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Vieux 29/03/2016, 23h32
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Merci. J'ai effectivement pensé à structurer mon message mais j'avoue sans honte avoir été gagné par la flemmardise. D'autant plus que je préfère laisser couler le flot de mon discours sans interruption avec une organisation intuitive.

Le volet des mythes et des croyances rejoint bien l'idée de mon sujet, j'ai d'ailleurs hésité à en faire part étant donné que cela a été à double tranchant chez moi dans mon expérience récente.

L'imagerie artistique aime dépeindre ces héros tragiques arrivés au sommet de la gloire (sommet relatif à chacun) portés par leurs illusions de toute puissance ou de support mystique. Des héros réels son ainsi romancés comme Alexandre Le Grand justement et ce mythe du fils de Zeus (mythe dont il se gausse volontiers mais qui d'une certaine manière a dû l'habiter). La fin du rêve se fait évidemment dans la douleur et l'errance, la destruction du soi idéalisé conduit à deux chemins : l'auto-destruction sans billet de retour ou le dépassement du mythe par l'accès au second voire troisième niveau de conscience qui permet de voir derrière ce bout de chemin protégé par la "divine providence" le soi effectif et ses véritables ressources internes (on dit souvent que les gens qui ont peu confiance voient les échecs comme de leur faute et les réussites comme des coups de chance...c'est n peu ce qui se joue ici : va-t-on attribuer notre puissance temporaire aux "astres" ou à nous-même ?).

Le mythe s'équilibre par le pragmatisme et la lucidité. Enfermé dans l'illusion d'une punition divine, le sujet va se détruire ou chercher à reconquérir sa place parmi les astres. Il s'en sortira mieux s'il arrive à prendre conscience justement que ce mythe était une sorte de placebo qui certes lui a permis de passer à l'action mais qui a révélé des ressources en lui qu'il ne soupçonnait pas.

J'ai vécu cela justement récemment. J'étais omnibulé par le contenu d'un jeu vidéo et était certain d'être sur la voix des héros. J'ai cherché à matérialiser le rêve dans la réalité, j'ai réussi à 75% (je suis arrivé au CD 3/4 IRL ). J'étais guidé par une croyance mystique, renforcé par des horoscopes concordant justement, que les astres guidaient mes pas.
La chute a été rude mais la capacité de perspective permet de s'élever au dessus de cette bulle à la première personne.
L'année dernière, le même échec m'avait condamné à l'impression d'une punition du destin. Les regrets et la honte s'étaient emparés de moi.

Je ne réfute pas forcément ces croyances qui en l'absence de preuve du contraire ne peuvent être qualifiées de fausses mais ce mythe ne peut s'emparer de nous jusqu'à nous dévorer. C'est un jeu d'équilibriste entre le rêve et la réalité, entre l'estime de soi et l'amour du masque.
Mais si nous imprégnons le héros que nous incarnons de la force de nos émotions, par une fusion entre l'être et le mythe, alors nous gagnons sur tous les tableaux. Nous ne pouvons pas nous considérer comme un imposteur puisque nous internalisons et projetons dans ce mythe. Ce mythe n'est pas le mythe d'un autre mais le mythe de soi.

Ce mythe consiste à souffler sur les braises de son âme engourdie pour lui permettre de flamboyer tel un phénix. Emporté par le sens transcendant que nous accordons à ce qui se passe, nous révélons le héros qui se cache en nous et réalisons l'"impossible".

J'adore cette image qui pour moi illustre bien ce principe


La tête du cavalier est laurée d'astres qui représentent justement cette couronne mystique lui permettant de regarder droit devant lui, d'avancer avec assurance vers ce que son coeur flamboyant (en dessous de son cou) tend.
Le symbole du yin et du yang, ces deux chevaux qui en sont l'extension illustre deux parties contradictoire. Le cheval noir de nuit navigue vers les rêves, l'inconscient tandis que le cheval blanc vogue dans la lumineuse réalité. Les deux divergent mais cet équilibre des forces, cette ligne tracée par la conviction d'un coeur emporté par sa fougue et ses croyances balance ces perspectives contradictoires.
Car justement le cavalier se trouve sur l'image sur deux niveaux : dans les étoiles mais aussi dans le monde réel.

Tiré par un seul cheval, le char ira moins vite, moins loin, frappera moins fort.
Seul, le cheval noir conduira à la perdition dans la nuit, à l'extase de la profondeur du moi mais à la vacuité matérielle voire à la mise en danger (illusion déconnectée de la réalité ==> actions dangereuses)
Seule, le cheval blanc avance dans un vie dépouillée de sens où la Raison uniformise les choses. Il n'y a point de victoire car il n'y a point d'émotion particulière.

J'ai été longtemps dans le rêve uniquement, l'ajout du cheval blanc à mon carrosse m'a plusieurs fois emmené à la destruction (la maison dieu), destruction salvatrice car détruisant l'édifice figé et immuable du soi trop longtemps fermé aux apports nouveaux.

==> Pour sortir de ce discours essentiellement "littéraire", l'idée à retenir est que le mythe de soi transporte est complémentaire de l'action pragmatique. Le moteur n'avance pas sans les roues.

Et pour en revenir à ton message, effectivement je pense que la symbolique a valeur de révélation de soi. Ce que l'on ne trouve pas par la raison, par manque de confiance ou d'action, on peut le trouver dans l’irrationnel qui n'a plus alors de frontière.

Nous pouvons alors sans barrière croire que nous pouvons transformer le plomb en or.

Concernant la perspective, le pendu montre un homme qui a la tête à l'envers. Il peut alors regarder la vérité sous un angle inédit. De même que la lune éclaire la réalité sous une lumière différente. Promenez-vous la nuit seul, dans des rues désertes, saisissez les détails que vous ne voyez pas la nuit, les atmosphères inédites, etc.

PS : il est évident que si j'ai mis en garde contre le Tarot c'est que je l'ai expérimenté. Il est intéressant d'observer d'ailleurs les variations de l'interprétation des images ne fonction de notre niveau de confiance dans le mythe. Quoi qu'il en soit, cela reste quelque chose qui aide à débloquer des choses en soi mais il faut impérativement arriver à prendre de la hauteur là dessus pour s'en libérer en cas de dépendance en termes de confiance en soi (j'ai pour ma part jeté le Tarot même si je n'ai pas spécialement envie d'y toucher).
PS2 : je précise que je ne fais pas de prosélytisme pour un courant de pensée mystique (au contraire, je ne suis pas du tout proche du milieu des voyants et autres types de ce genre), je parle ainsi mais derrière se cache un esprit purement pratique

Dernière modification par AlexandreDeMacedoine ; 29/03/2016 à 23h48
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