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Vieux 06/07/2022, 18h51
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Localisation: À Balbec, ou quelque part dans l'Italie de la Dolce Vita de Fellini.
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Entièrement d'accord avec Mr. Kong.

Bon, ma réponse à Flower et KGD sera longue, comme d'habitude. Balise citation.
Je pourrais approfondir certains points au besoin.

Citation:
Flower :
Le problème, c'est qu'avec les temps, je suis de plus en plus convaincu que les femmes n'auraient jamais dû intégrer le marché du travail moderne (les “bullshit jobs” du tertiaire). Cela aurait évité, rien que d'un point de vue socio-économique : la saturation de certains corps de métier et le sous-effectif d'autres (qui se manifeste dès les études supérieures, voire même le lycée), le chômage, l'inflation, puis la paupérisation/baisse des salaires et du pouvoir d’achat, etc. Sans parler de tous les avantages familiaux, moraux, de stabilité civilisationnelle (on aurait évité le wokisme, a minima, par exemple).

Je sais que ce n'est pas dans l'ère du temps, que ce n'est pas glamour de formuler ce postulat. Mais nous devrions peut-être enfin ouvrir cette discussion, car nos sociétés occidentales arrivent clairement à une impasse, et la tendance ne fait qu’aller de mal en pis (et de plus en plus vite : non plus décennie après décennie, mais dorénavant année après année). Nous avons à présent un siècle de recul (et quelques poussières du XIXe siècle).
Asseyons-nous calmement et analysons la situation : ses origines, ses inclinations, ses éventualités, ses réussites, ses manquements. Faire une pause, juste une pause dans cette course effrénée au “progrès” pour se demander où nous en sommes.

L’élite gouvernante, bicéphale, n’a pas donné aux femmes l'accès au travail (“tripalium”, souffrance, instrument de torture… faut-il encore le rappeler) pour la simple beauté de leur cu… pardon, yeux ; par adhésion aux thèses féministes et égalitaristes. Mais plutôt par nécessité, par pur intérêt et dessein capitaliste, mondialiste, logique commerciale froide et implacable. L’équation au début du XXeS était alors, peu ou prou, ceci : les villes requièrent de plus en plus d’énergie, et deviennent des métropoles. Les ruraux quittent leurs campagnent ancestrales pour se concentrer en des zones urbaines centralisées, lieux de contrôle plus faciles pour asseoir l’autorité de l’élite. À ce titre, la République a bien tiré les enseignements des échecs de la Monarchie, qui ont par ailleurs entraîné sa chute durant la période révolutionnaire (et l’ont fragilisé tout au long de l’Ancien régime, de l’Antiquité au Moyen-âge, en passant par la Renaissance) : ces échecs, c’est la trop grande pluralité territoriale/géographique et culturelle, car les villages et les régions constituaient autant d’îlots de sédition potentiels, comme l’Histoire nous l’a toujours montré. Pour preuve : on en parle aujourd’hui avec les fameux “territoires perdues de la Républiques”, les “enclaves étrangères”, etc.

Je vous ai dit que l’élite gouvernante est bicéphale, je précise ici mon propos : elle est bourgeoise (pusiqu’elle a renversé l’ordre aristocrato-clérical), et se compose d’une caste de politiciens et d’une autre d’économistes (commerçants, industriels — depuis le XVeS et la traite transatlantique, avec une hégémonie de 1850 à 1970 environ —, puis financiers — depuis l’avènement boursier, banquier et des assurances). Si le premier versant trouve un avantage, la domination juridico-administratif (et même idéologique — cf. histoire de la publicité, du cinéma, et de l’Éducation nationale) évident à la création de blocs d’agglomération, le second y voit le moyen ultime de tirer le meilleur profit.

Revenons donc à notre sujet. Nous allons nous focaliser sur l’agenda économiste, puisqu’il est question d’argent et de carrière chez Flower et KGD, argument contre la procréation, ou du moins en faveur de son repoussement au plus tard possible. Et souvenons-nous, comme je l’ai dit quelques pages en arrières, que l’élite progressiste est eugéniste et anti-nataliste (car en réalité, elle veut tels Dieu ou la dame Nature, maîtriser la vie et l’humanité, afin de les façonner à son image : le parfait citoyen-consommateur, docile, servile et prolixe dans son labeur à enrichir l’élite).

Pour les économistes, donc, la ville est un biais d’enrichissement sans précédent. Des endroits où, contrairement à ce que prétend la doctrine libérale, et paradoxalement, les mécaniques concurrentielles, créatives/novatrices et indépendantistes s’annulent, et où règne a contrario l’hégémonie de groupes entreprenariaux (autrefois appelés corporations, puis conglomérats, et aujourd’hui multinationales). Dès lors, la logique est simple : fort peuplement > hausse la demande de consommation > création d'emplois afin de produire l’offre qui satisfera cette demande > hausse du capital des économistes. Dans ce contexte, la femme était le maillon manquant et parfait de la chaîne : capable d’effectuer plus de tâches (parfois simultanées) que l’homme moyen sur une période donnée, moins rebelle et d’un naturel plus soumis à l’autorité, moins chère — car cycle menstruel et maternité, donc jour de disponibilité/d’efficacité moindres au travail, alors moins payée —, moins inventive (donc concurentielle. Cf. espionnage industriel, création de concurrence, etc.). La femme, c’est aussi la plus sociable du foyer, capable d’assurer la promotion de son employeur. Elle vend du textile le matin, elle l’achète l’après-midi, et elle en parle à ses amies le week-end, lesquelles en parlerons à leur mari un soir, leur demandant de leur offrir ce nouveau vêtement à la mode, pour faire comme les collègues, pour être la plus belle, pour se sentir désirable. Et ainsi de suite. Avec la théorie du désir mimétique/triangulation, l’effet de masse et d’adhésion sociale (moutons de Panurge) : tout le monde finit par (croire) “vouloir” et acheter/acquérir/prendre/recevoir la même chose. Or c’est un cercle vicieux qui engendre une surchauffe du système, une effervescence, une fuite en avant nihiliste, un ouroboros. Plus l’on a, plus l’on souhaite consommer et, plus l’habitude s’installe, moins l’on réfléchit > achat compulsif. Car le désir est insondable, infini (cf. Freud et le Ça). C’est le règne de l’émotion, du sentiment, de l’instantané, de l’individu, de la névrose > autant de prétextes à consommer. Exemple : j’ai les dents de travers, je ne me sens pas beau = névoire : appareil dentaire (parfois contre l’avis médical). On s’invente des besoins inutiles, aberrants et abêtissants, pour ne surtout pas perdre la face aux yeux de la communauté sans laquelle, instinctivement et inconsciemment, on se sent plus vulnérable.

Mais cela n’a tenu que jusqu’aux années 90 (années folles, Trente Glorieuses). Depuis, l’on observe le lent délitement d’une machine prise dans une spirale infernale, devenue folle et qui s’enraille. L’effet hypnotisant s’évapore peu à peu. L’on se rend compte que l’on s’est fait manipulé, que tout cela n’était qu’une illusion, un mirage, un rêve éveillé halluciné doux-amère. Qu’en réalité, nous n’avions peut-être pas VRAIMENT besoin de tout cela. Trop tard, le mal est fait : la surconsommation a dépouillé les portefeuilles parce qu’elle a d’abord déréglé les esprits. KGD ou Flower veulent un meilleur poste au boulot, “faire carrière”, pour pouvoir accroître un mode de vie par essence délétère, consommer davantage. Elles pensant ainsi assurer la survie de leur future progéniture, alors qu’elles la condamnent de facto. Cette progéniture, en fin de course, se mangera la récession et l'inflation, la diminution des ressources naturelles, de multiples dettes en somme.

En réalité, un foyer moyen (un mari, une femme, deux enfants) survit aisément avec 1 500 euros par mois. Mais à cause de la spéculation (donc, par définition, de la fiction/suggestion/croyance pure et simple) : les quatre murs d’un appartement valent 50 euros le mètre carré, un smartphone vaut 1 200 euros alors que sa production n’en a coûté que 300, un panier de course pour la semaine vaut 250 alors que la famille se porterait tout aussi bien avec deux paquets de céréales pour quatre plutôt que 4 ou 5 — et que l’on paierait moins cher si l’on produisait les avocats en France plutôt qu’en Espagne ou en Amérique latine, contrairement à ce que l’industrie agro-alimentaire à voulu nous faire avaler —, que l’on est tout aussi heureux avec un jeu de société qu’avec une Playstation 4, que la virée de maman de shopping entre amies/collègues au centre commercial n’est pas forcément nécessaire, que les 40-50 euros (mine de rien, faites le compte la prochaine fois) dépensés par papa au bar entre potes ne le rendent pas moins insatisfait qu’un verre de vin par semaine.

Enfin, Flower, en réponse à ça : “- A 20/25 ans, (...) installé dans sa tête.”
Cf. mon message d’il y a quelques pages, notamment le point sur le triste phénomène de l’ “adulescence”.

En vérité, sauf situation exceptionnelle et sinistre (et encore, même au fin fond de la Somalie, la femme de 18 ans pauvre, orpheline et illetrée fait des gosses), nous sommes prêts à donner la vie dès 15-20, comme la nature nous a initialement programmés. 25-30 ans au plus tard. On se cherche simplement toujours plus d’excuses, parce que c’est plus facile de fuir ses responsabilités.


P.-S. : Et non, Flower, procréer avant 30-35 ans, ce n'est pas pour satisfaire la société. C'est essentiellement faire ce qui est juste, l'ordre naturel et sain des choses. Le meilleur pour la survie de l'espèce et, accessoirement, la tienne aussi (ta mémoire), à travers tes héritiers.
Il ne faut pas oublier que, à l’origine, le travail, l’organisation sociale et même la famille, ne sont que des prétextes pour protéger/assurer la survie de l’enfant et de la mère, donc l’espèce humaine. Le patriarcat pourrait en réalité, à rebours de la pensée woke, constituer un modèle comparable à la sécurité sociale, un paravent.
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« (...) Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée. »
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