délaisse la télé de lui-même. La logique de la contrainte ça ne fonctionne JAMAIS sur le long terme. C'est un coup à subir un backlash bien costaud à l'adolescence ou plus tard.
Pour ce qui est de la pression sociale, donnez leur ce qu'on donne ici aux AFCs/needy : du développement personnel. Aimez-les pour qu'ils apprennent à s'aimer. S'ils sont épanouis et qu'ils se sentent reconnus et acceptés dans leur différence, ils auront moins tendance à se soucier de ce que Jean-Dylan ou Bob-Moulin ou madame Mescouilles leur diront à l'école.
Ca me refait penser à ce que disait Make-me (je crois) dans un autre débat, sur le fait que c'était incroyable qu'on n'ait pas de cours de développement personnel à l'école. On va vivre 80 balais avec nos semblables et t'as aucune institution officielle qui nous apprend comment vivre avec eux
Par contre quand après les attentats il s'agit de donner des cours de morale bien rétrograde et contraignante, ça débloque du budget.
En résumé : Aider vos enfants à développer une estime d'eux-mêmes et un esprit critique. C'est ça le but de l'instruction. Avant d'être ingénieur, consultant, docteur, éleveur de lamas ou je ne sais quoi. Les enfants ont une intelligence EXCEPTIONNELLE. J'insiste là dessus. Ne la négligez pas, ils peuvent comprendre l'empathie, la tolérance, l'altruisme, la construction de genre ou n'importe quel concept intellectuel complexe, si vous les aimez, communiquez et leur donnez le bon exemple. On est naturellement câblés pour l'amour, la beauté et les émotions fortes, oui, oui. L'école française dans son format actuel pisse sur cette intelligence exceptionnelle et détruit l'estime de certains gamins, généralement les plus défavorisés. Le problème majeur de l'éducation c'est 1) Cette posture toute-puissante de l'adulte ne se remettant pas en question qui est hautement toxique 2) Le fait qu'on transmette plus ou moins involontairement nos manques et nos peur à nos gosses. D'où l'intérêt de travailler sur nous-mêmes et de nous aimer nous-mêmes. C'est toujours la même conclusion bordel !