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Vieux 17/07/2016, 04h39
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J'ai tenté de me faire plaisir, de répondre par un commentaire bien construit sur youtube qui m'a couté 3 heures de mon temps. J'en suis tellement fier que je voulais le partager ici aussi ^^ je pense qu'il regroupe pas mal d'avis généraux sur la raison pour laquelle ce qu'elle dit est une connerie sans nom. Si vous êtes d'accord, avez des contre-argumentations ... (non parce qu'en cas contraire, je l'apprends par coeur et le ressort à chaque féministe que je croise )

"C'est quand même marrant : la plupart des gens on conscience de vivre dans une société déshumanisée, totalement aseptisée de toutes relations sociales, hormis des relations fausses, préfabriquées, et malgré tout, certaines continuent de prôner cela et d'en demander plus.

Je vais tenter de bien te faire comprendre de manière objective :
1. Comme déjà dix une centaines de fois, il y a une énorme différence entre harcèlement et tentative de rapprochement social. La rue a de cela de beau qu'elle n'appartient à personne, rapproche tout le monde. On vit dans un monde où les gens sont classés selon leur niveau social, profession, style, etc. Bref, que des classifications subjectives et totalement dénuées de sens. Dans les lieux que tu définit (ou ne définit pas, justement) comme propices à la séduction (j'imagine que tu penses aux bars, boites, travail/école, etc.) combien tu as de chances de rencontrer des gens qui ne font pas partie de ton cercle social/culturel/etc. ? Aucun. Quasiment. Car tu te retrouveras dans un endroit qui te correspond. C'est ça l'image de la société moderne ? Dénué de découvertes, de rencontres enrichissantes ...
Il y a énormément de différence entre le "boloss" qui va t'insulter parce que tu ne lui donnes pas ton numéro et le mec qui va prendre ses c... son courage en main et tenter de sociabiliser. Oui, malgré l'actualité, et que tu le veuilles ou non, on vie en société. Si tu veux renier ça, vis en pleine forêt.
2. Auparavant, je pensais comme toi. On me parlait dans la rue, ça m'emmerdait. Et puis, j'ai réfléchi. Déjà, en faisant un taff qui nécessite d'aborder des gens dans la rue (humanitaire, je précise juste pour bien poursuivre mon raisonnement). Oui, 95% des gens nous envoient chier. Mais sur ces 95%, la moitié le font de manière condescendante, tandis que l'autre moitié le font avec un immense sourire, en s'excusant de ne pas avoir le temps. Un sourire et un minimum de courtoisie qui leur coute 2 secondes à tout casser, et rend le contact humain tellement meilleur.
Maintenant, transposons ça aux rencontres de rues. Comme dit le raptor, il faut arrêter la victimisation. Oui, ça arrive parfaitement à tout homme normalement constitué de sociabiliser dans la rue avec un autre homme. Et si je porte le T-shirt d'un groupe et que dix personnes viennent me complimenter sur ce T-shirt, j'en serai flatté dix fois. Sans pour autant me sentir agressé. En revanche, les mecs lourds (style racailles qui vous insultent) : les mêmes mecs qui viennent chercher la merde avec nous quand ils nous voient seuls le soir. Vous voyez ? Au final, on subit la même chose
3. Qui rejoint mon intro : il y a quelques années de cela, j'étais dans le bus, comme tous les jours. Une fille s'assoit à côté de moi, et me montre tous les signes de fermeture : Ipod sur les oreilles, regards vers la vitre... Evidemment, dans ces cas là, pour 99% des mecs, le message est clair. Mais dommage. J'aurais eu très envie de sympathiser avec cette personne (sympathiser, pas b....r, toi qui confonds tout.). Ca aurait été un mec, ça aurait été pareil. Parce que la société virtuelle d'aujourd'hui a tué les humains qui sont en nous. Que les gens ne se parlent que par appareils interposés, mais sont fermés à leur voisin. Evidemment, il y a des moments où tu veux rester seule ; évidemment, tu habites Paris, et donc est interpellée plus souvent, je prends cela en compte ; mais, au risque de jouer mon bisounours : bordel, ce serait pas mieux, un monde ou les gens passaient leurs trajets de bus à partager plutôt qu'à s'éviter ? On t'as jamais dit que, à condition d'un peu d'ouverture, chaque conversation t'apportait de nouveaux points de vues, de nouvelles manières de penser et donc agrandissait ton patrimoine personnel ? Et là encore, je ne parle pas d'un "wesh miss T charmante ta 1 num" mais d'un vrai dialogue, pouvant éventuellement aboutir sur plus (ou pas forcément, tout dépend de ce dialogue) ? (alors là dessus, je devais réagir : selon toi, la séduction, c'est un but vil ? Non parce que c'est ce que tu dis. Encore une fois, par séduction, je parle d'un rapport consenti (ce qui nécessite deux interlocuteurs un minimum intelligents dont un homme qui sait comprendre le refus et ne pas insister). Et c'est juste triste comme vision des choses.
4. Celui là, je voulais le placer. Tu parles de grands thèmes : imposer son idée, harcèlement... Mais arrête de vivre dans ce monde superficiel que tu t'es façonné ! Quand tu te ballades dans la rue, t'as quoi autour de toi ? Des pubs pour des banques. Des pubs pour des grandes chaines alimentaires. Des femmes à moitié à poils en photos sur les abribus. Regarde bien autour de toi : partout, des enseignes. Et quand tu rentres chez toi ? Idem ; via journal, télé, internet, etc. Tu crois vraiment que c'est différent ? Des milliers d'images par jour qui vont modifier de manière inconsciente ta manière de penser / d'être / d'agir. L'image de la femme parfaite, avec les dimensions parfaites, qui va faire que tant de filles complexent, sont mal dans leur peau ... Puis, à côté, des images de chaines de malbouffe, qui vont donc te faire t'éloigner de cette image et donc être mal dans ta peau. C'est pas du harcèlement, ça ? On t'impose rien ? Et on est loin de tes dix "bonjour mademoiselle" par jour, là. Et si tu me crois pas, essaye, pour voir, de passer un Noël/nouvel an dans une période difficile de ta vie (rupture, par exemple.) Oui, quand toutes les pubs te montrent l'image de la femme/l'homme parfait(e), avec sa vie parfaite, le boulot idéal, le couple idéal, les enfants idéaux, qui te renvoient à ton propre échec. Tu me diras si on t'impose pas son propre avis, là, sa propre vision du monde. Tu me diras si on parle pas d'intrusion dans ton intimité, là. Et plus le temps passe, plus on nous impose tout. La télé n'est devenue qu'une excuse pour t’imprégner de ce "consomme, suis la norme imposée, sois comme on te dis d'être, et surtout ne réfléchis pas." Alors sérieusement, si tu veux te pencher sur ces thématiques, commences par là, au lieu de tenter encore plus de nous couper du monde. Au lieu de dissuader les quelques mecs qui se sentent pas trop nuls pour aborder une fille.
Et oui, pour info, j'ai jamais vu un mec se faire aborder être offusqué. J'ai même déjà refusé mon numéro à une fille dans la rue, mais à aucun moment ne l'ai remballée, ni même me suis senti pénétré dans mon intimité. Au contraire, j'ai été flatté et ça a égayé ma journée malgré tout.
Ah, et, comparer la séduction au viol, c'est, non seulement con, mais surtout grave. Pour faire un parallèle : c'est comme si tu qualifiais toutes les personnes qui ont refusé 1 euro à un mendiant de néo-nazis. C'est comme si je faisais le parallèle entre tous ceux qui mangent de la viande et les braconniers ou autres massacreurs de baleines japonais ou féringiens. Tu vois, c'est con, comme parallèle, hein ? Ben c'est pareil.

La rue n'est pas un lieu uniquement destiné à se rendre d'un point A à un point B. Mais également un lieu de partage, de célébrations (les événements se passent où ? Dans la rue ...), de rassemblements, etc.
Mais je remarque que cette manière d'être est typiquement française (comprendre : propre à des personnes sans trop d'éducation, fermées, persuadées de leur supériorité, gâtées, et méfiantes - désolé pour ceux qui échappent encore à cette règle) car en Irlande, pour l'exemple, tu te fais aborder dans la rue tous les deux mètres. Pour tout et rien. Tiens ... Ben oui tiens ! puisqu'on y est ! En Irlande, il est assez fréquent de se faire siffler par des filles. Bon, évidemment, là, on est dans l'extrême, c'est peu élégant et pas propice à une réponse. Mais j'ai jamais vu personne s'offusquer parce que tu lui adresses la parole là-bas. Au contraire, les gens sont dans l'extrême inverse et arrêtent ce qu'ils font à la seconde pour être en contact avec leur nouvel interlocuteur. Attends... Il me semble qu'il y a des gens qui ne font pas comme ça là-bas ... Ben oui ! Les 10% de migrants français on les repère à ça d'ailleurs. Encore une petite anecdote perso histoire de donner un exemple concret : un aprem en plein Dublin, j'aborde une fille qui est de profil. En se retournant, je remarque qu'en fait, elle était au téléphone. Je me fonds en excuse. Mais elle ne m'écoute pas, dit à son correspondant qu'elle le rappellera plus tard, raccroche, et commence à converser avec moi. Sans être intéressée. On n'a jamais gardé contact. Mais on a conversé une bonne demi-heure, dans la joie et le désir de contact social. Un truc qui n'arriverait jamais ici. Elle n'était en rien obligée. Je ne l'ai pas "harcelé". Ne l'ai forcé à rien. Pourtant, elle n'a, à aucun moment, été offusquée (quand bien même elle aurait été plus en droit de l'être que n'importe qui vu qu'elle téléphonait). La différence ? Le désir de rester ancré dans une vie "ici et maintenant", réelle et pas seulement virtuelle. De vivre, quoi ...
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