Discussion: Le jugement
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Vieux 19/03/2015, 21h41
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Sage
 
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Par défaut Le jugement

Je voudrais faire un début de dossier sur le jugement dans un objectif à la fois d'introspection, d'acquisition d'intelligence sociale et de zénitude, les trois étant très liés.

Le jugement est une manière d'apporter une valeur souvent négative à quelqu'un. Nous condamnons ce qui est moins bien, ce qui est faible, ce qui est immoral, ce qui est différent etc.
Attention je ne parle que du vrai jugement, celui d'une personne envers une autre alors que la plupart du temps le jugement qui pose problème est le jugement supposé ("elle doit surement se dire ça") voir simulé ("s'ils savaient ils me détesteraient"). Enfin mettre fin aux peurs sur le vrai jugement c'est aussi mettre fin sur le faux, qui peut le plus peut le moins.

D'où vient ce jugement?
La morale, le rapport fort/faible ne sont pas des notions universelles, ce qui peut être excessivement immoral dans une culture peut-être complètement banal dans une autre. Il suffit pour s'en convaincre de voir ce qui est acceptable et ce qui l'est pas avec la sexualité suivant les pays et les cultures. Pas besoin d'aller en Iran, croyez-moi, beaucoup de pratiques sont complètements inacceptables pour nous.
Ce jugement de valeur est intrinsèque à nous, il est en nous. Nous apprenons le concept de bien, de mal dés l'enfance avec la morale et ses règles et à vrai dire nous l'apprenons souvent à nos dépends. Un enfant ne naît ni bon ou mauvais, il naît enfant qui teste et évolue dans le monde. Nous lui montrons ce qui est mauvais souvent quand il est mauvais, l'enfant devient alors bon.
Il a toujours une part de ce que nous considérons culturellement mauvais en lui, cette force que lui inculque la morale par l'éducation c'est le surmoi, une entité au dessus de nous, parentale mais qui ne nous remplace pas, elle n'est qu'au dessus de nous ce qui suppose un nous persistant. En fait on pourrait considérer l'éducation comme une force qui inhibe nos basses pulsions sans pour autant les tuer.

Que nous apprend cette conception du jugement?
Elle nous apprend qu'il n'y a rien de personnel au jugement, que le jugement qu'on offre est en fait une intériorisation du jugement des autres fait ou supposé sur nous. Si une femme dit à une autre femme "t'es vraiment une pute" sans forcément qu'il y ait de jalousie derrière, elle ne fait que se dire "cette part de moi qui veut faire ça est une pute". Une attaque n'est jamais personnelle, jamais, d'ailleurs peu d'hommes diront "t'es vraiment une pute" ils le diront jamais sur le même ton accusateur en tout cas.
Elle nous apprend aussi que nous jugeons ce que nous n'avons pas avec une touche plus ou moins prononcée de jalousie ce qui veut pas dire que ce jugement est forcément illégitime.

Pour conclure
En ce qui me concerne je me détache de manière significative du jugement grâce à ça, j'ai compris que me juger n'est jamais un acte qui m'est destiné, que c'est un conflit non résolu entre la personne qui me juge et elle-même. Le contraire est aussi vrai, je juge pour des conflits internes non résolus.
Si une femme vous reproche d'être trop geek alors qu'il n'y a pas de contrainte évidente pour elle, c'est probablement parce qu'une part d'elle qu'elle assume pas voudrait être à votre place. Je vois même une certaine forme de sagesse à être jugé dans ce cas, on fait sereinement ce que cette fille ferait si elle était en paix avec elle.
Dans ce cas précis mais on va pas s'étaler sur les précisions hors sujet, ça pourrait être aussi parce que son ex l'ignorait et préférait les jeux vidéos à elle et du coup c'est toujours un problème entre elle et elle-même.
Le rôle du jugé c'est un rôle dans lequel nous ne sommes qu'observateur, ne tient qu'à vous si cet article n'est pas convainquant d'être aussi une victime.
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Tout est une question de perception.

Dernière modification par tron ; 18/10/2015 à 10h35
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