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Vieux 27/10/2016, 23h56
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Allez, j'inaugure. (en espérant ne pas me faire passer devant sur la ligne d'arrivée pendant la rédaction ) Par contre désolé mais je ne vais pas verser dans la sinistrose dès le début, mes excuses aux amateurs de déclarations de guerre au sexe opposé.

J'ai longtemps été frustré de mes relations avec les femmes. A un moment, ça en avait atteint un tel point que j'ai même pu me montrer violent C'était à l'égard d'une fille qui m'avait rejeté en boîte. J'avais bu. Mais ça ne constitue en rien une excuse. Quand j'y repense maintenant, ça me fait rire plus qu'autre chose Bien sûr, ça n'a rien de drôle objectivement et si j'avais l'occasion aujourd'hui de pouvoir m'excuser de nouveau platement auprès de l'intéressée, je le ferais dans le seconde qui suit. Mais disons que j'étais si con, si jeune, si puceau et que ça me paraît tellement loin et absurde que je ne peux qu'en rire. Vraiment. J'ai été minable mais je n'en ai pas honte. Ca fait partie de mon histoire. J'ai toujours abhorré les discours des mecs qui se détournent de leur passé en disant "J'ai changé, ce n'était pas moi à cette époque, blablabla". Non. J'ai fait des conneries, je les assume. Je ne m'en cache pas, ce sont ces erreurs et la culpabilité horrible qu'elles m'ont fait ressentir qui ont fait de moi l'homme meilleur que je suis aujourd'hui. Ca c'était pour l'introduction.

Rentrons dans le vif du sujet. Pourquoi être frustré ? Et bien disons que passer la vingtaine sans avoir embrassé une fille (si ce n'est un baiser volé à une petite étudiante chinoise dans un taxi, putain quel con bordel ) ni même avoir osé envisager quelque chose de plus lubrique, avoir les potes qui te charrient sec derrière, ton petit frère de 5 ans de moins qui se dépucèle avant toi, le daron bien taquin qui te tease devant chaque amie qui t'a FZ bah voilà, ça n'aide pas vraiment à se construire une estime personnelle à partir de rien.

Le souci de départ c'est que comme beaucoup d'AFC/needy, j'ai construit mon univers émotionnel et ma grille de lecture des relations hommes/femmes autour d'œuvres fictionnelles cucul la praline qui te faisaient miroiter la relation "garantie sans erreur" entre X et Y qui se rencontrent un soir de pluie et tombent amoureux après diverses péripéties où finalement madame se rend compte qu'elle est amoureuse de monsieur et qu'il ne peut en être autrement, qu'ils se sont trouvés, que même un séjour à l'île de la tentation ne saurait bousculer ses certitudes et qu'il faut vite se passer la bague au doigt. Bien sûr dans tout ce petit monde, point de place pour le sexe. De toute façon, le sexe c'est mal. Les gens s'adonnent vraiment à ce genre d'activités répugnantes ? Les filles qui sucent sont des salopes, la nudité c'est sale et c'est inimaginable de penser que maman, grande sœur et cousine ont envie de cul, arrête tes conneries ! Ma lubie étant plus jeune c'était les mangas de meuf, les shojos (si vous voulez des noms c'est en MP, les coquins). Pareil, aucune honte. Mais putain, en y repensant, cette saloperie m'a détruit mon adolescence. J'ai pendant longtemps évolué en me disant que la femme de ma vie, je la rencontrerais de manière totalement aléatoire et que je saurais directement que c'est THE ONE vu qu'elle saura tout autant que moi que je suis THE ONE.

Sauf que THE ONE n'est jamais arrivée (la salope). La pression sociale et le désir sexuel eux par contre ont commencé à devenir assez envahissants. D'ailleurs, ça me fait penser à une anecdote hilarante au sujet d'un pote qui a à peu près le même background idéologique que moi et qui à l'époque où il a eu sa première copine mettait deux caleçons pour cacher à sa meuf qu'il avait la gaule lorsqu'ils étaient ensemble parce qu'il avait honte car c'est bien connu, le sexe c'est crado

Dès lors, devant la réalité abrupte et concrète, toutes mes petites illusions ont commencé à se fissurer petit à petit. Trop lentement maintenant que j'y repense. Mais c'était de ma faute. C'est moi qui tenais trop à ce petit confort bien passif, bien doux du "ça viendra t'inquiète mon grand, reste comme tu es".

Et du coup, pendant toute mon adolescence j'ai été ce petit toutou attentionné, gentillet qui attendait la rencontre fatidique. Et quand une fille se mettait subitement à me plaire, là c'était la débandade totale parce que de toute manière c'était la femme de ma vie, que vous le vouliez ou non, bitches. OI TIME, ladies and gentlemen. Il fallait que je fasse comme dans les mangas : Etablir des petits stratagèmes de folie pour la faire tomber dans mes filets, épier ses moindres faits et gestes pour comprendre ses centres d'intérêt et ainsi être capable de répondre au mieux à ses attentes, sympathiser avec ses copines pour qu'elles fassent ma promo (déjà un pro du DHV à l'époque, n'haïssez pas) bref un vrai plan de bataille du mec qui cible la femme de sa vie et qui veut pas la louper. Et de toute façon, si elle veut pas de moi, c'est pas grave, moi tout ce que je veux c'est son bonheur (oui j'ai vraiment pensé ça un jour dans ma vie. Et là j'étais sobre). Sauf qu'objectivement et avec le recul c'était surtout de l'esbroufe pour ne pas avoir à passer à l'action et ne pas prendre de râteau car si râteau il y'avait, ce serait la fin du monde J'ai des milliers d'anecdotes de conneries que j'ai pu faire en OI, je pourrais écrire une bible à ce sujet, si un éditeur est intéressé, ma boîte à MP est open

Passées plusieurs expériences de la sorte qui enlèvent toute saveur à ta vie, bah t'en viens un peu à questionner le monde qui t'entoure. Sauf que forcément, ça prend du courage de remettre en question ton passé, ta perception du monde et tes mangas adorés. Donc presque naturellement, tu en arrives au "Toutes des salopes. Sauf maman. Et grande sœur. Et cousine. Et puis de toute façon elles, elles baisent pas d'abord". J'ai lu une très belle phrase à ce sujet un jour : "Quand tu as fini d'épuiser tes ressources, tu commences à épuiser celles des autres". C'est exactement ça. Un mécanisme de défense tout con. Et je vous enjoins tous à réfléchir là dessus. Derrière tout individu qui attaque les autres, il y'a toujours un individu qui souffre. Ne l'oubliez jamais. On ferme la parenthèse bisounours.

En soi, si ce n'est ces épisodes de frustration extrême dont j'ai fait montre auprès de certaines filles, je ne me suis jamais réellement épanché sur ma rancœur envers le sexe féminin. J'ai toujours été quelqu'un d'assez calme. Mais je bouillonnais intérieurement. Bien souvent je m'y prenais de manière douce en vidant mon sac auprès de mes amies filles en critiquant les fâââmes, leur hypocrisie, leur double discours, leur amour pour les films Disney, leur souhait d'avoir un mec attentionné, gentil et protecteur alors que dans le même temps elles sortaient toutes avec le bad boy qui gonflait les pecs et qui en avait rien à foutre d'elles. Faudrait savoir ce que tu veux, salope !
Soit c'était ça soit j'essayais de faire valoir mes qualités humaines, que je percevais comme incroyables, auprès d'autres filles, insister sur le fait que moi j'étais différent, j'étais pas un connard qui jouait avec les filles, moi je leur donnerai de l'amour et de l'attention et du dîner aux chandelles sur du Barry White. C'était ça mon positionnement. Le fameux prétexte nice guy. C'était mon hameçon à attention, ma quête de pitié. Quelle belle saloperie.

Le plus dingue c'est que quand une fille ne m'intéressait pas et que j'étais en confiance... Bah j'étais un putain de natural. J'en ai rendu plusieurs folles de moi. Et en y repensant, je me dis que c'est un peu le constat de cette différence de comportement en fonction de l'environnement qui m'a poussé à me remettre en question car là je pouvais difficilement nier l'évidence : c'était d'abord moi le problème.

La suite "How i got over it" au prochain épisode, il se fait tard les cocos !
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Autoluminescent.

Dernière modification par once-around ; 28/10/2016 à 00h01
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