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Vieux 29/11/2015, 11h33
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Envoyé par tron Voir le message
T'as pas tort, comment la génétique pourrait ne pas jouer? mais je trouve qu'on apporte trop de poids à nos gènes. On dit que l'ocytocine c'est l'hormone de l'amour, la testostérone celle de la virilité, on prête des sens à nos hormones et on les nomme un peu comme on nommait les dieux grecs alors que c'est plus compliqué. Les hormones s'adaptent à nous aussi, notre corps s'adapte aussi à notre esprit (voir l'effet placebo).

Est-ce que ces différences génétiques expliquent plus le rapport homme-actif/femme-passive que les réalités sociologiques? A priori si dans d'autres cultures ça se manifeste autrement c'est que l'explication génétique n'est pas la seule en jeu, on le voit même dans des cultures similaires avec les USA et le canada.
Absolument d'accord ; la testostérone n'est pas que l'hormone de l'agressivité et du désir et d'autre part elle est présente chez les deux sexes, tout comme l'ocytocine. Les femmes ont moins de testostérone, mais elles y sont très sensibles...

Le poids de la culture est énorme en fait, dans la séduction. La passivité est à la fois une contrainte et un confort pour les femmes.

Un confort parce qu'elles ne sont pas confrontées à la peur d'aborder, à la peur du râteau ; être toujours dans l'attente et la passivité flatte même l'ego, car on peut se la raconter et se dire que si on voulait, on pourrait avoir tous les hommes, que l'on prend volontiers pour des mots de faim (mais quand on se confronte à la séduction active on se rend compte que non, on n'est pas irrésistibles, et qu'un homme peut nous plaire sans que ce soit réciproque...).

Une contrainte parce qu'il y a un contrôle social plus fort sur la sexualité féminine : si elle montre un désir trop actif, l'affirme de manière explicite, cela est encore jugé "dégradant" pour elle, problème que n'ont pas les hommes : le sexe, c'est l'affaire de ces derniers socialement ; un "put", un "salop", un "traîné", ça n'existe pas dans la langue... Et un "homme facile", ben c'est un homme qui porte ses couilles... tandis que la "femme facile," c'est celle qui "se donne" trop vite, ce qui frustre l'homme de la "conquête"... alors qu'au fond une femme pleinement consentante ne "se donne" pas plus qu'elle ne "prend" si on y réfléchit bien, mais les préjugés ont la vie dure... Alors si elle peut être jugée "facile" rien que parce qu'elle dévoile trop tôt son enthousiasme sexuel, qu'est-ce que ça va être si elle prend l'initiative de la drague ! Conséquence de ces normes de comportement, le succès et la "valeur" d'une femme sur le plan érotique ne se mesure pas (socialement, je veux dire) à ses conquêtes (ça, ça s'appelle "une salope" ! ) mais au nombre de ses prétendants, à tout ce qu'ils sont prêts à faire pour la conquérir, à la patience et la persévérance dont ils sont prêts à s'armer... du coup, une femme peut craindre de montrer qu'elle ne "vaut rien" si elle prend l'initiative de la séduction, car ça laisse entendre qu'elle en est "réduite" à draguer elle-même, contrairement à la belle qu'entoure un cénacle de soupirants...

Pour ce qui est de la surexposition, c'est effectivement souvent le cas. Le genre qui est censé vivre activement sa sexualité ne reçoit que très peu de propositions ; le jeune homme grandit dans l'idée qu'il "doit" séduire et baiser pour être un "vrai mec", mais obtenir du sexe est un parcours du combattant ; comme les filles ne feront rien, il faut qu'il tente sa chance chaque fois qu'une occasion semble se présenter. Les filles ne sont pas élevées dans l'idée qu'elles doivent avoir du sexe ; quand on leur parle de sexe, c'est surtout pour faire de la prévention (contre le viol, les MST, les grossesses non désirées) ou pour leur dire que c'est mieux de coucher en étant amoureuse ; que du sexe avec le premier venu pourrait les blesser psychologiquement... ce qui leur apprend à considérer qu'à travers la sexualité elles "se donnent" (et pas qu'elles peuvent en jouir et l'explorer librement) ; dès l'enfance beaucoup apprennent à considérer que les seules relations valables avec un homme, c'est l'amour, le couple... Or elles sont confrontées au problème inverse des mecs : elles sont censées ne pas rechercher le sexe pour le sexe, or elles sont sans cesse sollicitées pour du sexe...

On pourrait comparer la séduction à un gâteau au chocolat : c'est super bon, et quand l'envie est trop forte, ou pour se faire plaisir, on va en acheter à la pâtisserie ou on le fait soi-même. On le savoure dans ce qu'il a de général et de singulier, qu'il s'agisse d'un fondant ou d'une forêt-noire... Mais si on t'en propose à chaque repas, les premières fois tu vas être ravi - les premières fois qu'on se fait aborder c'est une vraie aventure ! - mais à force, tu demandes s'il n'y a pas autre chose comme dessert ; le gâteau au chocolat deviendra banal voire soûlant : "zut, encore du gâteau au chocolat !". Le pire, c'est quand on en a mangé une part, qu'on n'a plus faim mais qu'on veut absolument nous convaincre d'en reprendre...
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